Le groupe
Biographie :

Testament est un groupe de heavy metal et de thrash metal américain de Californie. Testament est formé dans la région de San Francisco en 1983 par le batteur Louie Clemente et les guitaristes Eric Peterson et Derek Ramirez. Le groupe est rapidement rejoint par le bassiste Greg Christian et le chanteur Steve Souza ;, puis Ramirez est remplacé par le jeune prodige guitariste Alex Skolnick, élève du célèbre et virtuose Joe Satriani, encore méconnu à l'époque. Plus tard, Steve Souza quitte la formation pour le groupe Exodus et suggère le nom de Chuck Billy comme son successeur. Pendant l'enregistrement de leur premier album, le groupe doit changer de nom pour des raisons de copyright et les membres choisissent "Testament". Le premier album de Testament, "The Legacy", voit le jour en 1987. Le deuxième album du groupe, "The New Order", sort en 1988. En 1989, les membres du groupe reviennent en studio pour enregistrer ce qui restera leur plus grand succès : "Practice What You Preach". Par la suite, Testament n'a jamais vraiment réussi à retrouver le succès qui était le sien avec "Practice What You Preach". En 1990 sort "Souls Of Black", dont les ventes ne sont pas très bonnes. Puis, en 1992, dans un espoir de recapturer l'attention d'un public plutôt acquis au mouvement grunge, le groupe sort "The Ritual" qui renoue avec un son plus heavy metal traditionnel. Là non plus les ventes ne suivent pas et le groupe commence à imploser. Alex Skolnick, le guitariste leader, frustré par les limitations stylistiques du groupe quitte celui-ci pour rejoindre Savatage, puis c'est au tour du batteur Louie Clemente de s'en aller. En 1993, ceux-ci sont remplacés par le guitariste et le batteur du groupe de thrash Forbidden, Glen Alvelais et Paul Bostaph. La nouvelle formation sort alors un maxi, "Return To The Apocalyptic City". Mais Glen Alvelais quitte le groupe et Paul Bostaph rejoint Slayer peu après. Entre de nombreux changements de line-up, le groupe sort les album "Low" (1994), "Demonic" (1997) qui voit le groupe expérimenter un son plus death metal et "The Gathering" (1999). Malgré la découverte de cancers chez deux de leurs membres, Testament enregistre en 2001 une compilation des meilleurs morceaux de leurs deux premiers albums ("First Strike Still Deadly"). "The Formation Of Damnation" sort en 2008, suivi de "Dark Roots Of Earth" en Juillet 2012, sur lequel Gene Hoglan remplace Paul Bostaph, blessé. En Mai 2016, Billy confirme un nouvel album intitulé "Brotherhood Of The Snake", qui sortira le 28 Octobre 20162. Alors que le groupe rentre de sa tournée européenne début 2020, le chanteur Chuck Billy est testé positif au coronavirus. Cela n'empêchera la sortie de leur douzième album, "Titans Of Creation", le 3 Avril 2020.

Discographie :

1987 : "The Legacy"
1988 : "The New Order"
1989 : "Practice What You Preach"
1990 : "Souls Of Black"
1992 : "The Ritual"
1994 : "Low"
1997 : "Demonic"
1999 : "The Gathering"
2008 : "The Formation Of Damnation"
2012 : "Dark Roots Of Earth"
2013 : "Dark Roots Of Thrash" (DVD)
2016 : "Brotherhood Of The Snake"
2020 : "Titans Of Creation"


Les chroniques


"Titans Of Creation"
Note : 15/20

Depuis son retour, Testament nous livre un album tous les quatre ans et c'est donc le moment pour lui de nous amener "Titans Of Creation". On va annoncer tout de suite qu'il n'y aura évidemment pas d'énormes surprises et que l'on va retrouver du Testament pur jus même si peut-être un peu moins en forme que d'habitude.

"Children Of The Next Level" ouvre l'album dans un style Testament pur jus avec de gros riffs galopants et ces lignes de chant typiques du style que l'on connaît bien. Un début assez mélodique et puissant en mode rouleau compresseur qui fonctionne plutôt bien avec en plus une durée étonnamment longue pour une ouverture d'album, à savoir un peu plus de six minutes. A la limite, certains riffs se font assez génériques et si le morceau fait son boulot ce n'est pas forcément le plus inspiré de Testament mais bon, ça devrait bien mieux passer en live (quand les concerts pourront reprendre évidemment...). "WWIII", comme son nom l'indique, se montre un peu plus virulent et fait monter la température en ruant dans les brancards. Globalement, on sent un Testament un peu plus posé, un peu plus mélodique et moins frondeur. Certains morceaux des précédents albums n'hésitaient pas à lâcher des blasts et l'agressivité y était un peu plus prononcée, là où ce "Titans Of Creation" préfère miser sur la puissance. On a donc des morceaux un peu plus mid-tempo, plus lourds et plus accrocheur comme "Dream Deceiver" par exemple et certains comme "Night Of The Witch" qui se font plus vicieux avec des riffs plus sales et méchants. Bref, en dehors de l'absence des libertés que le groupe prenait, comme les quelques blasts justement, on retrouve le Testament des trois derniers albums. Comme je le disais plus haut, on sent à plusieurs occasions une petite baisse d'inspiration avec un groupe peut-être un peu en roue libre, ça fait le boulot sans trop de problèmes mais on sent moins la niaque qui poussait Testament à se montrer bien frondeur et agressif sur le précédent album.

Une impression qui est peut-être due aussi à la longueur de certains titres puisque plusieurs d'entre eux atteignent les six ou sept minutes, ce qui fait assez long pour un groupe de thrash comme Testament. Ce n'est pas la première fois que le groupe le fait mais il faut que les morceaux s'y prêtent, et sur "Titans Of Creation" certains auraient pu être raccourcis et gagner en impact. Quelques sonorités orientales viennent discrètement orner "Ishtar's Gate" et apportent une variété bienvenue au milieu de tout ce thrash dénué de ces atours les plus brutaux. Il n'y a que "Curse Of Osiris" qui, pour le coup, défonce tout sur son passage avec des riffs limite black par moments et quelques blasts justement. Pour la production, on retrouve le problème de tous les groupes actuels à savoir un son très puissant mais tellement propre qu'il en devient quasiment synthétique. Un peu de crasse ne ferait pas de mal à tous ces groupes qui misent sur l'agressivité et la puissance mais qui prennent volontairement un son qui leur enlève justement de la patate, allez comprendre... Cette recherche de la perfection et de la propreté du son nuit à cette musique qui base beaucoup sur la spontanéité et le côté brut de décoffrage. On peut avoir un son très puissant mais garder quelque chose d'organique et c'est d'ailleurs ce que pas mal de groupes arrivent à faire en live. Mais bon, j'ai déjà tellement râlé sur les batteries en plastique dans mes chroniques que j'ai l'impression d'être un des vieux du Muppet Show donc je vais m'arrêter là.

Un nouvel album de pur Testament mais peut-être un poil en dessous de ses prédécesseurs en termes d'inspiration, ce qui est bien dommage quand on entend à quel point le groupe peut envoyer du bois quand il se lâche un peu sur "Curse Of Osiris".


Murderworks
Juin 2020




"Brotherhood Of The Snake"
Note : 17/20

Quatre années se sont déjà écoulées depuis la sortie de "Dark Roots Of Earth" mais Testament se rappelle à notre bon souvenir avec "Brotherhood Of The Snake". Et pas d'inquiétudes la qualité est toujours au rendez-vous.

Le titre éponyme qui ouvre l'album nous permet de retrouver nos marques tout de suite et de prouver que le groupe ne s'est pas ramolli puisque ce sont des blasts bien bourrins qui nous accueillent d'entrée de jeu ! L'album enchaîne avec le rouleau compresseur "The Pale King" qui ne vous laissera même pas le temps de vous relever avant de vous rouler dessus sans pitié. Pour faire simple, on retrouve globalement la même formule que sur "Dark Roots Of Earth", à savoir le mélange entre l'ancien Testament bien thrash, l'autre visage plus mélodique, et la touche de modernité histoire que le groupe ne donne pas l'impression d'être resté bloqué trente ans en arrière (le début de "Seven Seals" me rappelle presque les derniers Machine Head). Rien de surprenant à ça puisque Testament n'a jamais vraiment connu l'immobilisme, "The Ritual" ne sonnait pas comme le reste de la discographie, "Demonic" non plus et "The Gathering" était un petit peu à part aussi de par sa violence et la présence de Dave Lombardo aux fûts. Voilà en tout cas un nouvel album qui devrait, une fois de plus, faire des ravages en live, les morceaux étant aussi puissants et violents qu'accrocheurs et mélodiques. Ce mélange des genres a toujours été la force de Testament d'ailleurs, ça bourrine assez fort, ça écrase tout sur son passage mais ça ne verse jamais dans le thrash basique, linéaire et chiant sur le long terme. Il y a toujours des mélodies pour accrocher l'oreille sans jamais amoindrir l'impact brutal des morceaux pour autant, un tour de force qui est devenu au fil du temps la spécialité de la bande à Chuck Billy.

Autant dire tout de suite que la formule fonctionne toujours aussi bien et que le headbanging est une fois de plus de rigueur sur "Brotherhood Of The Snake". Les blasts se font entendre plus d'une fois, les riffs rouleau compresseur sont de sortie, le son est globalement puissant même si je déplore comme chez beaucoup de groupes une batterie un peu trop froide et synthétique à mon goût, bref ça dépote quand même pas mal dans cette fraternité ! Il y a des groupes qui se calment avec l'âge mais Testament n'en fait décidément pas partie, pour eux pas d'accalmie à l'horizon, le thrash ça bourre et c'est non négociable. Comme je le disais précédemment, la touche plus moderne est là, comme sur "Dark Roots Of Earth", mais ne pollue jamais la patte Testament donc pas d'inquiétude, le groupe n'a toujours pas décidé de renier ce qu'il était et c'est tant mieux. Chuck Billy varie son registre, on passe de son chant habituel au chant limite growl qu'on entendait sur "Demonic", en passant par à peu près tout les styles qu'il nous a fait entendre à travers les différents albums du groupe, bref le bougre a décidément la patate et ça fait plaisir à entendre. Les nombreux soli de guitare sont tous excellents et bien dans l'esprit forcément, mais rien d'étonnant là non plus quand on a Eric Peterson et Alex Skolnick à la six cordes. Et là où "Dark Roots Of Earth" nous faisait respirer avec une demi-ballade ("Cold Embrace"), ce nouvel album ne daigne pas nous laisser une nouvelle occasion de nous poser et nous rentre dans le lard quasiment tout du long. Il y a bien "Born In A Nut" pour ralentir un peu le tempo mais on est loin d'une ballade.

Bref, un nouvel album dans la lignée de "Dark Roots Of Earth", toujours aussi bon, aussi mélodique et aussi brutal en même temps, voire un peu plus couillu encore. Bref, Testament est toujours là et le groupe est en forme, donc si vous avez aimé ce que Testament fait depuis son retour, vous pouvez y aller, c'est du tout bon.


Murderworks
Novembre 2016




"Dark Roots Of Thrash"
Note : 16,5/20

Testament... Ben c'est Testament, grosse machine… artillerie... bla bla bla... gros son... un des masters of thrash américain, le frontman Chuck Billy (maître du air guitar en live)... Gene "multi groupes" Hoglan à la batterie, Scholnick, Peterson... on va pas vous faire un dessin (parce qu'on n'est pas dans un roman de St Exupéry) : c'est Testament. Point barre. Faudrait être un boulet pour se demander si ce groupe c'est bien et si ce live, que dis-je ce double live, est intéressant... La réponse est obligatoirement oui, car depuis des années on peut avoir une confiance aveugle en Testament qui nous a tout le temps offert des albums d'une qualité croissante en conservant sa marque de fabrique thrash mais en se permettant des écarts de conduite plus death comme sur "Demonic" ou "The Gathering" qui restent malgré tout de très bons albums  ; comme tous les albums de Testament d'ailleurs. Oui, Testament a évolué et a su parallèlement garder une certaine tradition dans l'écriture de son thrash metal. On peut vraiment parler de thrash car loin des Megadeth qui ont opté pour une promenade pop depuis un certain temps ou des Metallica qui sont allés voir du côté du rock si le sol était plus fertile, ou Anthrax qui s'est perdu dans un heavy / thrash / rock, Testament a une ligne de conduite ferme, stricte et honorable. N'allez pas croire que je n'aime plus Megadeth, Metallica ou Anthrax, non j'en suis toujours aussi fan pour avoir grandi avec, mais Testament n'a pas changé de veste durant presque 28 ans aujourd'hui (je n'ai pas dit retourné sa veste, mais bel et bien changé) . Et à l'instar de ses comparses Exods et Overkill il s'est endurci, a navigué sur des mélodies, mais des mélodies thrash, surfé sur des tendances, plutôt douteuses d'ailleurs et a réussi l'exploit de traverser le millénaire avec élégance, majesté et surtout avec hargne.

Une hargne qui s'est vue lorsqu'après neuf ans d'absence en termes de véritable album "The Formation Of Damnation" nous a comblé de bonheur à en pleurer comme des demoiselles d'honneur lors du mariage de leur copine d'enfance qui tentent d'attraper le bouquet d'orties. C'est clair, Testament avait fait là un retour en force musical et visuel comme s'il fallait combler le vide de presque une décennie qui s'était creusé depuis "The Gathering" puisque "First Strike Still Deadly" est loin d'être considéré comme un album même si le remaniement de certains titres pouvaient donner l'eau à la bouche... Alors ayant acquis de nouveau son statut de leader des seconds couteaux du thrash américain après le big four, mais qui aujourd'hui mériterait de passer en tête de peloton plutôt dans la cour des plus grands, Testament a repris un rythme de croisière assez régulier, puisque quatre ans plus tard "Dark Roots Of Earth" nous a piqué le cul en 2012 comme la seringue du docteur pour le rappel de vaccin comme lorsqu'on était gosse. Un album magnifique accompagné d'un artwork magnifique livré dans un digipack lui aussi magnifique... Il était donc logique que 2013 voit la sortie de ce double live qui porte le nom pas vraiment original mais tout à fait représentatif de son contenu de "Dark Roots Of Thrash". Un live enregistré à New York le quinze Février 2013 au Paramount Theatre Huntington. Un live qui dans sa version "oneagain" super " die hard fan" est proposé avec la vidéo dudit live en DVD accompagnant les deux CDs bien sûr, dans un beau digipack où l'on nous sert encore un extra à savoir du bonus footage et le clip de "Native Blood", chanson qui a servi à l'époque de titre pandémique pour faire connaître l'album.

Pour avoir vu les ténors du barreau lors du Hellfest version 2013. Clisson, on peut être certain que les titres sont rodés, carrés et rudement bien exécutés. Mais contrairement au son du Hellfest qui nous avait enlevé pas mal de notes de guitare, ainsi que pas mal de lignes de chant du sieur Billy lors du show, ici étant vraisemblablement en territoire connu, en tous les cas aux Etats-Unis, les loulous avaient tout le loisir de s'équiper correctement pour partir à la chasse au gros son. Et le résultat n'en est que conséquent parce que durant ces 44+55 minutes, avec un total de dix-neuf titres, vous avez droit à une production live de grande qualité avec une impression d'être en studio tellement c'est cristallin. Alors voilà, hormis le cultissime mais trop court live at Eindhoven de 1987 (réédité en 2009 pour les fans), le subjectivement moyen "Live At The Fillmore" de 1995, le "Live In London" de 2005 que je n'ai jamais vu, finalement Testament n'a pas beaucoup sorti d'albums live pour une période de presque trente ans... Alors attendu que celui de Londres date de 2005, ce n'était pas de trop de nous filer de quoi patienter en 2013 avec cette petite tuerie. Une jaquette qui donne envie d'y être, un son hyper puissant voici comment est équipé ce "Dark Roots Of Thrash".. . Paré pour le voyage, avec le sac à binouse ras la tronche, on peut entamer le road trip tranquillement... Sur le premier CD, Testament ressent le besoin dans son entame, de commencer par un petit rappel. Et là, on peut se demander : "Un rappel de quoi ? C'est le début". Eh bien un rappel que les gars sont américains et que contrairement à certains qui devraient parfois prendre un peu de graine de ce côté-là et se dire que l'on devrait avoir une unité nationale au lieu de se bouffer la gueule à longueur de journée entre nous, eux sont fiers d'être de leur pays et le montrent avec un semblant d'hymne américain à la guitare mêlé à une ambiance glauque très "NASA", où les cris des fans dans l'attente du démarrage du concert montent crescendo au fur et à mesure que les secondes passent.... Quand tout à coup débute vraiment le show...

Testament règne en maitre devant ses disciples, c'est l'heure de la curée. Pour ce premier CD et donc cette première partie de concert, il fallait bien mettre en avant dans sa grande majorité les titres du dernier album en date. C'est pour cela que disséminés ça et là sur les neuf premiers morceaux, on aura pas moins de quatre titres de "Dark Roots Of Earth", sans compter l'hymne américain qui fait office d'introduction. Quatre chansons sur huit qui sont complétées par la dorénavant culte et indispensable "More Than Meets The Eye" de "The Formation Of Damnation", avec un titre du premier album et deux chansons du deuxième et troisième album. Car il était hors de question de passer à côté de « Into the pit » et bien sûr de « Practice what you preach ». Un "Into The Pit" qui, malgré les années, n'a pas pris une seule ride se bonifiant même . Billy a une voix de rêve, en pleine forme il communique juste ce qu'il faut avec le public en annonçant avec panache les titres méticuleusement choisis et placés avec intelligence dans la setlist infernale qui offre disons le ce retour aux racines du thrash c'est vrai.

Sur le second CD, et donc la deuxième partie du concert, Testament montre qu'il avait envie de faire le tour du début de sa discographie, pour enfoncer le clou et montrer ce que sont ces racines sombres du thrash, en jouant deux titres à la suite de "The Gathering" : "Riding The Snakes", puis "Eyes Of The Wrath", suivi de l'album "The New Order", "The Legacy" et encore "The Gathering" pour finir sur du "The Legacy" et "The New Order"... Les grands absents habituels étant les albums "The Ritual" ou encore "Low" pêchant toujours par leur approche plus expérimentale, mais étonnamment on peut se demander où était passé le divin album "Souls Of Black" avec au moins "Face In The Sky" qui manque cruellement à l'appel...

Mais n'allons pas non plus nous plaindre comme des pleureuses car ils l'avaient annoncé c'était les racines du thrash, il était donc évident d'avoir une majorité de titres de "Dark Roots..." et un large tour d'horizon des tout premiers albums... "Disciples Of The Watch" avec ses plus de sept minutes fermant la marche somptueusement, ce "Dark Roots Of Thrash" est un live indispensable qui rend vraiment bien l'ambiance du concert pour nous qui n'y étions pas et qui offre pour 2013 l'occasion d'écouter des vieux titres après autant d'années d'existence pour le groupe.

C'est tout simplement du bonheur étalé sur sept notes de musique dans un format numérique. Avec de bonnes caméras tant devant la scène que derrière les musiciens, jouant sur des plans rapprochés d'une manière hypnotique avec de longues captations de solos ou rythmiques, jonglant entre clichés noir et blanc et couleur d'origine boostées par un jeu de lumière classique mais varié, le DVD vend sa sauce comme un bon marchand de tapis. La foule est aux anges, la salle est comble et on a suffisamment de tours d'horizons pour voir par nous même que le prix de la place devait largement valoir le coup d'y être. Ce "Dark Roots Of Thrash" peut largement rapporter gros à son label et faire plaisir à ses fans, finalement tout ceci est une affaire qui marche...


Arch Gros Barbare
Février 2014




"Dark Roots Of Earth"
Note : 17/20

Dans le genre groupe culte, je demande Testament, bingo bonne pioche ! Le groupe revient de loin dans tous les sens du terme, avant son retour en 2008 avec "The Formation Of Damnation" on n'avait très peu de nouvelles. Quelques dates avec l'ancien line-up, la compil "First Strike Still Deadly" composée de réenregistrement d'anciens morceaux en 2001, mais aucun vrai nouvel album depuis 1999. Sans compter le cancer de Chuck Billy qui a laissé planer des doutes sur l'avenir du groupe pendant quelques temps, le nom du groupe commençait à sentir le prédestiné. Heureusement pour nous Chuck Billy s'est remis sur pied, et de fort belle manière qui plus est. "The Formation Of Damnation" débarque en 2008 et nous montre un groupe en forme, même si j'ai pensé à l'époque qu'ils auraient pu faire mieux c'était quand même sacrément bandant pour un groupe qui a traversé autant de galères.

Aujourd'hui histoire de montrer que le groupe est bel et bien de retour, Testament revient avec ce "Dark Roots Of Earth". Je disais que je pensais que le groupe pouvait faire mieux que "The Formation Of Damnation", ben ça y est c'est fait cette fois. Son prédécesseur marquait déjà un retour aux sources, aux mélodies présentes sur les anciens albums. Parce que mine de rien depuis "Demonic" le groupe avait pris un virage beaucoup plus brutal, ce dernier et "The Gathering" sont quand même de sacrées boucheries dans le genre. D'où le fait que certains fans de la première heure se sont sentis lésés par ces deux galettes, qu'ils soient rassurés puisque Testament revient quasiment à son ancienne formule. Alors bien sûr on va me répondre qu'il y a des blasts sur "Native Blood" et "True American Hate", ben oui ces mecs ne sont pas restés bloqués dans les années 80 non plus et quand on a Gene Hoglan aux fûts ce serait dommage de se priver ! Mais la mélodie est de retour, le compromis entre les deux époques est toujours de rigueur mais la balance penche cette fois plus du côté du passé. Certains seraient tentés de parler de régression, mais non l'équilibrage entre les deux époques est juste différent. Là où un "Demonic" écrasait tout sur son passage, tant par sa violence que par sa lourdeur, Testament retrouve ici le goût des mélodies bien senties.

Attention on n'est pas en face d'une suite de "The Ritual" non plus, même si on y retrouve certains éléments, comme sur la ballade "Cold Embrace" par exemple, voire même sur le titre éponyme. Mais globalement "Dark Roots Of Earth" est assez couillu, comme les anciens albums justement. Réécoutez "Practice What You Preach" vous comprendrez où je veux en venir, ce dernier rejeton en est assez proche sur pas mal de points. Et si vous avez toujours des doutes et pensez que le groupe s'est ramolli allez jeter une oreille sur "True American Hate", vous m'en direz des nouvelles une fois que le morceau vous aura bien ramoné les oreilles. Testament refait du thrash qu'on se le dise, et il le fait sacrément bien ! D'ailleurs niveau prod' c'est pareil, "The Formation Of Damnation" avait marqué le ton, retour à quelque chose de plus sec, plus thrash. Terminé le son ultra grave et sous accordé (je pense surtout à "Demonic" en disant ça), là c'est gros mais les guitares sont bien tranchantes comme il faut.

On notera aussi la présence de plusieurs reprises sur la version limitée : "Dragon Attack" de Queen, "Animal Magnetism" de Scorpions et "Powerslave" d'Iron Maiden. Sympa mais pas indispensables et relativement anecdotiques, le groupe s'est fait plaisir en reprenant des groupes qui l'ont sûrement influencé d'une façon ou d'une autre mais le fan de Testament pourra s'en passer sans aucun problème. En plus de ça il y a aussi une version plus longue du morceau "Throne Of Thorns", allongée de 35 secondes en fait. Je pense que c'est en fait la vraie version, les 35 secondes manquantes constituent en fait le solo de Peterson, sur la version "courte" ça se termine avec un fade out alors que sur cette version le solo est complet. Toujours sympa de pouvoir l'entendre, d'autant qu'il est vraiment bon ce solo !

Bref retour carrément gagnant pour Testament, retour à du bon thrash des familles. Le vrai Testament est de retour et bordel ça fait du bien, l'inspiration est là, Chuck Billy est définitivement revenu avec la patate et je dois dire qu'à l'écoute de ce nouvel album c'est assez communicatif ! Si vous êtes un fan du groupe vous vous êtes déjà procuré l'album, si vous connaissez bien le groupe mais que vous avez encore des doutes sur leur capacité à revenir en forme, n'hésitez plus et foncez, aucun risque d'être déçu.


Murderworks
Septembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.testamentlegions.com