Le groupe
Biographie :

The Browning est un groupe d’electronicore nous venant tout droit de Kansas City, Missouri, et composé de Jonny McBee au chant et à la programmation, Brian Moore à la guitare, Collin Woroniak à la basse, et Cody Stewart à la batterie. Fondé en 2007 pour ce qui était initialement un projet solo, The Browning deviendra officiellement un groupe à part entière en 2010. Après une démo en autoproduction en 2008, s’ensuivra un premier EP chez Earache Records en 2010 du nom de "Standing On The Edge", et un second "Time Will Tell" en 2011. Fin 2011, The Browning nous livre son premier album "Burn This World". Fin 2013, les Américains sortent leur deuxième album, "Hypernova", toujours chez Earache Records. Le troisième album, "Isolation", sort en Juin 2016 chez Spinefarm Records. "Geist" sort en Octobre 2018, toujours chez Spinefarm Records. "End Of Existence" sort en Décembre 2021.

Discographie :

2010 : "Standing On The Edge" (EP)
2011 : "Time Will Tell" (EP)
2011 : "Burn This World"
2013 : "Hypernova"
2016 : "Isolation"
2018 : "Geist"
2021 : "End Of Existence"


Les chroniques


"End Of Existence"
Note : 16/20

The Browning est prêt pour son cinquième album. Créé en 2005 aux Etats-Unis par Jonny McBee (chant / programmation), le groupe joue de l’electronicore. Qu’est-ce que c’est ? Laissez Cody Stewart (batterie), Brian Moore (guitare), Collin Woroniak (basse / choeurs) et le fondateur vous l’expliquer avec "End Of Existence"

On démarre sur l’introduction inquiétante d’"End Of Existence", qui enchaîne immédiatement sur de la lourdeur et de la violence saccadée, complétées par des hurlements et des sonorités spatiales modernes. Les influences beatdown collent à merveille au groove, tout comme sur "Destroyer" et sa lenteur écrasante, qui sera sans aucun doute d’une efficacité monstrueuse. La régularité du morceau est seulement perturbée par quelques pauses qui apportent un élément nouveau, alors qu’"Ascendency" délaisse la noirceur pour des sonorités légèrement plus dansantes et entêtantes. Un chant clair féminin se joint également à ces parties étouffantes, puis on retrouve une efficacité froide avec "Gott Ist Tot", une composition majestueuse. Les éléments industrial martiaux se font plus imposants dans ce titre, alors que "Torment" emprunte à la trap pour placer des parties plus effrayantes et sombres, qui se mêlent à l’extrême violence. La quiétude refait surface sur "Cataclysm" et cette introduction étrangement douce, mais les riffs lourds ne sont pas loin, et ils viendront rapidement contribuer à ce titre instrumental, puis c’est "Rage" qui vient nous remettre sur le chemin de la brutalité et de l’énergie quasi-incontrôlable.

Les riffs ont tendance à ralentir en avançant, puis "Chaos Reign" nous offre une nouvelle dose de ce que le groupe sait faire de mieux en mélangeant ses influences, et en appuyant les breaks par les samples. Le final pesant nous mène à "No Man Can Become A God", une composition assez lancinante qui laisse même une place importante au chant clair. On revient sur des tonalités très entraînantes avec "Death Warp", un titre à la rythmique très simple qui compte énormément sur les samples et les hurlements pour mener le son, puis "Prophecy" renoue avec la rapidité et des riffs plus agressifs. Deux voix se donnent la réplique pour proposer des influences post-hardcore sur ce long morceau, puis l’album prend fin avec "Fearless", une composition aussi accessible qu’accrocheuse. Voix claire, éléments planants, puis la saturation extrême refait surface avant qu’un final hardstyle ne vienne mettre le point final à cet opus.

Avec son mélange moderne et accrocheur, The Browning sait parfaitement comment captiver son public. "End Of Existence" va clairement surprendre et faire parler de lui en bien comme en mal tant il brise les codes, mais sa régularité sera sa force.


Matthieu
Décembre 2021




"Geist"
Note : 15/20

En toute transparence, je cherchais une intro jouant sur l’écart des générations et l’explication à une mamie lambda (qui nous servirait ici de quidam) de ce qu’était l’électronicore ou même une console de jeu vidéo. Mais finalement, comme j’ai quelques actions chez Electrolux, j’évoquerai juste mes soucis de lave-vaisselle. Même s'il est particulièrement dégueulasse et impoli de laver son linge en public (et tant mieux, ici nous parlons de lave-vaisselle et pas de lave-linge), il n’en ira pas de même d’écouter le dernier méfait de The Browning en public. Enfin, deux interrogations subsistent : pourquoi “méfait” est toujours utilisé comme synonyme de “album” ou “opus” ? Mais surtout, est-ce que "Geist" vaut la peine de risquer un enguirlandage matinal dans le métro pour faute de goût ou gêne sonore ?

Pour la brève leçon sémantique, "Geist" vient de l’allemand “Das Geist” signifiant “fantôme” et qui donnera notamment l’expression “Poltergeist” bien plus connue que les deux termes précédents. Alors, ce disque est-il hanté ? Hé bien, non il n’est pas en “T” et il ne contient pas non plus d’esprits démoniaques ou de phénomènes paranormaux. Enfin, si : c’est vrai qu’avec ce style qualifié d’“electronicore”, on peut parler quelque peu d’étrangeté. Quoi qu’il en soit, pour en revenir à nos brownies, "Isolation" (2016) m’avait laissé un peu sur ma faim. Et ce, contrairement à "Burn This World" (2011) qui m’avait botté le cul en me mettant une race profonde allant jusqu’à me faire mimer quelques crowdkilling au beau milieu de mon jardin entre deux rangées de carottes et de poireaux. Aparté et porte du potager refermés, "Geist" est plus soft encore qu’"Hypernova" (2013). Mais quelque part, "Geist" est plus prenant par la rage et les émotions qu’il transmet. Allez comprendre ce paradoxe ("Geist", "Amnesia"). En toute franchise, si certains passages plus calmes m’ont esquissé quelques sourires, comme le très Bullet For My Valentinesque "Final Breath" ou le très Bring Me The Horizonesque "Awaken The Omega", le tout reste costaud et surtout dans la même veine du début à la fin de ce quatrième opus des Américains de The Browning ("Beyond Stone", "Skybreaker"). Regrettons toutefois que "Geist" tend à s’inscrire dans la longueur notamment durant ce creux mou du milieu d’album ("Awaken The Omega", "Optophobia"). Ce qui demeure d’autant plus regrettable lorsque les pistes suivantes, pourtant très bonnes, se retrouvent freinées par celui-ci (une pensée pour "Hellblade", prisonnière entre "Awaken The Omega" et "Carnage"). Mais bon, cessons d’enculer des mouches, aussi grosses et velues soient-elles, et revenons sur le travail effectué dans les arrangements mais également dans les parties vocales. The Browning sonne ici plus mature, moins boutonneux et plus complexe. Si la post-production a certainement son rôle à jouer là-dedans et interroge quant à l’efficacité live future, l’album fait quand même forte impression ("Everlost", "Stick Minds"). Finalement, "Geist" confirme une nouvelle fois The Browning comme incontournable et surtout (presque) indétrônable et indémodable en matière d’electronicore.

En fait, après la découverte du Nintendocore qui pousse encore plus loin le concept que l’electronicore, cette fin de chronique militera pour un Segacore car c’est plus fort que toi. Et bientôt apparaîtra en apothéose le GTAcore (celui-ci me ferait bien marrer quand même). Quoi qu’un FIFAcore pourrait être assez épique avec les simulations de Neymar et les mimics insupportables de Pepe ou encore de Marcelo. Mais peu importe ce que nous réserve l’avenir et la créativité de chacun, "Geist" est un album de The Browning. Pas le meilleur, pas le plus mauvais, mais un album imprimé dans les mêmes circuits électroniques que ses prédécesseurs. Pour les adeptes du style ou les geeks refoulés !


Vinny
Décembre 2018




"Isolation"
Note : 16/20

The Browning a réussi dès son premier album "Burn This World" (2011) à apporter de la crédibilité à un style qui en a toujours manqué : le metalcore électronique (et ses noms dérivés). Les Américains exécutent ce tour de force grâce à une musique sans concession, pleine à ras le bord de samples trance-techno ultra-bourrins et de breakdowns à n’en plus finir. Là où I See Stars et consorts – ainsi que les innombrables et éphémères horreurs kitchs et electro des années 2010 - sont à ranger du côté de ces groupes de metalcore qui mettent la pédale douce et costumes à paillettes, The Browning, lui, frappe fort et sans retenue jusqu’aux frontières du death metal si nécessaire.

Vous l’aurez compris, The Browning est une révélation pour ceux qui ne croyaient pas au mix metalcore / electronic. C’est dans ce contexte qu’"Isolation" pointe le bout de son nez et devra maintenir la barre déjà bien haute. Pour nous motiver davantage, Jonny (chant, samples) annonce avec certitude lors d’une interview qu’"Isolation" est de le loin le "meilleur album" de The Browning, ce dernier étant plus "mature" et pleinement satisfaisant pour lui. En sera-t-il de même pour nous ?

Premier constat : le son est pleinement satisfaisant, et c’est peu de le dire ! La maîtrise des synthés et des basses est à son paroxysme, et va toucher du doigt la puissance de feu de grosse pointure du genre électro comme par exemple Excision pour ne citer que lui. Le single "Pure Evil" ou encore "Dragon" en sont de bons exemples, ces deux titres vous plongeant dans une ambiance de rave party sombre et addictive. Comme dans tout album de The Browning, les synthés mènent la danse et les mélodies, les guitares, ainsi que la batterie n’auront pour seuls moments de gloire les innombrables breakdowns et autres rythmiques parcourant la galette. Posé de la sorte, le schéma semble propice à la monotonie et vous n’avez pas tort, car s’il y a bien une chose que l’on peut reprocher à l’ensemble de l’œuvre de The Browning, c’est bien l’impressionnante répétitivité de leurs compositions ; le growl de bûcheron – largement crédible et maîtrisé, mais banal – n’arrange pas les choses. A la seule différence près que sur "Isolation", The Browning a su varier un tout petit plus les plaisirs avec du blast beat par ci et par là et du chant clair.

Quoi qu’il en soit, The Browning reste la plus grande valeur sûre du metalcore électronique et devrait ravir les fans, mais aussi convaincre les plus sceptiques. Ces derniers s’ennuieront vite des compositions se ressemblant les unes aux autres, mais ils prendront une baffe à coup sûr, et c’est sans hésitation qu’ils reconnaîtront le son unique et inimitable de The Browning.


Vinny
Juin 2016




"Hypernova"
Note : 16/20

Ah, les américains de The Browning ! Un groupe que j'adore. Le seul groupe où les genres "electro" et "deathcore" vont bien ensemble. Même recette que le premier album "Burn This World", on reprend les mêmes ingrédients, breakdowns ultra efficaces, samples electro au top, batterie énergique et puissante. Bon certes, tout le monde ne pourra pas adhérer à la musique que propose le groupe, certains disant que l'electro et le metal ne vont pas ensemble (désolé Messieurs Dames mais ce n'est pas David Guetta !). Ce nouvel album se veut plus lourd et plus sombre que le précédent. Pour les moins familiers, les deux albums se ressemblent mais pour les plus familiers, le groupe a bien évolué, toujours en proposant son "electrocore" (le refrain de "Hypernova" sonne très jumpstyle !) suivi de breaks et de riffs accrocheurs. Le chant, lui, ne change pas, il colle parfaitement à la musique, s'offrant même un refrain en clair sur la chanson "Fifth Kind", une première pour le groupe ! A noter une touche orientale sur "Slaves" qui, pour moi, est la meilleure chanson de l'album ! The Browning propose donc une musique maîtrisée, où la fusion entre metal et musique électronique est parfaitement arrangée. En sortant ce nouvel album, le groupe a prouvé qu'il était maître dans ce domaine. Pour résumer, une bonne rondelle de 2013, une bonne claque musicale qui fera fermer le clapet des plus sceptiques ! A consommer sans modération ! Mange ton electro-breakdown in da face (j'aime inventer des termes nazes).


Madjestyk
Février 2014




"Burn This World"
Note : 16/20

Voilà un album très surprenant pour un groupe qui l’est tout autant. Dès le départ d’"Escape", on ressent directement une puissance énorme dans ce qui semblerait être de prime abord de la techno metal, je préfèrerais utiliser le terme electro même si clairement c’est le genre de morceau qu’on pourrait très bien voir tourner en boîte de nuit, en dehors des passages bien sûr, où Jonny nous montre son coffre dans un chant typée grind bien gras sans entrer dans les excès speed.

Clairement à l’écoute de l’album c’est assez simple, The Browning ça passe ou ça casse, pour ma part aimant le côté electro associé au son metal, je suis conquis, mais je pense clairement que ce ne sera pas du goût de tous, il faut avoir l’esprit sacrément ouvert, et je pense que nombre de métalleux seraient refroidis par cet émergence electro dans leurs morceaux. Pourtant c’est sacrément bien composé, des saccades aux guitares avec des synthétiseurs venant appuyer cet effet sur "Not Alone", à l’impact que l’electro vient donner sur un morceau tel que "Tragedy Of Perfection", je me dis qu’ici le mélange est savant et je prends beaucoup de plaisir à l’écoute car même si les morceaux ont ce qui paraîtrait être une dominante electro, on en prend plein les esgourdes tout de même avec ces riffs aiguisés comme des lames de rasoir et une batterie qui est clairement explosive. A l’écoute de certains morceaux, on ressent des influences bien diverses en passant par Rammstein en particulier sur "The Sadist", et certains morceaux me font même penser à du Raunchy que j’avais chroniqué il y a longtemps, mais avec un côté beaucoup moins gentillet on va dire. Mois qui aime le genre de riffs bien saccadés, ici je suis servi sur un plateau d’argent avec "Standing On The Edge" qui sera le morceau avec une dominante réelle electro. The Browning n’en perdra aucunement son côté metal / grind à l’image de "Burn This World", "Ashamed" ou encore "Dominator", où tu sera servi en bons blasts de batterie, chant hurlé avec quelques passages growl et riffs de guitares / basse tonitruants.

The Browning nous livre un premier album qui vraiment révolutionnera le genre et aura clairement réussi à me surprendre et me séduire. Voilà un premier opus qui va laisser des traces, mais qui, je pense, ne sera pas accessible pour tous. Toujours est-il que je baserai ma note sur l’originalité qu’apporte The Browning qui en surprendra plus d’un j’en suis sûr, affaire à suivre...


Phenix
Mai 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/thebrowningofficial