Le groupe
Biographie :

Soulrot est un groupe de death metal chilien formé en 2013 et actuellement composé de : JH Wilschrey (basse, chant / Betrayed, Sadistic Murder, ex-Acero Letal, ex-Caospectro), JL Olmos (guitare / Betrayed, Putrid Yell, Codex, Grouler, ex-Cranial, ex-Dissident, ex-Forked, ex-Gangrenous, ex-Thrash Attack, ex-Fractal) et Daniel Fredes (batterie / Ascoculto, Sadistic Murder, ex-Sangre, ex-Radamantis). Soulrot sort son premier album, "Nameless Hideous Manifestations", en Avril 2017 chez Memento Mori, suivi de "Victims Of Spiritual Warfare" en Juillet 2020.

Discographie :

2016 : "Revelations" (EP)
2017 : "Nameless Hideous Manifestations"
2019 : "All Hail The False Kings" (EP)
2020 : "Victims Of Spiritual Warfare"


La chronique


Avec un nom comme Soulrot, vous vous doutez bien que ces Chiliens donnent dans le death metal putride et old school, non ? Si vous aviez un doute, sachez que l'on trouve dans les influences affichées Dismember, Entombed, Grave, Autopsy et bien d'autres adeptes du son qui tache. Le groupe nous livre donc son deuxième album, "Victims Of Spiritual Warfare", et attention au cholestérol ça va être gras !

Une petite intro pour chauffer les amplis et les baguettes et "Nihilistic Automata" ouvre les hostilités avec les guitares bien grasses façon HM-2 et de bons petits blasts histoire de booster encore un morceau déjà bien nerveux dans la grande tradition suédoise. Comme son nom l'indique, Soulrot ne fait pas dans la dentelle et fonce dans le tas sans préavis avec des morceaux compact et directs qui ne font pas de place à la moindre fioriture. Le morceau le plus long atteint cinq minutes et c'est presque exceptionnel sur un album ou la plupart ne dépassent pas les trois minutes. Le groupe place intelligemment quelques passages plus lourds histoire de ne pas sombrer dans un monolithisme qui engendrerait inévitablement l'ennui au bout d'un moment, mais en général ça bourre quand même pas mal. D'ailleurs, "Buried Alive" avec sa minute vingt est une bonne illustration de ce que je viens de dire, on bourrine et on ne s'éternise pas. D'ailleurs, si la plupart des groupes qui rendent hommage ou s'inspirent de la scène death suédoise ont tendance à miser sur le mid-tempo Soulrot balance pas mal de blasts et propose une version bien plus violente de cette scène que la plupart de ses confrères. Ce petit détail lui permet de se démarquer un peu de la masse et d'apporter sa petite touche même si les influences sont évidemment très faciles à repérer. Ce n'est pas un problème dans la mesure où le groupe les assume totalement en plus de balancer des morceaux très efficaces dans le genre.

Le fait que l'album ne dépasse pas les quarante minutes est aussi une bonne chose, le groupe fait en sorte que sa musique soit suffisamment directe et compact pour garder le maximum d'impact et ne pas prendre le risque de devenir répétitif. De toute façon, "Victims Of Spiritual Warfare" alterne suffisamment bien les parties violentes avec les riffs bien lourds pour qu'il se passe toujours quelques chose. On n'a pas le temps de regarder sa montre ici, Soulrot connaît ses classiques et en a extrait le savoir-faire en matière de riffs assassins. Le groupe maîtrise aussi l'art des transitions abruptes avec par exemple l'enchaînement du court interlude "Nameless Ritual" très glauque avec le feeling quasiment punk de "Hideous Manifestation". On a même quelques contretemps sur "What Destroys You Makes Us Stronger" et des riffs quasiment dissonants qui rappelent plus Pestilence que la scène suédoise pour le coup. Par contre, l'album se termine sur "Aquelarre" (la version espagnole de "Protect The Coven"), et apparemment ce morceau est un bonus track que je n'ai pas sur ma version numérique. Je ne doute pas que les formats physiques permettent de l'entendre, pour le coup ce n'est pas mon cas. Cela ne m'empêche pas d'avoir pris une baffe avec le reste et d'avoir profité de la patate de "Victims Of Spiritual Warfare" qui balance un death vraiment efficace, violent, gras et bien sale.

Un album qui rend certes hommages aux groupes de death suédois de la grande époque mais pas seulement, il y a là une violence et quelques sonorités extérieures à cette scène qui donnent une personnalité au death méchant de Soulrot. Très efficace et sans pitié, "Victims Of Spiritual Warfare" défonce tout sur son passage et laisse des taches de gras sur la moquette, vous aurez été prévenus !


Murderworks
Novembre 2020


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/soulrotchile