Le groupe
Biographie :

Smashed voit le jour au printemps 2006 suite à la rencontre des deux guitaristes, Seb et Mat. C'est alors que les premières compos voient le jour et la musique s'oriente clairement vers un death metal plutot typé U.S des années 90 . Début 2007, c'est au tour de Momo (basse) d'arriver et c'est fin 2007 que le groupe sera enfin complété par l'arrivée de Cyril (batterie) et de Julien au chant. Après quelques mois de répétition, Smashed s'attaque à l'enregistrement d'une première démo. Mais fin 2011, Cyril quittera finalement le groupe et sera remplacé par Alain en provenance de Spillblood. Le temps de se remettre en ordre de marche, le groupe attaqua une série de concerts à travers la région qui l'amena jusqu'en Espagne pour finalement achever sa première démo cinq titres : "Spontaneous Decomposition" fin 2013. En 2016 arrivent un nouveau bassiste, Julius, et un nouveau chanteur, Adrien. Smashed sort son premier album, "Spreading Death", en Octobre 2022.

Discographie :

2013 : "Spontaneous Decomposition" (Démo)
2021 : "Spontaneous Decomposition" (EP)
2022 : "Spreading Death"


Les chroniques


"Spreading Death"
Note : 19/20

Qui n’est jamais allé au restaurant avec cette ferme intention de changer un peu les habitudes ? Vous voyez la scène, vous êtes là devant le menu en train de regarder les entrées, le poisson, vous tombez sur un truc sympa du genre une salade aux émincés de poulet mariné au pesto et tomates confites et lorsque le serveur arrive et s’adresse à vous, vous hésitez une fraction de seconde et là, vous balancez avant même que l’information soit arrivée au cerveau "Une entrecôte s’il vous plaît". Le plus drôle, c’est que vous avez une chance de vous racheter lorsqu’on vous propose le supplément, mais même en cet instant vous retombez dans vos travers les plus primaires en commandant des frites. Cela prouve une chose, c’est qu’il y a des éléments qui fonctionnent, point. Pourquoi se priver d’une bonne entrecôte alors que le truc te nourrit bien plus qu’un vulgaire poiscaille ou une salade à la con, franchement ? Un disque comme "Spreading Death", c’est un peu l’entrecôte nichée dans ta discothèque. Tu veux te taper un bon vieux death rustique, net, cuisson parfaite, tu peux tourner des heures à regarder quel disque tu vas embarquer dans ta bagnole, au final c’est celui-ci sur lequel tu vas te rabattre.

Smashed, c’est un peu une vieille affaire. Formée en 2006, la troupe barbare pond en 2013 une démo 5 titres qui répond au doux nom de "Spontaneous Decomposition" après une longue gestation. Celle-ci sera rééditée en 2021 par Cabale Prod, pour qu’en Octobre 2022, ce soit le premier album qui pointe le bout de son nez, "Spreading Death". Ce que l’on retient de ce full length, c’est que dès les premières notes, on sent que le truc est solide, tu n’vas pas le bouger comme ça avec tes petits mumuscles, au contraire, c’est lui qui va te trimbaler à droite et à gauche. Smashed, fort de l’expérience générée en 16 ans d’existence, défend donc un death qui se situe à mi-chemin entre du tradi’ et le style brutal death. La démarche ressemble pas mal à celle des autres Français de Depraved, notamment en abordant leur metal avec cette sensibilité Cannibal-Corpsienne tout en y incorporant divers éléments qui évitent au groupe de sombrer dans la pâle copie, le track "Sanctuary Of Nightmare" en est un parfait exemple. Le point commun que nos comparses français partagent avec le gang de Buffalo, c’est cette dynamique rouleau compresseur, pas de chichis, il y a une volonté de tracer tout droit, omniprésente durant l’écoute. Cependant, et à l’instar du groupe précité, on retrouve pas mal d’éléments qui viennent ajouter du groove et des cassures brise-nuques qui tombent toujours à pic, et qui font que, si vous procédez à une écoute plus attentive, vous allez vite comprendre que Smashed est bien plus subtil qu’il en a l’air. Non seulement le niveau musical est solide, mais ce que l’on retient surtout, c’est que rythmiquement, il s’en passe des choses !

L’ensemble est compact et soutenu par une production propre mais pas aseptisée pour autant. La basse est bien en avant et fait admirablement contrepoids aux guitares, un poil en retrait dans le mix mais paradoxalement bien à leur place. Le drumming est clair et limpide, celui-ci possède le petit charme acoustique qui manque à pas mal de prods actuelles. Par contre, attention messieurs-dames, le guttural awards 2023 (bon ok, l’album est sorti en 2022 mais c’est l’année de chronique qui compte) est décerné à Adrien, beugleur attitré et membre depuis quelques années de cette usine à riffs qui tourne à plein régime. En effet, les vocals sont précis, droits, puissants et profonds à souhait ! C’est essentiellement le chant qui ajoute cette touche brutal death et qui fait que, associé à une approche instrumentale un peu plus old school, créé cette touche assez personnelle, car celui-ci n’hésite pas à varier de temps en temps pour mettre en valeur tels ou tels passages. Les gruiks aigus, c’est du bonbon pour les oreilles! Malgré une tendance à filer droit, Smashed peut prendre quelques contrepieds étonnants, mêlant ainsi la technique au service de la musique comme sur "Pain" avec ces cassures qui mettent en avant des harmoniques de guitare et surtout grâce à un riff principal tortueux à la Goratory. Vous prenez le second track "Scheitan" par exemple, qui est le premier véritable titre du skeud, la plage une étant une intro, eh bien vous vous tapez en quelques secondes de musique tout un tas d’infos ! Le bousin démarre en fanfare avec un riff qui subit de nombreuses cassures, avant de se faire violer par un break de basse et de se transformer en cannibalerie sous tapping. D’ailleurs cette approche rythmico-mélodique de l’unisson en tappings basse / guitare se retrouve aussi sur d’autres compos, "Lethal Dysphoria" par exemple, et son solo court mais très inspiré. Là, je cite quelques exemples parmi tant d’autres mais cet art de conjuguer efficacité et fulgurances techniques est assez représentatif de Smashed qui maintient une balance parfaite entre le fait de proposer globalement un death metal qui file droit, mais qui, dans le détail, s’avère véritablement subtil et nuancé.

En un peu moins de 30 minutes pour 9 compositions, Smashed taille dans le gras et ne fait pas dans la dentelle ! Le logo du groupe, très typé 90, au lettrage ciselé et saillant décrit à merveille le death metal teinté de brutal ainsi proposé. Le combo ose et propose un son implacable, aussi intransigeant que la lame d’une guillotine. Le disque ne possède aucun coup de mou, aucune hésitation, le songwriting est hyper maitrisé du début à la fin, et on a, à l’écoute, cette sensation d’avoir découvert une perle rare extraite de la période fin des années 90 / mi-2000. Vu la chronologie du groupe, né en 2006, première démo en 2013, réédition en 2021 et premier album en 2022, il semblerait qu’un coup de sang ait motivé les troupes à reprendre les choses sérieusement. Il va sans dire qu’avec "Spreading Death", les Tarbais ont foutu la barre très haute. En tous les cas, même si les mecs se laissent le temps pour proposer une suite à ce full length, franchement, on a déjà de quoi s’en foutre sous la dent, et je peux dire sans crainte que je vais mettre du temps avant de, ne serait-ce qu’éprouver l’idée, de changer de menu.


Trrha'l
Septembre 2023




"Spontaneous Decomposition"
Note : 14/20

Oh my godness !! Que ça commence bien !! Ce son de gratte !! Excellent !! Le morceau s’appelle "Anal Blast" et ça souffle dur, je peux vous le dire moi, il y a intérêt à se cramponner pour la suite. Smashed nous vient de Tarbes et officie dans un death metal bien viril, vous voilà prévenus. Le chanteur assure bien sur cette démo carrément bien produite, car la basse est bien mise en avant et on peut admirer le travail technique du bassiste, il crève l’écran sur cette démo, et Dieu sait à quel point j’attache une importance à la basse sur un album. Cette démo CD passe bien trop vite, à peine quelques lignes d’écrites que déjà, j'en suis au troisième morceau. Je remets le CD au début.

"Anal Bast", "Cumming From Beyond", "Zombies Ripper", "Spontaneous Decomposition", "Hellzheimer" sont les morceaux de la démo. Le rythme est rapide, mais malheureusement il n’y a qu’un seul blast sur toute la démo, un blast foudroyant ceci dit, mais je trouve que ça fait un peu léger, il y avait de la place pour en mettre quelques autres en plus. Sur "Cumming From Beyond", on retrouve les gros riffs du death metal qu’on affectionne particulièrement, un morceau pour headbangers, bien rythmé, bien saccadé. "Zombie Ripper" est du même acabit que "Cumming From Beyond" et, une fois de plus, la basse prend toute la lumiere, putain il est doué ce bassiste !! Le morceau est bien construit, pas de temps mort, il y a une bonne cohésion entre les riffs et les changement de rythme. Smashed assène un death metal très groovy et bien direct. "Spontaneous Decomposition" envoie une grosse volée de bois vert dès les premiers riffs, excellent morceau aussi, avec une esquisse de blast, et un gros break vers les 3 minutes.

En fait, Smashed a sorti une démo prometteuse dans laquelle les points forts sont : la basse (excellent ce bassiste !!), les gros riffs et le chant excellent lui aussi, et une excellente production. Le meilleur morceau reste le premier car il est plus rentre-dedans et moins "classic death metal". Les points faibles sont peut-être ce manque cruel de grosses accélérations qui auraient propulsé Smashed dans ce petit "plus" qu’il peut manquer et qu’on trouve dans "Anal Blast". Après plusieurs écoutes, mon sentiment reste le même, Smashed a du potentiel et tout pour faire un excellent album car les riffs super accrocheurs sont là, et je suis sûr que ça ferait plaisir au batteur de passer le mur du son car l’aperçu que j’ai eu de ses blasts m’a foutu sur le cul. Même prod', plus de blast et on tiendra un excellent album.


Davidnonoise
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/smasheddeathmetal