Le groupe
Biographie :

Suicidal Angels est un groupe de thrash metal grec formé en 2001 et actuellement composé de : Nick Melissourgos (chant / guitare), Aggelos Lelikakis (basse / ex-Decomposed Existence, ex-Sarcastic Obedience), Orpheas Tzortzopoulos (batterie), et Gus Drax (guitare / Black Fate, Gus Drax, Sunburst, ex-Paradox, ex-Biomechanical). Pendant le mois de Janvier de l'année 2007, Suicidal Angels entre en studio pour y enregistrer son premier véritable album, "Eternal Domination". Dès la sortie de l'album, la réputation ainsi que la renommée du groupe ont considérablement augmenté. En Mars 2009, le groupe repart en studio pour enregistrer un deuxième album, "Sanctify The Darkness". La sortie de cet album est suivie d'une tournée avec les groupes Kataklysm et Overkill. L'année suivante, le groupe sort "Dead Again", son troisième album studio. Après "Dead Again" sorti en Novembre 2010 chez Noiseart Records, Suicidal Angels revient avec "Bloodbath" en Janvier 2012, toujours sur le même label. Deux ans plus tard, le groupe sort l'album "Divide And Conquer". En 2016, Suicidal Angels sort "Division Of Blood". "Years Of Aggression" sort en Août 2019. "Profane Prayer" sort en Mars 2024 chez Nuclear Blast.

Discographie :

2002 : "United By Hate" (Démo)
2003 : "Angels' Sacrifice" (Démo)
2004 : "The Calm Before The Storm" (Démo)
2006 : "Armies Of Hell" (EP)
2007 : "Eternal Domination"
2009 : "Sanctify The Darkness"
2010 : "Dead Again"
2012 : "Bloodbath"
2014 : "Divide And Conquer"
2016 : "Division Of Blood"
2019 : "Years Of Aggression"
2024 : "Profane Prayer"


Les chroniques


"Profane Prayer"
Note : 18/20

Il est temps de thrasher à nouveau avec Suicidal Angels ! Créé en 2001 par Nick Melissourgos (chant / guitare), le groupe grec renforcé par Orpheas Tzortzopoulos (batterie), Aggelos Lelikakis (basse) et Gus Drax (guitare, Black Fate) signe chez Nuclear Blast et annonce la sortie de "Profane Prayer", son huitième album.

Une mélodie épique apparaît au début de "When The Lions Die", le premier titre, mais elle se transforme rapidement en une rythmique solide et saccadée, complétée par une voix puissante et vindicative. Les leads perçants et solos accompagnent parfaitement la charge énergique du groupe qui est certain de faire remuer les foules avant de passer à l’inquiétante "Crypts Of Madness", où les parties vocales se font plus menaçantes. La rythmique est également plus oppressante, tout comme les harmoniques criardes avant le break lent et brumeux, mais l’accélération nous mène à un final enflammé, puis à "Purified By Fire", le titre suivant, où les musiciens déploient toute leur énergie à travers des riffs explosifs bourrés de leads spasmodiques. L’approche old school brute est parfaite pour les parties les plus effrénées comme pour le passage lent et dissonant qui nous mène à "Deathstalker", une longue composition qui débute comme une balade apaisante avant de devenir plus lourde grâce à la saturation, tout en conservant des mélodies mélancoliques.

Le son clair reviendra apaiser l’atmosphère en compagnie des voix de Sakis Tolis (Rotting Christ, Thou Art Lord), Efthimis Karadimas (Nightfall, The Slayerking) et Fotis Bernardo (Nightfall, ex-Septicflesh), mais elle s’abandonnera à la rage pour son final, suivi de près par "Profane Prayer", le titre éponyme, qui renoue avec les racines thrash remuantes, sur lesquelles le groupe n’hésite pas à se déchaîner. Les mélodies sombres reviennent dès les premiers instants de "The Return Of The Reaper", mais la rythmique accrocheuse ne tardera pas à sévir grâce à ses influences vives, tout en gardant une allure modérée à l’inverse de "Guard Of The Insane" qui n’hésite pas à sortir le rouleau de double-pédale pour compléter la furie du blast. On note également un solo travaillé qui lie les vagues de fureur, tout comme sur "Virtues Of Destruction", qui se donne moins de trois minutes pour aligner ses riffs à pleine vitesse. L’album touche à sa fin avec "The Fire Paths Of Fate", la dernière et plus longue des compositions qui débute par une voix féminine envoûtante pendant que la saturation s’installe peu à peu, devenant finalement une base imposante qui laisse les guitares s’exprimer avant de revenir à un court moment de sonorités traditionnelles, puis d’enfin mélanger les deux avant un dernier retour de la voix.

Le thrash metal de Suicidal Angels est brut et sans compromis. Les amateurs de sonorités old school seront extrêmement satisfaits des titres agressifs de "Profane Prayer", tout en savourant les passages plus mélodieux.


Matthieu
Mars 2024




"Years Of Aggression"
Note : 15/20

Voir chroniques des albums précédents.

Bon, ça va, je déconne ! "Years Of Aggression"  est donc le nouvel album de Slaye... de Suicidal Angels pardon, petit lapsus de ma part. Je ne vais surprendre personne en disant que les mordus de thrash à l'ancienne vont avoir leur dose avec ce septième méfait des Grecs qui sont décidément bien nerveux.

"Endless War" ouvre l'album sans fioritures et sans intro avec des riffs tranchants qui nous tombent dessus sans prévenir et qui annoncent la couleur d'entrée de jeu. Encore une fois, on retrouve le Suicidal Angels que l'on connaît bien et aucune surprise n'est à l'ordre du jour. Comme l'a dit un jour un chanteur éclairé, c'est : comme d'habituuuuuuudeuuuuuu. Bon, ça, c'était pour la blague facile mais j'avoue que je suis un peu dur parce qu'une fois de plus le thrash de Suicidal Angels est dans la plus pure tradition et est doté d'une efficacité redoutable, on sent que le groupe se fait plaisir et ses morceaux doivent bien fonctionner en live. Ce groupe n'a jamais pondu de mauvais albums, c'est juste que c'est du thrash pur et dur et qu'une fois que l'on a dit ça sur plusieurs chroniques, il n'y a plus grand-chose d'autre à ajouter. On pourrait peut être évoquer le chant de Nick Melissourgos qui sur le titre d'ouverture me fait parfois penser aux accès rageurs d'un certain Tom G Warrior, ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire. "Born Of Hate" apporte tout de même un petit supplément de mélodie qui pourrait presque se rapprocher d'un soupçon de modernité, comme une réminiscence des groupes de thrash death mélodique qui ont pullulé à une certaine époque (fin 90's / début 2000). Et là encore, il faut avouer que c'est efficace et que ça fait le boulot tout en prouvant que ce soupçon de mélodie va plutôt bien à Suicidal Angels. Tout ça fait qu'en fait on pense moins souvent à Slayer du coup. Alors attention, on y pense encore hein (coucou le morceau-titre) mais ça n'arrive plus aussi régulièrement que sur les précédents albums du groupe.

C'est toujours du thrash mais l'apport de mélodies apporte un petit plus dans la musique de Suicidal Angels qui fait du bien entendre. Pas de quoi révolutionner la formule certes mais au moins ça permet aux Grecs de ne pas se répéter indéfiniment et amène quelques variations salutaires. Non parce que même si on aime le thrash, sur les derniers albums ça commençait quand même à méchamment sentir le réchauffé. Pour autant, ne vous attendez pas à entendre un Suicidal Angels mou du zgueg , ça reste du thrash et le groupe ne se fait pas prier pour faire des dégâts. D'ailleurs "D.I.V.A." va mettre tout le monde d'accord avec moins de trois minutes au compteur et sûrement le tempo le plus véloce de tout l'album. Album qui se ferme par le traditionnel long morceau et cette fois c'est "The Sacred Dance With Chaos" en un peu plus de sept minutes avec des ambiances plus marquées et plus sombres évidemment, la longueur du morceau lui permettant de creuser un peu plus loin dans ce domaine. On retrouve aussi la classique pochette dessinée par Ed Repka avec la fameuse mascotte du groupe, gage de qualité old school puisque le monsieur est tout de même l'auteur d'une paire de pochettes cultissimes en matière de metal (Atheist, Death, Death Angel, Massacre, Megadeth pour n'en citer que quelques unes). La production est elle aussi classique pour du Suicidal Angels avec un son puissant et assez propre même si les guitares ont évidemment le tranchant nécessaire. Pas de quoi se taper le cul par terre mais ça sonne correctement et ça colle plutôt bien au style donc aucune raison de râler.

Bref, j'ai un peu vanné mais finalement sans changer de crèmerie le groupe apporte quelques petits détails ajoutent un peu de piquant à son thrash très classique. Rien à jeter finalement sur ce "Years Of Aggression" qui nous montre même un Suicidal Angels plus inspiré que d'habitude.


Murderworks
Septembre 2019




"Divide And Conquer"
Note : 14/20

Deux ans après "Divide And Conquer", les Grecs de Suicidal Angels sont déjà de retour avec "Divide And Conquer" sauf que cette fois il y a du changement. Le groupe a décidé cette fois de donner dans une sorte de post-black aux accents orchestraux et quelques touches dark ambiant.

Non je déconne, c'est évidemment toujours du thrash dans la plus pure tradition slayerienne, mais avouez que vous avez flippé ! Par contre, quand on doit chroniquer ce genre de groupe, ça pose déjà plus de problèmes, pour la simple et bonne raison qu'il n'y a pas énormément de différences entre les albums. Si vous connaissez le groupe depuis un moment, vous ne serez absolument pas dépaysés, c'est du thrash, ça ressemble à du Slayer et c'est comme ça depuis les débuts. L'avantage c'est que les amateurs du genre peuvent en général foncer dessus les yeux fermés, ils ne risquent pas la moindre trahison et vu que Suicidal angels connaît son affaire, c'est en général plutôt bon. C'est une fois de plus le cas d'ailleurs, "Divide And Conquer" balance des morceaux dans la plus pure tradition, même si on reste assez loin du bourrinage qu'un Slayer peut nous balancer sur "Dittohead" par exemple (quoique "Cold Blood Murder" est bien brutal ). Chez Suicidal Angels, le tempo ne part jamais trop loin, c'est du thrash à l'ancienne donc ça privilégie les riffs puissants et le headbanging sauvage au bourrinage intensif même si évidemment ça ne donne pas franchement dans la bal musette non plus. "Eternally To Suffer" est un des morceaux les plus virulents de l'album et franchement ça envoie bien le bois, même si là encore la référence qui vient instantanément à l'esprit est Slayer... étonnant, non ?

Et ne vous laissez pas abuser par la durée de "Of Thy Shall Bring The Light" qui affiche plus de douze minutes au compteur, c'est une feinte. Le morceau en fait réellement un peu plus de quatre, vous avez du vide jusqu'à la dernière minute qui termine l'album sur quelques arpèges et c'est tout. Ce qui amène, si on enlève les minutes de silence complet, la durée de l'album à 35 minutes au lieu des 43 affichées. Ce qui n'est pas vraiment un reproche de ma part puisque même si j'apprécie le thrash il n'en reste pas moins que c'est pour le style de metal le plus linéaire de tous et qu'étalé sur une heure ou plus ça a tendance à devenir pénible. Donc 35 minutes pour un album de Suicidal Angels, c'est parfait, ça permet de garder l'impact, de ne pas s'égarer dans des plans répétés à l'infini et ça permet surtout de ne pas se faire chier. Même si l'album ne présente presque aucun différence par rapport à ses prédécesseurs, il passe tout de même comme une lettre à la poste, les neufs morceaux s'enchaînent sans temps mort et on en prend plein la tronche du début à la fin.

Nouvel album dans la droite lignée de ses aînés, c'est toujours du thrash à la Slayer, ça envoie toujours le bois comme on aime et les amateurs de thrash pur sucre devraient aimer.


Murderworks
Mars 2017




"Divide And Conquer"
Note : 13/20

On peut dire que les Suicidal angels sont ponctuels, "Divide And Conquer" débarque deux ans presque jour pour jour après "Bloodbath" ! Les amateurs doivent s'en douter, il n'y aura pas de grosses surprises au menu.

Suicidal Angels pratique toujours son thrash old school rappelant les grands noms du genre, ce "Divide And Conquer" naviguant allègrement une fois de plus entre Slayer, Sodom, les vieux Metallica voire Testament. La différence qui saute tout de suite aux yeux, c'est en fait quasiment la seule, c'est qu'il y a un peu plus de morceaux longs que sur les deux précédents albums, à savoir deux morceau de 7 minutes et le final qui en dure presque 9 ! Pour le reste, si vous avez déjà certains albums du groupe et que vous n'êtes pas un inconditionnel de thrash à 300% j'avoue que je n'ai pas d'arguments pour vous conseiller cet album-là plutôt qu'un autre de la discographie de Suicidal Angels. Alors certes on peut noter quelques changements d'ambiance de temps en temps, un passage plus plombé et pesant vers la fin de "White wizard" mais le groupe en plaçait déjà quelques uns sur ses précédents albums. Je ne critique pas le délire du groupe, ce sont un peu les AC/DC du thrash et c'est ce que les amateurs du genre recherchent, je prends du plaisir à écouter ce genre de trucs avec modération, mais il est bien difficile de rajouter quoi que ce soit en tant que chroniqueur par rapport aux précédents albums tant la formule reste la même. C'est d'ailleurs le problème de cette vague revival finalement, trop de groupes en même temps qui tapent tous dans le old school. C'est très plaisant à écouter mais ça sature très vite, avec tous les albums qui sortent dans le genre ces derniers temps et qui tapent tous dans du thrash old school basique ça devient un peu lassant. On ne peut pas vraiment en vouloir aux groupes qui se font plaisir en faisant ce genre de musique, mais les labels feraient bien d'éviter de s'engouffrer à corps perdu dans toutes ces "tendances" et de saturer le marché du disque avec des centaines de groupes qui font la même chose.

Dans le genre c'est donc toujours aussi sympa mais c'est aussi toujours la même recette, rien de surprenant puisque c'est volontairement le credo du groupe, faire du thrash à l'ancienne sans compromis. A ne réserver qu'aux dingues de thrash, c'est du bon mais si vous n'en écoutez pas plus que ça, ce n'est peut être pas nécessaire de vous prendre les 5 albums.


Murderworks
Mai 2014




"Bloodbath"
Note : 14/20

Déjà le retour des Suicidal Angels tiens, avec un nouvel album "Bloodbath", je doute qu'ils se soient mis au bal musette ! Si vous n'avez pas suivi et que vous n'avez pas lu ma chronique de "Dead Again" son prédécesseur (c'est honteux, je suis déçu) je vous rappelle les faits en vous signalant que ces fous furieux donnent dans le thrahs à l'ancienne.

En gros si vous aimez thrash des années 80 et en particulier Slayer, vous devriez être aux anges avec ce groupe. La recette n'a pas vraiment changé depuis le précédent donc, de toutes façons c'est pas vraiment ce qu'on leur demande. Suicidal angels est resté bloqué dans les années 80; et ça fait le plaisir des vieux cons dont je fais parfois partie. On peut éventuellement mettre les déçus des derniers Slayer dans le lot, ceux qui considèrent que le groupe ne reviendra jamais au niveau de "Reign In Blood" ou "South Of Heaven". Bon il est clair qu'aucun album de Suicidal Angels ne rentrera dans l'histoire comme l'ont fait les albums précités, pour la simple et bonne raison qu'à cette époque il n'y avait pas autant d'albums de cette trempe.

Depuis on connaît bien la recette, et d'autres styles plus frontaux sont apparus depuis. Mais bon c'est pas une raison pour bouder son plaisir, oui le groupe utilise une vieille recette mais étant donné qu'elle a fait ses preuves et qu'il n'y a aucune prétention derrière tout ça autant se laisser aller. C'est du metal pur et dur, pas de soli de guitare d'une demi-heure, pas de synthés, pas de chanteuses, pas de mélodies qui sentent bon la lavande... Rien que des guitares tranchantes, un batteur qui lève rarement le pied et un chant éraillé qui n'hésite pas à ressortir les bons vieux "hou !" chers à un certain Tom Gabriel Fisher.

Et puis si vraiment vous avez un doute sur la marchandise, il suffit de regarder le titre de l'album ou ceux des morceaux : "Bloodbath", "Moshing Crew", "Skinning The Undead", "Legacy Of Pain" j'en passe et des meilleurs. Ce genre d'albums est le prétexte idéal pour ressortir votre vieille veste à patchs, ou le perfecto qui prend la poussière depuis 10 ans. Quoique le groupe nous fait quand même une feinte au début de "Chaos (The Curse Is Burning Inside)", j'en vois déjà certains gueuler : "Quoi ! Du son clair et de la guitare acoustique ?!" Pas de panique, les gros riffs débarquent juste derrière, même si la mélodie jouée en son clair au début est assez glauque et rappelle un autre groupe de thrash euh... comment il s'appelle déjà ce groupe culte là ? Ha oui voilà j'ai retrouvé, Slayer !

Si vous ne connaissez pas encore Suicidal Angels, vous devez déjà avoir compris que vous ne trouverez rien de neuf ici. C'est du thrash pur et dur, ça riffe, ça tape de tous les côtés et le chanteur éructe ses paroles comme au bon vieux temps. Et bien entendu le meilleur endroit pour écouter ce genre de metal ça reste les salles de concerts, là je crois que ça met tout le monde d'accord. Que ce soit l'ancienne ou la nouvelle génération, tout le monde se sautera joyeusement dessus dans le pit en entendant ces riffs d'un autre temps.

Comme quoi on n'a pas besoin de constamment se réinventer pour faire de l'effet, je ne vais pas non plus crier au chef d'oeuvre. C'est du bon vieux thrash à papa, ça fonctionne toujours aussi bien mais je doute de la pertinence de posséder toute la discographie de ce genre de groupes si on n'est pas fan absolu de thrash. C'est du bon mais comme c'est du thrash de puriste faut avouer qu'au bout de 4 albums dans le même moule ça a tendance à se répéter. Mais bon si vous recherchez du thrash de velu et que vous n'avez pas les autres albums allez-y, c'est du tout bon dans le genre.


Murderworks
Juillet 2012




"Dead Again"
Note : 14/20

Je suppose que vous avez remarqué qu’il ya depuis un certain temps un revival thrash ? En voici un représentant, qui fait d’ailleurs pas mal parler de lui ces derniers temps, en partie grâce à des tournées quasiment incessantes, j’ai nommé Suicidal Angels Pas moyen de les louper et en plus de ça il paraît qu’ils font du bon, on va voir ça. Voici donc "Dead Again" leur troisième album sorti fin 2010, avec une jolie pochette d’Ed Repka qui annonce déjà la couleur retro de la chose.

On commence la galette sur une intro instrumentale mélodique et assez sombre et presque glauque pour tout dire. On se dit sur le coup que ça fait penser au genre d’ambiances que Slayer a pu nous sortir sur ses classiques, et cette impression sera confirmée dès la deuxième et donc le premier véritable morceau de l’album. On se retrouve propulsé 20 ans en arrière, morceaux courts et sans fioritures qui vont droit au but. Et effectivement le nom de Slayer devrait vous revenir en tête pendant toute la durée de l’album, le même genre de riffs et la même envie d’en découdre en ne levant que très rarement le pied. Même le chant, ou plutôt la diction rappelle celle de Tom Araya.

Alors bien sûr, je vous rappelle qu’on parle de revival ici. N’attendez donc pas que Suicidal Angels réinvente le genre ou apporte des subtilités à l’art de thrasher comme il faut. Tout ce qu’on retrouve ici date d’il y a 20 ou 25 ans si ce n’est plus, et les adeptes de la violence ultime seront eux aussi déçus puisqu’on a déjà fait largement plus véloce depuis. Si vous cherchez par contre à renouer avec un style de thrash que même Slayer a du mal à faire aujourd’hui vous allez être ravis. Pendant 40 minutes ça part pied au plancher et ça ressort les bonnes vieilles recettes de pépé, encore qu’on peut entendre ici ou là quelques incursions plus mélodiques et des soli vraiment bien troussés.

Bref le petit manuel illustré du parfait thrasher est appliqué à la lettre, et tout ceux qui hurlent sur les groupes qui osent évoluer peuvent se jeter sur cette galette. Même la prod' est assez sèche et ne succombe pas aux sirènes du gros son qui te décroche le papier peint dès le premier accord, le tout en liquéfiant les voisins du dessous. Les guitares sont incisives et ont ce son mi baveux mi grésillant qui garnissait les albums de thrash de l’époque, bref on n’est pas dépaysés et on reconnaît tout de suite le décor. D’ailleurs les rares occasions où le groupe lève le pied pour lâcher un riff plus écrasant et oppressant on pense à… ben oui encore une fois à Slayer.

Mais je pense que comme tous les groupes du genre, c’est en live que la musique de Suicidal Angels doit véritablement faire son effet. Ce genre de morceaux sont de véritables briseurs de vertèbres dans une fosse surchauffée, et ces mecs seraient sûrement capables de faire pogotter les pensionnaires de n’importe quelle maison de retraite. Au final on se retrouve avec un bon album de thrash à l’ancienne, idéal pour les nostalgiques de la grande époque. Et même si certains taxent ce genre de groupes d’opportunistes il faut quand même avouer que ça fait du bien de se reprendre une bonne rasade de thrash bien primitif dans les oreilles. C’est là qu’on se dit que c’était le bon temps, et c’est aussi là qu’on se prend en général un bon gros coup de vieux.

A vous de voir dans quel camp vous vous situez. Si vous avez connu le thrash il y a 20 ans et que ce style vous manque : foncez vous ne serez pas déçus. Si vous êtes au contraire à la recherche de nouveauté et de groupes qui font avancer le schmilblick : circulez il n’y a rien à voir. Personnellement ma nuque a repris du poil de la bête avec ces 40 minutes d’exercices de souplesse des cervicales.


Murderworks
Février 2011


Conclusion
Le site officiel : www.suicidalangels.com