Le groupe
Biographie :

The Order Of Apollyon est le projet parallèle death black metal de B.S.T (Aborted, Balrog, Aosoth) et Daniel Wilding d'Aborted, formé en 2008. Le groupe sort un premier album, "The Flesh", en Mai 2010 sur le label Listenable Records. En 2014, le line-up subit de gros changements, étant désormais uniquement articulé autour de BST. Viennent s'ajouter : A.K. (basse, chant / Decline Of The I, Eros Necropsique, Malhkebre, Merrimack, Sektarism, Vorkreist, Waiting For My End, ex-Epic, ex-Love Lies Bleeding), S.K. (batterie / Arvakh, Decline Of Sanity, Helel, Temple Of Baal, ex-Livarkahil, ex-oOo, Holocaust TrashWar, Kaos Konclav, ex-ChokingOnBile, ex-NightShade, ex-Nihilkult, ex-Cocaïne Crux) et S.R. (guitare, chant / Cruxifiction, Temple Of Baal, Valhôll). Le deuxième album, "The Sword And The Dagger", sort en Février 2015, toujours chez Listenable Records. "Moriah" sort en Octobre 2018 chez Agonia Records.

Discographie :

2010 : "The Flesh"
2015 : "The Sword And The Dagger"
2018 : "Moriah"


Les chroniques


"Moriah"
Note : 15/20

Après de nombreux changements de line-up dans le groupe, réunissant maintenant la créme de scène black metal française, The Order Of Apollyon renaît avec "Moriah" chez Agonia Records. Il s'agit donc de leur troisième opus après le superbe "The Sword And The Dagger" sorti en 2016.

Ils reviennent armés jusqu'aux dents avec une musique plus violente, allant un peu plus vers le black que le death. Les huit titres se trouvent être assez complexes et directs, après l'introduction acoustique "The Lies Of The Moriah" on se retrouve dans un chaos tumultueux ! En effet, le mal est frontal ici, ne laissant aucune porte de sortie. C'est une ambiance assez suffocante et même si tout ce beau monde reste organisé, on ressent le besoin de respirer à grandes bouffées pour repartir sur le second titre, "Rites Of The Immolator". Car là non plus on n'a aucun répit et on se prend une explosion de riffs et de blasts en pleine tête, d'autant plus que c'est encore plus rythmé. Un rythme infernal qui ralentit un peu dans "Grey Father" avec des parties plus linéaires et d'autres plus posées, sans l'être vraiment bien sûr.

Puis, chose inattendue, on reçoit un peu de lumière avec le morceau suivant, "The Cradle", qui, pourtant, ne présageait pas ça au vu de son titre. Il y a plus de mélodie, avec des riffs aériens, certains se permettant même un côté épique, cela en fait un morceau moins complexe et donc plus facile d'approche. Cette "pause" nous fait un grand bien car tout nous écrase et les growls étouffés y sont aussi pour quelque chose. "The Original Cries Of Jerusalem" se distingue particulièrement grâce à ses parties de basse bien en avant dans ce dédale de riffs et cette batterie que rien ne semble pouvoir arrêter. Nous sommes bien contents d'avoir notre dose d'occulte avec "Soldat" qui est vraiment prenant et vibrant, avec de sombres envolées. Notre attention se dissipe un peu vers la fin avec deux morceaux qui ne sont pas mauvais mais qui ressemblent à ce que l'on vient déjà d'écouter. "Trident Of Flesh" et "A Monument" ne nous emballent pas vraiment.

Ce nouvel opus est certes un renouveau pour le groupe mais peut-être même un peu trop car l'on a du mal à retrouver la personnalité musicale que l'on aimait tant dans la discographie passée. Cet album est en effet de qualité, avec plus de maturité et un côté bien technique, mais où est l'identité du groupe ? Cela reste bon, même si c'est plus commun.


Nymphadora
Novembre 2018




"The Sword And The Dagger"
Note : 18,5/20

Quel plaisir de découvrir des groupes de qualité, surtout quand ils sont originaires de France ! Et c’est le cas pour The Order Of Apollyon qui revient en force après un premier album sorti en 2010, avec le petit dernier, "The Sword And The Dagger", chez Listenable Records. Et en quatre ans, le groupe de base a bien changé avec un line-up presque totalement remanié. Ainsi, nous retrouvons B.S.T ( Aosoth) entouré de trois musiciens de la scène black française : F.D, S.K et S.R..

On remarque assez vite, dès les premières minutes, qu’ils sont passés au niveau supérieur comparé à "The Fesh". Ils nous livrent alors une musique mature et personnelle ne ressemblant à rien d’autre qu’à The Order Of Apollyon. Et cela est plutôt difficile de nos jours de réussir à se démarquer donc il est important de le signaler. Voilà donc un groupe avec un son bien à lui et on se régale durant les 11 titres de l’opus dont 3 intermèdes vraiment captivants comme "By Your Command We Return To Dust". Les riffs sont entêtants, parfois saccadés, donnant un effet de déstructuration dans l’excellent "Omnis Honor Et Gloria". Le niveau technique est là mais il y a aussi beaucoup d’inspiration au fil des minutes. Ainsi, chaque morceau est différent, ce qui captive notre attention du début à la fin. Cela est aussi dû au fait que cela "bouge" pas mal avec des titres directs et puissants comme "Hatred Over Will", "The Curse Is Poured Upon Them" ou "The Hand That Became Weak". Il y a également un côté plus mélodique représenté par "Our Flowers Are The Sword And The Dagger", avec de superbes parties vraiment accrocheuses et une fin plus aérienne. Puis, "Al ‘Ankabout" nous surprend avec une musique largement plus black que death, subtile et très orientalisée. On passe ainsi un excellent moment punchy et mystique. Et que dire des growls bien gras comme échappés d’outre-tombe qui collent parfaitement et encore plus particulièrement aux morceaux "Eight Pillars" qui est froid et troublant et à "Hold Not Thy Peace, O God Of My Praise", court et pesant.

En bref, tout est maîtrisé et il n’y a rien à redire sur "The Sword And The Dagger". On se délecte avec plaisir de chacun des titres qui forment ensemble un grand album abouti, riche et complet.


Nymphadora
Février 2015




"The Flesh"
Note : 14/20

Alors je vais le dire tout de suite, comme ça c'est fait : Qu'est-ce que je trouve ça bidon de chroniquer un album avec juste un flyer photocopié noir et blanc comportant tout juste les titres et le nom du groupe, en guise de notice. Parce que le fait de chroniquer un CD gravé ne me dérange absolument pas, mais à un moment donné faut arrêter le délire, le minimum syndical c'est d'avoir le booklet ou au moins une pochette cartonnée originale... Non mais...

Bon, passé ce moment de révolte, qu'avons nous en face de nous : The Order Of Apollyon, encore un groupe composé de membres connus, ici c'est B.S.T et Daniel Wilding (ex-Aborted), James Mc Ilroy (Cradle Of Filth) et enfin Peter Benjamin (Akercoke). Habituellement je ne suis pas très fan des side projects avec des membres de groupes ou ex groupes, qui viennent proposer une nouvelle sensation sous prétexte que cela fait longtemps qu'ils voulaient le faire... Au final on est plutôt agréablement surpris par la qualité de l'album et je ravise immédiatement mes pensées néfastes. The Order Of Apollyon n'apporte rien de nouveau mais envoie la sauce black / death avec perfection et je trouve ça même vraiment excellent. Gros évènement que la sortie de cet album qui fait frémir pas mal de monde à l'attendre. En effet on assiste à une déferlante de mélodies black / death qui blastent intensément sans jamais tomber dans la brutalité pure. Les guitares restent efficaces, avec un feeling presque thrash parfois. J'ai pris un revers de phalanges sur "Fifth", je ne m'en suis pas encore remis. Ce titre c'est du dépeçage en règle, celui qui avait encore tout ses facultés d'audition, c'est fini irréversiblement. Ce qui est marrant c'est que les titres ne sont pas très longs, et font pour la plupart moins de quatre minutes, ce qui a pour effet de faire défiler l'album à une vitesse folle, on ne se rend pas compte que les chansons avancent et on arrive sans aucun problème à la fin.

On retrouve dans cette agressivité rapide des superbes passages mélodiques avec des guitares harmonisées idéalement et sur "White Dust", un chant qui sort de ses rails pour aller se balader vers des intonations moins black et plus viking à la manière d'un Amon Amarth. Ce sont de véritables hymnes guerriers que ces morceaux, The Order Of Apollyon se veut puissant et rentre dedans dès les premières notes de l'album. Mélange intéressant de genres, ne se rapprochant pas de groupes en particulier, nageant entre des styles tels que Keep Of Kalessin, un Behemoth plus ancien, peut-être du Immortal, et des bases black / death surprenantes The Order Of Appolyon ne laisse pas transparaître les origines musicales de ses propres membres. Alors qu'aucun morceau ne laisse la place à un peu de repos, de répi à l'auditeur par des passages plus lourds, plus planants, pariant sur une brutalité intense du début jusqu'à la fin, on se prend à la musique de "The Flesh" et on se laisse amener à terme du voyage qui ne dure pas si longtemps au final. Un énorme travail a été réalisé sur les vocaux qui se composent de plusieurs palettes de couleurs, on apprécie énormément ces changements de timbre dans les morceaux, notamment sur "Flesh of Yhvh".

Sans être particulièrement choqué, j'ai trouvé que le son n'était pas hyper puissant, mais ce n'est pas très grave vu l'efficacité des morceaux. "The Flesh" entame le début de carrière de ce side-project avec brio, c'est un très bon album que celui-ci, et il a des chances de tourner sur pas mal de platines, pendant un certain temps...


Arch Gros Barbare
Mai 2010


Conclusion
L'interview : B.S.T.

Le site officiel : www.facebook.com/theorderofapollyon