Le groupe
Biographie :

Simulacrum est un groupe de metal progressif danois formé en 2000 et actuellement composé de : Olli Hakala (basse / Chrism, Crash Course Highway), Solomon (guitare / Chrism, ex-Araneum), Christian Pulkkinen (clavier / Adamantra, Chrism, Epicrenel, ex-Iron Sphere), Tatu Turunen (batterie / Autere), Niklas Broman (chant), Erik Kraemer (chant / ex-Stereopolis, Circus Of Rock, ex-Timo Tolkki's Infinite Visions) et Antti Karhumaa (guitare / Ahola). Simulacrum sort son premier album, "The Master And The Simulacrum", en Janvier 2012, suivi de "Sky Divided" en Août 2015 chez Inverse Records, et de "Genesis" en Février 2021 chez Frontiers Music.

Discographie :

2012 : "The Master And The Simulacrum"
2015 : "Sky Divided"
2021 : "Genesis"


Les chroniques


"Genesis"
Note : 15/20

Les Finlandais de Simulacrum se sont fait discrets depuis la sortie de "Sky Divided" en 2015 mais le silence est rompu cette année avec un nouvel album nommé "Genesis". Pour ceux qui seraient passés à côté, le précédent album nous montrait un groupe de metal progressif qui n'hésitait pas à briser les barrières et à incorporer des éléments de scènes plus agressives ou expérimentales à sa musique.

"Traumatized" ouvre l'album de façon assez classique avec un metal progressif assez agressif et puissant, une entrée en matière très efficace et qui se montre toujours aussi accrocheuse sur les refrains plus mélodiques. On retrouve évidemment des passages bien techniques et du riff syncopé puisque Simulacrum est globalement plus metal et plus dur que beaucoup de ses confrères de la scène progressive. La grosse différence se situe au niveau du chant puisque cette fois Niklas Broman se voit secondé par Eirk Kraemer pour plus d'harmonies vocales et plusieurs parties qui montent plus souvent dans les aigus que sur "Sky Divided". "Arythmic Distorsions" nous fait entendre des plans assez modernes voire même proches du djent dans l'esprit pour un morceau là encore très direct et accrocheur malgré le niveau technique très élevé. On trouve d'ailleurs une plus grande concision sur ce nouvel album, le groupe part moins dans tous les sens et garde l'efficacité et l'accroche au premier plan. Une approche favorisée par le fait que le groupe a décidé cette fois de faire un morceau en quatre parties en fin d'album, le fameux "Genesis" qui lui donne son nom, et de garder les expérimentations et multiples changement d'ambiances pour lui. On retrouve une influence Symphony X sur le très puissant et agressif "Scorched Earth" qui fait honneur à son nom et balance une bonne série de parpaings riffesques dans la tronche pendant près de sept minutes. Quelques ambiances plus sombres se font entendre aussi de temps en temps et pas seulement sur ce morceau d'ailleurs, une habitude qu'avait déjà Simulacrum par le passé et qui contribue à le démarquer du reste de la scène.

Le point d'orgue de l'album est bien entendu ce morceau éponyme en quatre parties qui voit le groupe tenter plus de choses et s'éloigner de l'efficacité pure pour créer des ambiances particulières. "Genesis Part I – The Celestial Architect" renoue avec ces structures très tordues, techniques, syncopées et balance même quelques blasts vite fait ! Si toute la première moitié de l'album était facile à suivre et très accrocheuse, c'est ici que certains vont souffrir car Simulacrum renoue avec ses velléités expérimentales et nous fait entendre son amour des morceaux à tiroirs. On entend même un petit solo de xylophone ou de glockenspiel, j'avoue que j'ai parfois du mal à les différencier, ce qui n'est pas commun chez un groupe de metal même progressif ! Les quatre parties du morceau n'en sont évidemment qu'une seule séparée en quatre pistes et il convient donc d'écouter tout ça d'une traite pour saisir où veut en venir le groupe, même si je conseille d'écouter tous les albums de cette façon. "Genesis Part II – Evolution Of Man" est entièrement instrumental et fait la part belle à la technique et aux soli de guitare, clavier et basse. La troisième partie, "Genesis Part III – The Human Equation" en prend le contre-pied direct et se construit sur une base piano / chant bien plus épurée et dramatique. C'est donc au pavé "Genesis Part IV – End Of Entropy" que revient la tache de fermer ce nouvel album avec ses onze minutes et le groupe nous met tout ce qu'il sait faire. On a les plans techniques, les ambiances portées par les mélodies dramatiques, les riffs puissants et plus sombres et les soli qui en mettent plein la tronche.

Un nouvel album plus concis qui concentre toutes ses expérimentations et folies sonores sur la deuxième partie de l'album avec ce fameux morceau conceptuel en quatre parties. Cela laisse une premier partie plus direct et plus accrocheuse qui va droit au but. "Genesis" nous fait entendre un Simulacrum qui se contrôle un peu plus pour ne se lâcher que sur quelques pistes particulières et conceptuelles.


Murderworks
Juin 2021




"Sky Divided"
Note : 15/20

Vous reprendrez bien un peu de metal prog ? Parce que les Finlandais de Simulacrum sont de retour avec "Sky Divided", leur deuxième album. Et accrochez-vous parce que sur l'heure que dure l'album vous risquez d'être secoués une paire de fois.

Rien qu'entre l'intro "Timelapse" et l'enchaînement avec "Behind The Belt Of Orion", on a déjà de quoi faire, le groupe passant d'un début presque orchestral à des mélodies tordues pour embrayer sur de bons gros riffs de bûcheron et un chant bien éraillé ! Simulacrum, c'est un peu les montagnes russes, on sait de quoi c'est fait et quels matériaux on été utilisés mais ça part dans tous les sens et on n'a pas le temps de se remettre d'un looping qu'une vrille débarque juste derrière. On a même un break en plein milieu de "Behind The Belt Of Orion", justement qui vire carrément thrash à l'ancienne avec un chant bien aigu, bref le groupe ne s'impose pas de limites et s'amuse comme un petit fou. Pas évident de suivre un truc pareil et je vous garantis que les premières écoutes risquent de vous désarçonner un minimum, d'autant que techniquement c'est loin d'être à la ramasse. "Broken" calme un peu le jeu, avec quelques nuances qui rappellent de temps en temps Nevermore. Le groupe se permet même un solo de saxo en plein milieu du morceau ! Même les lignes de chant sont souvent particulières, décalées que ce soit au niveau rythmique ou mélodique. Et non, ça ne vient pas d'un chanteur un peu limite, car si le timbre de Niklas Broman risque de ne pas plaire à tout le monde, sa technique est irréprochable et ce sont bien ses lignes de chant qui sont atypiques (là encore ça rappelle Nevermore, dans le principe en tout cas, pas forcément sur le rendu).

"Embrace The Animal Within" montre que Simulacrum est capable de faire quelque chose de plus simple et direct quand il en a envie, avec un couplet assez mélancolique et un refrain assez heavy speed à l'ancienne avec de grands renforts de double. Par contre, ce deuxième album contient deux pavés, à savoir "The Abomination" et "A New Beginning" qui font respectivement 11 et 14 minutes et sur lesquels il va vraiment falloir vous accrocher. Sur ces deux morceaux, le groupe se lâche complètement et vous balade dans tous les sens avec des mélodies et des structures toutes plus tordues les unes que les autres, multipliant les plans barrés, bref deux morceaux pour le moins dynamiques. Pourtant l'album ne sombre jamais dans la démonstration stérile, le seul reproche qu'on pourrait d'ailleurs lui faire étant d'être très ancré dans le vieux heavy et le vieux prog. Certaines mélodies ou lignes de chant rappellent les scènes de la fin des années 80 et du début des années 90, même si Simulacrum balance plusieurs riffs rouleau-compresseur comme la plupart des groupes aiment le faire actuellement. Malgré ces quelques touches plus modernes, on sent tout de même que les influences du groupe se situent au moins 20 ans en arrière, et là certains vont rester sur le carreau c'est sûr. Ce serait dommage de s'arrêter à ça parce que ce "Sky Divided" est plutôt bien foutu et a pas mal de choses à offrir, d'autant que techniquement c'est plus qu'au point.

Voilà donc un album plutôt sympa dans le genre, varié, riche, complexe, tordu, bref du metal prog dans le véritable sens du terme. Pas de démonstration mais un brassage d'influences et d'époques qui risque d'en refroidir quelques uns.


Murderworks
Novembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.simulacrum.fi