Le groupe
Biographie :

Static-X est un groupe de metal industriel américain formé en 1994, originaire de Los Angeles, en Californie. Les fondateurs sont le chanteur et guitariste Wayne Static et le batteur Ken Jay. La formation se popularise en 1999 avec la sortie de "Wisconsin Death Trip", album au son metal industriel qui attire l'intérêt dans la scène émergente nu metal à la fin des années 1990 et sera certifié disque de platine aux États-Unis. Le groupe publie cinq autres albums pendant la décennie qui suit : "Machine" en 2001, "Shadow Zone" en 2003, "Start A War" en 2005, "Cannibal" en 2007, et "Cult Of Static" en 2009. Static-X se met ensuite en pause indéfinie jusqu'à un bref retour en 2012 et sa séparation en 2013. En Novembre 2014, Wayne Static meurt à 48 ans. Pour rendre hommage à leur ancien ami (malgré les affaires avant le décès de Static), les membres originaux (Campos, Jay et Fukuda) restants se retrouvent en 2018 pour enregistrer et sortir un album en 2019 avec les dernières parties vocales enregistrées par Wayne Static. L'album s'appelle "Project Regeneration" et sort en Juillet 2020.

Discographie :

1999 : "Wisconsin Death Trip"
2001 : "Machine"
2003 : "Shadow Zone"
2005 : "Start A War"
2007 : "Cannibal"
2009 : "Cult Of Static"
2020 : "Project Regeneration Vol. 1"


La chronique


A moins d’être né en 1950 ou en 2010 (et encore), vous n’avez pas pu échapper à Static-X . Créé en 1994, ce groupe était mélange révolutionnaire de nu metal et d’indus en plein dans la vague du nu metal. Son frontman, Wayne Static (chant / guitare), était doté d’un charisme aussi impressionnant que sa coupe de cheveux. Mais finalement… l’arrêt brutal en 2010. Un bref retour entre 2012 et 2013, mais c’est en 2014 que le chanteur annonce la reformation du groupe (après un album solo) pour une tournée d’exception, mais il trouvera finalement la mort quelques jours avant le début de celle-ci… Pourtant, Tony Campos (basse / chant, Fear Factory, Asesino, Attika 7, ex-Ministry, ex-Prong ex-Soulfly), Ken Jay (batterie) et Koichi Fukuda (guitare) décident de remonter le groupe en 2018, en tant qu’hommage à leur ami. Ils créent Xero (chant / guitare), un clone cybernétique de Wayne , dont l’identité reste toujours inconnue officiellement à ce jour, pour mener la barque et nous offrent "Project Regeneration Vol. 1", le septième album du groupe.

Mais les trois Américains ne sont pas partis de rien. En effet, le regretté Wayne Static leur a laissé des pistes de voix enregistrées qu’il prévoyait d’utiliser pour un nouvel album. Ce sont donc de cet héritage que les musiciens sont partis pour créer "Project Regeneration", qui devait à la base contenir une impressionnante liste de guests pour compléter l’album. Les crédits laissent également apercevoir qu’Esdel Dope, Nikk DIbs (Dope), Tommy Shaffner (Mushroomhead) et Tripp Eisen (ancien guitariste de Static-X et Murderdolls) et Al Jourgensen (Ministry) sont impliqués dans le processus de création de l’album, sous la houlette du producteur Ulrich Wild, déjà connu pour son travail avec le groupe par le passé, ainsi que sur de nombreux autres albums à succès. A noter que trois des titres, "Hollow", "Bring You Down" et "Something Of My Own" sont intitulés "Project Regeneration". Concernant le son en lui-même… c’est tout bonnement bluffant. J’ai découvert Static-X sur la fin, mais j’ai immédiatement accroché à ce son tranchant, ces rythmiques simples, ces samples imposants et cette énergie pure. Et devinez quoi ? "Project Regeneration" contient tous ces éléments.

Une introduction nommée "Regeneration", qui nous le fait bien comprendre “very stupid …” que les fans reconnaîtront immédiatement, et les morceaux partent. Un son brut, des riffs acérés, une rage intacte… "Hollow" et son groove prenant frappe, suivi de près par "Worth Dyin For", un titre massif. Les guitares sont acérées, les quelques samples et la basse rehaussent un chant vindicatif, tout comme pour "Terminator Oscillator", un morceau dans la plus pure tradition du groupe. On enchaîne avec "All These Years", une composition aux pointes plus sombres. En entendant les paroles, on sent que les idées noires n’ont jamais quitté le chanteur, alors qu’"Accelerate" est une boule d’énergie pure et dure. L’introduction de "Bring You Down" est plus lente, mais lorsque la rythmique frappe, il n’y a aucun doute sur la rage employée par les musiciens. Même constat pour la futuriste "My Destruction", un titre ravageur, et "Something Of My Own", un morceau qui semble plus calme, mais qui se révèle finalement très entraînant. "Otsego Placebo" fera danser violemment des foules entières, et c’est pour moi l’un des meilleurs titres de l’album, qui concilie sans peine groove, puissance brute old school et ces sonorités modernes. On se rapproche de la fin avec "Follow", un morceau axé sur une rythmique instransigeante, et surtout "Dead Souls", un titre en duo avec Al Jourgensen. Les deux voix se mêlent à la perfection, et on sent très clairement la mélancolie qui flirte avec cette énergie sous-jacente qui ne demande qu’à exploser.

L’evil disco de Static X est revenu alors d’un endroit dont seuls les légendes parviennent à s’extirper. "Project Regeneration Vol.1" n’est pas un album supplémentaire de la formation, il est bien plus que cela. Un vibrant hommage, un disque posthume, une explosion de rage, de savoir-faire et d’humanité. Si vous avez remué la tête sur du Static X ne serais-ce qu’une seule fois dans votre vie, vous allez l’aimer.


Matthieu
Juillet 2020


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.static-x.com