Le groupe
Biographie :

Fondé en 1987 par Christofer Johnsson, Therion est un groupe suédois de death metal mais qui, par la suite, a évolué vers un style symphonique associé à du heavy metal. Le nom du groupe a été inspiré par le titre de l'album de Celtic Frost "To Mega Therion". Depuis la sortie de l'album "Symphony Masses", Therion emprunte aux différentes mythologies et thèmes occultes. Après le fantastique album "Theli" qui mit en place les prémices de ce que Therion allait devenir. L'album suivant "Vovin" sera le nouveau son Therion que l'on retrouvera sur les fameux albums suivants. Après de multiples collaborations, des reprises de morceaux classiques, Therion change de voie en 2007 avec "Gothic Kabbalah" vers un son plus hard prog 70's qui divisa l'opinion. Après cela, Christofer décide de changer un peu et sort "Sitra Ahra" (2010) avec un tout nouveau line-up, entre autres avec le légendaire chanteur suédois Thomas Vikström (ex-Candlemass). Christofer Johnson est également membre de l'ordre du Dragon Rouge et la plupart des textes de Therion ont été écrits par Thomas Karlsson, fondateur et leader de l'ordre. Le 11 Septembre 2011, Christopher Johnsson annonce que Lori Lowis est nommée membre permanent du groupe, devenant ainsi, la première femme à avoir eu un statut permanent dans l'histoire de Therion. Le 10 Mai 2014, Therion annonce cependant qu'elle ne chantera qu'en studio.

Discographie :

1991 : "Of Darkness..."
1992 : "Beyond Sanctorum"
1993 : "Symphony Masses: Ho Drakon Ho Megas"
1995 : "Lepaca Kliffoth"
1996 : "Theli"
1997 : "A'arab Zaraq - Lucid Dreaming"
1998 : "Vovin"
1999 : "Crowning Of Atlantis"
2000 : "Deggial"
2001 : "Secret Of The Runes"
2004 : "Sirius B"
2004 : "Lemuria"
2007 : "Gothic Kabbalah"
2010 : "Sitra Ahra"
2012 : "Les Fleurs Du Mal"
2018 : "Beloved Antichrist"
2020 : "Leviathan"
2022 : "Leviathan II"
2023 : "Leviathan III"


Les chroniques


"Leviathan III"
Note : 18/20

La trilogie "Leviathan" s’achève pour Therion. Débutée en 2021 par le mythique groupe suédois composé de Christofer Johnsson (guitare / claviers, Luciferian Light Orchestra, ex-Carbonized, ex-Messiah), Sami Karppinen (batterie, Curse), Nalle “Grizzly” Påhlsson (basse, The Experiment No.Q, Vindictiv), Thomas Vikström (chant tenor, ex-Candlemass), Christian Vidal (guitare) et Lori Lewis (chant soprano), elle prend fin en 2023 avec "Leviathan III" qui sort chez Napalm Records. On retrouve également sur cet album la voix de Mats Levén (Krux, Vandenberg, ex-Candlemass…) ainsi que la batterie de Snowy Shaw (ex-Mercyful Fate, ex-Notre Dame, ex-Dream Evil…)

L’album débute sur les chapeaux de roues avec l’énergique "Ninkigal", où hurlements et choeurs majestueux se mêlent rapidement, suivis par des parties plus mélodieuses et calmes, qui laissent la vocaliste oeuvrer entre quelques influences heavy. Le chant saturé réapparaîtra avant le final, qui laisse place à "Ruler Of Tamag" et à ses sonorités douces, entrecoupées de passages solides et accrocheurs ainsi que par des orchestrations entêtantes qui finiront par prendre le contrôle du morceau. Le groupe adopte des accents plus enjoué sur "An Unsung Lament", un titre assez long mais très accessible qui mélange sa base majestueuse avec des patterns tout d’abord très pop qui finiront par ralentir et s’assombrir, laissant les différentes voix s’entremêler. Les tonalités mystérieuses referont surface sur "Maleficium", une composition aux sonorités complexes mais parfaitement maîtrisées, que ce soit la rythmique old school, les claviers ou les différentes voix qui se complètent, mais le titre est assez court, et il laissera "Ayahuasca" prendre la suite, invitant Piotr Wawrzeniuk, ancien batteur / chanteur du groupe, à rejoindre les vocalistes. Le morceau passera par plusieurs phases plus ou moins motivantes avant d’atteindre un final planant et majestueux où la basse dépose ses mélodies avant de laisser place à "Baccanale" et à ses guitares agressives, complétées par un jeu de batterie énergique complété par des voix majoritairement lancinantes, créant un contraste que les choeurs parviennent à lier naturellement.

"Midsommarblot" prend rapidement la suite, ajoutant sa dose de riffs accrocheurs sous les différentes couches de voix qui se relaient, laissant tout de même une large place aux leads. "What Was Lost Shall Be Lost No More" va à nouveau renouer avec des sons inquiétants qui portent la composition à travers les parties douces où la chanteuse mène la danse, mais également aux passages plus intenses dirigés par son homologue masculin, alors que c’est une guitare sèche qui apparaît pour présenter "Duende", offrant un interlude de flamenco avant de laisser une saturation saccadée refaire surface. Le titre conserve cette approche festive greffée aux instruments ainsi qu’aux parties vocales en espagnol, puis "Nummo" accélère le pas en plaçant blast et riffs complexes pour un peu plus de deux minutes de folie. L’album touche à sa fin avec "Twilight Of The Gods" qui fait à nouveau revivre les éléments sombres et glauques du groupe qui prennent une toute autre ampleur lors des interventions théâtrales des vocalistes, mais qui collent toutefois aussi bien à des petits sursauts d’énergie avant un final imposant.

Therion a vu grand avec sa trilogie, mais c’est définitivement un succès. "Leviathan III" permet de mettre un terme à ce projet titanesque tout en proposant des compositions plus diversifiées qui n’hésitent pas à dévoiler des influences surprenantes.


Matthieu
Décembre 2023




"Leviathan II"
Note : 18/20

Therion repousse ses limites. Créé en Créé en Suède en 1987, le groupe mené par Christofer Johnsson (guitare / claviers, chant jusqu’en 2006, Luciferian Light Orchestra, ex-Carbonized, ex-Messiah) sous le nom de Blitzkrieg, puis Megatherion, et enfin Therion en 1988, et complété par Sami Karppinen (batterie, Curse), Nalle Påhlsson (basse, The Experiment No.Q, Vindictiv), Thomas Vikström (chant tenor, ex-Candlemass), Christian Vidal (guitare) et Lori Lewis (chant soprano) annonce la sortie de "Leviathan II", son dix-huitième album, un an et demi après le premier opus.

L’album débute immédiatement avec "Aeon Of Maat", un titre très accrocheur qui met en avant la diversité vocale entre les présences féminines douces et les interventions agressives du chant masculin. Le mélange n’oublie pas les parties lead endiablées, mais il nous mène rapidement à "Litany Of The Fallen", un titre plus majestueux et théâtral qui laisse les orchestrations jouer un rôle important pour accompagner la rythmique. On retrouve des passages assez saccadés qui seront très efficaces sur scène, puis "Alchemy Of The Soul" vient nous proposer des sonorités plus sombres. La quiétude mélancolique accompagne à merveille les parties vocales tout comme sur "Lunar Coloured Fields" et sa douceur qui laisse une place importante aux voix et aux sonorités épiques. Les influences classiques donnent à ce titre une toute autre dimension avant que "Lucifuge Rofocale" ne reparte dans des sonorités plus heavy avec du chant hurlé, des sonorités sombres et des racines power metal vicieuses et inquiétantes.

"Marijin Min Nar" se montre tout aussi mystérieuse avec des sonorités accrocheuses et des parties vocales très développées, tout comme les leads perçants avant qu’"Hades And Elysium" ne vienne nous apporter une certaine douceur. Les choeurs couplés à cette rythmique lente et apaisante font de la balade un moment de répit avant que "Midnight Star" ne revienne dans les sonorités les plus vives du groupe. On notera à nouveau une diversité intéressante côté chant, puis la courte "Cavern Cold As Ice" nous propose des tonalités accrocheuses et accessibles accompagnées d’influences folk pour renouer avec les racines dansantes, alors que "Codex Gigas" se montre immédiatement plus froide. La composition nous rappelle les premières sorties du groupe, mêlant virtuosité et sonorités entêtantes, puis "Pazuzu" vient refermer l’album avec des sonorités sombres que le groupe conjugue habilement avec des interventions vocales intenses. Vous croyez que l’album est terminé ? Eh bien c’est faux. le groupe a décidé de donner à "Aeon Of Maat", le premier titre, et "Pazuzu", la dernière composition, une version alternative qui vous surprendra et vous étonnera sans aucun doute.

Therion confirme avec "Leviathan II" que le groupe a besoin d’une scène. Pourquoi ? Si les morceaux sont parfaits, l’interprétation scénique les magnifie, et même si j’ai mis du temps à les voir à l'oeuvre, je peux vous assurer que l’expérience est incroyable.


Matthieu
Novembre 2022




"Leviathan"
Note : 16/20

S’il existe un groupe à l’historique riche et qui se passe de présentation, c’est bien Therion. Derrière celui-ci se trouve toujours aux commandes M. Christofer Johnsson, qui mène le navire à bon port depuis déjà trente-quatre ans. Ayant tout d’abord débuté en tant que formation death metal, c’est vers le metal symphonique que s’est tourné le multi-talentueux musicien. "Leviathan" est donc le dix-septième album studio de Therion.

Est-ce que Therion fait maintenant dans le hard rock !? Ne soyez pas inquiets. Malgré que les trente-cinq premières secondes de la pièce d’ouverture "The Leaf On The Oak Of Far" pointent exactement dans cette direction, et pourraient en dérouter plus d’un, dès l’arrivée du refrain, c’est bel et bien le Therion que l’on connaît. Certes plus traditionnel, le metal de M. Johnsson s’avère toujours aussi épique et orchestral. Il est donc fort intéressant d’entendre son interprétation d’une approche plus hard rock, mélangée au son habituel du groupe.

Cette approche plus directe se poursuit sur "Tuonela" qui affiche d’ailleurs au chant l’ex-bassiste de Nightiwsh, Marko Hietala. J’ai toujours eu un faible pour sa puissante voix et il est le choix tout indiqué pour cette pièce plutôt mid-tempo, avec les habituels chants choraux et les arrangements orchestraux. "Leviathan", quant à elle, est définitivement l’un des moments les plus "Therion moderne" de l’album. Chants d’opéra, chœurs, guitares lentes, le tout dans une espèce de transe que seul le groupe sait produire. Et lorsque les guitares s’installent derrière la parade, laissant la place à une ambiance plus éthérée, cela donne la magistrale "Die Wellen Der Zeit" (Les vagues du temps).

Therion est surtout reconnu pour des pièces hors normes, ne suivant pas toujours la structure couplet-refrain habituelle, et certains morceaux de "Leviathan" sont dans cette lignée. Par contre, comme je le mentionnais d’entrée de jeu, ce nouvel album du groupe est peut-être justement celui qui propose le plus de chansons à la structure plus traditionnelle. Cela ne veut pas dire pour autant que l’on ne retrouve pas de variété sur "Leviathan", les influences moyen-orientales sur "Nocturnal Night" faisant foi de ce constat. La force de Therion est de proposer des arrangements divers, tout en conservant une ligne directrice tout le long de l’album.

Ce n’est pas en soi un mauvais album de Therion, ni leur meilleur cependant. Je le vois comme une excellente porte d’entrée pour quiconque ne serait pas du tout familier avec l’univers du groupe. Par contre, Johnsson n’a clairement pas pris de risques avec cet album et a plutôt fait le choix de proposer des pièces qui demeurent en terrain connu, ce qu’il considérait être la demande de ses fans. En revient donc à eux d’énoncer leur verdict.


Mathieu
Janvier 2021




"Beloved Antichrist"
Note : 16/20

Voilà bien des années que les Suédois de Therion nous faisaient languir. Après un "Sitra Ahra" assez moyen en 2010, puis leurs reprises de variétés françaises rigolotes mais plutôt pauvres en 2012, on pouvait penser le groupe mort et enterré. Or, voici que le maestro Christofer Johnsson revient sans crier gare avec, sous le bras, rien de moins qu'un opéra-rock de plus de trois heures à nous présenter. Il s'agit d'une œuvre en trois actes inspirée de la nouvelle de Vladímir Soloviov, "A Short Tale Of The Antichrist", parue en 1900.

De ce que j'en ai compris, l'histoire est ici celle d'un homme appellé Seth qui apprend qu'il a été envoyé par Satan. Doté d'un savoir surnaturel, notre héros rédige un grand livre philosophique et politique qui lui permet de devenir le souverain absolu des Nations Unies d'Europe. Il décide alors de bâtir un nouveau temple dans l'ancienne Jérusalem qui doit lui servir de palais. Au moment d'inaugurer l'édifice, Seth est confondu par les autorités chrétiennes en refusant de se soumettre au Christ. Il est alors chassé du palais et doit faire face à une grande révolte des chrétiens qui forment une armée contre lui. Tout ceci se termine dans un immense bain de sang entre les deux armées durant lequel l'Antéchrist et son ennemie Johanna finissent par se donner mutuellement la mort.

A l'exception du chant lyrique omniprésent, ce "Beloved Antichrist" n'est pas un opéra de musique classique. Le groupe nous propose un style clairement orientée rock/metal avec une basse mise très en avant dans le mixage, peut-être même à l'excès. Le son de la batterie est assez naturel, avec une grosse caisse discrète qui laisse de la place aux autres instruments. Les guitares sont, bien sûr, très présentes mais on note la quasi-absence de solos qui sont pourtant, d'ordinaire, un des points forts du groupe. Au final, l'orchestre est essentiellement utilisé comme une réserve d'instruments divers dans laquelle le compositeur va piocher pour enrichir ses morceaux. Claviers, clarinette, cordes, cuivres, timbales, cloches... tous sont utilisés avec parcimonie comme dans la plupart des autres albums du groupe. Car oui, pour notre plus grand plaisir, on retrouve ici complètement la patte de Christofer Johnsson dans l'écriure de ces trois heures d'opéra. Les compositions sont plutôt aérées avec des rythmiques assez basiques qui nous permettent de bien savourer tous les différents petits motifs musicaux dont le maestro a le secret : une mélodie de clarinette, un tapping de guitare, un arpège de clavier, une envolée vocale à deux voix, un choeur puissant... Toutes les saveurs qui font la magie de Therion sont présentes ici.

Cependant, trois heures d'opéra séquencées en 46 morceaux, celà reste tout de même terriblement long ! Surtout quand la musique est sensée servir un récit qui s'avère, en définitive, assez mal construit. Je pense notamment au premier acte, dans lequel on passe son temps à changer de lieux et de personnages de façon assez rapide et sans grande cohérence. Tant sur le plan narratif que musical, on a du mal à y trouver un fil directeur. Même le moment où le héros rencontre la voix de Satan qui lui annonce qu'il est son messager paraît complètement baclé et anecdotique. Heureusement, le deuxième acte tient beaucoup mieux la route. On y rencontre, notamment, le personnage intéressant de Appolonius (interprété par le grand chanteur lyric Markus Jupiter) qui, bien que très secondaire dans l'intrigue, prend le temps d'être bien mis en lumière.

Malgré toutes ses batailles et son déferlement de violence qui auraient pû permettre quelque chose d'assez énorme, le troisième acte s'avère musicalement assez décevant. En effet, à l'exception du premier morceau "Shoot Them Down" bien énergique, les morceaux peinent à retranscrire de façon convaincante la dimension épique et sanglante des affrontements avec une composition assez plate qui tire en longueur. On y trouve quand même de très beaux passages forts en émotion dans un registre plus tragique avec "Forgive Me" qui met en scène le suicide de la femme de notre héros, ou, sur la toute fin de l'opéra avec la mort de l'Antichrist et de sa fidèle ennemie.

Finalement, après toutes ces années d'attente, on peut dire que Christofer Johnsson ne s'est pas moqué de nous en sortant une oeuvre aussi ambitieuse. Malheureusement, malgré de très bons passages, ce "Beloved Antichrist" ne se montre pas toujours à la hauteur de son gigantisme et s'épuise assez vite dans sa durée. Avec ses qualités et ses défauts, Therion signe tout de même, une oeuvre hors du commun qui marquera, à coup sûr, l'histoire du metal symphonique. On espère maintenant que le groupe parviendra au bout de son projet en présentant l'intégralité de sa création avec une veritable mise en scène dans une salle d'opéra. En attendant, vous pourrez toujours faire l'acquisition de ce triple album et de son livret très détaillé pour un prix tout à fait abordable*. Si, comme moi, vous êtes fan du groupe, ne vous privez pas du plaisir d'ajouter cette pièce maîtresse à votre collection !

*20€ à la sortie de leur concert, on ne peut pas dire que ce soit du vol !


Zemurion
Mars 2018




"Les Fleurs Du Mal"
Note moyenne : 13/20

Il y a des groupes qui ne se lassent pas d’explorer l’inconnu, des artistes qui tiennent à se diriger à contresens des attentes de leur public. S’il y a bien une assertion indéniable, c’est de déclarer que Therion fait, sans aucun doute, partie de cette catégorie d’aventuriers sans complexe. En cette année 2012, Christopher Johnsson et ses sbires fêtent leurs 25 ans d’existence : il va sans dire que l’évènement était à marquer d’une pierre blanche ! Pour l’occasion, les musiciens nous accordent le plaisir d’un retour sur les scènes européennes, tout en sortant un nouvel album portant ce nom sombrement romantique : "Les Fleurs Du Mal". Plus qu’un clin d’œil à Baudelaire, Therion rend un véritable hommage à la chanson française des années soixante et septante avec ce nouvel opus !

En effet, sur les seize titres proposés, tous sont en réalité des reprises des chansons qui ont peut-être bercé votre enfance, à quelques années d’intervalle ou pas. Oubliez donc les morceaux d’une dizaine de minutes, les paroles ésotériques, les références mystiques et consorts et préparez-vous à un retour vers le passé pour le moins inattendu. Car en effet, des albums de reprises, il en existe déjà, mais un tel décalage entre l’intégralité des originaux et leur revisite "made in Sweden", c’est déjà plus rare ! La prise de risque est louable, et le chapeau descend plus bas encore à l’écoute du fameux "Les Fleurs Du Mal". Le ton est donné dès le départ, avec la non moins connue "Poupée De Cire, Poupée De Son" de France Gall, interprétée à merveille par une Lori Lewis en forme admirable ! A propos des chanteurs, pas de chœurs grandiloquents sur cet album, mais une belle mise en valeur des quatre chanteurs actuels du groupe, à savoir Snowy Shaw, Lori Lewis, Thomas Vikström et la jeune Linnéa Vikström. Signalons également l’apparition remarquée d’une Johanna très expressive sur "Initials B.B." de Serge Gainsbourg. Vous ne situez pas l’artiste ? Mais si, au contraire : souvenez vous de la danseuse orientale qui a accompagné Therion avec brio lors du Hellfest et du Metal Female Voices Festival en Belgique ! La demoiselle a visiblement plus d’une corde à son arc, à notre plus grand plaisir ! Revenons-en à nos reprises. Incontestablement, Therion a accompli un travail prodigieux en s’appropriant chacun des titres, en les imprégnant d’une dose de modernité et de symphonique. Si la surprise domine à la première écoute, lancez-vous sans tarder dans une seconde, ainsi vous profiterez du charme parfois sincèrement bouleversant de ces revisites.

Impossible de ne pas se sentir touché par la beauté de "Sœur Angélique", "Une Fleur Dans Le Cœur" ou encore "J’ai Le Mal De Toi", porté par la voix puissante de Thomas Vikström. Et comment ne pas être puissamment encouragé à chanteur en chœur sur "Poupée De Cire, Poupée De Son" et "Je N’ai Besoin Que De Tendresse" ? Justesse, harmonie et émotions : tels sont les maîtres-mots ! Le pari était dangereux, l’album atypique parmi la discographie, mais, au final, le résultat dépasse les espérances ! Toute ma gratitude pour ces cinquante minutes de bonheur !


Gloomy
Octobre 2012
Note : 18/20

Pour ses 25 ans de carrière, Therion mené par son membre fondateur Christofer Johnsson, rend hommage à la France avec son nouvel album controversé "Les Fleurs Du Mal". Ce titre fait référence à Charles Baudelaire mais les morceaux n'ont aucun rapport... Ainsi les Suédois nous proposent un album autoproduit qui reprend des chansons françaises des années 60 à 70 (Sylvie Vartan, Serge Gainsbourg, France Gall...).

"Les Fleurs Du Mal" ne fera pas l'unanimité, surtout en France... En effet le concept "reprises françaises" choisi par le groupe est inintéressant et totalement à côté de la plaque. Une ou deux reprises dans un album "normal" seraient très bien passées, cela aurait même rajouté une touche d'originalité, mais là quand on écoute cet opus on a le mot "grotesque" sur la langue ! On se demande sérieusement ce qui leur est passé par la tête ! Certes, ils ont joué la carte du risque, mais hélas cela ne peut leur être bénéfique. 16 titres composent cet album, ce qui est beaucoup pour des reprises. De plus, en règle générale, les paroles sont de mauvaise qualité telles que "Soeur Angélique" ,"Wahala Manitou" ou "Polichinelle". L'ennui se retrouve sur presque tous les morceaux , donnant un tout bien terne. Malgré un chant lyrique parfait, "La Maritza" reste soporifique... et le côté kitsch et gentillet de "Une Fleur Dans Le Coeur", "Polichinelle", "Soeur Angélique", "La Licorne D'Or", "Wahala Manitou" se révèle très énervant et ce ne sont pas les passages de guitares qui changent quoi que se soit. Les violons et le chant loufoque de Snowy Shaw ne suffisent pas à faire décoller le titre "Dis-Moi Poupée". "J'ai Le Mal De Toi" est un mix de chanson gnan gnan et un peu cucul la praline avec du chant masculin baryton, ce qui donne un mélange assez ridicule et comique. Ensuite avec "Les Sucettes", chanson à double sens de Gainsbourg, on aurait pu s'attendre à une déferlante de folie, et au lieu de ça on a une pâle copie de la version originale. Plus metal et rentre-dedans, "Je N'ai Besoin Que De Tendresse" se révèle sans émotion particulière et plat.

Bon, malgré tous ces reproches avec lesquels certains ne seront peut-être pas d'accord, il y a quand même de bonnes choses ! En effet, en positif, on peut relever l'effort fourni pour une prononciation du français quasi parfaite sur le plupart des titres. A proprement parler, le travail de reprise est bien exécuté, avec de très bons arrangements. Ainsi, on s'éloigne agréablement des titres originaux qui sont agrémentés à la sauce Therion. Effectivement, on reconnaît leur touche avec des orchestrations donnant une dimension plus symphonique et des instruments metal qui se mélangent à merveille avec le reste. 4 titres sortent du lot et valent le coup, en commençant par "Lilith" qui est plutôt sympathique et plus sombre. "Mon Amour, Mon Ami" bouge bien et les passages de chant sont bien variés. Puis le titre phare de l'album, "Poupée De Cire, Poupée De Son", est vraiment agréable, rythmé et entraînant. La voix magnifique et théâtrale de Lori ressort superbement bien. Une autre version de ce morceau avec Thomas, moins intéressante, se trouve également sur l'album. Et enfin, avec de jolies orchestrations, "Initial B.B" n'est pas exeptionnel mais reste agréable.


Nymphadora
Octobre 2012
Note : 08/20




"Sitra Ahra"
Note : 18/20

Therion c'est cinq albums mémorables, un son unique, une composition sans faille ! Trois ans après l'affreux, l'immonde, "Gothic Kabbalah", le vilain petit canard dans l'oeuvre magnifique de Therion depuis plus de quinze ans, le grand Therion nous revient avec un nouveau line-up recruté par Sir Christopher et un nouvel album très prometteur. Ici les voix et les choeurs sont réellement mis en valeur au détriment malheureusement du côté symphonique assez peu présent.

Dès la première note de "Sitra Ahra", place aux choeurs pour donner le ton : L'album sera lyrique ou ne sera point. Le premier titre est du pur Therion en grande forme, c'est beau, mystique, entraînant, heavy, lourd et j'en passe. Ce titre rappelle tout de suite certains titres de "Vovin" ou "Secrets Of The Runes". A ce moment mes oreilles sont enchantées d'avoir attendu aussi longtemps. Cet album pourrait être la suite logique de "Sirius B", plus riche, passant en une heure par plusieurs ambiances, plusieurs atmosphères, ce nouveau visage de Therion regroupe les ingrédients qui ont fait sa gloire : choeurs magnifiques, rythmique toujours très heavy en béton ("Kings Of Edom"), voix angélique, mélange de voix masculine et féminine, richesse de chaque partie musicale, mélodies envoûtantes, ce "Sitra Ahra" est très riche, surtour à l'écoute du titre "Land Of Cannan", l'œuvre majeure de l'album avec plus de 10 minutes au chronomètre. Solo d'harmonica / flûte qui s'intègre très bien à l'ensemble du titre, son passage cabaret aux alentours des 5 minutes qui crée à nouveau la surprise totale mais qui prend l'auditeur au jeu avec une déconcertante facilité. Bref, un titre original pour Therion. Mais l'album réserve d'autres surprises, comme "2012" et sa rythmique en béton, L'album se clôt avec un autre morceau de taille, "Children Of The Stone", tout en finesse et en légèreté, refermant le dernier chapitre d'un livre que l'on a dévoré et dont le dénouement est arrivé trop vite.

Cet album est d'une richesse impressionnante, preuve de la maturité du groupe mais possédant sa personnalité propre au sein de l'œuvre Therion. Un album plus axé sur le duo choeurs / voix et rythmiques, mais qui réserve quelques titres incontournables : "Sitra Ahra", "2012", "Land Of Canaan" pour son originalité, "Kali Yuga III" entre autres. Fans de Therion, vous ne serez pas déçus.


Humphrey
Septembre 2010


Conclusion
L'interview : Christofer Johnsson

Le site officiel : www.megatherion.com