Le groupe
Biographie :

Sargeist est un groupe de black metal finlandais formé en 1999 en tant que projet solo de Shatraug (basse puis guitare / Behexen, Black Stench, Finnentum, Foudre Noire, Hoath, Horna, Morbid Savouring, Mortualia, My Torments, Necroslut, Sinisterite, Striges, Uhraus, Vritra, ex-Mirkhall, ex-Skullcrusher, ex-Tyrannium, ex-Battle, ex-Blutschrei), lequel est désormais accompagné de VJS (guitare / Adaestuo, Nightbringer, ex-Goreaphobia, ex-Incursus, ex-Tenebrous, ex-Crimson Moon, ex-Demoncy, ex-Kult Ov Azazel, ex-Hexenwald), Abysmal (basse / Saturnian Mist, ex-IC Rex), Gruft (batterie / Cryptborn, Desolate Shrine, Lie In Ruins, Perdition Winds) et Profundus (chant / Desolate Shrine, Valonsurma, ex-Famulus ab Satanas, ex-Tuonela, ex-Lord Of Pagathorn, ex-Sacrilegious Impalement, ex-The Crescent, ex-True Black Dawn, ex-Uncreation's Dawn, ex-Urn). Sargeist compte à son actif plusieurs albums : "Satanic Black Devotion" en 2003, "Disciple Of The Heinous Path" en 2005, "Let The Devil In" en 2010, mais aussi plusieurs splits et EPs ("The Dark Embrace" en 2008 et "Lair Of Necromancy" en 2011). L'album "Feeding The Crawling Shadows" sort en Mars 2014 chez World Terror Committee, suivi de "Unbound" en Octobre 2018.

Discographie :

2003 : "Satanic Black Devotion"
2005 : "Disciple Of The Heinous Path"
2008 : "The Dark Embrace" (EP)
2010 : "Let The Devil In"
2011 : "Lair Of Necromancy" (EP)
2014 : "Feeding The Crawling Shadows"
2018 : "Unbound"


Les chroniques


"Unbound"
Note : 15/20

On ne présente plus Sargeist, anciennement projet solo de Shatraug, qui s'est hissé depuis 1999 aux sommets de la scène black metal. Au fur et à mesure des albums, on sent que la démarche du groupe finlandais est toujours aussi crasseuse et traditionnelle. On va voir si c'est toujours le cas avec "Unbound".

Dès la première écoute, la voix est floue et rocailleuse. L'ensemble des mélodies est un bazar qui fait confondre les riffs et la batterie. Puis, plus loin, dans "To Wander The Night's Eternal Path", les blast beats sont beaucoup plus présents. On est immergé dans cet univers violent marqué par la rage. Ça ne se démarque pas beaucoup mais ça reste toujours efficace. L'agressivité va atteindre son paroxysme à travers "The Bosom Of Wisdom And Madness" et "Grail Of The Pilgrim". Les grattes se trouvent être plus grésillantes et saccadées. On ressent vraiment la folie du chanteur. Bon, apparemment, il n'y a rien à reprocher à ce nouvel album me direz vous. La musique est agressive et la production y est crasseuse comme au bon vieux temps du black metal. Je vous invite à lire la chronique en dessous de la mienne, et vous allez comprendre où je veux en venir. L'album dans sa globalité est bon mais il n'y a rien qui se dépasse du reste.

J'ai beaucoup de mal à trouver un morceau qui va attirer mon attention et me faire dire "Ah oui, cet album se démarque bien des autres !". Finalement l'ensemble est assez lent et monotone.. On tombe dans une certaine facilité de la part du groupe. Seule la chanson éponyme m'a fait vibrer quelques cordes sensibles. On y sent une légère ambiance black mélodique, avec cette guitare lead très entraînante. Les complaintes dans la voix y sont virulentes. On pourrait cependant trouver une certaine douceur dans les accords.

Bref, "Unbound", c'est tout ce que les aficionados du black recherchent un peu finalement. Malgré tout, je n'arrive pas à m'y attacher, autant que je l'aurais aimé.


Pierre
Novembre 2018




"Feeding The Crawling Shadows"
Note : 14/20

Sargeist, groupe finlandais de black metal qu’on ne présente plus tant ils ont fait leur bout de chemin sur la scène internationale. Les voilà donc de retour avec leur quatrième album longue durée "Feeding The Crawling Shadows". Album qui va diviser les fans, au vu de certains choix effectués par le groupe. On les avait laissés avec "Let The Devil In" qui s’était révélé plus accessible au grand public. Alors, qu’est-il arrivé ?

L’album s’ouvre avec le morceau titre. Déjà, on constate un changement de production pour un retour vers un côté plus "raw". Je note aussi la présence de vocaux plus rocailleux, plus caverneux même, qui tranchent avec la production black actuelle. Néanmoins, pas de grande révélation musicale sur ce premier titre. Poursuivons avec "Charnel Dreams". Peut-être ce que ce semi-choc du changement vocal est passé, car je trouve ce titre plus convaincant que son prédécesseur. Il est efficace, et subtilement dosé. Et le riff reste dans la tête en une litanie infernale et répétitive... "Unto The Dead Temple" en remet une couche avec ce même genre de riff obsédant, et des voix rauques en background trouvent une exposition, qui somme toute, n’est vraiment pas mal. Pourtant, je ne suis pas plus enthousiaste que ça.

"Snares Of Impurity" me conforte dans mon incertitude concernant cet album. Non, je vous arrête tout de suite. Ce n’est PAS mauvais. Loin de là. Mais ce n’est pas non plus transcendant. Et ce n’est pas franchement ce à quoi je m’attendais concernant un nouveau jet de Sargeist. En fait, je commence à réaliser le défaut de cet album : les morceaux ne sont pas convaincants dans leur entiéreté. On remarque, selon nos préférences personnelles, des moments plus ou moins entêtants et convaincants, mais il n’y a pas de véritable pic d’epic. Et je ressens aussi une sensation de répétition. Oui, pour moi, cet album se trouve être un peu trop répétitif. Le même souci se retrouve avec "Return Of The Rats". Peut-être attendais-je trop de Sargeist ? On a tendance à dire que qui aime bien sera plus sévère... c’est probablement le cas ici. Le côté production crade peut être discutable également... il y a divers endroits où la voix est littéralement noyée par les instruments et par le mix, et devient de ce fait indiscernable. Oui, c’est true, c’est old school mais... ça devient quand même énervant au bout d’un certain moment.

Avec "The Unspoken Ones" et "The Shunned Angel", on retourne dans ce côté traditionnel poussé à l’extrême. Plus qu’un hommage, c’est une tentative désespérée de remonter dans le temps pour retrouver les grands codes de l’époque. Ca aurait pu marcher, mais sur moi, ça me laisse relativement indifférente. L’album se clôturera avec "Kingdom Below" et "Funerary Descent". Point positif pour ce dernier titre qui a ses moments et qui réussit à convaincre.

Je vais le dire de façon claire : cet album m’emmerde. Parce qu’il n’est pas mauvais, mais n’est pas génial non plus. D’une façon clichée, je pourrais dire que Sargeist m’a habituée à mieux, ce qui serait la vérité. En fait, je ne comprends pas vraiment ce qu’ils ont tenté de faire avec cet album. Revenir aux sources et à ce qui a fait la gloire du black metal, je peux l’envisager. Mais pourquoi la sauce ne prend-elle pas ? Pourquoi cette sensation de répétition qui découle de l’éoute de l’album ? Pourquoi ? Je cherche encore à classer ce "Feeding The Crawling Shadows"... peut-être que j’en attendais trop, mais dans tous les cas je ne suis pas convaincue. Oui, c’est du bon black metal, mais il manque quelque chose... ce supplément d’âme, et de génie qui avait fait la renommée de Sargeist après d’autres albums excellents. Un excellent groupe qui a produit un album de qualité normale, et c’est peut-être bien là où réside tout mon problème.


Velgbortlivet
Mai 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/thetruesargeist