Le groupe
Biographie :

Sinner est un groupe de heavy metal allemand, dont le leader n'est autre que Matt Sinner, également bassiste du groupe de heavy metal Primal Fear. Le groupe est composé de : Mat Sinner (chant, basse / Goddess Shiva, Kiske Somerville, Primal Fear, Voodoo Circle, Scheepers, Mat Sinner, ex-Rick Renstrom, ex-Beast Of Prey, ex-Cans), Tom Naumann (guitare / Primal Fear, Mat Sinner), Alex Scholpp (guitare / Farmer Boys, Tarja, Tieflader, Dacia And The Weapons Of Mass Destruction), Markus Kullmann (batterie / Hartmann, Moby Dick, ex-Dezperadoz, ex-Minotaurus, ex-Pump, ex-Blind Wizzard, ex-Dog Track, ex-Paradizze, ex-The Warning, ex-Voodoo Circle) et Giorgia Colleluori (chant / Giorgia And The Groovy Square, ex-Eternal Idol, ex-Hollow Haze, ex-Jack 0.7).

Discographie :

1982 : "Wild'n'Evil"
1983 : "Fast Decision"
1984 : "Danger Zone"
1985 : "Touch Of Sin"
1986 : "Comin' Out Fighting"
1987 : "Dangerous Charm"
1992 : "No More Alibis"
1993 : "Respect"
1995 : "Bottom Line"
1997 : "Judgement Day"
1998 : "The Nature Of Evil"
2000 : "The End Of Sanctuary"
2004 : "There Will Be Execution"
2007 : "Mask of Sanity"
2008 : "Crash & Burn"
2011 : "One Bullet Left"
2013 : "Touch Of Sin 2" (Compilation)
2017 : "Tequila Suicide"
2019 : "Santa Muerte"
2022 : "Brotherhood"


Les chroniques


"Brotherhood"
Note : 16/20

Quarante ans de carrière. Peu de groupes peuvent se vanter d’avoir autant d’années accumulées au compteur. Certes, les noms des Rolling Stones, The Who, et les plus "jeunes" de Bon Jovi pourraient venir à l’esprit, ou dans le metal, ceux de Judas Priest et Iron Maiden. Cependant, les formations, qui comptent d’autant plus en leur sein des membres originaux, peuvent se compter sur les doigts de la main. Omettre Sinner dans le lot serait une grave erreur de la part de quiconque respecte le metal traditionnel, que ce soit sa tasse de thé ou non.

Je fais partie de ceux qui entretiennent une relation d'amour / haine avec ce genre. En effet, je crois, personnellement en tout cas, que cela est plus une question de moments et d’émotions, que d’un réel désir d’écouter ce style au quotidien. Difficile de réinventer un genre au passé plutôt linéaire et répétitif, pourtant, de par le choix des influences, Sinner propose un album rafraîchissant, moderne, aux accents power metal, rock et AOR. Le groupe sait aussi faire les choses en grand, avec l’aide entre autres d’Oliver Palotai (Kamelot) aux orchestrations, comme sur l’épique "The Last Generation".

Quoiqu’un peu long à mon goût (57 minutes), néanmoins, "Brotherhood" saura capter l’attention de l’auditeur de par ses rythmes entrainant et ses refrains puissants. Produit par Mat et son comparse Tom Naumann (guitare), le travail de mixage et de mastering fut laissé aux mains de Jacob Hansen, ingénieur de son émérite, connu surtout pour ses réalisations avec Volbeat, Epica, Amaranthe, Primal Fear, Delain, Flotsam & Jetsam et j’en passe. Cette collaboration confère à "Brotherhood" un son moderne, de son temps, et c’est tout de même un tour de force du groupe d’avoir su évoluer de la sorte, plus de vingt albums studio au cours des quatre dernières décennies.

Cet album plaira sans doute beaucoup plus aux purs et durs amateurs du genre, mais si l’on se considère vraiment ouvert d’esprit, il serait de mauvaise foi de ne pas reconnaître la qualité et la passion derrière ce "Brotherhood".


Mathieu
Août 2022




"Santa Muerte"
Note : 15/20

Si vous avez lu la chronique de "Tequila Suicide" rédigée de ma plume la plus objective et neutre que possible, vous aurez constaté que cette œuvre des doyens de Sinner ne m'avait absolument pas transcendé. Et pourtant c'est reparti pour un tour avec "Santa Muerte", leur dernier album en date. Pour l'occasion le groupe a accueilli Giorgia Colleluori au chant, puisse-t-elle apporter une touche de fraîcheur et de renouveau. Cet opus est ainsi un vrai objet de curiosité que j'ai hâte de découvrir.

La fameuse Giorgia ouvre les hostilités avec "Shine On", morceau à la rythmique pêchue accompagnée par un chant tout aussi énergique et efficace. Son timbre grave et puissant s'harmonise parfaitement avec le style, un sans faute. Notre légendaire frontman Mat Sinner prend le relais et entame le titre éponyme "Santa Muerte", titre hard rock plus conventionnel et posé. Il est empreint de cette habituelle légèreté que l'on connaît au groupe, le genre de morceau que l'on écoute pour se vider la tête et se distraire gentiment. Nous changeons drastiquement d'ambiance quand "Last Exit Hell" prend le relais. Ce morceau débutant par un gros riff typiquement heavy se poursuit en un duo entre les deux chanteurs à mi-chemin entre hard rock et heavy à la Grave Digger. Sympathique mais sans plus. Cette remarque va malheureusement survenir régulièrement, et à l'image de leur précédent opus, celui-ci souffre d'une composition globale peu inspirée et très bateau. Étrangement les titres où Mat est au chant parviennent non sans mal à capter notre attention, tels que "What Went Wrong" ou encore "Craving". Nous avons là du rock/hard gentillet où contrairement à ce que voudrait le genre, le refrain manque d'impact et de punch. Ils sont loin d'être désastreux, mais pas suffisamment intéressants pour les inscrire dans les annales. Il n'est pas question que les morceaux de Giorgia soient mieux composés ou volontairement plus recherchés, son grain de voix et sa puissance vocale suffisent à eux seuls à apporter la cerise sur le gâteau. Ainsi nous pouvons retenir "Death Letter", morceau bluesy / country épuré et très efficace accompagné d'un solo franchement convaincant, la ballade hard / blues "Misty Mountain" au refrain à la mélodie commune mais néanmoins plaisante, où sa voix fait des merveilles. Un peu plus d'instrumentale à l'image du précédent morceau n'aurait pas été de trop, mais hélas nous ne pouvons pas toujours tout avoir... ! C’est un titre que je classerai tout de même parmi les meilleurs de cet album.

Nous arrivons au terme, et assez symboliquement "Santa Muerte" se conclut par deux duos de nos vocalistes, l’un "The Ballad Of Jack" plus catchy et entraînant que son confrère "Stormy Night" qui traîne du pied. Néanmoins ces deux morceaux reflètent bien l’ensemble de l’album, entre allégresse et simplicité. Vous l’aurez compris, "Santa Muerte" est un album de hard tout ce qu’il y a de plus traditionnel. Des mélodies basiques parfois prenantes, une instrumentale présente "juste ce qu’il faut" - il est fort dommage que la créativité des musiciens ait été ralentie à ce point -, et un enchaînement de morceaux fluide et bien agencé. Nous noterons tout de même la présence salvatrice de Giorgia Colleluori qui apporte un vrai plus à cet opus, un regain d’énergie que Sinner ne pouvait refuser !


Candice
Novembre 2019




"Tequila Suicide"
Note : 12/20

Sinner est un groupe de hard rock formé en 1980 en Allemagne. Il est composé de Matt Sinner (chant / basse), Tom Naumann et Alex Scholpp aux guitares, et Francesco Jovino à la batterie. "Tequila Suicide" est sorti le 31 Mars chez AFM Records.

Six ans séparent "One Bullet Left" de "Tequila Suicide". Leur dernier album n’avait malheureusement pas fait l’unanimité, mais voyons donc ce que "Tequila Suicide" a à nous offrir. C’est avec "Go Down Fighting" que celui-ci démarre, morceau hard à la lourdeur bien germanique en effet ! La mélodie est plutôt festive, c’est presque comme si on y était, un cocktail à la main, bravant la chaleur californienne. "Tequila Suicide" poursuit dans cette même énergie, et même si les riffs sont sympathiques, je n’arrive pas à m’immerger ici non plus pleinement dans la musique. Le refrain est mou et redondant… Cela fait pourtant partie des caractéristiques des refrains, de se répéter ! Hors, ici on se fatigue plus que l’on a envie de l’accompagne en chœur. Hélas, le titre suivant "Road To Hell" souffrira également de ma rudesse, il est bien trop imprégné de l’aura thin lizzienne pour être qualifié d’original et de réellement accrocheur. C’est bien dommage, car on sent que musicalement, c’est ultra prometteur ! "Battle Hill" est une grande surprise en changeant radicalement de registre. Avec son intro martiale, guidée par une batterie droite comme un i et une cornemuse, effectivement, cela a de quoi déstabiliser ! Elle enchaîne sur des riffs entre hard et heavy metal, qui eux-mêmes nous entraînent vers un refrain fédérateur soutenu par des chœurs percutants. Je serais curieuse de voir ce morceau interprété en live, car sans avoir la puissance d’un Iron Maiden, ce morceau taillé pour la scène ne se défend tout de même pas trop mal.

On refait un nouveau virage à 180 degrés quand retentit "Sinner Blues". Comme son nom l’indique, nous sommes ici dans une ambiance bluesy, tant dans la musique que dans les sentiments, empreints de mélancolie et de solitude. Instrumentalement, nous atteignons ici une grandeur encore jamais vue dans cet opus. Les parties de guitares, ponctuées par quelques notes subtiles et délicates de piano, sont belles, tout simplement. Pareillement, les solos pleins de feelings tirent en plein cœur. La magnificence est poussée jusqu’à l’intégration de chœurs au début discrets, pour au final finir en canon avec Matt Sinner, à qui ce style musical sied à merveille. Cependant, l’ascenseur émotif que va engendrer "Why" me fait redescendre trop bas à mon goût. Ce titre souffre de la même malédiction que la plupart de ses frères, c’est à dire des couplets et des parties rythmiques bien construits et efficaces, pour un refrain qui gâche tout par sa mollesse et sa terrible banalité. Même le très efficace solo en tapping ne parvient pas à rattraper la déception… "Loud And Clear" verse davantage dans le heavy, avec des riffs courts et incisifs, et une voix plus voilée. Il est globalement accrocheur, la rythmique est accrocheuse, c’est bon signe. Le refrain, aux faux airs d’un certain Grave Digger, est sans prétention et sympathique.

Eh bien, on peut dire que "Tequila Suicide" porte en partie bien son nom, il navigue en eaux plutôt houleuses… Nous arrivons non sans effort à la fin de cet album, qui se termine avec "Dying On A Broken Heart", chanson d’amour pleine de bons sentiments. Elle est à mi-chemin entre le morceau bluesy et la love song rock un peu teenagers sur les bords. Musicalement nous tenons plus ou moins la route, hors le refrain nous emmène une fois de plus droit dans le mur, qui avec ses chœurs gentillets, m’agace plus que ne m’attendrit. Autant "Sinner Blues" avait accompli le travail avec brio, autant ici c’est un raté. C’est donc avec un arrière-goût un peu amer que j’achève l’écoute de cet opus… "Tequila Suicide" ne rattrapera hélas pas les faux pas de son prédécesseur, et va même l’entraîner avec lui dans son instabilité. Sinner peine à garder le cap, et les compositions qui pour la plupart d’entre elles ont un gros potentiel, se perdent dans des refrains ou des arrangements sans profondeur ni caractère. Quelques morceaux, même s’ils sont minoritaires, sont très réussis, et entretiennent l’espoir que Sinner n’est peut-être définitivement pas hors circuit… !


Candice
Avril 2017




"Touch Of Sin 2"
Note : 14,5/20

Durant les années 80, Sinner a été un des fleurons de la scène teutonne avec des groupe tels Accept ou Running Wild par exemple. Il s’agit du groupe de Matt Sinner, bassiste de Primal Fear. Alors on a pu voir que le combo avait encore son mot à dire avec notamment son dernier album de 2011 "One Bullet Left" de très bonne facture. En 2013, sort "Touch Of Sin 2", sorte de compilation des meilleures pistes sorties dans les années 80 et réerengistrées.

Alors Sinner a été un groupe très prolifique dans les années précitées avec une sortie d’album par an. La liste des pistes se fera exclusivement durant la période de 1984 à 1987, la troupe faisant impasse sur leurs deux premières créations. On y trouve majoritairement et fort logiquement des extraits de l’excellent "Touch Of Sin" avec les très bons "Born To Rock", "Shout", "Masquerade" ou bien l’indéboulonnable "Bad Girl". Le fameux "Danger Zone" de 1984 est lui aussi de la partie et on a l’impression qu’il n’a pas pris une ride au fil des années. Tout comme "Germany Rocks" ou "Comin’ Out Fighting" de 1986, qui demeurent toujours aussi fringants. L’opus de 1987 "Dangerous Charm" est lui aussi un peu revisité avec le super "Concrete Jungle" et le très bon "Knife In My Heart". Une sorte de best of donc avec toutes leurs meilleures progénitures d’antan, très bien revisitées, avec une production impeccable. Comme à l’époque, c’est mélodique et ô combien efficace. Hormis ceci, nous avons droit tout de même à trois inédits, tout d’abord "Don’t Believe A Word", très rétro, muni d’un refrain accrocheur est efficace. "Blood On The Sand", quant à lui, se démarque par ses riffs fringants, très fidèle au hard rock teuton. Un titre qui demeure très entraînant. Enfin, le morceau "Heat Of The City" qui clôture cette offrande est plus dynamique,  Matt Sinner  toujours aussi persuasif au chant pour un ensemble très prenant.

Pour ma part, Sinner a eu une très bonne idée de sortir ce "Touch Of Sin 2" car c’est un des groupes majeurs qui a eu du mal à se frayer un chemin dès la fin des années 80, de ce fait cela permettra à travers ce CD la découverte de pépites dont a accouchées le combo teuton par des inconditionnels du genre. Et puis les nostalgiques de ces folles années comme moi y trouveront un immense plaisir à réécouter en boucle les excellents "Danger Zone", "Bad Girl" et tout le reste. Un album qui fait du bien !


Romain
Janvier 2014




"One Bullet Left"
Note : 12/20

Sinner est sûrement un des groupes les moins connus de la scène heavy / power / hard, et pourtant, ce groupe est présent depuis le milieu des années 80 avec une discographie complète digne des plus grands. Mais ce groupe est souvent resté à l’ombre pour des raisons que j’ignore totalement. D’ailleurs, pour être honnête, je ne connaissais pas le groupe, et je viens de lire la biographie du groupe, et je suis subjugué de voir que je suis passé à côté d’un groupe culte tout de même. N’oublions pas que le groupe a tourné parmis les plus grands, et est souvent resté en première partie d’après ce que j’ai pu comprendre… il a partagé la scène avec HammerFall, Mr Big, Savatage, ou encore Deep Purple. C’est pour dire ! Donc ce nouvel album "One Bullet Left" sera mon premier de Sinner, et j’espère être conquis !

"The One You Left Behind", "Give And Take", "One Bullet Left", "Atomic Playboys" sont carrément des hymnes taillés pour le live… en effet le groupe déborde d’énergie, et nous envoie un hard / power surpuissant et efficace, pas besoin de plus ni de moins, quelques accords, et c’est parti pour un tour ! Les solos sont bien maîtrisés, et l’arrivée d’une troisième guitare n’est pas négligeable je dois l’avouer, cela ajoute de la puissance, et le groupe peut ainsi gagner en précision je pense (imaginez le bordel s'il y a un contretemps ou autre…). Le mixage est de bonne facture, les guitares ressortent bien sans bouffer la basse (et ce n’était pas une mince affaire je pense avec trois guitares au cul…). La batterie est ajustée à la perfection même si j’aurais aimé un son plus claquant et plus dynamique pour ajouter de la puissance au côté de la rythmique, mais cette remarque est juste pour chipoter. "Mind Over Matter", "Suicide Mission", "Mend To Be Broken" seront du même calibre, mais je ne voulais pas finir ma chronique avant de passer par "Rolling Away" qui boucle cet album d’une façon magistrale… On a une intro très travaillée entre le blues et l’ambiant pour finalement faire une "power ballade" en quelque sorte… Ce n’est pas souvent que je suis touché par une ballade, mais là je suis conquis, avoir couplé un riff limite blues qui augmente la pression est sublime.

Un album que je conseillerais sans aucun doute, mais on est loin d’avoir un album révolutionnaire, d’autant plus que je ne connais pas les précédents albums donc je peux difficilement juger. Malgré cela, mon expérience parlera à ma place et donc on est loin d’avoir un album exceptionnel, mais sympathique qu’on réécoutera avec plaisir dans la bagnole, ou à des occasions.


Motörbunny
Novembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/sinnerband