Le groupe
Biographie :

Tormentor Bestial est un groupe de thrash / heavy metal brésilien formé en 2008 et actuellement composé de : Eduardo Cabral (guitare, chant / N.O.T.), Thiago “Animal” Andrade (chant, basse / Devouring Cadavers), Niko Teixeira (batterie / Amantikir, Espera XIII, ex-Head Krusher, ex-Monstrath) et Luiz Amadeus (chant, guitare / ex-Forceps, ex-Attomica). Tormentor Bestial sort son premier album, "God Save, Satan Deprave!!!", en autoproduction en Janvier 2009, suivi de "Again" en 2012, et de "Supplicium Plus Quam Bestia" en Avril 2019 chez Music Records.

Discographie :

2009 : "God Save, Satan Deprave!!!"
2012 : "Again"
2016 : "From The Past, To The Future" (EP)
2019 : "Supplicium Plus Quam Bestia"


La chronique


Le Brésil est une terre fertile pour tout ce qui se rapproche de la musique metal, à croire que ce n’est pas forcément parce qu’il y fait bien soleil, que les filles ont des gros poupous, des fesses qui ondulent, et que le carnaval est une religion que la musique du diable n’y a pas sa place, bien au contraire ! Tormentor Bestial est un groupe qui mérite de sortir de l’ombre, notamment grâce à "Supplicium Plus Quam Bestia", un skeud bien vénère, entraînant, bourrin et mélodique.

Après une introduction bien flippante, dans laquelle un simili démon à la voix ultra glaireuse s’exprime accompagné d’un arpège de guitare sombre noyé d’effet, ces musiciens balancent pas moins de 50 minutes de thrash / groove metal vif et prenant. Le son est parfait, pile poil ce qu’il faut pour ce genre de prod’, Les riffs sont conviviaux, les solos virtuoses (celui du titre "Nephilins" est monstrueux), et globalement, les compositions sont fichtrement bien ficelées. Le son des guitounes est aussi épais que l’huile dans le bac à friture d’un fast food clandestin, le binôme basse / batterie est présent, dynamique, et trace sans coup férir. Au niveau des influences, on peut rapprocher aisément Tormentor Bestial de Testament, Anthrax, Forbidden, voire même Machine Head. Le chant est agressif tout en restant assez mélodique, et l’ensemble possède un petit côté crossover bien cool. Au sein de ce thrash sensiblement modernisé, on peut croiser de multiples influences. L’auditeur pourra entendre quelques riffs d’inspiration rock'n’roll, des mélodies de guitare harmonisées qui sonnent assez power metal dans l’esprit, du bon riff lourd et carrément pachydermique par moments (le titre "Scars"), du d-beat furieux, ou des harmoniques perçantes à la mode de chez Dimebag Darrell. Certains titres dégagent une identité assez marquée, citons en exemple le très Pantérien "Doravanante Brasil", qui débute dans un esprit proche des Texans précités, particulièrement la période "Reinventing The Steel", pour enchaîner sur des passages mélodiques très power metal, ou encore le dernier morceau qui vire carrément au death metal et propose une autre facette de Tormentor Bestial.

Ce melting pot de variations stylistiques peu parfois dérouter, le groupe démontrant ici une difficulté à homogénéiser ses influences et les réinjecter de manière plus subtile dans sa musique mais en revanche, le quartette semble construire ses compos avec le souci constant de maintenir l’énergie. Les refrains sont assez fédérateurs, et on bascule constamment entre des influences assez actuelles et d’autres passages plus old school, l’ensemble étant foutu de telle manière que vous aurez souvent envie d’headbanger comme des furieux. L’autre truc vraiment sympa chez "Supplicium Plus Quam Bestia", c’est qu’à aucun moment ça sent le remplissage, et la moindre rythmique, la moindre intervention, se justifie et ajoute énormément de crédibilité à l’ensemble. Tout au long de l’écoute, le disque enchaîne les morceaux avec une constante appréciable, si ce n’est ce petit défaut évoqué quelques lignes plus tôt. Bien sûr, on repassera au niveau originalité, mais les Brésiliens s’appliquent tellement à jouer un thrash vivant et honnête, dans le respect du genre, que la question de la prise de risque ne se pose pas, à vrai dire on s’en fout. Il faut bien l’admettre, parfois, il suffit juste que les choses soient bien faites pour que cela suffise à combler notre besoin métallique, et à ce niveau-là, vous pouvez faire confiance à Tormentor Bestial.

Comme dirait cette vieille pub d’une marque de voiture que les moins de 20 (voire plus) ne peuvent pas connaître : "elle a tout d’une grande". Effectivement cette formation âgée d’à peine 10 ans et responsable de seulement 3 albums n’a pas à pâlir face aux leaders du genre, juste peut-être, ces zicos devraient tenter de digérer leurs influences pour proposer une musique plus personnelle. Si vous aimez le bon vieux thrash, et les bonnes mélodies, allez-y, cet opus vous comblera de bonheur.


Trrha'l
Octobre 2019


Conclusion
Note : 16,5/20

Le site officiel : www.facebook.com/tormentorbestial