Le groupe
Biographie :

Shrapnel est un groupe de thrash metal anglais formé en 2009 et actuellement composé de : Nath Sadd (guitare), Chris Martin (guitare), Chris Williams (batterie / ex-Gravemind, ex-Killer Hurts) et Aarran (chant, basse / ex-Terebos, ex-Sathamel). Après deux premiers EPs, "No Saviours" en 2009 et "The Devastation To Come" en 2010, Shrapnel rejoint le label Candlelight Records pour la sortie de son premier album, "The Virus Conspires", en Février 2014. "Raised On Decay" sort en Septembre 2017, toujours chez Candlelight Records. "Palace For The Insane" sort en Mai 2020.

Discographie :

2009 : "No Saviours" (EP)
2010 : "The Devastation To Come" (EP)
2014 : "The Virus Conspires"
2017 : "Raised On Decay"
2019 : "Decade Of Decimation" (EP)
2020 : "Palace For The Insane"


Les chroniques


"Palace For The Insane"
Note : 17/20

Les Anglais de Shrapnel ne perdent pas de temps et envoient déjà leur troisième album depuis 2014, "Palace For The Insane". En même temps, pour un groupe qui pratique un thrash inspiré de la bay area ou de la scène américaine en général, c'est finalement assez logique de le voir travailler dans l'urgence. Attendez-vous donc une fois de plus à un brisage de nuques en règle.

"Might Of Cygnus" démarre d'ailleurs l'album en trombe sans intro, sans ménagement, ça tape dans le thrash des familles tout de suite et ça démonte tout ce qui bouge sans se prendre la tête. Shrapnel n'a pas changé son fusil d'épaule et n'a pas non plus perdu son agressivité et son efficacité, d'autant que quelques riffs plus sombres et sales se glissent dans ce premier morceau pour plomber un peu l'ambiance en plus du tir d'artillerie. En gros, on retrouve là-dedans du Slayer, du Exodus, du Death Angel, bref du thrash qui tabasse et qui fonce dans le tas. L'album dure cinquante-trois minutes et pourrait laisser penser que le groupe s'est calmé, développe ses ambiances, mélange le thrash à d'autres horizons mais pas du tout, Shrapnel continue à taper dans le gras et balance son thrash à fond les ballons. Les riffs sont puissants, tranchants, le chant crié ou aboyé mais teigneux dans tous les cas, le rythme est enlevé, bref la dentelle ce n'est pas ici que ça se passe. Quelques dissonances viennent discrètement sur "Cannibal", là encore pour placer une ambiance bien sombre au milieu d'un morceau brutal et direct, un procédé très efficace qui fait de "Palace For The Insane" le digne successeur de "The Virus Conspires" et "Raised On Decay" qui n'étaient pas portés sur la douceur non plus. Les plus ronchons diront qu'il n'y a là rien de nouveau et qu'on a déjà entendu ce genre de thrash plus d'une fois mais Shrapnel est d'une efficacité redoutable et ces petites pointes plus dissonantes disséminées çà et là contribuent à produire une musique plus sombre que celle de ses collègues. Celà n'arrive qu'occasionnellement mais cela suffit à ajouter du piment à la musique du groupe et à donner une personnalité à part à Shrapnel.

Le groupe a en plus l'intelligence de suffisamment varier les ambiances et le tempo pour ne pas lasser parce que mine de rien, du thrash basique sur plus de cinquante minutes, ça peut devenir barbant. Ce nouvel album ne tombe pas dans le piège et sait jouer avec les contrastes pour rendre ses nombreuses attaques encore plus dévastatrices. L'album est intense et ne relâche quasiment jamais la pression, tous les morceaux attaquent sans pitié et si certains groupes de thrash manquent un peu de tripes à mon goût, Shrapnel ne sait même plus quoi en faire. Dans le genre bourrin et teigneux, "The Mace" se pose là, pas de répit et un groupe qui vous roule dessus pendant à peine trois minutes pied au plancher. Impossible que Shrapnel puisse décevoir les amateurs de thrash tant on sent que le groupe connaît ses classiques et aime nous défoncer la mâchoire tout du long. Ces gars-là ne se contentent pas de réciter leurs classiques et amènent leur petite touche personnelle, ça n'invente pas la poudre certes mais ça la fait parler avec une facilité déconcertante et une efficacité redoutable. Si vous avez accroché aux deux premiers albums, aucune raison d'être déçu non plus, on retrouve le même style de thrash virulent que sur les deux premiers albums et Shrapnel n'a pas bougé d'un iota. Pas de prise de tête, on branche le matos, on pousse les potards et on envoie la sauce ! Pas de baisse de régime à noter non plus, les quelques morceaux qui lèvent le pied sont les bienvenus et amènent en général une ambiance plus pesante en plus d'amener une légère respiration dans un album quand même assez intense.

Un nouvel album sans pitié dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs qui délivre un thrash virulent, teigneux et frontal très proche de la scène américaine. Shrapnel ne fait pas de prisonniers et malgré les cinquante-trois minutes que dure l'album l'intensité, l'efficacité et l'inspiration sont là et font une fois de plus pas mal de dégâts.


Murderworks
Juillet 2020




"Raised On Decay"
Note : 17/20

Vais-je savoir chroniquer un album de thrash sans faire référence à Slayer et Testament ? Réponse : non. Ainsi, Shrapnel est un groupe britannique 100% thrash et qui revient aujourd’hui avec un second album, "Raised On Decay", trois ans après leur premier opus intitulé "The Virus Conspires". Bon, sans grande surprise, ça ressemble à Slayer et Testament, mais pas que, et c’est ce qui fait sans doute tout l’intérêt de mon propos, puisqu’on y trouve aussi du Exodus, voire du Metallica (période "Kill’em All").

La claque est d’abord visuelle, puisque l’artwork issu de l’habile doigté d’Eliran Kantor est franchement impressionnant, froid et très bien imaginé. L’album a été enregistré aux Parlour Studios et produit par Russ Russel (Napalm Death, Evile, Lock Up). Dès l’ouverture, on réussit à être convaincu. L’instru' de "Hollow Earth" est si rapide, si violente, qu’on a vraiment la nuque qui se secoue toute seule. Les notes s’enchainent à une vitesse folle, avec tantôt des mélodies sombres, tantôt un énorme solo de gratte qui accompagne le tout. La technicité est assez relevée, mais ce sont tout de même les sonorités graves et lourdes qui s’imposent (ouais, c’est mieux que Kreator et Megadeth quand même…). Les mecs ne sont clairement pas là juste pour faire de la branlette de manche qui consisterait à exposer un talent sans limite et sans intérêt : non, les gars, ce ne sont pas DragonForce, donc ils y vont à fond, point barre.

Mais alors, qu’est-ce qui cloche dans l’fond ?! Bah dans l’fond, le problème, comme bien souvent avec le thrash, c’est la voix. Trop aigue, trop proche de celle de Dany Filth (à l’époque où Cradle est devenu pourri, il y a dix ou quinze ans), j’ai vraiment du mal à accrocher. On pourra bien tenter d’ajouter quelques back vocals, ça n’y changera rien. Mais clairement, qui écoute du thrash pour le chant ?… Personne, on est d’accord. Voilà pourquoi, finalement, avec de très bonnes influences issues du thrash, un côté old school franchement sympa, Shrapnel ne révolutionne pas le genre mais nous offre un très bon album tout de même, grâce à une instru' qui ne laissera personne perplexe.


Grouge
Décembre 2017




"The Virus Conspires"
Note : 17/20

Attention, petit chef d’œuvre de thrash metal !

Mais diable qu'a attendu Shrapnel pour nous proposer son premier album, comment se fait-il qu'aucun label digne de ce nom n'ait pas donné plus tôt sa chance à ce groupe de thrash metal dans la veine des Overkill, Kreator, Death Angel ou Havok ? Merci donc Candlelight Records qui sort le premier album des Anglais ! Le groupe s'est formé en 2009, et a de suite sorti coup sur coup deux EPs, "No Saviours" sorti en 2009 et "The Devastation To Come" sorti lui en 2010. Tous deux ont reçu un succès des critiques, de la part de la presse spécialisée internationale, unanimes : Shrapnel est un groupe qui arrache tout sur son passage !

"The Virus Conspires" vient donc confirmer tout le bien fondé depuis 2009 sur la qualité musicale de ce groupe de thrash britannique ; Après tout ce n'est qu'un juste retour des efforts du groupe à créer une musique qui fait du bien aux oreilles. Le thrash metal a de beaux jours devant lui. A l'écoute de "The Virus Conspires", une chose saute aux oreilles : on a l'impression de faire un bon en arrière dans les années 80 et 90, à l'époque des débuts par exemple de Death Angel. Vous l'avez compris, Shrapnel est un groupe qui saura ravir les fans de thrash metal (le groupe d'ailleurs revendique sans retenue ses influences : Megadeth, Slayer, Testament ou Exodus et à l'écoute de l'album on peut rajouter un bon nombre de formations dont les plus cultes citées plus haut). Shrapnel nous fait faire un bon sensationnel en arrière et cela s’avère être... jouissif ! Bien que jeunes, les membres de Shrapnel possèdent une technique instrumentale hors pair, et la voix, quant à elle, se situe dans le pur style thrash : accrocheuse, audible, gros débit et techniquement au point. Si l'on rajoute à tous ces éléments une production digne des plus grands, "The Virus Conspires" est un grand album de thrash metal. Ce serait un crime de passer à côté d'un tel bijou musical. C'est rapide, furieux et sans compromis, peut-être le meilleur album de thrash metal de ces dernières années à avoir été enregistré en Grande-Bretagne.

Il n'est pas étonnant à l'écoute de "The Virus Conspires" que la prestation du groupe lors du Bloodstock en 2013 ait marqué les esprits. Toujours pas convaincu ? Shrapnel a partagé la scène avec Exodus, Sepultura, Suicidal Tendencies, Sacred Reich, Death Angel, Evile, Gama Bomb, que dire ? Si ce n'est respect. Du thrash metal old school de haute tenue exécuté de main de maître. Que dire de l'artwork de l'album, je vous le dis, en 2014 nous sommes tout de même relativement gâtés ! Ne passez pas à côté de Shrapnel, vous pourriez le regretter. Thrash 'til death !


Vince
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/shrapnelofficial