Le groupe
Biographie :

Skeletonwitch est un groupe de thrash / death metal mélodique américain formé en 2003 et actuellement composé de : Nate "N8 Feet Under" Garnette (guitare), Scott Hedrick (guitare), Evan Linger (basse / ex-Insurrect) et Adam Clemans (chant / Noose Rot, Shaidar Logoth, Wolvhammer, ex-Iron Thrones, Liar In Wait, ex-Veil Of Maya). Skeletonwitch sort son premier album, "At One With The Shadows", en Août 2004 chez Shredded Records, suivi de "Beyond The Permafrost" en Octobre 2007 chez Prosthetic Records, de "Breathing The Fire" en Octobre 2009, de "Forever Abomination" en Octobre 2011, de "Serpents Unleashed" en Octobre 2013, et de "Devouring Radiant Light" en Juillet 2018.

Discographie :

2004 : "At One With The Shadows"
2006 : "Worship The Witch" (EP)
2007 : "Worship The Witch" (Réédition)
2007 : "Beyond The Permafrost"
2009 : "Breathing The Fire"
2011 : "Forever Abomination"
2013 : "Serpents Unleashed"
2018 : "Devouring Radiant Light"


Les chroniques


"Devouring Radiant Light"
Note : 15/20

S'il y a une chose que l'on n'était pas habitué à entendre jusqu'à maintenant chez Skeletonwitch, c'est bien la surprise ! Mais il y a un début à tout et avec "Devouring Radiant Light", le groupe change quelque peu de visage.

Pas de panique, le black / thrash est toujours là mais d'autres sonorités sont venues de greffer dessus, sans compter que le groupe en a profité pour développer des ambiances plus immersives et donc des morceaux plus longs. C'est donc la première fois que l'on tombe sur des briques de sept ou huit minutes voire même neuf minutes chez Skeletonwitch, un changement qui risque d'en déstabiliser plus d'un sachant que le groupe était surtout connu pour son efficacité et sa spontanéité. Mais pas de panique prématurée, voyons d'abord ce que cette nouvelle orientation a à nous proposer. Comme sur pas mal d'albums, la pochette donne une idée de ce qui nous attend, une musique plus fine, plus sombre, plus épique, bref moins frontale. Skeletonwitch, qui nous avait habitué à foncer dans le tas sans réfléchir, se met à la subtilité et décide de créer des ambiances, oui je sais ça fait un drôle d'effet. Ce sera encore pire quand vous allez écouter "Fen Of Shadows" qui ouvre l'album avec ses airs de black pagan / viking, riffs épiques en sus et sonorités presque folk en arrière-plan ! Le black / thrash bas du front est loin et sur le coup on se demande si les membres de Skeletonwitch ne viennent pas tout simplement de découvrir les vieux Enslaved. Bon, la comparaison est abusée, les nouvelles accointances du groupe ne sont pas aussi marquées, mais après plusieurs albums très frontaux la surprise est de taille. Mais passé cette étape, le morceau est plutôt bon et efficace dans le genre malgré sa durée de huit minutes. Les accélérations sont toujours là mais sur ce morceau d'ouverture le thrash est totalement absent et le black / pagan prend toute la place.

Le thrash refait son apparition dès "When Paradise Fades" mais toujours un peu dilué dans des sonorités plus black ou limite pagan là encore. Toujours est-il que le coup Skeletonwitch ressort un visage plus direct et que le rythme est plus enlevé. Globalement, on peut d'ailleurs dire que "Devouring Radiant Light" est un album varié, les sonorités s'entrecroisent de façon plutôt cohérente et ces nouvelles influences apportent une profondeur inédite à la musique du groupe. La production est elle aussi plus sèche pour le coup, plus black metal dans l'esprit, avec des guitares plus tranchantes et un son global un peu plus sec. Le morceau éponyme est d'ailleurs lui aussi dans l'esprit black metal épique et mid-tempo, les riffs sont froids et dissonants, l'ambiance générale plus mélodique et épique donne vraiment l'impression d'être sur un album de vieux black viking plutôt que le dernier Skeletonwitch ! Le pari est risqué pour le groupe mais je salue l'initiative d'avoir voulu évoluer et apporter un nouveau visage à un style qui risquait de s'enliser. Le black / thrash étant une combinaison de deux styles assez linéaires, il est facile de finir par se répéter, même si j'avoue que certains vont laisser tomber le groupe avec cet album. Si c'est la spontanéité et le côté très frontal et thrash qui vous parlaient le plus sur les précédents albums de Skeletonwitch, vous en serez pour vos frais avec "Devouring Radiant Light".

Pourtant pour peu qu'on lui donne une chance, ce nouvel album est plutôt honnête dans le genre, pas un chef d'œuvre certes mais un bon album. Ne reste plus qu'à voir si la personnalité du groupe va résister sur les prochains albums ou si elle va s'effacer au profit d'un black épique mais générique.


Murderworks
Novembre 2018




"Serpents Unleashed"
Note : 15/20

Déjà le cinquième album en neuf ans de carrière, on ne peut pas dire que Skeletonwitch se tourne les pouces ! Et une fois n'est pas coutume "Serpents Unleashed" délivre toujours ce mélange de black et de thrash pour le plus grand bonheur de tous les velus. Alors sortez les vestes à patchs et préparez vous à subir une furieuse envie de headbanguer comme un sauvage, Skeletonwitch donne dans du metal comme on l'aime et qui ne s'embarrasse de fioritures inutiles.

Quand je dis que c'est un mélange des black et de thrash, c'est au sens propre du terme, on passe d'un premier morceau très thrash à "Beneath Dead Leaves" qui démarre comme un pur titre de black metal. Bon on en revient vite au thrash, mais c'est assez marrant d'entendre les deux styles se suivre de cette façon presque sans coupure pour annoncer la transition. Cet effet ne se produit cependant qu'en passant du premier au deuxième morceau de l'album, pour le reste le tout est harmonieusement mélangé au sein des titres et les changements de ton sont très bien amenés. Comme d'habitude, le groupe va droit au but et fonce dans le tas, sans être véritablement violente la musique de Skeletonwitch est en effet construite sur des riffs très simples et des structures très directes. Ajoutez à cela un soupçon de mélodie pour accrocher l'oreille et vous avez du metal à l'ancienne condensé en 32 petites minutes. On pourra leur reprocher l'absence totale d'originalité mais on ne demande pas à un groupe de black / thrash de réinventer le genre, on lui demande d'être efficace et à ce petit jeu-là, ces Américains s'en sortent les doigts dans le nez. Ce n'est pas le genre d'albums à avoir une durée de vie très longue, je ne pense pas qu'il squattera la platine pendant des semaines en boucle. Mais c'est typiquement le genre de metal qu'on a envie de se mettre dans les oreilles pour se défouler un bon coup, d'ailleurs sur un trajet en voiture ça doit bien passer aussi.

On sent même une grosse pointe du Megadeth de la bonne époque au début de "Unwept", ce qui n'est pas pour me déplaire. Le seul point qui peut éventuellement bloquer certains gros fans de old school c'est le chant extrême, mais ça c'est une constante chez Skeletonwitch et ça ne devrait plus surprendre qui que ce soit. Ils pourront peut être se consoler en remarquant que toutes les mélodies qui parsèment l'album, ou certains riffs, sentent régulièrement bon le heavy metal. Au delà des sonorités et des influences, c'est finalement la façon qu'à Skeletonwitch de faire du metal qui rappelle le bon vieux temps. A savoir un metal simple et direct, sans débordements techniques, sans escalade à la vitesse par le biais d'une multiplication de blasts stériles, et pas de morceaux inutilement longs. Ces mecs-là branchent le matos et jouent tout simplement, et c'est toujours sympa de renouer avec ce metal brut et simple, un metal qui n'a pas d'autre prétention que de vous faire taper du pied et headbanguer. Il n'y a finalement que le son qui colle à notre époque, c'est puissant et clair comme il faut sans être trop propre non plus. Et comme d'habitude l'artwork est de toute beauté, avec cette fois le retour de John Baizley qui avait déjà fait la pochette de "Beyond The Permafrost".

Au final, rien de neuf sous le soleil ou presque, Skeletonwitch continue à faire ce qu'il sait faire. "Serpents Unleashed" délivre 32 minutes d'un black / thrash teinté de old school, direct, simple sans être basique et franchement efficace ! Pas de quoi révolutionner la musique, mais suffisamment pour se faire plaisir et c'est bien le principal !


Murderworks
Janvier 2014




"Forever Abomination"
Note : 17,5/20

Les Skeletonwitch m'étonneront toujours ! Aprés le départ de Derrick Mullet Chad Nau, la formation Américaine aurait put sombrer, mais c’était sans compter sur Tony Laureano, l'homme aux multiples groupes (entre autres, Dimmu Borgir ou bien Niles, ça fait déjà de la bonne carrière derrière des fûts, ça) qui le remplaça au pied levé pour la tournée.

De retour dans des studios lugubres, hantés et poussiéreux (on ne peut pas imaginer les Skeletonwitch dans des studios propres sur lesquels n'est jetée une quelconque malédiction ancestrale) le problème du batteur s'est encore une fois posé. Mais c'est le très talentueux Dustin Boltjes (Black Arrows Of Filth And Impurity, Demiricous) qui s'est assis derrière les fûts sanglants et pernicieux de la formation.

Symbolisant la renaissance, la cover de l'opus, persiste et signe, avec un titre qui reste dans la droite lignée de la musique de Skeletonwitch. Les Américains vont nous raconter avec moult précisions, les rituels impies venus d'outres-tombes, le goût de la chair putréfiée, les jonctions d'étoiles dans des schémas ésotériques compliqués et hermétiques et l'éradication de la race humaine grâce à une poignée de nécromants, comme ils savent si bien le narrer.

Et si le nouveau venu est clairement à la hauteur (la batterie s'affole systématiquement dans tous les sens, appuyant clairement l’agressivité des parties rapides), le grand point fort de cet opus c'est bien évidemment le retour à des mélodies enlevées, comme la conclusion du plus nerveux "Breathing The Fire" nous l'avait promis. Les hurlements de damnés de Chance sont toujours aussi bons, toujours collés à la mélodies tonitruantes des compos maudites et aux riffs démoniaques du frangin honni, le tout transpirant le souffre et les flammes infernales des abysses.

Mais dans un sens, ce "Forever Abomination" amène un net plus dans la discographie de la sorcière grâce avouons-le à cette batterie, constamment au taquet et surboostée par une prod' plus claire que sur les opus précédents. Bref, le Skeletonwitch qui m'avait charmé sur "Beyond The Permafrost" semble avoir fait la paix avec celui de "Breathing The Fire" et continue en droite lignée putride sur un chemin tracé dans la chair, orné de tombes ouvertes et bordé de décripitude. Longue vie à la sorcière squelette !


Groumphillator
Septembre 2011




"Breathing The Fire"
Note : 17/20

Une main décharnée s’agrippe a ce qui reste de son tombeau. Une odeur de décomposition vous emplit le cerveau alors que les mélodies imparables commencent à secouer votre corps contre votre propre volonté et que du feu semble s’échapper de vos narines… Et oui, les Skeletonwitch avaient réussit l’impossible : sortir de la tombe le cadavre poussiéreux et bouffé par les vers du thrash de la Bay Area, aidés en cela, il est vrai, par les inévitables Municipal Waste (entre autres). D’ailleurs, le rituel n’était pas passé foutrement inaperçu. Certains parlaient même, à demi-mots, de "Revival Thrash".

Ainsi donc, revoici les Skeletonwitch avec un nouvel enregistrement, laissant à peine le temps aux plus fans d’entre vous de faire retomber le soufflé aux relents putrides, nommé "Breathing The Fire" et piloté par le grand Jack Endino (oui, je sais, le gars est plus habitué à feu sieur Cobain ou aux facéties de Soundgarden). Comme la machine ne s’est pas arrêtée depuis "Beyond The permafrost" (ayant tourné avec -entre autres- Dimmu Borgir, Amon Amarth, , Municipal Waste, ou encore Cephalic Carnage), c’est un peu dans le même genre d’élan que "continue" ce nouvel opus, tant le style des compos et leurs empreintes ressemblent à celles du précédent enregistrement.

Au programme donc aujourd’hui : des solos qui pètent les rotules à mon cousin Martin, des refrains ultra-efficaces qui entrainent mémé dans les orties fraîches du matin et des râlements gutturaux qui viennent de mon évier bouché, le tout mené tambour battant avec une efficacité sans pareille et des paroles qu’on croirait sorties du dernier long métrage de Bruce Campbell.

Vous l’auriez donc compris, rien, mais absolument rien, ne diffère ce "Breathing The Fire" du précédent "Beyond The Permafrost", mis a part un léger sous-mixage au niveau de la voix et des riffs quelquefois plus inspirés que la moyenne ("Longing For Domination", "Submit To The Suffering", "Released From The Catacombs"), ce qui ravira évidemment les fans et les puristes inconditionnels de la formation (et ils sont nombreux) mais qui laissera une pointe de déception chez les autres, tout aussi nombreux, qui attendaient de cet album une véritable révélation tel que le laissait suggérer l’enregistrement précédent. Làs, il n’en est rien. Peut-être pour la prochaine fois ? En attendant, l’efficacité, les mélodies entrainantes et les riffs qui tabassent sont au rendez-vous et c’est avec plaisir que je vous re-invite donc dans la fosse.


Groumphillator
Février 2010




"Beyond The Permafrost"
Note : 17/20

Skeletonwitch est une formation originaire de l’Ohio. Avec ce "Beyond The Permafrost", le combo nous propose une musique authentique, un death mâtiné de thrash bien efficace qui devrait plaire au plus grand nombre. Je m’explique, après m’être servi une Hobgobelin (la bière des grands jours).

Derrière une -superbe- cover rappelant le travail de Mucha si celui-ci avait écouté du metal, (vraiment superbe), la formation nous propose une musique sans ambages. Efficace et directe, la musique des Skeletonwitch nous prend directement au corps, avec des riffs balancés sur-mesure. Des mélodies implacables, des rythmiques bien calées, souvent en mid-tempo (avec une double qui pète la tronche à mon cousin Martin).

Skeletonwitch c’est l’influence non dissimulée et clairement digérée de tout ce que le heavy a d’efficace et de mélodique, de ce que le thrash a d’intuitif et de ce que le death a d’implacable, le tout combiné a une ligne de chant sans concession, lorgnant sans cesse vers le black et portant des compositions qui sont pensées au mieux, de façon à t’en mettre plein la tronche sans ambages. Mais surtout la mélodie, les refrains entrainants et vraiment super efficaces qu’offre le groupe sont incontestablement LE point fort de l’opus ("Upon Wings Of Black", "Beyond The Permafrost"… bref, tous).

Et bien entendu, ce constant flou quand au style du groupe, lorgnant vraiment sur beaucoup de styles pour en ramener le meilleur sur chaque compo et sachant rester malgré tout dans une espèce de death mélodique du plus juste effet. Ca manque juste un peu de blast, mais c’est largement contrebalancé par les mélodies en acier pur que pond le groupe. Et puis y’a quand même des compos qui pète grave les rotules à mémé dans les orties ("Soul Thrashing Black Sorcery", "Cast Into The Open Sea", "Baptized In Flames"), bref, c’est du tout bon et surtout le groupe ne se prend pas la tête avec son second degrés et ses paroles archi clichés. Et ça ça fait vraiment du bien.

Un album authentique qui ne se prend pas la tête pour la sentir enfler et qui reste très efficace, une chouette découverte pour tous ceux qui ne connaîtraient pas et un opus à écouter en attendant la suite qui se révélera très certainement des plus intéressantes.


Groumphillator
Janvier 2010


Conclusion
Le site officiel : www.skeletonwitch.com