Le groupe
Biographie :

Stormhaven est un quatuor toulousain formé en 2010 par Zach (guitare / chant), Régis (clavier / chant), Jonathan (basse) et Alban (batterie). Influencées par le death / black metal et le metal progressif, les compositions de Stormhaven confrontent sans cesse une tempête de riffs acérés au refuge mélodiques des claviers. Des voix profondes et une rythmique efficace viennent soutenir l'ambiance ainsi créée. Stormhaven offre un voyage musical aussi intense qu'apaisant, abordant des thèmes personnels et profonds tels que nos luttes intérieures, notre perception de la mort ou encore notre place face à des forces qui nous dépassent. "Mystical Journey", premier EP enregistré et mixé par le groupe, emmène l’auditeur dans une aventure qui ne le laisse pas indifférent. L'album "Exodus" sort en Mai 2017 avec un nouveau batteur, Quentin. "Liquid Imagery" sort fin Janvier 2019. Armé d'un nouveau batteur, Thibault Faijan, et d'un nouveau claviériste, Julien Badier, Stormhaven sort "Blindsight" en Avril 2023.

Discographie :

2014 : "Mystical Journey" (EP)
2017 : "Exodus"
2019 : "Liquid Imagery"
2023 : "Blindsight"


Les chroniques


"Blindsight"
Note : 17/20

Stormhaven est un nom que vous avez déjà croisé plus d'une fois par ici, vous ne serez donc pas surpris de voir le groupe revenir avec un nouvel album nommé "Blindsight" qui, une fois de plus, dépasse l'heure. Comme d'habitude, on va se retrouver avec un mélange intelligemment construit entre tous les courants du metal extrême (pas mal de death et un peu de black) et le metal progressif.

Soixante-quatre minutes pour seulement six morceaux, cela suffit à comprendre que la musique proposée par ici est une fois de plus riche, profonde et complexe. Complexe certes mais jamais absconse pour autant, Stormhaven utilise suffisamment de mélodies et développe en général des ambiances assez fortes et prenantes. "Fractures" attaque d'ailleurs de manière on ne peut plus percutante avec pas mal de blasts et un bon mélange black / death bien teigneux avant que quelques sonorités progressives ne s'invitent nuançant un peu le propos. En tout cas, pour ceux qui ne connaissent pas encore le groupe et qui craignent de tomber sur une musique trop démonstrative ou trop alambiquée, ce premier morceau rassure de suite avec des riffs efficaces et des mélodies sombres qui créent de superbes ambiances. Mention spéciale au passage en chant clair qui débarque au bout de deux minutes et qui surprend après une telle déferlante de plomb en fusion. On note une légère touche Opeth dans certains riffs, ce qui est quasiment inévitable quand on fait une variante extrême du progressif mais rien de flagrant et la personnalité de Stormhaven reprend bien vite le dessus. On a d'ailleurs d'excellents soli de guitare sur ce premier morceau et on remarque aussi très vite que la production est excellent avec un son énorme, très puissant mais suffisamment clair et surtout organique. Les mélodies et les lignes de chant amènent pas mal de points d'accroche sur ce premier titre et permettent de ne pas se sentir perdu malgré la densité déployée sur ces huit minutes. Quelques claviers appuient aussi les ambiances et amènent un côté épique ou dramatique plus prononcé, bref on retrouve le Stormhaven que l'on connaît bien et le groupe confirme en un titre qu'il est toujours en forme.

On retrouvera d'ailleurs une durée de huit minutes sur à peu près tous les morceaux sauf le pavé final "Dominion" qui dépasse les vingt-quatre minutes, mais on y reviendra. "Vision" démarre avec quelques petites influences Dream Theater période "Awake" que l'on avait déjà entendues par le passé avant de devenir du Stormhaven pur jus avec un mélange de black metal, de death et d'ambiances plus fantomatiques. Certains passages en chant clair nous refont aussi entendre quelques sonorités plus heavy metal ou plus progressives là encore et le groupe nous amène comme d'habitude de multiples points d'accroche dans une musique pourtant complexe et profonde. "Blindsight", comme ses prédécesseurs, est très dense et va demander pas mal d'écoutes avant de l'apprivoiser, mais une fois ceci fait vous pourrez profiter de la puissance des ambiances, de l'efficacité des riffs et de la charge émotionnelle apportée par les mélodies et les lignes de chant. "Shadow Walker" opte pour une approche plus lourde et les riffs massifs sur fond de double grosse caisse nous renvoient évidemment à Morbid Angel, un début de morceau tout en puissance écrasante. Une puissance qui fait d'autant plus ressortir les mélodies qui contrastent violemment avec cette lourdeur à broyer des vertèbres ! A chaque morceau son ambiance et son approche particulière, pourtant Stormhaven garde le cap comme d'habitude et arrive à garder une cohérence à toute épreuve malgré la richesse de sa musique. Et comme précisé tout à l'heure, l'album se termine sur un pavé qui condense tout ça en un monstre de plus de vingt-quatre minutes et qui envoie de la technicité et de la mélodie typiques du progressif, de l'acoustique, des sonorités presque orientales au début du titre, des ambiances épiques, d'excellents soli une fois de plus, le tout mélangé comme d'habitude à la brutalité du metal extrême.

Stormhaven nous délivre avec "Blindsight" un nouvel album aussi riche, varié et profond que ses prédécesseurs. Une preuve supplémentaire que le groupe maîtrise totalement ce mélange de death metal avec de grosses louches de metal progressif et quelques gouttes de black pour la froideur de certains riffs. Si vous doutiez encore du talent de Stormhaven, ce nouvel album devrait définitivement vous clouer le bec !


Murderworks
Mai 2023




"Liquid Imagery"
Note : 17/20

Je vous avais déjà parlé de Stormhaven l'année dernière à l'occasion de la sortie de "Exodus", premier album du groupe, cette fois c'est "Liquid Imagery" qui nous occupe et préparez-vous car le groupe a une fois de plus pas mal de paysages sonores à vous faire traverser !

Dès l'arrivée de "The Storm", on retrouve ce metal progressif teinté d'extrême et dans lequel les claviers prennent toujours une grande place. Sept minutes au compteur et déjà pas mal de changements de rythme et de style, du black au death en passant par le prog évidemment plus quelques sonorités heavy et toujours de la mélodie malgré les quelques accès de violence. L'ambiance est du coup plus sombre que chez les groupes de prog classiques (oui, c'est un oxymore mais bon, vous voyez ce que je veux dire) mais les soli sont superbes et ce premier morceau en a un qui regorge de feeling, de mélodie et qui amène parfaitement une partie en chant clair du plus bel effet ! Bref, à peine arrivé on en prend plein la tronche et on retrouve un Stormhaven décidément en pleine possession de ses moyens qui explore plusieurs territoires différents avec une facilité que doivent lui envier pas mal de groupes ! Comme sur "Exodus", des plans plus techniques sont présents, les structures sont très changeantes, le niveau général est élevé mais le groupe ne place jamais aucun plan tape à l'œil et privilégie les ambiances et les mélodies. "Tides", quant à lui, nous rappelle presque au bon souvenir du Dream Theater de l'époque "Awake" avec son mélange grosses guitares / piano sur des passages assez techniques et aux relents heavy prog. Le tracklisting nous fait une petite feinte en mettant les morceaux les plus courts en première moitié d'album donc ne vous inquiétez pas, les pavés de huit ou neuf minutes sont bien là, ils sont juste planqués en deuxième moitié. Ce n'est pas un hasard et ceux qui ont déjà écouté "Exodus" savent que Stormhaven ne laisse rien au hasard et travaille sa musique.

Tout ça donne une impression d'album qui monte en tension, on commence sur des morceaux courts et assez posés et au fur et à mesure que l'on avance, la durée s'allonge, le mélange des genres reprend ses droits et les accès de violence recommencent à se faire entendre. On a toujours droit à ces claviers un peu baroques ou fantomatiques, à ces passages limite black metal avec riffs en trémolo sur fond de blast, des passages acoustiques, du prog, du death, du chant clair et du chant plus growlé ou crié, bref c'est une fois de plus une version musicale de l'auberge espagnole et comme sur "Exodus", tout ce petit monde cohabite parfaitement ensemble ! Pas une seule fois l'idée nous vient à l'esprit que tel passage est déplacé ou que telle sonorité n'avait rien à faire là, "Liquid Imagery" est doté d'une cohérence à toute épreuve et les multiples influences se fondent pour donner la patte Stormhaven. Comme "Exodus", ce nouvel album nous emmène dans on monde sans aucune difficulté et même si la musique de Stormhaven est riche, variée et complexe, elle reste évocatrice et accrocheuse grâce aux mélodies qui gardent une place de choix dans ce maelström musical. Pas besoin d'avoir un doctorat en musiques expérimentales pour comprendre où veut en venir Stormhaven, sa musique est certes touffue mais le sens de la composition de ses membres fait que "Liquid Imagery" n'aura aucun mal à vous captiver. L'heure que dure l'album passe à une vitesse impressionnante et on se surprend à vouloir retourner très vite dans ce monde qui vient pourtant de nous mettre la tête en vrac.

"Liquid Imagery" confirme pleinement le potentiel senti sur "Exodus" et Stormhaven s'impose comme un groupe à la musique variée, riche, complexe mais indéniablement prenante et fournie en émotions. Ne vous laissez pas impressionner par la diversité des influences présentées ici et plongez-vous dans ce nouvel album, vous ne le regretterez pas !


Murderworks
Janvier 2019




"Exodus"
Note : 17/20

Petit coup de projecteur sur un jeune groupe toulousain, Stormhaven, qui avait déjà sorti l'EP "Mystical Journey" en 2014 et qui revient avec un album complet du nom de "Exodus". L'étiquette affichée dit "death progressif" mais on va voir bien vite que c'est un brin réducteur et que le groupe propose quelque chose de particulier.

Le côté progressif se voit bien dans le tracklisting en tout cas, cinquante-cinq minutes de musique pour cinq morceaux qui s'étalent de huit à seize minutes ! Autant dire que si vous aimez les groupes qui vont droit au but et les morceaux courts à chanter sous la douche vous n'êtes pas au bon endroit, Stormhaven est plutôt du genre à vous proposer une musique riche, exigeante et qui nécessitera toute votre attention. Dès "Exodus Part 1 : The Emerging Ghost" on sent que les claviers ont une part importante dans la musique du groupe et que les structures vont être changeantes et tortueuses. On sent effectivement du death metal mais aussi pas mal de sonorités black, que ce soit par les riffs en trémolo ou certaines ambiances assez froides et dissonantes. Du chant clair fait aussi son apparition pour appuyer certaines mélodies et amplifier encore certaines ambiances. Tout l'album est habité par un climat baroque dépeignant un univers totalement fantasmagorique, en à peu près une heure Stormhaven nous emmène loin d'ici dans un monde créé pour l'occasion. Les trois premières pistes s'enchaînent d'ailleurs sans temps mort et constituent en fait un seul gros morceau divisé en trois parties. Si les deux dernières pistes sont deux morceaux distincts, il n'empêche que l'album bénéficie d'une homogénéité et d'une cohérence à toute épreuve et le groupe arrive à nous embarquer dans son univers avec une facilité déconcertante malgré la richesse et la complexité de sa musique.

Pas de débauche technique pour autant, Stormhaven n'est pas porté sur le tape à l'œil mais il est indéniable que sa musique a beaucoup à offrir. On note d'ailleurs qu'il y a eu une grosse évolution depuis "Mystical Journey", pas tant au niveau du style qui était déjà présent mais plutôt au niveau de la maîtrise de celui-ci. Si ce premier EP pouvait montrer encore quelques petites erreurs de jeunesse, ce premier album les balaie d'un revers de la main et montre un groupe en pleine possession de ses moyens. Un pas de géant assez impressionnant qui permet à Stormhaven de balancer un album imposant et très solide qui ne laisse aucune place au hasard et qui n'ennuie jamais malgré ses très longs morceaux. Ces gars-là ont un sens de la composition certain et arrivent à insuffler suffisamment de vie dans leur musique pour que l'on ne regarde jamais sa montre. Et si des durées pareilles sont monnaie courante dans le prog, ça ne change rien au fait que des groupes ayant voulu mélanger ça à de l'extrême se sont cassés les dents plus d'une fois. Stormhaven ne fera pas partie de cette liste et s'en sort avec les honneurs, avec en plus une production parfaitement adaptée et qui laisse la place à tous les instruments de s'exprimer. Difficile donc de mettre une étiquette précise sur cet album et c'est tant mieux, un groupe de plus qui n'en fait qu'à sa tête et qui ne cherche pas à copier qui que ce soit est toujours le bienvenu.

Premier véritable album qui tape fort en proposant une musique personnelle et aussi riche qu'intéressante. Si vous aimez les groupes qui ne laissent pas dompter en une seule écoute, que le prog mélangé au metal extrême à grandes dose de claviers ne vous fait pas peur, n'hésitez pas à jeter une oreille attentive sur "Exodus", il en vaut largement le coup.


Murderworks
Octobre 2017




"Mystical Journey"
Note : 16/20

A l’heure où le coming out de certains membres de la communauté death metal fait un faux débat, comme si le death metal, ou le brutal death, était exclusivement réservé aux hétéros... Bref, il y a bien des gays dans le rugby (je dis ça pour faire enrager les amateurs de ce sport).. Je ne vais pas m’égarer plus longtemps, et faire moi aussi mon coming out ! Il est temps que le monde entier sache que depuis que je suis réduit à l’état d’esclave par French Metal et son caco-lardon, je me surprends à écouter, ainsi qu’à chroniquer, une musique bien moins extrême que ce qui fait palpiter mon petit être frêle, et mon visage d’ange. Pire que ça ! Je me surprends à aimer. Voilà c’était mon coming out musical.

Stormhaven, fait partie de ces groupes que j’aurais écoutés d’une oreille distraite. A présent, ce qui aurait été barbant à une époque pour mes petites ouïes, devient une source de développement auditif car je me penche vraiment sur la musique. "Hailstorm" commence par une petite intro au clavier, je prends ça comme une sorte d’invitation au voyage et me cramponne à mon siège. Quand le chant commence, la première chose qui me surprend sur ce morceau c’est que le chant est à trois niveaux : un chant clair, un chant death et un chant black, ces trois styles se marient parfaitement bien sur la musique de Stormhaven et sur ce morceau en particulier. Le groupe annonce un voyage musical et je vous assure que c’est le cas. Les nappes de claviers sont loin d’être rébarbatives et donne l’envergure nécessaire au titre. Super morceau ! "Departure" se trouve être la prochaine étape du voyage. A noter qu’au niveau de la production, c’est juste irréprochable, tous les instruments sont mis en valeur, elle habille impeccablement les compos d’un son très moderne. Ce second morceau donc est plus appuyé, plus puissant jusqu’à 4 minutes trente à peu prés. Ensuite, un long solo se fait entendre avec comme accompagnateur, un clavier gorgé de mélancolie. Le titre prend une tournure plus tourmenté jusqu’au final. Enorme !

Après "Departure" qui a montré les talents de composition ainsi que le sens de la mélodie de Stormhaven, "The Other Side" commence de façon extrêmement classique, et peu innovante, et le restera toute sa durée. C’est un morceau de metal symphonique plutôt traditionnel, de bonne facture mais trop classique. Ca sera le moins bon de cet EP. "Peace Of Mind" reprend les rênes, cette fois-ci j’admire le sens des riffs et des rythmiques, ainsi que celui des envolées de guitares. Le solo qui commence vers les 3 minutes 40 est époustouflant, c’est un solo qui fait voyager, il est soutenu par une musique qui colle parfaitement à son envolée. "Peace Of Mind" est ce qu’on peut appeler un morceau à plusieurs niveaux, et qui se résume en un seul : génial ! 7 minutes 35 de bonheur. La grande classe là. "Death", comme les autres morceaux, s’avère assez fascinant car le titre de la compo se trouve musicalement et émotionnellement retranscrit tout au long de celle-ci. L’émotion musicale et les notes de musiques racontent toute l’histoire. "Mystical Journey", la dernière compo, termine en beauté l'EP et tenez-vous bien, elle dure 14 minutes. 14 minutes de voyage en plus, 14 minutes qui passent comme 4 minutes tellement la compo est dense et pleine d’idées.

Musicalement c’est une grosse reussite, l’artwork, quant à lui, m’a un peu surpris car j’etais parti sur un voyage en bateau, une épopée intérieure au gré des flots avec la musique que je viens d’entendre. L’artwork représente une forêt avec, tout au bout, un halo de lumière. Comme quoi un voyage intérieur musical est quelques chose de très personnel et il se matérialise d’une multitude de façons. Une grande réussite !!


Davidnonoise
Mai 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/stormhavenband