"Omerta"
Note : 15/20
Swarm reprend la parole. Pour célébrer les dix ans du groupe, Rémy Pauck (chant,
Afflicted), Matt Bankowski (guitare, Kaagorah), Antoine Chapet (guitare), Florent
Girauldon (basse) et Roman Contenti (batterie, Afflicted, Kaagorah) dévoilent "Omerta",
leur troisième album.
Après deux albums et un EP, on peut dire que Swarm a trouvé sa recette : des riffs groovy
et agressifs, un chant vindicatif que ce soit en anglais ou en français, et surtout une capacité
à vous donner envie de venir coller des mandales à son voisin ! Chaque titre est taillé pour
la scène, et on s’imagine dès les premiers riffs faire partie d’une fosse uniforme et
belliqueuse qui remue pendant que le groupe met le feu aux planches. Il y aura bien
évidemment quelques parties plus calmes, comme sur le final de la mélodieuse "Soul
Square", mais c’est surtout avec ses influences hardcore et thrash metal que le groupe joue,
comme peuvent en témoigner "Step By Step", "Make Your Move" ou "My Inner" qui débordent
d’énergie avec un nom assez évocateur.
J’ai été relativement surpris par l’approche semi-acoustique de "Dead Inside" qui se détache
très clairement du lot en proposant un son apaisant mais avec quelques passages plus
intenses, ainsi que par "First Class", le dernier morceau. S’il débute de manière relativement
classique et se fond rapidement dans les patterns sauvages complétés par les habituels
chants saturés et choeurs, le titre est étrangement long, laissant le groupe placer au centre
une partie instrumentale très travaillée, tout en conservant les racines accrocheuses, faisant
passer les huit minutes en un rien de temps !
Pari réussi pour "Omerta" qui s’inscrit dans le paysage hardcore / thrash / groove avec des
compositions efficaces et puissantes. Swarm est certain de faire remuer son public avec ce
troisième album qui lui permet de fêter dignement sa décennie !
"Anathema"
Note moyenne : 17/20
Vous ne l’avez pas vu venir, et pourtant c’est déjà l’heure du deuxième album pour Swarm ! Créé en 2013 à Antibes, le groupe formé de Mikael Gentili (basse), Anthony Trillaud (batterie), Antoine Chapet (guitare), Matt Bankowski (guitare / chant, SmokeHead) et Rémy Pauck (chant, Afflicted) a attendu 2017 pour un premier effort axé groove / thrash. Plutôt bien reçu, le combo s’est immédiatement mis à travailler sur le deuxième album. Nommé "Anathema", il suit la même ligne directrice et va vous en mettre plein la face !
On débute par "New Sun", un long morceau à l’introduction qui n’annonce rien de plus que la tempête. Et c’est en effet une rythmique solide et riche en accents thrash, metalcore et passages dissonants sur un groove énergique qui frappe. Les hurlements sont parfaitement gérés, et les parties lead sont incisives comme il le faut. On continue avec la féroce "Frontiers" qui donne directement le ton avec une rythmique bien énervée comme il le faut, alors que de fortes influences hardcore se font entendre, tout en agrémentant les riffs de hurlements caverneux. Le constat est le même pour l'entraînante "Infitada", qui utilise des breaks pour mieux faire ressortir le côté remuant de la rythmique, relançant sans cesse cette tornade sonore à l’aide de passage dissonants et d’une guitare lead tranchante. On passe à "The Deed Is Done", qui reste dans des riffs un peu techniques mais très accessibles et efficace pour faire remuer une foule. La lourdeur du groupe fait mouche à nouveau.
Plus calme, l’introduction de "Spoutnik Explorer" laisse place à des riffs gras et remuants, puis à un passage encore plus calme, faisant peu à peu revenir la fureur. Très riche, ce morceau est assez différent de ce que nous proposent les français, mais reste dans la teinte de leur style. Plus rentre-dedans, "Deaf Blind Silent" est le titre parfait pour distribuer des mandales. Court et efficace, le titre sait accélérer quand il le faut. On part dans un registre très proche du style de Pantera avec "Life On Hold" et ses grands coups d’harmoniques criardes sur une rythmique imposante, alors que le groupe installe une toute autre ambiance avec "Simple Automata (Return At Home)". La voix de Chloé Munoz prend le contrôle de l’introduction, mais ce sont finalement des riffs groovy qui nous écrasent, avant de se calmer à nouveau. Le duo du refrain en enchantera plus d’un.
Retour d’un son très lourd et rapide avec "Legacy Of Misery", un autre morceau à l’efficacité immédiate et qui n’aura aucun mal à lancer un pit en quelques secondes. Ca blaste sec, et les hurlements ne font qu’accentuer la rage du morceau, même lors des refrains, pourtant plus doux. "Five" est plus long, plus axé sur la progression dans le morceau, et le point d’orgue sera atteint lorsque le chanteur s’exprimera en français, pour ce discours moralisateur et réaliste, mais ô combien poétique. Dernier titre, "Pyroclastic Flow" est également le plus long. Après une énigmatique introduction, tous les instruments entrent en jeu pour nous asséner un nouveau coup. Et tout au long de cette composition instrumentale, les parties lead s’enchaînent dans un flot ininterrompu de notes sanglantes, jusqu’à la dernière.
Bien déterminés à prouver qu’ils ont leur place dans le paysage metal français, Swarm n’y est pas allé de main morte. "Anathema" a tout pour devenir un prochain classique des pits de festival, et je n’attends qu’une occasion pour aller le savourer en live !
J’aimerais observer une minute de silence à la mémoire des quelques longs à la détente qui penseront que “Swarm” est le nouvel album d’Anathema et non qu’"Anathema" est le nouvel album de Swarm (son second). Comme quoi, les profs avaient raison : être dissipé, ça peut jouer des tours. En l'occurrence ici, de passer à côté d’un mélange de thrash, de hardcore et de groove metal !
Alors je n’ose pas imaginer la tronche des oreilles des gusses rêveurs qui attendaient ici la suite de "The Optimist" ainsi que de son plat éternel et qui tombe sur un album qui, dès "New Sun", les secouera dans tous les sens. Malgré cette première erreur flagrante, j’aimerais toutefois que les quatre du fonds qui regardaient par la fenêtre à la lecture du titre et de l’artiste, restent parmis nous. Pourquoi ?
Parce que ça tabasse et que c’est drôlement efficace. En plus, avec ses quelques élans progressifs et progressistes dans les enchaînements, certains fans des frères Cavanagh pourraient trouver leur compte ! D’ailleurs, Swarm proposent parfois des compositions relativement longues pour le style prodigués (outre "New Sun", on pensera à "Pyroclastic Flow" et ses huit minutes trente qui clôturent l’album ou à "Five" et ses six minutes et des qui le précédent). Les morceaux aux durées plus “conventionnelles” envoient le bousin en un temps record ("The Deed Is Done", "Frontiers", "Legacy Of Misery"). Le tout oscillant sous des airs de lutte, de révolte et de questionnements sur les conditions humaines !
En onze titres, cet "Anathema" appelle les tympans à se libérer de leurs chaînes, à sortir des conduits auditifs et à bouger dans tous les sens. Efficace, moderne et bagarreur ! En plus, “Swarm” ça veut dire “essaim” et cet amas d’abeilles a déjà joué avec Ill Nino, Psykup, In Other Climes ou Deep In Hate. Bagarre qu’on vous dit !
"Division & Disharmony"
Note : 16,5/20
Le metal et son immense famille est partout, même dans les endroits où on s'y attendrait le moins. C'est à Antibes, dans le sud de la France, qu'est né Swarm en 2012. Jouant un metal moderne mêlant des influences hardcore, thrash et groove, Rémy Pauck (chant), Antoine Chapet (guitare solo), Pierre-Louis Seneca (guitare rythmique/choeurs), Mikael Gentili (basse) et Anthony Trillaud (batterie) ont passé cinq ans à peaufiner "Division & Disharmony", leur premier album qui sort enfin le 2 Mars 2017. Les quelques dates qu'ils ont jouées dans leur région depuis leur ont permis d'obtenir une petite renommée qui les propulse en première partie d'Ill Nino et Ektomorf sur la tournée européenne de Mars 2017. Ca va chauffer dans le pit !
On commence lentement avec l'introduction acoustique d'"It Never Happened", le premier morceau de l'album. Une entrée en scène idéale pour s'échauffer la nuque, lorsqu'on sait ce qui arrive après. Un riff tranchant arrive alors, accompagné de la voix typée hardcore de Rémy Pauck. Les choeurs de Pierre-Louis Seneca renforcent de temps à autres les cris déjà puissants qui collent parfaitement à la rythmique violente et aux blasts qui viennent vous fracasser les dents. "The New Order" commence avec une basse vrombissante et quelques bruits pour revenir bien vite à un metal énergique et imposant. On sent que les années passées à travailler le son du groupe leur a réellement servi ! Nouvelle incursion dans les racines hardcore, "Written In Blood" ravira autant les fans de mosh pits que les headbangers avec une rythmique puissante entrecoupées de refrains en voix claire. Un break massif, un solo incisif, et on passe à "No Gods // No Guns", un autre morceau aux riffs entraînants et au solo un peu psychédélique. "Rest Of My Dust" enclenchera une vitesse supplémentaire avec un blast rapide sur un riff torturé. Des growls plus profonds se font entendre sur certains passages, qui contrasteront avec le refrain aux sonorités qui rappelleront quelque peu Machine Head aux puristes. Ce titre se finira dans un élan de douceur qui permettra à nos cervicales de souffler un peu.
Retour des riffs tranchants avec "Bloodcode", dont l'introduction sera progressive pour finalement lâcher toute la puissance après un murmure. Les amateurs de rythme apprécieront évidemment ce morceau aux riffs très entraînants, et qui joue à la fois sur la technique et une rythmique ambiante qui surprend. Loin d'être déplaisant, ce morceau est pour moi celui qui a le plus de potentiel ! Et ce son de basse avant le final est également jouissif... Pour ceux qui se demandaient où était passée l'énergie des premiers titres, vous avez la réponse avec "No Man's Land" ! Un riff qui incite à violenter ses potes dans le pit, un break lourd mais original, que demander de plus ? Petit interlude douceur avec le début d'"Headtrip", mais qui prendra bien vite fin avec l'arrivée d'une rythmique sanglante et toujours aussi énergique, tout comme "Another Moment To Die". Un morceau qui fait la part belle au hardcore, mais avec un son différent des groupes de hardcore pur jus, ce qui permet d'apprécier une rythmique qui est tout sauf monotone ! Dernier morceau de l'album, c'est l'instrumentale "C23H27CI2N302", qui alternera son clair et atmosphérique, avec des passages bien plus violents voir techniques. Une belle démonstration du talent des quatre musiciens qui s'éloignent parfois de leurs racines, mais qui maîtrisent leur instrument à la perfection.
Les amateurs auront reconnu quelques sonorités néo metal dans ce mélange neuf, mais le groupe a su créer un son qui lui est propre. Si le groupe est encore jeune, il n'attend plus que des dates à travers le pays, voire à l'international, pour faire ses preuves, et montrer qu'il sait y faire ! Vous manquez de motivation le matin ? Swarm a votre solution !
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