Jeune formation Française qui à l'origine préférait surfer sur la vague melodeath faisant référence à leur première démo "Rising Of The Aoen", Synthetic Waterfall est mort pour mieux renaître et s'étoffer. S'étoffer pour offrir depuis un peu plus d'un an plus tard, une musique plus travaillée, plus profonde, en gardant cet esprit death mélodique, mais avec quelque chose de plus atmosphérique. Une musique presque doom death technique qui, comme ils l'avancent eux mêmes prend ses sources dans la veine de groupes tels que Katatonia, Opeth ou encore Swallow The Sun. Chose qui après écoute, semble justifiée, notamment pour Katatonia, parce que ce CD cinq titres qu'est "Inside The Different", arrive à capter les atmosphères très spleenantes, de dépressive rock que les Suédois de Katatonia construisent autour de leurs albums. "Consumption", justement, fait bien ressortir cette mélancolie, celle qu'on retient chez Katatonia sur des titres comme "My Twin".

A l'inverse des Suédois, par contre Synthetic Waterfall, préfère y mêler beaucoup plus de violence entre les passages planants pour ne pas tomber dans la lassitude particulière de Katatonia. Maintenant il reste beaucoup de trajet à faire, d'obstacles à surmonter pour pouvoir rivaliser avec de tels groupes comme les trois références citées plus haut. En effet pour Syntethic Waterfall, même si le style se veut metal atmosphérique dans lequel des mondes de death technique viennent s'affronter à la tristesse d'un doom death ou depressive rock, il faudra encore du travail pour égaler les anciens. Cependant n'allons pas dire que Synthetic Waterfall n'a pas de qualité, ce qui serait totalement faux.

La première chose, il est vrai, c'est que les coupures techniques, les accélérations de "Yesterday's A Closed Door Behind" se veulent efficace dans leur registre death mélodique des débuts 90's, agrémentées de claviers subtils à la manière des Italiens de Sadist de l'époque "Tribe". Ce qui est assez déstabilisant dans tout cela, c'est la qualité vocale du chant clair, qui n'est pas très au point voire assez désagréable, sur pas mal de passages et beaucoup de progrès ou une autre orientation serait préférable afin de vraiment conquérir un public. Alors que son chant death se marie à la perfection aux thèmes de la chanson.

Ce chant clair est sans doute la chose principale à changer dans la musique de Synthetic Waterfall, car effectivement une voix à la Mickael Akerfeldt aurait donné évidemment plus de consistance aux chansons. Et parler de Akerfeldt n'est pas innocent non plus, car on constate que se valoriser en déclarant Opeth comme source, n'était pas juste pour se prévaloir de tel ou tel style. Un titre comme "Ghost Existence" qui est certainement le meilleur morceau du CD, et qui vaut son pesant d'or, met bien en valeur la qualité technique et créatrice de Synthetic Waterfall, mêlant passages death et segments beaucoup plus planants aériens, comme Opeth sait le faire. Bizarrement le chant clair étant plus suave et plus doux sur ces passages, la fausseté qu'on a pu constater sur le titre précédent est inexistante.

Les morceaux étant de plus en plus longs au fur et à mesure de l'écoute, le dernier "Evil Enough", fait quasiment huit minutes trente, et on a le temps de voir encore une fois cette évidence d'écriture qui caractérise Syntetic Waterfall, un mélange équilibré de Katatonia et de Opeth. La production étant également plutôt réussie, même si elle n'est pas issue de studios prestigieux, la musique de Synthetic Waterfall est bien mise en vitrine, et n'a pas été gâchée par tel ou tel erreur de mixage.

Synthetic Waterfall est un groupe talentueux qui sait mesurer ses doses pour faire vibrer vos particules, grâce à un metal aux tendances death et atmosphériques plongé dans le progressive rock. Ça passe merveilleusement bien à l'écoute, et avec le temps cela ne pourra que se bonifier. Si le son se perfectionne si l'écriture évolue dans le sens des deux dernières chansons du CD, je pense qu'on tient là, une petite perle noire....