Le groupe
Biographie :

ShadowThrone est un groupe de black / thrash metal symphonique italien formé en 2014 et actuellement composé de : Dave Tomadini (batterie / Abscendent, Brvmak, Deceptionist, Ex Aenima, ex-LackadAisical), Steph (guitare, orchestrations / ex-Northern Tod, ex-Theatres Des Vampires), Francesco Caponera (guitare / Deceptionist) et Zilath Mekhlum (chant / ex-Voltumna). ShadowThrone sort son premier album, "Demiurge Of Shadow", en Janvier 2017 chez Hidden Marly Production, suivi de "Elements' Blackest Legacy" en Septembre 2019 chez Non Serviam Records.

Discographie :

2015 : "Through The Gates Of Dead Sun" (EP)
2017 : "Demiurge Of Shadow"
2019 : "Elements' Blackest Legacy"


La chronique


Non, aujourd'hui je ne vais pas vous parler du deuxième album de Satyricon mais bien du groupe italien ShadowThrone dont le deuxième album "Elements' Blackest Legacy" vient tout juste de sortir. Le groupe évolue dans une sorte de black / thrash symphonique et ne devrait donc pas être la cible idéale des gros bourrins amateurs de black haineux et violent.

Ce sont les claviers et les orchestrations en général qui se font une grosse place ici et les ambiances sont mises au premier plan, loin derrière l'agressivité traditionnelle du black metal. D'ailleurs, ShadowThrone privilégie le mid-tempo aux blasts et si vous attendez le moment où le groupe va s'emballer et foncer dans le tas, je peux vous dire que vous allez attendre longtemps ! Bon, j'exagère un peu puisque sans être extrêmement brutal le groupe se montre tout de même plus virulent sur ce deuxième album et le rythme s'emballe plusieurs fois. Maintenant que vous savez à quoi vous attendre avec ce deuxième album, on va pouvoir entrer dans le vif du sujet et voir ce que "Elements' Blackest Legacy" a dans le ventre. Pour commencer, le groupe a choisi de s'étaler un peu plus puisqu'on passe des trente-huit minutes de "Demiurge Of Shadow" à une bonne heure cette fois pour quasiment le même nombre de morceaux. La plupart d'entre eux avoisinent les six minutes et ShadowThrone prend donc le temps de poser ses ambiances en commençant par "Endless Dance Of The Universe" qui ouvre l'album et dont certainrs riffs me rappellent le vieux Septicflesh. Les claviers sont assez présents et quand ce n'est pas pour poser des orchestrations, c'est pour ajouter quelques nappes en appui. On pense plusieurs fois à Dimmu Borgir évidemment mais c'est normal puisque c'est probablement le groupe qui influence le plus ceux qui font du black à claviers. L'influence n'est toutefois pas envahissante et si on sent que les membres ont bien poncé les albums des Norvégiens, on est loin de l'inspiration omniprésente (quoique sur "Saturn Of Newborn Era" ça se sent bien quand même) et sans révolutionner quoi que ce soit, ShadowThrone pose sa petite patte sur des morceaux assez efficaces et plus dynamiques que ceux de "Demiurge Of Shadow". C'était d'ailleurs une bonne idée d'injecter plus d'énergie là-dedans puisque comme je le disais, ce nouvel album est bien plus long que son prédécesseur, le mid-tempo à outrance aurait donc fini par paraître monolithique.

Le côté thrash est finalement très discret et ne se fait pas souvent entendre, tout au plus le devine-t-on dans certains riffs un peu plus directs et agressifs. La musique de ShadowThrone laisse beaucoup de place à la mélodie et aux ambiances et même si l'agressivité se fait entendre, on reste dans un metal plus accrocheur et épique que brutal. Le tout est de bonne facture et même si le groupe ne bousculera pas la petit monde du black symphonique, ça ne l'empêche pas de livrer avec "Elements' Blackest Legacy" un album solide et inspiré dans le genre. J'avoue que malgré la durée d'une heure, l'album ne connaît pas de ventre mou et le groupe sait dynamiser suffisamment ses morceaux de façon à ce qu'il se passe toujours quelque chose pour maintenir l'attention. Même si le tempo est souvent mid, on a quand même droit à pas mal de changements de rythme et ce nouvel album jongle plutôt bien avec la mélodie, la puissance et les ambiances orchestrales. Comme je le disais, certains ne trouveront pas ça suffisamment violent à leur goût mais on dehors de ça, il n'y a pas grand-chose à reprocher en termes de qualité. On aimerait voir le groupe s'émanciper encore plus et développer quelque chose de plus personnel mais le black symphonique reste un genre assez codifié et le groupe est jeune donc on va surveiller et attendre sagement d'entendre ce que va donner ShadowThrone dans le futur. D'autant que, je le répète, il y a de quoi satisfaire les amateurs du genre ici et ce deuxième album est à la fois plus varié, plus épique, plus agressif et plus efficace que son prédécesseur donc ShadowThrone est clairement sur la bonne voie. Quelques arrangements électroniques se font discrètement entendre par moments et je me dis qu'ils ont peut-être une piste à creuser de ce côté-là pour se démarquer un peu plus. La production est assez classique pour le genre et passe donc plutôt bien malgré comme souvent une batterie un peu trop synthétique.

Au final, un bon album qui reste parfois un peu trop classique mais bon tout le monde ne cherche pas forcément à faire dans l'avant-garde non plus. ShadowThrone nous livre un black symphonique assez efficace, pas très brutal mais suffisamment énergique pour envoyer la sauce quand il faut et ajouter un peu de patate à l'ensemble. Les amateurs du genre peuvent y jeter une oreille sans crainte et on va surveiller ce que ce groupe fera à l'avenir parce qu'il y a quelques éléments intéressants à développer.


Murderworks
Octobre 2019


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/shadowthrone