Dans la même veine qu’un Palace Of The King, Black Rainbows ou encore Mos Generator, The Golden Grass propose un mélange heavy-psyché-n’roll aux saveurs 70’s voire 80’s. Et à double tranchant sur ce point, puisque The Golden Grass vaut double prévention : d’une part il est là pour rappeler évidemment que "la drogue c’est mal les enfants", et de l’autre que "le psychédélique c’est bien pour planer les enfants". Quoi qu’il en soit, The Golden Grass sort son troisième album (en un peu plus de cinq d’activités), le simplement dénommé "Absolutely". D’ailleurs, si théoriquement l’herbe est toujours plus verte chez le voisin, nos trois Américains la préfèrent bien roulée. Bien sûr, nous ne parlons pas gazon et tondeuse mais bien joints et pédoncules. Mais dans tous les cas, généralement si ton herbe est dorée, on ne va pas se mentir : soit elle a trop pris le soleil, soit quelqu’un a pissé dessus. Enfin, maintenant il ne reste plus qu’à résumer tout ça en musique...

Et le plus ambivalent là-dedans est de résumer tout cela puisqu’il n’y a rien de plus ressemblant à un nouvel album de heavy psychédélique qu’un autre album de heavy psychédélique (ça vaut aussi en remplaçant "heavy psychédélique" par "power metal mélodique"). Du coup, le tout respire les pattes d’eph, les substances illicites et les couleurs fluorescentes. Oui c’est cliché, mais ce n’est ni plus ni moins que ce qui se dégage de l’écoute de ce "Absolutely". Ce nouveau jet de The Golden Grass comblera les fans du genre, les hippies perdus et les adorateurs de Glastonbury. D’ailleurs, comme ce qui se passe à Glasto reste à Glasto (référence pop culture +1), le tout ne décolle pas vraiment des critères de base du genre : une voix niarde aux lyrics prônant la libération de soi et la communication avec son corps, une batterie à la rythmique répétitivement bateau puis des riffs abusant des pédales d’effets. L’ensemble puise donc inlassablement dans le même registre d’inspiration et sonne résolument uniforme ("Runaway", "Show Your Hand", "Begging The Question"). Pour le reste, "Absolutely", comme The Golden Grass, rend un hommage à peine caché à cette scène qui a fait la gloire des orgies, de Woodstock et quelques peu des MST (bon d’accord, là, c’était peut-être abusé). Du haut de ces trente-neuf minutes de son, "Absolutely" n’est donc pas mauvais mais pas excellent. Disons donc que troisième album se trouve au juste milieu de la note et du genre. Il n’invente rien, ne renouvelle pas le son du trio et n’apporte clairement pas un chouïa au genre si ce n’est un nouveau disque à compter dans ses rangs, mais le tout est relativement bien exécuté ("Walk Along", "Spell").

Disons donc qu’évidemment, un disque psychédélique restera toujours un disque psychédélique et se coloriera de façon très similaire à d’autres sorties du genre. Alors oui, ce troisième opus de The Golden Grass est sympathique mais cela s’arrête là. Il restera un bon copain, mais celui que tu n’as pas tellement envie de croiser tous les jours car sinon il s’avère vite barbant. Et "Absolutely" c’est tout à fait ça : une connaissance avec qui tu restes un peu moins d’une quarantaine de minutes avant de l’envoyer brouter l’herbe ailleurs. La boucle est bouclée, on retombe sur nos pieds, ça reparle d’herbe...