"Death, Madness, Horror, Decay"
Note : 19/20
The Lurking Fear revient explorer les profondeurs. Créé en 2016 en Suède, le groupe se
focalise sur l’univers d’H.P. Lovecraft. Après un premier EP puis un premier album
acclamés en 2017, Tomas Lindberg (chant, At The Gates, Lock Up, ex-Nightrage, ex-The
Crown), Jonas Stålhammar (guitare, At the Gates, Bombs Of Hades, ex-The Crown),
Fredrik Wallenberg (guitare, ex-Sarcasm), Andreas Axelsson (basse, Tormented,
ex-Edge Of Sanity, ex-Marduk) et Adrian Erlandsson (batterie, At The Gates, The
Haunted, ex-Brujeria, ex-Cradle Of Filth, ex-Paradise Lost, ex-Vallenfyre) nous
proposent aujourd’hui "Death, Madness, Horror, Decay".
L’album débute avec "Abysmal Slime", un titre à l’introduction pesante qui nous révèle une
rythmique très old school, accompagnée de cette voix si reconnaissable. Le son est abrasif
et brut, tout en présentant des mélodies enflammées qui nous mènent sans transition à la
sombre "Death Reborn". La noirceur hante les riffs rapides et efficaces, mais le titre est
rapide, alors c’est "Cosmic Marbre" qui nous dévoile une rythmique aussi dissonante
qu’épaisse, créant un sentiment d’angoisse. Le son nous saisit à la gorge avant de nous
révéler l’étendue de son pouvoir, comme sur la lancinante "Funeral Abyss" et sa rythmique
pesante mais accrocheuse. Des influences doom / death font leur apparition alors que les
guitaristes développent des harmoniques ambiantes, puis "Death, Madness, Horror, Decay"
renoue avec cette oppression grasse avant de faire exploser la rythmique. L’énergie impie
du titre éponyme est extrêmement accrocheuse, explorant ces ténèbres musicales qui ne
cessent de croître, même pendant les leads. "Architects Of Madness" renoue avec des
mélodies efficaces ancrées à la fois dans la scène suédoise et dans un son sale, créant une
lenteur pesante aux leads planants qui nourrit ce chaos ambiant avant la dynamique "In A
Thousand Horrors Crowned".
Le tempo est plus élevé, permettant à cette rage de s’exprimer
avant de donner naissance à une dissonance mélodieuse, puis "Kaleidoscopic Mutations" fait
renaître l’oppression avec cette introduction et ces hurlements. Le titre est court, et ils nous
dirige droit vers "Ageless Evil", un titre épais et brut. La rythmique massive nous propose une
saturation sombre, des hurlements parfaitement placés et des leads fantomatiques, tout
comme l’angoisse immédiate qui sévit sur "One In Flesh". Le morceau reste sur les influences
old school suédoises tout en offrant une dissonance entêtante, puis "Restless Death" revient
dans un death metal impur et direct. Les mélodies perçantes et sombres prennent le relai
pour nous oppresser une dernière fois avant un final mystérieux qui nous conduit à "Leech Of
The Aeons", le dernier morceau. L’aspect mystique est indéniable, et il se mélange à la
perfection avec l’aspect brut du morceau, que ce soit sur la rythmique qui finira par exploser
ou sur les leads prenants, qui nous laissent entrevoir une dissonance aérienne pour la fin de
l’album.
L’univers sombre de The Lurking Fear est indéniable. Bien que le mythe de Lovecraft ait
été exploré de nombreuses fois dans le metal, "Death, Madness, Horror, Decay" nous projette
dans une noirceur dissonante emplie de mélodies oppressantes, de rythmiques brutes et de
sonorités massives que l’on ne peut qu’apprécier.
"Out Of The Voiceless Grave"
Note : 18/20
Lorsque vous avez un groupe mondialement connu, c'est compliqué de faire quelque chose que ce que l'on attend de vous à chaque nouvel album, n'est-ce pas ? Largement inspiré à la fois par l'oeuvre d'H.P. Lovecraft dont ils ont emprunté le nom, et par le death old school des maîtres du genre, Tomas Lindberg (chant, At The Gates, Disfear), Jonas Stålhammar (guitare, God Macabre, Bombs Of Hades), Frederik Wallenberg (guitare, Skitsystem), Andreas Axelson (basse, Tormented, Disfear) et Adrian Erlandsson (batterie, At The Gates, The Haunted) joignent leurs forces pour un premier album plus que réussi. "Out Of The Voiceless Grave" combine des ambiances chaotiques propres à la thématique abordée par le groupe avec un son gras et puissant caractéristique au genre. Installez-vous sur ce fauteuil au coin du feu, et savourez.
L'album débute avec "Out Of The Voiceless Grave", un sample introductif qui est présent pour nous faire comprendre que cet album n'est autre qu'un film d'horreur audio. On retrouve l'ambiance des vieux films d'épouvante jusqu'au coup d'envoi de "Vortex Spawn". Un blast furieux et des riffs sans âge prennent possession de notre environnement avec quelques parties atmosphériques pendant que c'est un Tomas Lindberg survolté qui nous hurle en plein visage. Après un solo plus que torturé, la séance continue sur "The Starving Gods Of Old", dont les riffs se feront plus bruts que le titre précédent. Le groupe continue avec "Infernal Dread", un autre titre à la guitare lead folle, soutenue par une rythmique massive. Un autre de rythmique massive, mais également torturée, "With Death Engraved In Their Bones". Sous ce titre effrayant se cache pour moi le meilleur titre de cet excellent album, tout en vitesse et en technique, alors qu'"Upon Black Winds" me semble beaucoup plus aérienne. Les premiers concerts du groupe sont prévus pour bientôt, et je suis persuadé que la fosse s'enflammera sous les assauts répétés des riffs de "Teeth Of The Dark Plains", qui correspondent parfaitement à la création d'un wall of death. L'introduction de "The Cold Jaws Of Death" vous glacera le sang avant d'enchaîner sur une rythmique technique comme il est rare d'en entendre. La fougue des débuts du death metal se retrouve parfaitement dans "Tongued With Foul Flames", alors que "Winged Death" se veut un peu plus orientée death progressif. Du moins sur le début. C'est "Tentacles Of Blackened Horror" qui bénéficie de l'introduction la plus explosive de l'album, avec un son martial qui rappelle une marche militaire, mais "Beneath Menacing Sands" se veut être un dernier titre qui joue sur le côté angoissant de la musique. Un excellent final, avec Tomas Lindberg qui pousse sa voix dans ses limites.
Les musiciens sont tous expérimentés, mais ils n'en sont pas mois doués. Le leitmotiv de cet album est, selon le chanteur, "Tu peux toujours trouver le temps de faire quelque chose si tu es inspiré". Visiblement, ils étaient tous inspirés, et j'espère que cette inspiration durera, car même si les projets des membres sont excellents, cette réunion d'artistes de haut vol a résulté d'un album différent mais monumental. Les inspirations de Possessed, Death et Autopsy sont reconnaissables et le mixage impeccable nous permet d'apprécier un son à la fois criant de modernité et old school à en crever.
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