Amateurs de death metal des années 80 à 90, réjouissez-vous de la sortie du premier
album de Towering ! Créé en 2014 à Paris, les Français nous offrent enfin "Obscuring Manifestation", qui fait suite à deux démos. Récemment signés chez Dolorem Records,
Tom J. Silver (guitare / chant, ex-Funeral Desakrator), Necrovorator (basse, ex-Unholy
War), Christnacht (guitare) et Mortem (batterie) se sont donnés corps et âme pour sept
morceaux que je vous laisse découvrir en ma compagnie.
L’album débute par "Intro - A Ritual Of Descent", une composition instrumentale qui débute
après un sample inquiétant. Les riffs sont lents, gras mais surtout ils nous ramènent des
années en arrière, tant en termes de rythmique pure que de leads tranchants. Ce sont
d’ailleurs ces caractéristiques que nous retrouvons sur "The Poison Of Man", un morceau plus
rapide et qui est le premier à inclure du chant. Evidemment saturée, la voix de Tom J. Silver
respecte à la lettre les codes du death metal, et les connaisseurs savoureront également
quelques pointes d’influences thrash metal dans ces riffs sanglants. Bien qu’assez long, le
morceau s’écoute d’une traite, et le groupe enchaîne avec "Growing Seed Of Agony", un
morceau qui met un peu plus la basse en avant. Sans surprise, on retrouve une violence
omniprésente et une fureur non dissimulée qui oeuvre dans chaque frappe, chaque lead et
surtout chaque hurlement. Et bien que puissante, la rythmique possède cette atmosphère
funèbre propre au death metal qui rend la composition très intéressante.
On continue sur "Monuments To Our End" et ses accents typés black metal qui permet au
groupe de jouer plus rapidement encore, et de rendre la rythmique encore plus sombre que
les précédentes. Les accélérations rendent le tout encore plus saisissant, et le morceau
passe un peu (trop ?) rapidement, mais "The Calling" prend immédiatement la suite. Sur un
blast qui ne cesse que pour laisser la place à une double pédale véloce, les Franciliens
développent des riffs dans la plus pure tradition du death metal, et leurs influences à la
Suédoise sont facilement identifiables pour peu que l’on connaisse un minimum la scène.
"One With the Black Earth", le titre le plus long, prend le temps de débuter par un riff lead
dissonant avant de revenir à la violence sombre traditionnelle de la formation. Car Towering
ce n’est pas que des gros riffs et des hurlements mis bout à bout, c’est toute une vague de
son qui déferle sur son auditeur. Et "Becoming All - And Nothing" ne me fera pas mentir, car si
ce morceau, également très long, prend aussi le temps de placer un décor via une
introduction d’un peu plus de deux minutes, nous sommes prêts à recevoir cette rythmique
lourde une dernière fois.
Si "Obscuring Manifestation" s’est fait attendre, Towering place ici les fondations d’un death
metal solide et réfléchi. Car bien que le groupe soit relativement jeune, les compositions
sont très bien senties, et le son reste très viscéral sans jamais empiéter sur la qualité du mix.
Un premier effort que j’espère voir suivi d’autres d’aussi bonne qualité !
|
|