Le groupe
Biographie :

Svarttjern est un groupe de black metal norvégien formé en 2003 et actuellement composé de : Grimmdun (batterie / Magister Templi), HaaN (guitare), Fjellnord (guitare / Magister Templi), HansFyrste (chant / Ragnarok) et Malphas (basse / Sarkom). Svarttjern sort son premier album, "Misanthropic Path Of Madness", en 2009 sur le label Schwarzdorn Production. Le deuxième album, "Towards The Ultimate", sort en Septembre 2011 sur le labal Agonia Records. Enfin, le troisième album, "Ultimatum Necrophilia", sort en Février 2014 sur le label NoiseArt Records. "Dødsskrik" sort en Avril 2016 chez Soulseller Records, suivi de "Shame Is Just A Word" en Janvier 2020.

Discographie :

2009 : "Misanthropic Path Of Madness"
2011 : "Towards The Ultimate"
2014 : "Ultimatum Necrophilia"
2016 : "Dødsskrik"
2020 : "Shame Is Just A Word"


Les chroniques


"Shame Is Just A Word"
Note : 14/20

Tiens, un groupe norvégien qui fait du black à la norvégienne, c'est étonnant ça ! Blague à part, Svarttjern débarque avec son cinquième album, "Shame Is Just A Word",et comme vous l'avez compris, on va avoir droit à du black pur et dur sans compromis.

"Prince Of Disgust" débarque sans la moindre introduction avec ses riffs bien thrashy et son black mid-tempo aux dissonances bien malsaines. Svarttjern annonce donc la couleur et les blasts qui arrivent bien vite remettent les pendules à l'heure en confirmant que le groupe ne s'est pas du tout calmé avec le temps. D'ailleurs, les influences thrash sont ouvertement assumées par la présence d'une reprise du fameux "Bonded By Blood" des non moins fameux Exodus ! Même sans cette reprise un morceau comme "Ment Til A Tjene" ne laisse aucun doute sur le sujet puisque ses riffs sentent le thrash à plein nez. "Melodies Of Lust" apporte une variété bienvenue avec ses ambiances plus pesantes développées sur six minutes et qui ramènent un peu le black metal au centre des débats. Les infleunces thrash et rock se font encore sentir sur ce titre mais les mélodies plus plombées font du bien et coupent un peu un album qui aurait peut-être eu trop tendance à se répéter sans cette petite variété. Svarttjern pratique certes un black metal sans compromis mais ses accointances avec le thrash le rendent très basique et assez linéaire et même avec une durée de trente-cinq minutes, ça peut finr par devenir un peu trop simpliste. Un peu plus de brutalité ne ferait pas de mal ou des mélodies et une ambiance plus sombres histoire d'ajouter un peu de profondeur à tout ça. Les amateurs de black thrashy qui ont déjà adoré les précédents albums seront aux anges avec "Shame Is Just A Word" puisque Svarttjern n'a absolument pas changé son fusil d'épaule.

D'ailleurs, "Frost Embalmed Abyss" présente un côté plus mélodique et plus froid et prouve que ce visage colle tout aussi bien au groupe en plus d'épaissir les ambiances développées sur l'album. Il y a peut-être une piste à suivre de ce côté-là même si je me doute bien que ce que propose Svarttjern actuellement est ce qu'il a envie de faire et que les membres du groupe ne voient probablement aucune raison de changer cela. A l'écoute, c'est tout de même un peu trop linéaire tout ça, d'autant que la violence est assez peu présente et que Svarttjern donne beaucoup dans le mid-tempo. Même pas de bourrinage outrancièr à se mettre sous la dent pour dynamiser un peu le tout, ça reste plus ou moins toujours sur le même rythme et le groupe n'apporte que peu de variations. C'est du black norvégien certes mais old school sans grosses accélérations, sans accès de furie, juste ce fumet thrash et ces riffs tranchants mais qui se ressemblent un peu trop. C'est loin d'être mauvais pour autant mais disons que c'est à réserver aux gros amateurs de black / thrash et aux plus old school et puristes d'entre vous. Ce petit détail mis à part les morceaux sont clairement efficaces, la hargne n'est pas feinte et le headbanging est de rigueur. On sent que Svarttjern connaît ses classiques et le groupe produit des ambiances suffisamment sombres pour que "Shame Is Just A Word" garde un côté menaçant.

Un nouvel album dans la droite lignée de ses prédécesseurs et que certains trouveront probablement un peu trop linéaire, mais bon c'est le style pratiqué par Svarttjern qui veut ça. Si le black aux fortes senteurs de thrash et souvent bloqué sur le mid-tempo vous parle, vous trouverez avec "Shame Is Just A Word" un album efficace et direct.


Murderworks
Février 2020




"Dødsskrik"
Note : 14/20

Svarttjern est un groupe norvégien de black metal qu'on ne présente plus et sur lequel je m'étais penchée avec "Ultimatum Necrophilia" il y a deux ans. Car oui, Svarttjern officie dans un style qui me plaît bien, du black sans concession, brutal et incisif. Et norvégien. Et oui, chacun ses faiblesses. C’est donc avec plaisir que je saisis cette opportunité de redécouvrir ce groupe avec "Dødsskrik".

L’album s’ouvre donc sur... "Intro". Voilà qui est inattendu ! Mais c’est ici une introduction aux sonorités très martiales qui nous est proposée. C’est donc ce morceau qui plante le décor. Les hostilités commencent réellement avec "All Hail". Dès les premières notes, les vocaux de HansFyrste me font automatiquement penser à Ragnarok. En même temps, cela paraît évident car il officiait dans les deux groupes à une époque. Et le morceau se révèle être efficace. Il est rythmé et dynamique et ce foutu refrain qui en appelle à notre ami Satan donne envie de gueuler en rythme... sauf si vous êtes comme moi, et qu’au bout de 12 secondes vous ne trouvez plus ça forcément drôle d’appeler Satan. Avec "Admiring Death", on a le droit à une démonstration de la part des musiciens. Démonstration instrumentale car on sent la maîtrise mais aussi véritable déclaration passionnelle pour le milieu. On sent des musiciens qui en veulent et qui sont littéralement déchaînés. Après, le titre fait mouche sur le moment, mais il reste tout de même assez générique. En résumé, un titre qui défoule franchement sur l’instant mais qui nous sort assez rapidement de l’esprit après coup. Il ne marquera pas. Suit "Blessed Flesh" qui poursuit sur la même lignée : des musiciens passionnés qui s’éclatent. Et le rendu est vraiment appréciable. Les vocaux sont au point, les riffs incisifs et la batterie martèle littéralement nos oreilles. Svarttjern, en fait, ça doit être sacrément jouissif en live.

Retour soudain au norvégien pour mon plus grand plaisir avec "Det River I Meg". Un titre qui, pour le coup, ne nous accorde véritablement aucun moment de répit. Tout comme le morceau suivant, "Whispers And Prayers", qui est loin de nous proposer des murmures et des prières. Encore un mensonge de la pub ! Avec "Stars And Death", je commence à me rendre compte à mon plus grand désarroi que je commence à fatiguer. C’est ce que je vais désormais appeler le syndrome Ragnarok. Le concept étant que la musique me plaît, mais qu’au bout de 4 ou 5 titres je commence à saturer parce que le contenu de l’album apparaît comme trop lourd pour une seule écoute. Bon, je vais être honnête : ce Svarttjern est largement meilleur que le dernier Ragnarok. Mais tout de même, cette sensation n’est jamais bon signe chez moi. Suit "Dødsskrik" qui m’a un peu plus emballée. Ce titre est peut-être un peu plus nuancé que les autres. Mais juste un peu. L’album se termine sur "Hengivelse Til Døden" et "Acid Dreams" qui restent dans la ligne directrice des précédents morceaux. Svarttjern reste donc cohérent avec son projet artistique : faire du black qui fait mal.

J’ai apprécié cette retrouvaille avec Svarttjern. Je reconnais le talent des musiciens, et j’ai ressenti leur passion. Mon seul bémol consistera à noter le côté répétitif de l’album, avec des titres certes incisifs mais qui ne restent pas en tête et qui au final sont assez classiques. Du black metal qui ne se prend pas la tête donc, brutal et sans concession aucune. Et cet album ne fera pas tâche dans une discographie, loin de là. Il ne sera juste pas des plus marquants.


Velgbortlivet
Juin 2016




"Ultimatum Necrophilia"
Note : 14/20

Svarttjern est un groupe de black metal norvégien formé en 2003. Je pense que le groupe est tout de même relativement connu, donc je ne m’attarderai pas sur leur biographie. En plus, leur récente tournée leur a sans doute permis de gagner un peu de reconnaissance de la part du grand public (eh oui, tourner avec Behemoth et Cradle of Filth, je pense que c’est relativement efficace niveau promo !). "Ultimatum Necrophilia" est le troisième album longue durée du groupe, et rien qu’en voyant le titre on se doute qu’on va à avoir affaire aux sujets de prédilection du groupe : les trucs crades. 11 titres pour convaincre, le défi est lancé !

Débutons donc avec "Shallow Preacher" qui attaque sans introduction d’aucune sorte. Le ton est donné, on n'est pas là pour faire dans la dentelle. On y retrouve HansFyrste aux vocaux (qui officie aussi dans Ragnarok). Le titre en lui-même est assez efficace, et permet de se représenter clairement là où le groupe veut et va nous emmener. Des changements de rythme apportent une profondeur au morceau. Un bon début. Wait and see. "Aged Burden Fades" en remet une couche... tout est fait pour être agressif, de la batterie à la guitare. Pas étonnant et totalement Svarttjernien (bouuh les néologismes !). Un titre relativement court, qui n’a pas d’autre vocation que de nous en foutre plein la tronche. Poursuivons avec "From Caves To Dust". Dans la continuité du précédent, il démontre encore si besoin était, que Svarttjern est fidèle à ses racines. En mon sens, on a ici affaire à un groupe très traditionnel dans sa façon de penser, mais qui, bénéficiant d’une production très correcte, s’intègre bien dans une optique plus moderne (oui cette phrase n’a probablement de sens que pour moi). Attaquons avec le coeur de la nécrophlie... euh pardon, avec le morceau phare de l’album "Ultimatum Necrophilia". Alors pour le coup, ce morceau m’a totalement convaincue parce qu’il nous prend au corps et ne nous relâche pas jusqu’à la fin. Une vraie réussite, une vraie attaque. Bref, un morceau qui ne fait pas figuration et qui en plus possède une véritable puissance. "Fierce Fires" brise un peu mon délire, mais pas parce que ce titre est mauvais. Pour moi, le problème vient d’ailleurs. Svarttjern a opté pour des morceaux relativement courts, qui en mon sens ne permettent pas de dévoiler la pleine capacité du groupe à créer une ambiance, ou à nous poignarder violemment comme le black metal en a le secret. On est plutôt coupés net dans ce qui pourrait être une véritable expérience, et je trouve ça dommage. Moins de morceaux, mais des morceaux plus longs aurait permis une meilleure approche du travail musical du groupe.

"Hymns Of The Molested" n’échappe pas à ce problème, mais s’en sort bien. HansFyrste fait une véritable démonstration vocale, et la batterie achève de marteler nos oreilles. Un titre efficace, sûr et brutal. Poursuivons avec "Where There Is Lust". Là, on va aborder un autre souci. La longueur de l’album, cette fois. Ce titre pour moi n’est pas convaincant. Nous sommes à la bonne moitié de l’album, et pourtant les répétitions commencent à se faire sentir. L’accumulation de morceaux courts, et répétitifs commence à peser, et l’auditeur peut avoir tendance à décrocher. Et c’est dommage ! "Flourish To Succumb" et "For Those In Doubt" sont pour moi dans la même veine, j’ai donc décidé de les traiter ensemble. J’ai toutefois préféré le second, car plus mesuré et mature. "Flourish To Succumb" est pour moi une accumulation... et comme toute accumulation, ça finit par déborder et gâcher le tout. "Philosophers Adore Me Now" permet d’évoquer la maîtrise des musiciens. Ils savent ce qu’ils font, et le font bien. Un titre en demi-teinte, mais qui doit relativement bien passer en live car il permet à coup sûr de se fracasser la nuque sans aucun souci. Terminons en avec "Self Aroused Destruction Part II". Bon pour le coup, ils terminent au moins en beauté car ce titre réunit tout ce qu’on attend d’un bon Svarttjern. Une réussite totale, qui confirme l’expérience du groupe.

Vous l’aurez compris, je suis divisée sur cet album. D’un côté, je suis face à Svarttjern, et je sais à quoi m’attendre, de l’autre je ne peux que constater les soucis récurrents de cet album. Le groupe officie dans une branche traditionnelle du black metal, je ne peux donc reprocher le manque d’innovation. Svarttjern reste fidèle à Svarttjern, et j’apprécie cela. Toutefois, je déplore ce choix de morceaux courts qui brisent une ambiance qui pourrait être beaucoup plus puissante si on lui laissait le temps de s’épanouir. J’ai été plusieurs fois sortie de mes élucubrations glauques par ce problème de durée. Et d’un autre côté, soyons clairs, cet album est trop long et on finit forcément par décrocher à un moment. Pourtant, Svarttjern propose un travail solide et mature. Je suis vraiment perdue dans ce que je suis censée penser. Au final, je resterai plus attachée à leurs travaux précédents, qui étaient selon moi plus convaincants.


Velgbortlivet
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/svarttjern