Le groupe
Biographie :

Trench Warfare est un groupe de black / death metal américain formé en 2015 et actuellement composé de : Tony Goyang Jr. (guitare / basse), Jay Gorania (chant) et Belgor (batterie / Uruk). Trench Warfare sort premier album, "Hatred Prayer", en Août 2019 chez Transcending Obscurity Records.

Discographie :

2019 : "Hatred Prayer"


La chronique


Les groupes de revival classic death pullulent comme l’acné sur le visage d’un ado en pleine mutation, et vu le nombre de formations qui officient dans ce style en ce moment, la crise n’est pas près de s’arrêter. Trench Warfare est comparable à un bouton récemment sorti sur un coin du visage, tout rouge, gorgé de sébum, il n’est pas très gros mais alors, qu’est-ce qu’il gratte ! Après une démo et un split, sortis respectivement en 2015 et 2016, aujourd’hui, ce trio du Texas présente son premier full length : "Hatred Prayer".

Après une petite intro qui sera d’ailleurs reprise en outro du skeud pour se mettre dans l’ambiance, la formation américaine déploie un death des plus caverneux qui a la particularité de posséder un son sourd, très très proche de celui des pionniers. Dès les premiers instants, le truc saute aux oreilles, c’est incroyable, on a vraiment l’impression d’écouter un groupe réellement old school, aucune once de modernité dans quoi que ce soit ! La production est vraiment sale et baveuse, la basse domine dans le mix et les guitares grésillent comme un insecte cramé par la lumière d’un néon de lampe anti-moustique. Le chant possède ce grain typique de la vieille école, entre le guttural et la voix grognée, entre un Tardy, et un Schuldiner du Death des débuts. Le son de Trench Warfare se rapproche pas mal de ces formations bordéliques comme Blasphemy, Conqueror, Revenge ou Black Witchery avec un penchant moins black et crust. On retrouve aussi pas mal de sonorités qui s’inspirent du death metal satanique à la Deicide ou Angel Corpse. La production est volontairement poisseuse, au début ça choque mais au fil de l’écoute, elle participe tellement à l’ambiance globale qu’au final on y prend goût. Les guitares sont assez approximatives, on entend des bruits de cordes, des déphasages entre la 6 cordes de gauche et celle de droite, et le mix est tel que l’une d’elle est bien plus en retrait que l’autre. La batterie fait coucou de loin mais malgré tout, on peut réellement ressentir toute l’agressivité du monsieur qui lui tape dessus. Du début à la fin, "Hatred Prayer" dégage une urgence délicieusement entraînante, des riffs malsains et putrides, une lourdeur dérangeante et une atmosphère bien diabolique. Le groupe a tout misé sur la violence et la densité, aucune nuance n’existe pendant l’écoute de l’album, si ce n’est ces deux morceaux, "Young Lord", étonnamment punk, et "New Lord", sorte de Morbid Angel lourd et macabre, on se demande d’ailleurs qu’est-ce que ces titres foutent là, ça casse la frénésie qui s’est instaurée dès le début.

N’y allons pas par quatre chemins, les 33 minutes de "Hatred Prayer" se destinent aux amateurs de bruit, de crasse et de fange. Si vous aimez Revenge ou Blasphemy, alors Trench Warfare va passer crème, mais si pour vous le death metal se résume à Nile et Cannibal Corpse, eh bien la pilule va avoir du mal à passer. La production volontairement limite, les guitares qui ont été enregistrées un lendemain de cuite et la batterie en toile de fond vont déstabiliser les plus proprets d’entre vous. Ce disque est direct, ça fonce tout droit du début à la fin et cette initiative peut susciter l’ennui chez celui qui ne tente pas de rentrer dans le délire.


Trrha’l
Avril 2020


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/trenchwarfaretexas