Frontiers Music est une maison de disques surtout reconnue pour ses groupes de hard rock et de metal moderne, mais leur catalogue se garnit de plus en plus de formations et projets de metal symphonique. The Erinyes, dont le principal compositeur est nul autre que Aldo Lonobile (Secret Sphere, Timo Tolki’s Avalon, etc.), est le dernier ajout à ce grandissant palmarès. Cette fois-ci, la proposition tente de sortir du lot en mettant de l’avant non pas une, mais trois chanteuses, à savoir Justine Daaè (Elyose), Mizuho Lin (Semblant) et Nicoletta Rossellini (Walk In Darkness et Kalidia).

Il est facile de reconnaître, dans les arrangements de Lonobile, le passé de celui-ci, surtout au sein de Secret Sphere. Les refrains et les arrangements de guitares rappellent la plupart du temps le travail de celui-ci avec sa formation purement power metal. On pourrait même pousser l’exercice encore plus loin, puisque les plus attentifs d’entre vous auront sans doute entendu dans "Where Do We Go" les influences plus power ballad que l’on retrouvait sur "Scent Of Human Desire" de Secret Sphere justement. Je parle de similarité, mais n’allez pas croire que The Erinyes n’est seulement qu’une pâle copie des autres groupes de Lonobile. Au-delà de ses propres influences, l’on entend également du metal gothique, industriel et symphonique, comme sur la pièce "Death By A Broken Heart" qui rappelle les bonnes années d’Amaranthe.

Bien que les trois voix des chanteuses sont plutôt semblables et qu’elles tendent à être difficilement différenciables les unes des autres, l’apport de chacune d’elle est fort intéressant. C’est surtout au niveau des arrangements et des harmonies à trois que le tout devient accrocheur, encore plus dans les morceaux plutôt ordinaires comme "Betrayed". Certes, les mélodies peuvent paraître simplistes à priori, cependant c’est en écoutant attentivement les multiples couches entre les voix que l’on réalise la richesse au final de leur travail. Les trois chanteuses sont toutes autant talentueuses les unes que les autres, et je crois qu’il serait vraiment intéressant, voire nécessaire, d’écouter leur travail solo respectif.

Ce qui s’annonce de prime abord comme un énième album de metal symphonique s’avère au final quelque chose d’un peu plus complexe, voire différent, de par le talent de compositeur de Lonobile, ainsi que de par les voix magiques de Daaé, Lin et Rossellini. En effet, Lonobile aura su faire l’amalgame avec brio autant du power metal, du metal mélodique que du metal symphonique. Très belle surprise pour ma part.