Le groupe
Biographie :

Starkill est un groupe de death / power metal mélodique américain formé en 2012 et actuellement composé de : Spencer Weidner (batterie / ex-Ballistika, ex-Massakren), Tony Keathley (guitare), Parker Jameson (chant, guitare, clavier, programmation / ex-Ballistika, ex-Massakren), Shaun Andruchuk (basse / ex-Thyateira), et Sarah Lynn Collier (chant). Le premier album, "Fires Of Life", sort le 30 Avril 2013 chez Century Media, suivi d’un deuxième "Virus Of The Mind" sorti de nouveau chez Century Media en Octobre 2014, d’un troisième album, "Shadow Sleep", sorti chez Prosthetic Records en Novembre 2016, et de "Gravity" sorti en autoproduction en Mai 2019.

Discographie :

2013 : "Fires Of Life"
2014 : "Virus Of The Mind"
2016 : "Shadow Sleep"
2019 : "Gravity"


Les chroniques


"Gravity"
Note : 18/20

Mélanger les styles et les influences est devenu monnaie courante dans le metal, mais la recette de Starkill est toujours aussi plaisante ! Créé aux Etats-Unis en 2008 sous le nom de Ballistika, puis renommé Massakren en 2010 et enfin Starkill en 2012, le groupe joue un death mélodique agrémenté d’éléments de metal symphonique et de power metal. Et "Gravity", le quatrième album de la formation (cinquième si l’on compte l’album de Massakren), va vous prouver que les trois styles sont réellement complémentaires ! Côté line-up, la formation est composée des fondateurs Parker Jameson (chant / guitare / claviers) et Spencer Weidner (batterie), finalement rejoints par Tony Keathley (guitare / choeurs), Shaun Andruchuk (basse) et Sarah Lynn Collier (chant). A noter que Jesse Beahler (Fraud, Nightfire, Thy Art Is Murder, ex-Black Crown Initiate, ex-Jungle Rot, ex-Rings Of Saturn) prend parfois le poste de batteur en live. Et pour cet album, ils ont reçu l’aide de Coen Janssen (piano, Epica), Aleksi Munter (claviers, ex-Funeris Nocturnum, ex-Swallow The Sun) ainsi qu’Olli Vänskä (violon, Turisas). Prêts à partir à l’aventure ?

On commence avec "Detonate", dont l’introduction promet une bonne dose de sons épiques. Les voix des deux vocalistes se mélangent avec fougue et c’est soutenus par une double pédale énergique que le groupe nous emmène de force dans son univers. Des riffs motivants, des claviers qui donnent l’impression de vivre une épopée fantastique… Oui, tout y est ! Même constat pour la furieuse "Until We Fall", qui pousse le tempo un bon cran plus haut, et les leads perçants suivent le rythme ! C’est donc à notre nuque que le groupe en veut, et sa recette est très efficace ! Entre cris et chant clair, "Not Alone" s’inscrit comme l’un des titres les plus motivants de cet album. Inutile de vous dire que mes voisins en ont probablement eu marre de m’entendre taper du pied en rythme avec ces riffs puissants, ce blast ravageur et ces trois chants ! Le groupe choisit de calmer le jeu avec un "Castaway" à la rythmique plus douce et au chant clair féminin majoritaire, bien que la batterie ne s’apaise pas. Un autre aspect de cet univers guerrier, qui est tout aussi intéressant à explorer. On enchaîne avec "Emerge", un morceau plus massif et lourd que les précédents, mais qui n’oublie ni le chant clair, ni les claviers qui donnent du relief à cette rythmique axée death metal, alors qu’au contraire "Manufactured Bliss" se concentre sur des éléments folk / symphoniques avant d’ajouter des riffs puissants. Et dans les deux cas, le mélange est excellent et parfaitement maîtrisé par des musiciens motivés. Restons dans ces tons légers mais qui sentent bon l’aventure avec "Fly With Me", qui exploite pleinement le potentiel des trois chanteurs, mais également d’un excellent mix pour tirer parti de chaque instrument. Ce morceau aux influences diverses et riches débouche finalement sur "Lost In Time", un titre aux riffs rapides et bourrés d’harmoniques qui n’hésite cependant pas à casser littéralement le rythme pour laisser la chanteuse seule avec une batterie et un clavier pour quelques secondes avant de relancer la machine au grand complet.

On revient sur des riffs plus guerriers pour la massive "Master Of My Life", sur laquelle les musiciens s’en donnent à coeur joie en alignant des harmoniques les unes à la suite des autres quand les samples ne tonnent pas en arrière plan. Déjà connue des fans, "Evil Inside" commence calmement, mais la fureur va rapidement s’emparer des musiciens, guidés par le hurlement du chanteur, aidé d’une rythmique plus que solide et de deux autres voix tout aussi énergiques que lui. On s’approche de la fin pour "Face The Dark", mais cela ne signifie pas que les musiciens manquent d’imagination, bien au contraire ! L’introduction est très moderne, offrant au batteur la possibilité de s’exprimer seul avec un sample avant d’être rejoint par les autres instruments, puis finalement les voix. Exploitant à fond les samples, orchestrations et claviers, "The Real Enemy", le dernier morceau, est le titre le plus calme de l’album. Une sorte de contemplation du champ de bataille, une pause dans la violence, qui resurgira tout de même sur la fin du morceau.

Sans crier gare, Starkill offre à ses fans une bombe à la fois mélodique, épique, brutale et douce qu’ils ont appelé "Gravity". Bien que les Américains n’en soient pas à leur coup d’essai, celui-ci est particulièrement réussi, et le groupe n’a pas à rougir de son travail ! Peut-être qu’un passage en France serait négociable...


Matthieu
Juin 2019




"Shadow Sleep"
Note : 13/20

Troisième album pour les jeunes de Starkill, groupe de death metal mélodique américain avec comme principales inspirations des groupes européens notables tels que Children Of Bodom et Dimmu Borgir. Le premier album était du death mélodique ultra épique et très fantaisiste, leur opus suivant "Virus Of The Mind" était largement plus axé metal symphonique toujours à base de metal européen comme inspiration, et quant à ce "Shadow Sleep", même si le groupe a changé de label, il est la suite logique de la précédente production.

"Shadow Sleep" est le véritable héritier de "Virus Of The Mind" mais le groupe s’est largement plus focalisé sur les parties symphoniques, avec l’ajout de claviers et autres suppléments comme des chœurs féminins façon opéra lyrique dans la quasi-totalité des titres de cet album, mais aussi avec l’abus d’utilisation du chant clair de Parker Jameson. Détail important, l’ajout d’un guest féminin, en la personne de Sarah Lynn Collier qui est présente dans la moitié des titres de "Shadow Sleep" (devenant presque chanteuse à part entière de l’album à vrai dire), renforce cet aspect symphonique que Starkill a voulu exprimer dans ses deux derniers opus. Si l’auditeur navigue entre morceaux calmes très axés metal moderne mélodique puis metal extrême à base de riffs power metal façon Sonata Arctica, la sauce ne prend pas réellement à la longue et fait de ce "Shadow Sleep" un album très fade au final.

Si certains titres très épiques et pêchus comme l'éponyme de l’album et "Ruin" qui mettent un peu plus de piment et de virulence dans cette production, le fan du premier album n'y trouvera pas vraiment son compte, mais celui d'après "Fires Of Life" trouvera largement son bonheur. "Shadow Sleep" peut même figurer comme un essentiel de 2016 pour les fans de metal mélodique et symphonique.


Herizo
Janvier 2017




"Virus Of The Mind"
Note : 14/20

Après un contrat signé avec Century Media en 2012 et un premier album, "Fires Of Life" sorti l'année d'après et acclamé par les critiques, les Aéricains de Starkill sont de retour avec leur deuxième opus "Virus Of The Mind", sorti en Octobre 2014. Un an seulement séparant les deux albums, on est en droit de se demander si cela n'est pas un peu tôt et s'il n'aurait pas mieux valu attendre un peu et laisser mûrir ce projet à point. Car c'est bien connu, ce n'est pas forcément gage de qualité que de voir les albums s'enchaîner trop régulièrement au sein d'un groupe. M'enfin, ne soyons pas trop mauvaise langue et laissons leur le bénéfice du doute en allant jeter une oreille à cet album.

L'écoute démarre en force avec "Be Dead Or Die" sur une intro orchestrale avec violon avant de partir sur un death mélodique à la Children Of Bodom, influence que l'on retrouve tout au long de l'écoute, notamment au niveau des parties de guitare et des soli typiques du genre et du chant grave. Un titre énergique et efficace qui donne le ton d'emblée. "Winter Desolation" démarre fort avec des riffs accrocheurs et un chant death énervé pour un titre tout en puissance, ponctué de soli de guitare ultra efficaces laissant juger du niveau technique des musiciens, notamment le guitariste chanteur Parker Jameson. Le chant clair, que l'on retrouvera à diverses reprises sur plusieurs morceaux, est ici incorporé dès le refrain. Bien que n'accrochant pas nécessairement à la voix, il s'intègre relativement bien à l'ensemble du morceau (quoiqu'un peu mièvre à mon goût), ce qui ne sera pas toujours le cas par la suite, les parties au chant clair sonnant parfois trop synthétiques et retouchées, donnant un aspect metal industriel aux morceaux pas toujours bien venu à mon sens, ce qui a tendance à gâcher l'ensemble, notamment sur "Skyward". "Breaking The Madness" est à la fois violent et très mélodique de par ses orchestrations et ses parties de guitare qui donnent la part belle à l'ensemble, offrant un savant mélange de mélodeath suédois et de thrash metal. Les passages au violon et au piano ajoutent de la profondeur au morceau et un aspect symphonique des plus beaux.

Après une superbe intro au piano et au violon, amenant les orchestrations petit à petit avant de partir sur une guitare mélodique emmenée par une batterie déchaînée à la double, le titre éponyme, "Virus Of The Mind", a un côté black symphonique très appréciable avec des sonorités quasi épiques, qui n'apportent cependant, elles, rien à l'ensemble, sans sonner désagréables pour autant. "Skyward" fait la part belle ici aussi aux soli ultra techniques de Parker Jameson à la guitare, et aux orchestrations, avec un titre puissant et efficace. Le chant clair, que l'on ne perçoit cependant que rarement sur cette piste, sonne très (trop) électronique, ne collant pas avec le reste du morceau et sabrant toute la dynamique de celui-ci, dommage. "Before Hope Fades" mêle quant à lui chant death et chant clair, ceux-ci s'accordant bien à l'ambiance générale du morceau, à la rythmique et aux guitares très mélodiques, avec un côté mélancolique et sombre en même temps. "Into Destiny" se veut violent dès les premières notes avec une batterie qui frappe fort et vite, et sonne très black sympho, contrastant avec les parties de chant clair et de clavier synthétiques apportant une touche électro auxquelles je n'arrive décidément pas à me faire, à se demander ce qu'elles viennent faire là. Cela crée une cassure dans le rythme du morceau et la vivacité que l'on pense entendre tout du long, de par les parties de guitares techniques et ses longues parties de solo, et la batterie qui envoie du lourd. Hormis ce détail, un titre plutôt efficace dans l'ensemble.

"God Of This World" envoie du lourd dès les premières notes, qui n'est pas sans rappeler Dimmu Borgir, et balance un black metal symphonique brutal et puissant, ponctué de parties plus mélodiques sur les solos de guitare et de certains riffs teinté de black à la batterie, avec un petit côté martial par moments. La piste suivante a une dynamique ultra violente et rapide. En effet, "My Catharsis" inclut de nombreux solo de guitare très heavy, la batterie est rapide et efficace, le titre sonne relativement mélodeath dans son ensemble. Un bon morceau plutôt accrocheur. "Convergence" clôt l'album sur un titre très mélodieux à l'ambiance lourde, mais qui ne retiendra pas mon attention plus que ça, le chant clair achevant de plomber la rythmique du morceau, qui se voudrait pourtant bien fichu avec ses solos efficaces et son aspect ultra fluide.

Pour finir, Starkill nous offre avec "Virus Of The Mind" un album un peu en deçà de son prédécesseur mais de bonne facture dans l'ensemble. Il y a en effet de bonnes idées de composition, les musiciens nous font montre d'une certaine technicité dans leur jeu, notamment à la guitare, on y retrouve de plus une flopée d'influences variées alliant du black symphonique, du heavy, du death mélodique ou du thrash notamment, les orchestrations ajoutent quant à elles de la profondeur aux morceaux et les rend plus puissants. Mais les parties de chant clair et l'aspect trop synthétique du clavier et du chant sur certains morceaux donne un côté électro- indus qui ne colle pas au reste, et à tendance à gâcher l'ambiance et l'enthousiasme éprouvé à l'écoute des titres. Dommage, mais on espère que pour les prochaines sorties à venir, Starkill saura se renouveler et mettre plus en avant ses atouts et ses qualités, car il n'en manquent pas et il y a malgré tout un vrai potentiel ici, à eux de l'exploiter au mieux.


Alexandra
Février 2018




"Fires Of Life"
Note : 15/20

Prenez du death mélodique, du black metal, de la musique épique et ajoutez un zeste de solos shred par-dessus et vous obtenez la première galette de Starkill, le sobrement intitulé "Fires Of Life". Pari osé pour les uns, non-sens musical pour les autres, ce premier opus est loin de laisser indifférent pour qui aime le metal scandinave, d’autant plus que ce groupe vient de l’autre côté de l’océan. Ce jeune groupe venu de Chicago, aux influences évidentes de DragonForce (pour le côté Shred), Children Of Bodom ou encore Dimmu Borgir, ne se cache pas de l’apport de ces groupes de légende qui, chacun à leur niveau, ont su apporter quelque chose à la musique en général et surtout à la musique de ce quintette dirigé de main de maître par Parker Jameson qui signe la voix, la guitare et la programmation, rien que ça ! Mais que vaut vraiment ce disque me demanderez-vous ? Le résultat est plutôt bon contre toute attente, et produit sa part de surprises.

Lors des solos, on reconnaît tout à fait la patte DragonForce avec des solos ultra fluides et rapides, aériens et virtuoses, chargés en descentes de gammes et en sweeping à Mach 3 (rien que le premier morceau "Below The Darkest Depths" est très représentatif de la suite des évènements en termes de solos et d’ambiance). Les ambiances, quant à elles, sont très variables, passant effectivement du death mélodique sur un fond épique à des passages black metal bien plus bourrins chargés en blasts aux influences Dimmu Borgir ("Whispers Of Heresy", "Withdrawn From All Humanity" et son départ très black metal avant de partir sur un phrasé typique de Children Of Bodom). Chaque chanson est une occasion de redecouvrir des grands groupes du genre, sans pour autant tomber dans le plagiat total ou la mauvaise musique. "Wash Away The Blood With Rain" en est un parfait exemple avec sa grosse influence Amon Amarth, "Immortal Hunt" qui sent bon le groupe de l’ami Shagrath.

Bref, vous l’aurez compris je pense, ce disque ne réinvente rien dans la musique, ne se cache pas de ses fortes influences mais a au moins le mérite de faire quelque chose de correct, avec une maîtrise technique irréprochable, une excellente production et un mastering assuré par James Murphy lui-même. Reste à savoir si leur second opus sera lui aussi ultra inspiré ou s’ils arriveront à se départir de cette étiquette décidément trop collante.


Byclown
Mai 2013


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/starkillofficial