Le groupe
Biographie :

Formé à Clermont-Ferrand en 2005, le trio Sofy Major brise les murs entre metal, hardcore et noise. Actuellement composé de Mathieu (basse / chant), Seb (guitare) et Mathieu (batterie), le groupe est guidé par une éthique DIY. Sofy Major a tourné en France ainsi qu’en Europe et à joué, entre autre, aux côtés de formations comme Mihai Edrish, Amen Ra ou Gantz. Après un premier album très réussi, un second miraculé, arrive le troisième album, "Waste", en 2015 pour les dix ans du groupe. L'album suivant, "Total Dump", suit en 2019.

Discographie :

2007 : EP 7 titres
2009 : Maxi 4 titres
2009 : "5 Years Of Freaks" (Compilation)
2010 : "Permission To Engage"
2013 : "Idolize"
2015 : "Waste"
2019 : "Total Dump"


Les chroniques


"Total Dump"
Note : 17/20

Putain, je l’avais oublié celui-là. Je ne m’attendais clairement pas à entendre le fameux "What we want to do" de notre plus célèbre capitaine de pédalo, j’ai nommé François Hollande. Raffarin prendra le relai sur l’anglais en fin d’album. En revanche, les mecs de Sofy Major je ne les avais pas oubliés !

Comme à son habitude, le trio nous éclabousse de son énergie sur les deux premières pistes. L’effet tarte à la crème est bien là, après la surprise de l’impact on se lèche les babines d’avance, on s’apprête à se régaler [pour ceux qui n’aiment pas la crème, l’éjac’ faciale fonctionne aussi ]. Sur "Cream It", c’est une délicieuse basse qui se révèle enfin. LA basse de Sofy Major. Les titres s’enchaînent et dès la première écoute on se régale, et encore plus je crois, si on connaît la discographie complète. Avec "Total Dump", on arrive à un équilibre soigné entre l’ambiance post-hardcore, l’énergie des trucs en "n’roll", et le « bruitisme du noise. La batterie offre un cadre à des riffs de guitares qui sont sinueux, tortueux. La basse, charismatique, est le liant entre les deux. Le chant, d’un rock très énervé; vient enfin souligner la partie de quelque chose d’excitant.

Un album de Sofy Major est construit comme une partie de sexe avec la meuf que t’aime. On retrouve toujours cette ambition de surprendre au bon moment et de la bonne manière. Un coup, tu la regardes droit dans les yeux en essayant de lui faire comprendre combien tu tiens à elle, la minute d’après tu lui tiens la gorge en la secouant dans tous les sens tout en faisant rougir son cul de ta main, parsemé de moments tellement énergiques que si elle avait des poils en paille ça prendrait feu.

Chaque album de Sofy Major est un nouvel orgasme qui naît d’une fusion dont il est impossible de s’ennuyer.


Kévin
Mai 2019




"Waste"
Note : 17/20

Quand j’extirpe le skeud de l’enveloppe, je m’attends souvent à voir le nom du groupe en premier parce que souvent écrit en gros, voire très gros. Cette fois-ci rien. Juste un artwork qui fonctionne aux couleurs magnifiques. Quand je retourne finalement l’objet, c’est sur le nom de Sofy Major que mes yeux se posent. Ah, les salauds ! Les revoilà !

Peu d’infos, sur le verso mais tout de même, on peut constater que Dave Curran est à nouveau dans les parages en tant que producteur. On peut facilement imaginer qu’avec les dernières mésaventures des Sofy Major des liens se soient renforcés. L’album est aussi présenté en deux faces, vous allez pouvoir vous faire plaisir et vous l’offrir en vinyle ! Et enfin, comme sur leur dernière sortie, SM boucle son travail par une reprise, cette fois-ci des Thugs.

Ce nouvel album nous montre une chose, c’est que Sofy Major est atteint de schizophrénie. A chaque album, nous découvrons une nouvelle personnalité sans pour autant changer fondamentalement. Au total, nous avons neuf pistes, puissantes, où une basse très noise et omniprésente mène le reste de la troupe et réveille le corps. Elle représente la dalle de béton que l’on coule pour construire dessus. Ces fondations sont renforcées par une batterie relativement claire et qui vient appuyer chaque grosse corde qui vibre. La guitare, tant par la teneur du son que les mélodies, est davantage détachée, elle est l’élément perturbateur, le séisme qui vient briser le sol et, très gutturale, rugueuse, la voix s’écroule sur le reste comme tout autant de débris, de gravats. Un univers somme toute particulier, beaucoup moins affûté que sur les efforts précédents. J’irais même jusqu’à dire que c’est assez lancinant, oscillant entre noise et stoner. Sommes-nous dépaysés pour autant ? Je ne le crois pas. L’album en est-il décevant ? Bien au contraire ! Et puis il nous reste cette reprise de "As Happy As" à découvrir. Le titre est excellent et apporte sa petite boule de démolition sur le château d’cartes avec une performance vocale surprenante et envoûtante !

Après moult écoutes, il y a pas de doute, c’est du Sofy Major, mais le coeur de leur musique à quelque peu changé de nature. Là où la dynamique et la rythmique était les premiers traits de caractères séducteurs du groupe, on se concentrent aujourd’hui davantage sur la profondeur du son et l’imbrication des différents éléments entres eux. Sofy Major a cette année fêté ses dix ans d’existence et comme une belle pierre, les formes changent avec le temps, la pierre se polit, ses lignes sont plus douces et ce jusqu’à tendre vers la perfection.


Kévin
Décembre 2015




"Idolize"
Note : 17,5/20

Souvenez-vous… en 2012 (mais ça marche aussi pour presque toutes les années d’avant), un ouragan venez foutre la zone aux Etats-Unis et Sandy (c’est mignon comme nom pour un truc qui détruit tout), comme ses prédécesseurs, a fait d’innombrables ravages. Non, les trois membres de Sofy Major ne se sont pas envolés… en revanche on ne peut pas en dire de même du Translator Studio dans lequel ils devaient enregistrer. Si aujourd’hui on peut donc avoir en notre possession "Idolize" le dernier album du groupe, c’est notamment grâce à Dave Curran (Unsane, Pigs) et à la communauté musicale de Brooklyn. Bref, "Aucune Importance" (enfin si mais ça c’est le premier morceau de l’album) débute et je m’en réjouis d’avance !

Ce que je peux vous dire d’entrée de jeu c’est que Sofy Major ne s’est pas laissé abattre par Sandy, bien au contraire. Noise ! Noise ! Noise ! C’est un peu ce que je ressens en découvrant les sons de ce disque ("Aucune Importance", "Coffee Hammam"). La basse claque comme une main virile sur un cul et ça laisse des marques mais qu’à cela ne tienne, s’il y a un groupe qui ne se cantonne pas à un seul style c’est bien eux ! Le trio distille aussi un rock presque poisseux, un truc qui pulse, qui te décalque la tronche comme les portes automatiques du métro ("Frost Forward") et qui te cale dans la bouche un goût métallique grinçant ("Bbbbreak", "Slow And Painful") et saupoudre parfois le tout de quelques intonations grungy. Oui parce qu’en plus de nous offrir une constante et remarquable évolution, Sofy Major, sur ce dernier album, a beaucoup plus travaillé les parties vocales, donnant à l’album une profondeur supplémentaire. Bien entendu, le groupe reste un tantinet hardcore, ou plutôt post avec, entre autre, "Platini". On retrouve aussi "Seb", plus sage que ses petits camarades mais complètements délirants, qui débite des paroles un peu comme la dame du HLM qui t’engueule parce que tu as pissé sur sa poubelle. Histoire de remercier l’homme qui a sauvé Willy "Idolize", Dave Curran, se voit invité à poser sa voix et ses lyrics sur "Steven The Slow" et si je dis que forcément ça sonne tout de suite plus Unsane, j’ai envie de m’en coller une tout seul… trop tard…

Pour achever cet album, SM nous propose une reprise de Portobello Bones. Le titre original était déjà très bon mais les Français ne le retournent pas et en font simplement un titre plus musclé. Un très beau final en somme. Un album qui a tendance à faire effet ventouse à la platine et franchement, vu comment était parti le séjour au States des Sofy Major on ne peut que s’incliner ! Un album qui, à mon avis, prend tout son sens en vinyl et alors là c’est la cerise sur le gâteau puisqu’il y a trois coloris de disponibles !


Kévin
Juillet 2013




"Permission To Engage"
Note : 17/20

Fort de ses cinq années d'existence Sofy Major ne demande plus la permission pour nous flanquer une dérouillée. L'artwork, innovant, annonce déjà la couleur, plutôt sombre, plutôt rouge, plutôt rouge sang. Le morceau "Sky Silence Broken" amorce ce nouvel album donc, intitulé Permission To Engage. Il en pose les fondations, et le son, colossal, rappel d'ores et déjà que Sofy Major n'est pas fait pour les petites natures.

Après une brève introduction sous mixée, "Cobra Blanc" arrive pleine balle au carrefour du metal et du hardcore mais sauce Sofy Major. Cette voix rauque et brûlante vous emmène dans ce déluge musical saupoudré de noise. La première claque est passée. "Reproached & Scattered", dans le même esprit, martèle lourdement sans jamais fatiguer jusqu'au moment où, imprévisible, le groupe envoie de la noise pure. Un régal. Pas le temps de s'attendrir avec "Dearth Of All", un peu plus rapide avec la noise qui prend place au second plan. Les instruments ainsi que la voix se mêlent de façon très harmonieuse pour ne former qu'un tout et ainsi offrir un son plein, extrêmement agréable. Les émotions ressenties sont diverses et nous noterons d'ailleurs dans ce morceau un beau passage imprégné de nostalgie ou de fatalité, à vous de voir, toujours est-il que ça n'est pas forcément gai. Attention aux étourdissements avec "Outil" et son riff magistral. Mathieu nous fait profiter de sa voix claire, très agréable, légère et aérienne, lui permettant de contraster davantage avec les passages de bombardements musicaux dont le trio est capable. Seconde claque. Malgré un titre sulfureux "DouxJesus666" nous accorde une mélancolique accalmie. Reprise des hostilités avec "Stoom Stoom Stoom" où le riff plutôt simple de prime abord est redoutable d'efficacité et de puissance, soutenu par une basse qui sait se faire ressentir quand il le faut. D'ailleurs c'est elle qui accompagne dignement la batterie sur l'introduction de "Non Rien...", titre méchant dans sa lourdeur, dont la maîtrise est exemplaire. Plus aérien "...Vraiment Pas" accorde une nouvelle bouffée d'air que chacun saura apprécier comme une bière bien fraîche sur une terrasse en plein été. Bien entendu, ils n'ont pas pu s'en empêcher, les trois musiciens attendent la fin pour vous faire brusquement valser de votre chaise, vous et votre pression!

Qu'il est beau et paisible ce dernier morceau nommé "Eugene", qui pendant près de 10 minutes vous berce, un peu comme si après vous avoir assommé pendant 40 minutes, Sofy Major vous dépose délicatement comme une plume sur une étendue d'eau. "Permission To Engage" c'est une interdiction de s'ennuyer. On est balancé de rythmes en rythmes et de riffs en riffs parcourant des ambiances très différentes. Depuis son existence, le groupe à sévi dans divers styles et n'a jamais déçu mais on ne peut que leur souhaiter d'arrêter ici leur quête et de continuer dans la lignée de ce dernier né.


Kévin
Janvier 2011




"5 Years Of Freaks"
Note : 17/20

"5 Years Of Freaks" est le premier LP du groupe Clermontois Sofy Major sorti chez Rien Records, on y retrouve leurs meilleurs titres d'ores et déjà sortis sur vinyl ou EP enfin regroupés sur une seule et même galette. Les meilleurs morceaux ont donc d'ores et déjà été disséqués par mes soins dans les pages de French Metal, rien à redire de spécial donc, les coups de coeur seront à nouveau les mêmes. Je vous conseille vivement d'écouter certaines de leurs petites merveilles ("Meurtre A Lezoux", "Need A Spank?", "Mange Tes Morts"...). Une remarque négative toutefois, la présence de certains morceaux noisy voire experimentaux vraiment inécoutables ("Satan", "Endive"), et brisant la fluidité d'un bon album noise / hardcore, ceci dit, ils ont déjà et trouveront sûrement leur public. Bref, cet album recense les bons morceaux du groupes et en bonus des titres de Sofy Major on trouvera aussi une reprise de Tamtrum pour clore le CD ("Lantency"), le tout emballé dans un joli package, bref, à rajouter à votre discothèque ou juste à écouter par curiosité si vous ne connaissez pas encore le groupe.


Lenore
Mars 2010




Maxi 4 titres
Note : 17/20

De voir Fugazi comme une des influences de Sofy Major, et une nouvelle chanson intitulée "Mange Tes Morts", que voulez vous, moi ça me fait fantasmer. Et peut être que mon intro est brouillonne mais le groupe l’est tout autant. La première écoute du maxi de Sofy Major m’a aussitôt plu, une batterie sèche et des guitares parfois lourdes parfois saturées en tout cas noise font la personnalité du groupe. Le maxi débute par le titre "Meurtre A Lezoux" qui est un véritable coup de cœur, il comporte des montées en puissance parfaite. Je soulève peut être la sécheresse de la batterie qui persiste mais les mélodies abstraites déblatérées par le guitariste me plaisent. J’adore les rythmes cassés, les breaks, le chant parfois étouffé parfois limite screamo sur certains titres ("Endive") et le son vraiment noise du maxi accouplé à de magnifiques intros ("Need A Spank ?"). Pour finir, ce maxi hétéroclite évolue de titre en titre, parfois chaotique, parfois simplement rock, en conclusion Sofy Major se définissent eux-mêmes comme un groupe de noise hardcore qui évolue dans la pensée du DIY. Ok, du moment que c’est bon. Et ça l’est, "Need A Spank ?", ouais ça m’en a donné une bonne… Sofy Major c’était mon putain de moment de poésie, ils ont de l’avenir du moment qu’ils continuent à rester hors des sentiers battus.


Lenore
Mars 2009


Conclusion
L'interview : Mathieu

Le site officiel : www.sofymajor.com