Le groupe
Biographie :

Stone Sour est créé en 1992 par Corey Taylor (chant) et Joel Ekman (batterie), rapidement rejoints par Shawn Economaki (basse), puis par James "Jim" Root (guitare) en 1995. En 1997, Corey –suivi par James peu de temps après- laisse le projet Stone Sour en stand-by afin de rejoindre Slipknot. Ce n’est qu’en 2000, lorsque le guitariste Josh Rand contacte Corey en lui présentant quelques compositions, que Stone Sour sort de l’oubli. C’est ainsi que sort un premier album, tout simplement intitulé "Stone Sour", en 2002, puis un deuxième, "Come What(ever) May", en 2006. En 2010, Stone Sour profite de la pause de Slipknot pour sortir "Audio Secrecy" avant d'être suivi le 23 Octobre 2012 par "House Of Gold & Bones - Part 1", première partie d'un double album concept, puis la seconde, début 2013. En 2017, le groupe dévoile le nouvel album "Hydrograd" sans James Root qui est remplacé par Christian Martucci.

Discographie :

2002 : "Stone Sour"
2006 : "Come What(ever) May"
2010 : "Audio Secrecy"
2012 : "House Of Gold & Bones - Part 1"
2013 : "House Of Gold & Bones - Part 2"
2017 : "Hydrograd"


Les chroniques


"Hydrograd"
Note : 15/20

Cinq ans après son dernier album et après s’être débarrassé du guitariste James Root (Slipknot), Stone Sour revient avec ce nouvel album longuement teasé avec des messages mystérieux. Le teasing c’est bien mais le contenu c’est mieux. Alors que cache "Hydrograd" derrière sa pochette rappelant le drapeau communiste de l’Union Soviétique ?

Eh bien il cache 15 titres pour plus d’une heure de musique. Et ça c’est déjà beaucoup. "Ysif" ne fait office que d’introduction et c’est donc avec "Taipei Person/Allah Tea" que l’album commence vraiment. Le son est extrêmement lisse, beaucoup plus que les deux parties de "House Of Gold And Bones". Ce manque de reflet sur l’ensemble de l’album n’est pas désagréable, Stone Sour s’est bien calmé au fil des années, mais il faut tout de même plusieurs écoutes pour s’y habituer (il m’en a fallu trois ou quatre). A part cela, ce premier titre est extrêmement accrocheur et sympathiquement construit, sans prise de tête. Nous sommes bien sûr loin des anciens morceaux plus metal de Stone Sour tels que "The Pessimist" mais c’est un choix du groupe de devenir plus accessible. Le pari est risqué mais il semble réussi sur le début de l’album avec les morceaux "Knievel Has Landed" et "Hydrograd" qui donne envie d’entendre la suite.

Arrive ensuite "Song #3", une ballade qui a été dévoilée par le groupe avant la sortie de l’album. Selon moi, la meilleure ballade de Stone Sour est et restera "Through Glass", mais celle-ci n’en est pas moins excellente, relativement énergique et bien sûr… accrocheuse puisqu’il s’agit de la direction choisie par le groupe. Le second single arrive ensuite sous le nom de "Fabuless", tout à fait le genre de morceau qui me fait taper du pied dès la première écoute, et ce malgré des paroles vachement simplistes (et simplettes) sur le refrain. D’ailleurs, c’est quand je vois des titres comme "Rose Red Violent Blue (This Song Is Dumb & So Am I)" et "Whiplash Pants" que je me demande si cet album n’est pas simplement une sorte de gros délire (au moins en partie) pour Corey Taylor et sa bande.

Mais vous savez quoi ? C’est un délire qui sonne très bien. On sent le boulot derrière cet album et le départ de James Root n’est qu’une formalité tant le groupe continue à avancer main dans la main (si ce n’est pas mignon). Alors bien entendu nous ne faisons pas face au meilleur album de Stone Sour mais il s’écoute toujours avec plaisir et légèreté à condition de ne pas se fermer à la direction musicale du groupe. Et si ça peut en rassurer certains, plus on l’écoute, plus on ressent un fond d’agressivité. Et pour ceux qui vraiment ont décidé de ne rien apprécier dans cet album, dites-vous que Stone Sour n’est qu’au début de sa carrière.


John P.
Juillet 2017




"House Of Gold & Bones - Part 2"
Note : 14,5/20

Autant il y a quelques mois j’ai poussé la violence d’une chronique jusqu’à descendre en flèche la première mouture de ce double album, autant je serai plus réservé, voire positif, sur cette deuxième partie. Faire un concept album en deux parties à quelques mois de décallage est toujours un sacré pari pourrons-nous dire. Là où la première version commençait par quelque chose de très metal, cette version commence dans la douceur pour monter doucement en puissance petit à petit au fil des morceaux. Là où la première version ne proposait que quelque chose de "revival" avec des choses déjà vues et entendues de la part d’un groupe de cette classe. Alors que j’avais qualifié la démarche d’ultra commerciale et de marketing, je me ravise un peu avec ce "House Of Gold & Bones - Part 2" qui se révèle beaucoup plus plaisant à l’oreille, intéressant et inventif que la première partie qui s’avérait être fade et sans inventivité.

Bien produit, cet album bénéficie d’un son qui ne s’avère ni trop gros, ni trop épais, donnant un aspect un peu vintage à l’ensemble. Alors que Corey Taylor était, à mon sens et à mon goût, un peu limite dans le précédent opus, dans celui-ci la voix se pose de façon juste. Les apports de cordes et autres instruments additionnels sont une véritable valeur ajoutée à l’ensemble, donnant relief, puissance et profondeur. Les compositions se révèlent bien plus variées que dans l’opus précédent, ou plutôt son double métallique car c’est bien là le principal changement : cet album est moins metal que l’opus 1 qui lui s’avérait dans sa construction plus violent, plus décousu également. C’étais peut-être cela qui a fait un drôle d’effet : cet effet décousu sans ligne directrice, sans puissance de fond, avec un manque d’émotions. Ce CD s’avère plus complet musicalement, plus varié, faisant la part belle à chaque instrument, chaque musicien, donnant dans le rock plus que dans le metal pur. La voix inimitable de Corey Taylor se posant sur un ensemble de riffs bien sentis, avec une alternance de passages rapides et d'autres plus lents, une batterie marquant de façon effrénée le rythme derrière.

Même si l’ensemble a gagné en cohérence, en profondeur avec les ajouts d’ensembles à cordes et de solos ici et là, on se retrouve au fil du CD à l'écouter d’une oreille distraite, ne dressant l’attention que par moments succins. S'ils se sont remis sur le droit chemin dans la composition, ce n’est pas encore ça et ça ne sera pas l’album du sciècle malgré un chant cohérent, des guitaristes qui envoient et une section rythmique inimitable, et ce n'est pas en tentant de nous réconcilier avec le groupe que cela suffira pour en faire un album complétement au-dessus du lot. Pour les avoir vus en live au dernier Sonisphere français, le potentiel live des derniers albums de Stone Sour est bien réel et assumé. Le groupe bénéficie des expériences de ses musiciens d’un point de vue international, et propose un show pêchu, piochant ici et là dans ses derniers CDs.

La synthèse rapide de cet ensemble "House Of God and Bones" est simple : un premier opus metal, mal maîtrisé, ayant un air de "déjà vu", décousu et ayant peu de cohérence de fond, et un deuxième plus rock que metal, avec plus de liant et de profondeur, mieux maîtrisé et mieux mixé, avec beaucoup plus à découvrir.


Sam
Juillet 2013




"House Of Gold & Bones - Part 1"
Note : 11/20

Stone Sour, c’est toujours l’assurance d’avoir une production impeccable, un CD d’une qualité certaine au vu de l’expérience des musiciens et des qualités techniques de chacun. De l’autre côté, ce CD manque cruellement d’inventivité. Certes, on retrouve la "patte" Mister Taylor. On retrouve l’identité à la Stone Sour et les forces qui ont fait les caractéristiques du groupe : puissance, rock 'n' roll, un certain goût pour le cuir et cette tendance des longues routes ricaines, celles sur lesquelles tu te balades sur une moto "roots", avec l’envie de tracer la route. En dehors de cela, Stone Sour n’offre pas grand-chose, je suis déçu. Autant sur les albums précédents, la découverte était bonne, autant ici l’ensemble surprend moins, mais est également moins inventif. Il est sûr que la progression ne souffre d’aucun défaut, les morceaux s’enchaînent bien et l’album est cohérent au niveau des sonorités. Techniquement, rien de transcendant mais c’est très propre. Moins agressif qu’a l’accoutumée, Stone Sour donne des sonorités plus mélodiques et des morceaux basés sur les ambiances, avec un Corey Taylor et de grosses envolées, et quelques effets sur la voix (pas toujours du meilleur goût). Il est sûr que le groupe exploite au maximum les formidables capacités vocales de son frontman, mais tout en délaissant un peu l’aspect composition du groupe, préférant se baser sur des formules déjà éprouvées, rajoutant des ambiances. Excepté un ou deux morceaux, bien énervés et réjouissants ; "Last Of The Real", dernier morceau assez jouissif de l’album. Pour le reste c’est assez molasson, décevant par rapport au potentiel du groupe, avec certes une production bien foutue, mais un ensemble sans relief. Le groupe bénéficie de l’effet d’annonce, de son nom et du passé de ses membres car le CD, à part un ou deux éclairs comme "RU486" ou encore "Last Of The Real" est très pauvre musicalement. Chiant même. Alors peut-être est-ce juste une impression mais clairement ce CD ne se montre pas à la hauteur du premier effort du groupe et ressemble plus à la création sans âme d’un groupe qui se doit de "produire" quelque chose… Bon, on attend le prochain avec plus d’espoir ?


Sam
Février 2013




"Audio Secrecy"
Note : 15/20

On se croirait revenu en 2002, avec ces sorties simultanées des albums de Murderdolls et de Stone Sour ! Mais alors que Murderdolls signe son retour après un silence ayant duré de nombreuses années, Stone Sour sort aujourd’hui son troisième album : "Audio Secrecy". Si l’album éponyme, sorti en 2002, était plaisant, son successeur, "Come What(ever) May", n’était rien de moins qu’excellent ! "Audio Secrecy" réjouissait par son annonce ; sa mission complémentaire était de ne pas laisser l’auditeur sur sa faim… Comme tout autre album, me direz-vous. Certes, je vous l’accorde. Mais quand un opus a enchanté les oreilles, son "petit frère" risque toujours de souffrir de la comparaison. Sauf que nous n’avons pas ici affaire à n’importe qui ; il s’agit bien de Corey Taylor et consorts dont nous parlons ! Et Dieu sait ce que ces "petits" musiciens ont de l’envergure, des idées et du talent ! "Come What(ever) May" a prouvé le fait que Stone Sour était un groupe à surveiller de près, bien davantage que ce que ne l’avait fait leur éponyme ; "Audio Secrecy" se doit de le confirmer !

Après une introduction au piano de près de deux minutes arrive "Mission Statement" : rock, catchy, et doté d’un refrain excellentissime, on peut dire que ça commence fort ! Très fort, dirais-je même, puisqu’il s’agit à mon sens du meilleur morceau de l’album, et de loin ! Non pas que le reste soit mauvais, oh non ("Digital (Did You Tell)", une belle continuité à ce "Mission Statement" ; le premier single, "Say You’ll Haunt Me", hargneux et mélancolique à la fois…) ! Disons que le reste est… sans surprise ? Du Stone Sour tel qu’on le connait déjà ? Oui, il y a de cela, sans aucun doute. Ceci dit, avant qu’il y ait des incompréhensions, "Audio Secrecy" n’est pas une copie conforme de "Come What(ever) May", et heureusement ! Dans la lignée, oui ; un clône, non. La différence qui frappe le plus au premier abord est la tournure encore plus rock du groupe, s’éloignant de plus en plus nettement du neo metal de ses débuts. Rien de gênant là-dedans ; après tout, on connaît la vie dans laquelle Stone Sour se complaît, et puis ceux qui veulent écouter du Slipknot n’ont qu’à écouter du Slipknot (et toc !). Néanmoins, à côté de ce point, il est vrai que si vous tenez tant à trouver des dissemblances entre les deux derniers arrivés des Américains… je vous souhaite bien du plaisir ! Oui, "Audio Secrecy" est un bon cru, fonctionnant à merveille avec la formule désormais "classique" de Stone Sour, c’est-à-dire la formule simple et basique "intro-couplet-refrain", vous savez ? Celle qui leur sied si bien ! Le tout ponctué de ses traditionnelles ballades, voguant entre le dispensable ("Hesitate") et le franchement émouvant ("Miracles").

Si le reste tient (largement) la route, possède son charme indéniable, il faut avouer que la majorité des titres présentés s’écoutent, néanmoins sans se retenir. L’importante durée du disque et le nombre de pistes incluses (17 morceaux pour une heure passée) ne sont certainement pas étrangères à cette et regrettable petite impression d’ennui que l’on connaît lorsque, lentement mais sûrement, nous parvenons en fin de parcours. Quant à la plus grande qualité, est-il encore utile de dire qu’il s’agit de la performance exceptionnelle de Corey ? Oui, "Audio Secrecy" passe avec succès le cap de troisième album. Maintenant, peut-on espérer un peu de renouvellement, avant que Stone Sour ne se mette réellement à tourner en rond ?


Gloomy
Novembre 2010


Conclusion
Le site officiel : www.stonesour.com