Originaire de Londres, Serpent Venom s'est formé en 2008 et après quelques changements de line-up (dont l'arrivée du guitariste de Sloth, Roland Scriver) sort son second album après "Autel Carnal". Ce dernier, s'il n'a trop fait de bruit, a tout de même reçu les éloges de la presse et du public qui a remarqué la prestance du groupe lors de ses concerts, notamment en première partie de Pentagram, Orchid ou encore Orange Goblin. Le quatuor anglais, vous l'aurez compris, sévit dans le doom traditionnel, dans la tradition d'un Black Sabbath, St Vitus, Trouble.

Enregistré au Skyhammer studio en Octobre 2013 avec Chris Fielding (Electric Wizard, Conan, Capricornes, Souillure, Coltsblood, Bast) à la barre, ce "Of Things Seen & Unseen" bénéficie d'un excellent son. Basse ronflante bien grasse, abondance de riffs tout aussi lents et massifs les uns que les autres, le batteur n'a qu'à suivre, quant à lui, un cahier des charges très appliqué. Reste le chant clair un poil aigu, de Garry Rickets, qui, même s'il se fond bien dans cette masse, manque de coffre... S'il ne dessert pas l'ensemble de l'oeuvre, on peut regretter une certaine monotonie de l'ensemble, à l'instar du groupe Serenity (ce groupe de doom britannique signé à l'époque chez Holy Records). Bref, rien de bien neuf sous le soleil noir du doom, sinon quelques titres qui se démarquent comme "The Lord Of Life" convaincant ou encore le désespéré et très bon "Pilgrim Of The Sun".

Même si l'on ne peut contester le savoir-faire de ces musiciens, il est difficile de rester éveiller tout au long de ce "Of Things Seen & Unseen", tant il manque de contraste, d'arrangements, préférant jouer sur la linéarité que sur la pression et l'émotion. L'aspect monolithe peut être appréciable, mais le manque d'originalité et la sensation d'avoir déjà entendu mille fois ces riffs fait que l'attention retombe. Dommage.