Le groupe
Biographie :

Combo parisien, Slowbot martèle un stoner metal puissant aux influences puisées dans les sonorités grunge des années 90. Le groupe met toute son énergie à développer son propre univers au travers de morceaux faits d’assemblages de riffs lourds et de mélodies hypnotiques, peuplés de monstres ordinaires et de lendemains qui déchantent. Formé en 2013, Slowbot a déjà autoproduit 2 EPs, un en 2014 puis "Pacifier For The Mind " en 2015.

Discographie :

2014 : "EP" (EP)
2015 : "Pacifier For The Mind" (EP)
2016 : "Pacifier For The Mind + EP"


La chronique


Slowbot nous vient de Paris et délivre un double EP, chose peu courante dans le milieu de l'édition musicale. Un CD de nouveautés, "Pacifier For The Mind", et un ancien EP éponyme sorti en Avril 2014, le tout dans un digifile au design original et au visuel double-face inspiré de la science-fiction. Un très bel objet, pour les collectionneurs. Attaquons donc les hostilités par ordre chronologique, si vous le voulez bien.

La première galette nous présente un rock grungy (on y entend du Pearl Jam et du Nirvana), lointainement hard, aux compos figées sur les mid ou slow tempi. Bien construits mais beaucoup trop convenus et pépères, ces morceaux ne décollent quasiment jamais. Seul "Close Friend" est sympathique avec ses riffs rampants, son ambiance et son beau solo de guitare final. "Big Black Dog" peut aussi faire illusion avec ses quelques riffs bien arrondis et groovy mais c'est tout ce qu'on retient de cet EP éponyme qui ronronne doucement sans jamais montrer les crocs. De plus, si le quatuor est en place, la performance musicale n'a rien d'intéressant ou d'excitant. L'accroche vocale comme mélodique est absente.

"Pacifier For The Mind", l'objet principal, est bien meilleur. Doté d'une production plus pro, le disque montre un groupe qui s'est assombri et qui fait preuve d'une plus grande maturité. L'ouverture "Raise The Dead" est tellurique et une émotion fragile se dessine sous les riffs massifs. Slowbot a gagné en puissance et en dynamisme ("Hangover" ou encore le morceau-titre). Les titres montrent une cohérence d'écriture et une sensibilité plus fine, comme en témoigne le long "Massive Suicide Machine" avec ses leads de guitares troublantes et son beau solo hantant toute la structure et lui conférant une âme mélancolique. "Cockfighters" (vu le titre, on ne veut pas savoir de quoi parle ce morceau...) sonne comme un bon condensé de quatre minutes des quatre premiers morceaux et réunit habilement riffs lourds, mélodie de guitare fantomatique et développement étudié.

Gaëtan Villette fait montre de bien plus de conviction que sur le premier disque, ses lignes sont plus travaillées et les modulations diverses font vivre les morceaux, par ailleurs plus longs qu'avant mais bien plus fouillés et intéressants.

L'intérêt de cet sortie est clairement l'EP "Pacifier For The Mind". Le second disque est plus à considérer comme un bonus, une trace du passé du groupe ayant contribué a développer l'identité du groupe. Slowbot doit continuer sur cette voie à l'avenir et concrétiser cette amélioration et ce potentiel dans un album complet.


Man Of Shadows
Avril 2016


Conclusion
Note : 13/20

Le site officiel : www.slowbot.bandcamp.com