Le groupe
Biographie :

Stille Volk s'est formé en France dans les Pyrénées Centrales en 1994 dans le but de créer une musique originale inspirée de la musique médiévale, celtique et occitane à laquelle se rajoute des sons plus modernes. Le tout est joué par des instruments tout aussi originaux provenant de tous horizons et de toutes époques (vielle à roue, nyckelharpa, cornemuses, boudègue, bouzouki...). Cette dynamique musicale se veut d'autant plus singulière qu'elle est jouée par des musiciens qui proviennent principalement de la scène rock / metal. Le concept se veut de même particulier car dès ses débuts, le groupe s'inscrit dans une thématique paganisante, légendaire et mythologique : d'abord la mythologie et les légendes pyrénéennes et occitanes puis des thèmes qui évolueront par la suite vers des archétypes plus universels comme la figure de Pan ou celle du banquet dionysiaque. Stille Volk a sorti à ce jour six disques sur le label Holy Records : "Hantaoma" en 1997, "Ex-uvies" en 1998, "Satyre Cornu" en 2001, "Maudat" en 2003, "Nueit De Sabbat" en 2009 et "La Pèira Negra" en 2014. Chacun de ces disques obéit à une thématique particulière et démontre d’une grande richesse et originalité musicale. Les apparitions scéniques sont volontairement rares et privilégiées se limitant à quelques prestations annuelles. L'album "Milharis" sort en Juin 2019 chez Prophecy Records

Discographie :

1997 : "Hantaoma"
1998 : "[Ex-uvies]"
2001 : "Satyre Cornu"
2003 : "Maudat"
2009 : "Nueit De Sabbat"
2014 : "La Pèira Negra"
2019 : "Milharis"


Les chroniques


"Milharis"
Note : 16,5/20

Je ne me suis jamais réellement intéressé à Stille Volk, et pourtant, j’ai connaissance de l’existence de ce groupe depuis tant d’années… Je me souviens recevoir des catalogues de commande de disques d’Holy Records vers fin des années 90, le label qui les a fait connaître et qui les a suivis jusqu’en 2014, année pendant laquelle est sorti "La Pèira Negra", et donc de voir passer les albums de Stille Volk en couverture. En plus, c’est un groupe pyrénéen qui mixe la musique occitane avec le folk et la musique médiévale, donc, résident moi-même en Occitanie, ça aurait dû attirer mon attention, pourtant, je n’ai pas poussé ma curiosité jusqu’à visiter ce genre de contrées musicales. La sortie de "Milharis", septième album du groupe qui marque une carrière longue de 25 ans, est donc une belle façon de me rattraper et de me plonger dans l’univers particulier de cette formation assez atypique.

Premier constat, le disque dégage une atmosphère sereine et sonne très aéré. Ne vous attendez pas à du metal à proprement parlé, même si dans certaines harmonies et dans les rythmes de batterie notamment, on peut entendre quelques accointances avec notre style favori, mais fondamentalement, "Milharis" n’est pas un album de metal, ce serait plutôt de la "mystical progressive pagan music" (dixit le groupe), un terme qui colle effectivement très bien à l’environnement sonore proposé par Stille Volk. Très acoustique, le disque comporte de magnifiques arrangements d’instruments à cordes qui soutiennent parfois de très légères mélopées de flûtes et d’instruments à vent d’un autre temps. Le travail des voix, partagé entre Patrick Lafforgue et Sarg, invite également au voyage grâce à de nombreuses parties contées, entre le parlé et le chanté, et d’autres plus mélodiques et entraînantes. Les paroles en français ou en occitan ajoutent aussi une saveur toute particulière. Souvent atmosphériques, comme le titre "Sacré Dans La Tourmente", et sa petite touche à la The Cure, quelques compositions sont cependant plus élancées, comme "Parmi Les Mots Oubliés" qui conclut l’album de manière assez abrupte.

La production est plutôt réussie et met bien en valeur chaque élément de la musique de Stille Volk, par exemple sur le morceau "Dans Un Temps Qui N’a Pas d’Histoire", court et ambiant, qui développe des sonorités profondes et mystérieuses, telle une courte pièce contemporaine, préambule à "La Grotte De Jadis" et son chant mystérieux, qui prépare lentement mais sûrement le terrain, une sorte d’ascension en musique, très progressive qui embarque l’auditeur dans une sorte de réinterprétation médiévale popisante. La chose qui frappe chez Stille Volk, c’est que le groupe arrive à marier de façon très élégante les éléments folk et traditionnels pour composer de véritables pièces musicales, entre chanson et musique introspective. "Milharis" est de ce fait à la fois entraînant, dans le sens où il n’est pas difficile de se plonger dans ce voyage musical, mais ouvre un portail imaginaire par le biais du son, qui permet à l’esprit de vagabonder dans d’autres sphères, d’autres mondes.

Voici donc un album qui plaira aux fans de pagan, de folk metal voire même de black. Stille Volk est classé dans le metal car c’est un label metal qui les a fait connaître, et sincèrement, ils ont leur place dans toutes les discothèques païennes. Moi qui habite une montagne voisine à la leur, et pour visiter régulièrement les Pyrénées, j’adhère complètement à la démarche de Stille Volk. "Milharis", c’est comme une bouffée d’oxygène pure, cette sensation vertigineuse que l’on éprouve lors de longues marches dans la nature jusqu’à l’arrivée aux sommets montagneux, cette reconnexion avec les éléments, un moment musical original et insolite, un bon palliatif contre le ras-le-bol que l’on peut éprouver à écouter tout le temps la même chose.


Trrha'l
Juillet 2019




"La Pèira Negra"
Note : 18/20

Il est toujours dur de chroniquer un disque qui sort des sentiers battus me direz-vous, mais quand on reçoit le nouvel album de Stille Volk, comment ne pas être émerveillé ? Stille Volk est véritablement et a toujours été un groupe à part dans le paysage de la musique extrême et particulièrement de la scène française. Moi qui ai découvert Stille Volk en 1997 avec leur premier album "Hantaoma", je n'ai jamais pu décrocher, et quelle satisfaction de voir le groupe prendre une nouvelle dimension suite à son passage au Hellfest l'année dernière. J'ai souvent entendu "Stille Volk c'est de la musique élitiste, compliquée, inaccessible", mais Stille Volk a toujours été fidèle à sa ligne créatrice. Si nous étions il y a trente ou quarante ans, Stille Volk n'aurait pas à rougir face à des formations avant-gardistes telles que Ange ou encore Magma ! Mais ce qui interpelle chez les Pyrénéens c'est la qualité musicale et le don pour maîtriser d'innombrables instruments. Un album de Stille Volk est toujours une invitation au rêve, au voyage.

Ce nouvel album voit le jour avec le soutien d'Holy Records (comme la quasi totalité des productions du groupe), label qui s'est toujours démarqué avec des productions non conventionnelles. Quand un groupe français atypique rencontre un label qui ne l'est pas moins, çà donne un superbe album. Les Pyrénéens frappent très fort avec "La Pèira Negra". On retrouve bien entendu l'ambiance d'un album de Stille Volk mais "La Pèira Negra" est sûrement l'album le plus élaboré et le plus abouti musicalement de la discographie du groupe. Chez Stille Volk, on joue de la musique le plus simplement possible, qu'elle soit à vent, à corde ou à percussion ! Ou si vous préférez, vielle à roue, flûte, cornemuse, bombardes, bouzouki ou encore luth et violon. On sent chez Stille Volk que le respect de la terre et de la nature est (toujours) très important. Le groupe ayant poussé le détail jusqu'à réaliser un livret qui rappelle la couleur de la terre... Très sobre mais artistiquement très beau. Si vous ne connaissez pas Stille Volk et que vous appréciez la musique hors norme, découvrez le groupe avec cet album, vous ne serez pas déçus. Le quatuor s'étant dépassé pour "La Pèira Negra"...

Comment passer à côté de titres tels que "Dementis Maudiçon" qui ouvre l'album et qui plante le décor avec son refrain entêtant : "Maudits je vous maudis, maudits soyez maudits" ou le titre "LEveil Du Spectre", avec ses chœurs somptueux. Je ne vais pas tout présenter tout l'album afin de vous laissez le soin de découvrir celui-ci un soir peut-être au coin du feu ou à la lueur de la lune... Toutefois, Stille Volk reprend un grand classique du metal, "Come To The Sabbath" des légendaires Mercyful Fate, si vous êtes quelque peu curieux jetez une oreille dessus, vous ne serez pas déçus ! L'album a été enregistré au Studio Abellion par Lafforgue, et a été mixé et masterisé au Studio Davout par Fernando Pereira Lopes. Le son de cet album est tout simplement excellent et la production donne toute la puissance aux instruments joués.

Stille Volk nous livre avec "La Pèira Negra" sans aucun doute son meilleur album. C'est toujours fantastique de découvrir une production de ce groupe. Bien entendu pour , on retrouve tous les ingrédients qui ont construit et contribué à la réputation de Stille Volk depuis sa première démo en 1995. "La Pèira Negra" est une ode à la nature, aux croyances ancestrales, aux comptes et légendes oubliées qui, le temps d'un album, reprennent vie. La langue d'oc est bien vivante et ce pour notre plus grand plaisir. Troubadours en avant, suivez Lafforgue, Roques, Sarg et Arexis !


Vince
Mai 2014


Conclusion
L'interview : Patrice Roques

Le site officiel : www.stillevolk.org