Le groupe
Biographie :

Seventh Wonder est un groupe de metal progressif suédois formé en 2000 et actuellement composé de : Andreas Blomqvist (basse), Johan Liefvendahl (guitare), Andreas Söderin (clavier), Tommy Karevik (chant / Firecracker, Kamelot, ex-Vindictiv) et Stefan Norgren (batterie / Faceshift, ex-Eternal Oath). Seventh Wonder sort son premier album, "Become", en Juin 2005 chez Lion Music, suivi de "Waiting In The Wings" en Août 2006, de "Mercy Falls" en Septembre 2008, de "The Great Escape" en Décembre 2010, de "Tiara" en Octobre 2018 chez Frontiers Music, et de "The Testament" en Juin 2022.

Discographie :

2005 : "Become"
2006 : "Waiting In The Wings"
2008 : "Mercy Falls"
2010 : "The Great Escape"
2018 : "Tiara"
2022 : "The Testament"


Les chroniques


"The Testament"
Note : 18/20

Seventh Wonder est un groupe qui est reconnu pour prendre son temps entre chaque album, question de peaufiner ses morceaux. Ayant fait languir durant huit ans ses fans entre "The Great Escape" et "Tiara", c’est avec grande surprise que quatre ans seulement après son dernier album que le groupe nous fait l’honneur de "The Testament".

Je ne perdrai pas 500 mots sur cette chronique à comparer ce nouvel album à "Mercy Falls". Pour moi, je ne crois pas que le groupe atteindra à nouveau l’état de grâce dans lequel il était lors de la réalisation de cette œuvre d’art. Cet opinion est plus que personnel, car depuis la sortie de l’album, la réponse des amateurs est incroyable et même plusieurs s’avancent pour dire que c’est ce que le groupe a fait de meilleur, tous albums confondus. L’album démarre sur "Warriors", premier simple de "The Testament" et clairement l’on peut constater une continuité avec "Tiara", à savoir un metal mélodique à saveur progressive, peu complexe, mais tout de même assez technique. C’est un morceau qui me paraissait un peu trop simple à première écoute mais dont j’ai apprécié sa construction et ses mélodies les écoutes subséquentes.

C’est sur "The Ligh" et "I Carry The Blame", les deux morceaux suivants, que la magie Seventh Wonder opère à nouveau. Les mélodies de Tommy Karevik, le jeu complexe de basse de Andreas Blomqvist, tout est en place pour rappeler les moments forts de l’époque "Mercy Falls". Il ne faudrait surtout pas diminuer pour autant le travail de Johan Liefvendahl à la guitare et Sefan Norgren à la batterie, comme l’on peut le constater sur l’excellente pièce instrumentale "Reflections".

Il existe une offre exhaustive lorsqu’il est question de metal mélodique et progressif mais ce qui définit Seventh Wonder et les fait sortir du lot, selon moi, est leur savoir-faire inouï pour créer des morceaux complexes, tout en demeurant accessibles, grâce à des mélodies accrocheuses et un jeu de musiciens hors pair. Cependant, le véritable tour de force du groupe est d’assurer une continuité dans son œuvre, question de ne pas perdre les fans, tout en poursuivant son évolution. Il y a eu de grands groupes de ce genre dans le passé, mais maintenant nous nous devons de compter Seventh Wonder dans le top 3.


Mathieu
Juillet 2022




"Tiara"
Note : 19/20

Un mélomane construit son monde musical à travers le temps et les expériences. Lorsque je suis revenu au metal dans les années 90, ce sont des groupes comme Fates Warning, Dream Theater, Blind Guardian et Stratovarius qui m’ont accueilli à bras ouverts. Et au fil des années suivantes, mon répertoire s’est garni de multiples autres groupes, de différents styles et d’horizons nouveaux. Deux genres que j’affectionne beaucoup me suivent depuis belle lurette, soit le power metal et le metal progressif. Et qui dit metal progressif dit souvent également album concept et je chéris avec passion ce type d’album, autant dans le metal que dans le rock en général. Que ce soit par les découvertes du passé (Pink Floyd – "The Wall", The Who – "Tommy") ou du présent (Ayreon me vient en tête de liste), l’apothéose de l’album concept est venue pour moi en la personne de "Mercy Falls" par les excellents Seventh Wonder.

Cette œuvre demeure pour moi le meilleure de ce qu’un album concept puisse offrir : mélodie grandiose, compositions superbes et histoire divertissante, tout ce qui compose "Mercy Falls" est un coup de coeur pour moi. "The Great Escape", l’opus suivant, sorti en 2010, sans être aussi magistral que "Mercy Falls", allait établir tout de même la formation comme l’une des meilleures du genre. Malheureusement pour les admirateurs du groupe, et heureusement pour les amateurs de Kamelot, Tommy Karevic allait rejoindre en 2012 la bande à Thomas Youngblood. Huit années séparèrent donc "The Great Escape" de "Tiara" mais l’attente est maintenant terminée et nous pouvons nous mettre sous la dent le dernier bébé du groupe.

La force de Seventh Wonder réside dans son immense talent à créer des mélodies puissantes et accrocheuses, le tout porté par l’unique et incroyable voix de Karevic (une seule écoute de "Against The Grain", ma pièce favorite de l’album, servira à vous convaincre de l’étendue de son talent). Quoi qu’il en soit, un excellent chanteur sans musiciens hors pair ne parviendrait pas vraiment à étaler au grand jour l’ampleur de son talent. Aucun souci avec Seventh Wonder, puisqu’aucun des membres de la formation n’est pas premier de classe dans son domaine respectif. Un salut tout particulier à Andreas Blomqvist, à la basse, qui s’assure de faire de son instrument un élément clé de la musique du groupe, plutôt qu’un accompagnateur rythmique sans réelle implication. Mais un album d’une telle envergure et d’une telle complexité ne pourrait être rendu possible que par le travail acharné d’une équipe de cinq musiciens de premier niveau. Saluons donc le fruit des labeurs de Johan Liefvendahl (guitare), Andreas Söderin (claviers) et Stefan Norgren (batterie), qui chacun, de par leurs instruments respectifs, apporte soit un solo ultra technique, soit des ambiances émotives nécessaires à une trame narrative ou bien une section rythmique s’assurant de fournir la mesure à un tel amalgame de proche perfection.

Alors la grande question qui brûle les lèvres de plusieurs mérite d’être posée : Comment se situe "Tiara" à son grand frère "Mercy Falls" ? Pour ma part, je ne pense pas qu’il parvienne à le détrôner, cependant n’allez pas croire que "Tiara" est pour autant un album décevant, loin de là. Ce ne sont pas toutes les pièces qui frappent fort, mais dans l’ensemble, ce cinquième album est tout un tour de force. "Tiara" enfile pièce après pièce, autant de flambeaux majestueux du meilleur de ce que peut offrir le metal progressif, avec ses changements de rythmes, ses structures techniques et ses mélodies d’un autre monde. Déjà que le défi de produire un album concept est assez demandant, se permettre en plus une sympathique trilogie en milieu d’album ("Farewell Part 1-3"), qui inclut en tête d’affiche le single "Tiara’s Song", s’avère un accomplissement que bien peu de groupes peuvent se targuer d’avoir réussi dans leur carrière.

Lorsque la musique parvient à faire vivre des émotions, à invoquer au plus profond de son âme, autant de bouleversements que d’émois, il est difficile de ne pas conclure que nous avons ici affaire à un album d’exception, par un groupe d’exception. Dans la lignée des "Scenes From A Memory" et "Into The Electric Castle", il faudra maintenant ajouter "Mercy Falls" et "Tiara" comme nouvelles pièces maîtresses du panthéon des meilleurs albums de metal progressif, rien de moins ! Et si vous avez encore besoin d’arguments supplémentaires pour vous convaincre, je vous conseille fortement un visionnement de l’excellente captation live "Welcome To Atlanta Live 2014", Seventh Wonder y performant dans son entièreté "Mercy Falls" au festival ProgPower.


Mathieu
Novembre 2018


Conclusion
Le site officiel : www.seventhwonder.se