Le groupe
Biographie :

Sna-Fu est un groupe de rock 'n' roll punk hardcore formé en 2000 et qui déjà partagé l'affiche avec Robocop Kraus, Black Bomb Ä, Impure Wilhelmina, Standstill... Le groupe tape dans l'oeil de Miser Records (Dysfunctional By Choice) et Recap Records (Gameness), deux structures indépendantes qui vont aider les Sna-Fu à enregistrer ce premier EP, "Sna-Fu", en 2003, il est distribué à partir de Février 2004 par Overcome Records. Le groupe sortson premier album "Tonnerre Binaire" en Octobre 2007 sur le label Ladilafé Productions. "Mighty Galvanizer" suit en Octobre 2010. Après la sortie de "Knives & Bells" en Janvier 2014, le groupe annonce sa dissolution le 9 Avril.

Discographie :

2004 : "Sna-Fu" (EP)
2007 : "Tonnerre Binaire"
2010 : "Mighty Galvanizer"
2014 : "Knives & Bells"


Les chroniques


"Knives & Bells"
Note : 18/20

Chers lecteurs, avez-vous déjà ressenti cette sensation, rare et précieuse, de lancer une galette d'un groupe que vous ne connaissez pas encore et de vous dire, dès les premières secondes, que ces mecs ont lu dans vos pensées et ont pondu exactement ce que vous attendiez ? C'est précisément ce qui m'est arrivé avec cet ultime effort de Sna-Fu Grand Désordre Orchestre. L'annonce de leur dissolution diffusée il y a quelques jours me rend l'écriture de cette chronique d'autant plus déprimante, car c'est à mon sens un grand groupe qui appartient maintenant au passé de l'Hexagone.

Le ton de "Knives & Bells" est immédiatement donné avec la bien-nommée "Furious And Fast". Sna-Fu GDO, ce sont des grattes saturées, distordues, qui surfent en roue libre, s'écartent de la rythmique principale, soutenues par une basse tendue comme un string et une batterie survitaminée façon artillerie lourde en première ligne, auxquelles s'ajoute une voix émotive, à la limite de la rupture mais tout en maîtrise. Je ne me risquerai pas à les rapprocher une fois de plus d'une scène suédoise à laquelle je ne connais pas grand-chose mais une chose est certaine : on oublie sans cesse qu'ils sont français tant c'est fichtrement bien produit.

Tant de tracks remarquables où le combo ne lâche rien, de "That's All I Got" et ses grattes qu'on prendrait aisément pour des synthés complètement barrés à "I Hate Berlin" et son refrain imparable tout en contretemps, en passant par l'ironique "You Don't Like This Song" qui m'évoque le final d'un concert surchauffé, quand les premiers rangs tournent de l'oeil et tombent comme de braves petits soldats morts pour la patrie. Simplement, un son qui part en tous sens mais toujours catchy, chaotique et pourtant structuré, servi par une fureur palpable et une énergie débordante.

À côté de ces déferlantes, une piste plus posée comme "Catrina" et son beat donné par des éperons de cow-boy, un peu répétitive, un peu pachydermique, peut paraître moins inspirée, mais il est intéressant d'entendre que les mecs savent aussi lever le pied, avant de repartir direct sur la dansante et décalée "Clairvoyant". C'est décidément si bien ficelé qu'on aurait voulu leur en demander encore plus, qu'ils explorent davantage encore cette diversité qui fait leur force, bien qu'ils délivrent déjà tout ce qu'on peut attendre de ce style.

Un style que je prendrai la liberté de ne pas définir. Sachez juste que c'est sans concession, qu'à la première écoute ça vous prendra la tête ou vous séduira direct. Alors faites-vous votre propre idée en le faisant tourner, comme un hommage. Si ces ptits gars seront sortis par la ptite porte, ils l'auront fait avec panache.


Yael
Avril 2014




"Mighty Galvanizer"
Note : 16/20

Après un premier album des plus réussis, Sna-Fu se savait attendu au tournant pour la suite de ses évènements. Et l'on était en droit de se demander si le groupe allait calmer le jeu ou pousser encore plus son noise core déjanté nourri au sludge dans ses retranchements. Constat est fait maintenant d'une envie d'évoluer, de bousculer un peu plus l'establishment, retrouvant ici pas mal d'évolutions dans le son des Parisiens dont on remarquera la présence de deux morceau instrumentaux, "Asa No Mezame" et "The Sword", complétés de samples, ainsi que l'apport sporadique de touches de piano sur "Bang Bang" et de cet perpétuel envie de surprendre. C'est dans une atmosphère de western spaghetti digne de Morricone que démarre ce "Mighty Galvanizer" sous fond de tambours appelants au duel de colt et à l'affrontement. "Numbers" nous montre bien la capacité de Sna-Fu à dynamiter leurs chansons, alternant parties de batterie speed, riffs dissonants mixant à fois la folie du garage US et le HxC Suédois. "Leaf" se fait plus popeux énervé, le chant confrontant rage rugueuse et parties plus mielleuses, les guitares jouant sur les harmoniques n'étant alors pas en reste. L'énergie est dans ce "Mighty Galvanizer" une des forces prépondérantes de ce disque, des titres comme "Leaf", "Reclouds" étant amenés à leur paroxysme avec une touche graisseuse des plus agréables, pris de tétanie face à une telle débauche d'anachronismes et de saccades, mais complémentaires, on ne peut qu'être charmé par tant ingénuité. Sna-Fu posséde le talent de surprendre continuellement son auditeur, alternant les riffs acides, les parties vocales amères, les rythmes "à rythmiques" (sick !), nous envoyant dans la tête un soubresaut auditif nous laissant sans cesse en éveil ("Mangekyou No Taiyou", "Stream", "Bang Bang") . Ne croyez pas toutefois que les Parisiens ne sont qu'une bande d'épileptiques chroniques aux canines acérées, on retrouve ici un large panel d'influences broyées dans un mixer haute vitesse, le rock 'n' roll des sixties côtoyant alors dans un tourbillon infernal le punk déjanté d'un Nomeans No, un côté émotionnel s'invitant avec parcimonie mais justesse (la fin de "Polarwind") quand le besoin s'en fait sentir. Sna-Fu enfonce profondément le clou dans nos têtes avec ce deuxième album, faisant preuve d'un sens très personnel du punk rock, montrant une maturité insolente et une fraîcheur bienvenue de par ces années où les combos ne cessent de se la jouer photocopieurs en série. Sna-Fu ça fait du bien par où ça passe !


Lole
Septembre 2010




"Tonnerre Binaire"
Note : 16/20

Quand on tape Sna-Fu sur wikipedia on nous répond que c'est un acronyme voulant signifier que la situation est " chaotique ... comme d'habitude". Il est généralement l'abréviation de "Situation Normal: All Fucked Up" (littéralement situation normale : c'est le bordel !!!). Quand en plus le groupe s'accoquine du sous nom de Grand Désordre Orchestre, on est prévénu par rapport au cataclysme sonore qui nous attend. Et pour un premier album, les franciliens ne déçoivent pas, les derniers finalistes du tremplin "Ondes de Choc" faisant preuve d'une sauvagerie qui sent bon la transpiration et l'énergie positive. L'album démarre par "Transcending Reality" qui pose les bases du son de Sna-Fu comme la rencontre entre Refused et The Breach et un côté plus rock 'n' roll que n'aurait pas renié les garageux de New Bomb Turks. Si ces influences (notamment Refused et la scène post punk suédoise) sont flagrantes, on ne peut résumer la musique de Sna-Fu en ces termes réducteurs. Les clins d'oeil à la pop rageuse (le refrain de "Dorian"), le rockabilly, le screamo, le post HxC à la Snapcase sont nombreux et permettent de diversifier encore plus l'esprit chaotique du groupe. Un chaos orchestré par un duo basse / batterie habilement mise en avant dans le mixage et dont les temps de pause sont relativement rare (l'intro de "Lights", l'interlude instrumental "And") mais permettant à "Tonnere Binaire" de s'envoler pour mieux exploser sur les parties vocales majoritairement hurlées et dont les textes interrogent sur la perte de l'indidualité ("Stones Of Hawaï", "Lights") ou le nombrilisme exacerbé ("Dorian"). On est vite contaminé par l'énergie destructive du groupe, les titres s'enchainant pied au planché sur une route 66 jonchée d'ambiances post apocalyptiques, alors comme le dit leur biographie : Attention à vos oreilles, quelque chose gronde...


Lole
Août 2007




"Sna-Fu"
Note : 17/20

Attention, grosse baffe ! Tout d’abord, il y a cette pochette, tout ce qu’il y a de plus orange et de plus sobre. Et puis il y a cette musique, un pur concentré de hardcore et de rock’n’roll entre Refused et Burn Hollywood Burn : La voix est criarde, geularde à souhait et la musique terriblement entraînante. Pandora’s Box démarre le EP (et oui il n’y a malheureusement que 6 titres au compteur) de manière explosive : un riff super rock débute avant d’être rejoint par le reste groupe et la voix vénère de Clément, et c’est partie pour 3 minutes de bonheur. Des passages bien violents aux breaks plus posés, les parisiens de Sna-Fu contrôlent leur affaire avec une classe et une maturité déconcertante dans des plans bien foutus qui filent la patate et l’envie de jumper. Le rythme reste le même sur le reste de l’EP (avec une légère rechute sur les 2 derniers morceaux), et la frustation n’en est que plus grande (6 titres c’est trop court les gars !). Une des meilleurs révélations Françaises depuis un bon bout de temps. Album prévu courant 2005 (ils sont en 1ère partie de Dillinger Escape Plan le 18 Mars à Clermont-Ferrand, je vous raconte pas l’affiche !).


Pécos
Janvier 2005


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.sna-fu.com