"Resilience"
Note : 15,5/20
Ca alors, quelle bonne surprise, cette demande de chronique ! En 2008, l’occasion de critiquer "Unfairytale", la démo de Trophallaxy, m’avait été accordée. Malgré certains éléments intéressants, je me souviens ne pas avoir été conquise. Deux ans plus tard, les Suisses ont sorti "Downfall", leur premier album. Je ne l’ai pas écouté ; par contre, la chroniqueuse Liz avait semblé charmée par ce qu’elle écoutait. Aujourd’hui, c’est à nouveau à mon tour de m’occuper de la critique d’une sortie du groupe, en l’occurrence leur deuxième album, du nom de "Resilience". Ce n’est pas tous les jours que je retrouve un groupe après quelques années sans entendre parler d’eux (leur activité n’a pas cessé pour autant, mais comprenez qu’il est difficile de se tenir au courant de tout ce qu’il se passe dans la sphère musicale) ; c’est donc enthousiaste et curieuse que j’ai reçu l’exemplaire promotionnel à la couverture signée Jonathan Pellet.
Et une chose est certaine, Trophallaxy a progressé, depuis que je les ai quittés ! Derrière "Resilience", ce sont des années de travail et de détermination qui transparaissent. Et ça paye ! Pour commencer, le chant de la chanteuse Joëlle Graz. Si, sur la démo, elle se cherchait encore, voguant entre le réussi à l’approximatif, elle semble avoir trouvé ses marques, et surtout le ton qui lui convient. Le résultat n’en devient que plus agréable et, forcément, assuré. Joëlle a une voix très douce. Celle-ci peut peut-être parfois paraître manquer de dynamisme, mais si cette douceur est une caractéristique qui lui est propre, je suis d’avis qu’il est de meilleur goût de jouer sur ses forces plutôt que d’essayer de ressembler à quelque chose qui, finalement, est très éloigné de notre caractère et nos capacités. De plus, la voix de Joëlle se fond très correctement dans un rock métallique parfois sombre et agressif ("Livind Dead, Dying Alive"), parfois teinté de progressif, lui conférant un côté éthéré bienvenu. A la base guitare / basse / batterie d’influence visiblement metal se greffe un clavier travaillé et participant pleinement à l’atmosphère obscure de certains titres à certains instants, tandis qu’il apporte une touche de mélodie supplémentaire à d’autres (pour ne citer qu’un exemple, les parties du titre final, "For The End" , très "Vision Of Atlantis", sont sincèrement très agréables). Ah, et il y a autre chose : le violoncelle de Joëlle Graz, bien sûr ! Voilà bien un élément intéressant que Trophallaxy a tout intérêt à conserver dans sa musique ! Ecoutez même simplement le début de "Apologize For A Silence", lorsque cet instrument succède au clavier, vous comprendrez certainement ce que je veux dire.
Comme promis, ce "Resilience" est plus agressif et sombre que par le passé, comme le prouvent des titres tels que "The Condemnation". Loin de sembler avoir céder à une mode, une facilité ou un opportunisme quelconque pour tenter de plaire à un certain public, cette transformation ne semble être qu’une évolution naturelle dans la vie du groupe. Et correctement gérée, comme le démontrent l’utilisation du chant hurlé (du batteur Jonathan Pellet) et, comme je le disais précédemment, une base musicale plus axée "metal" que par le passé (ou alors simplement plus efficace). Un titre à écouter ? Je vous conseille "Resurrection", plus léger que bien d’autres, et intéressant dans ses lignes de chant féminin, ses soli de guitare correctement intégré et ce très joli pont clavier / violoncelle.
Les amis, je suis très sincèrement contente !
"Dawnfall"
Note : 15/20
L’originalité de ce groupe se repère dans les vocalises de la chanteuse et la présence d’un instrument à corde, rôle justement assurer par une seule et même personne Joëlle Graz. Mais loin de moi l’idée de défavoriser les autres membres qui composent ce groupe. Mais ce qu’on retient de l’album c’est essentiellement la voix, le violoncelle et le clavier qui donnent à leur musique un doux aspect mélodique et enchanteur, bien que la voix pèse un peu vers la fin de l’album, elle est belle mais reste égale sur tous le titres ce qui malheureusement dénature l’originalité dont je viens de parler. La rythmique est entraînante et variée. Dans certains titres comme le magnifique : "Lost On A Dying World", la guitare est très appréciable et arbore des allures power metal. Des riffs puissants, un violoncelle omniprésent pour une musique qui sait faire parler d’elle. "Listening To The Rain" est la ballade de l’opus, très jolie ballade qui met en avant le clavier et le violoncelle, mélodie mélancolique pour apprécier toute la sagesse de ce groupe. Le titre qui suit : "Light The Sun" est rythmé par un refrain entraînant et des parties solos qui ne manquent pas de goût et d’audace. L’originalité du titre : "Rock The World" me fait tout particulièrement apprécier sa mélodie. L’univers est quelque peu changeant et les accords de grattes font penser à des riffs hard rock.
Et puisqu’il faut garder le meilleur pour la fin : "Ice Landscape", le plus long titre de l’album (9.55) est également le plus riche musicalement, les musiciens s’accordent un petit plaisir et passent d’une intro mélancolique et calme à des accords plus violents et caractéristiques d’un power ou même thrash metal pour de nouveau virer vers des parties instrumentales très mélodiques et ainsi de suite mélangeant différents tons. Un titre symphonique parfait. En résumé les 10 titres de cet opus font en moyenne tous plus de 4 minutes 30 de quoi apprécier leur musique à sa juste valeur. Des titres qui rappellent la nature : "Beautiful Autumn Day", "Listening To The Rain", "Light The Sun", ou encore "Ice Landscape". Loin de dénoter l’atwork de l’album illustre clairement les quatre éléments naturels. Trophallaxy transmet son univers dans une musique originale, riche et variée, le clavier et le violoncelle apporte une mélodie agréable qui est loin de déplaire à mes oreilles et ne déplaira sans doute pas aux vôtres.
L’album est sorti depuis Décembre 2009, vous devez donc déjà tous le posséder, si ce n’est pas le cas vous attendez quoi ? Il faut bien donner la chance et le courage à Trophallaxy de progresser encore et encore pour nous bercer dans une musique symphonique énergétique et agréable.
"Unfairytale"
Note : 11/20
Un nom de groupe particulier, une demo nommée "Unfairytale", et une pochette représentant une fée… Il n’y a pas à dire : on est directement fixé sur ce qui suivra à la réception de ce disque.
Ce groupe suisse – musicalement parlant – pourrait facilement être mis en comparaison avec des groupes tels que Lands Of Past – pour le côté légèrement symphonique, La Fille d’Octobre – au niveau de l’atmosphère, ou Kivimetsän Druidi – pour le côté fantastique, mais sans le côté un peu folk typique de ces Finlandais. Et tout comme les trois formations précédentes, Trophallaxy a également choisi d’évoluer avec les bons services d’une chanteuse. En l’occurrence Joëlle. La voix de cette dernière est douce, et agréable lorsqu’elle évolue dans un registre plus aigu, malgré sa linéarité. Par contre, lorsqu’elle tente d’atteindre des notes plus graves- comme sur "Lost On A Dying World", elle perd vite son assurance et sa justesse. Trop vite. Cela serait selon moi un des points à retravailler impérativement, afin d’éviter aussi ‘amateur’ et insipide. L’instrumental est quant à lui léger, agrémenté de passages mettant agréablement des lignes de claviers et de guitares en valeur. On ne peut s’empêcher de penser aux débuts de Nightwish à l’écoute d’"Unfairytale", le timbre lyrique en moins.
Mais le bât blesse également au niveau de la production : avec un meilleur son, il va sans dire que le côté heavy qui ressort de la musique de Trophallaxy aurait nettement plus de poids dans l’ensemble, ce qui l’empêcherait de tomber dans la monotonie au bout d’un seul titre. De plus, le travail fourni manque clairement de personnalité, et de ce fait aurait énormément de mal à trouver sa propre place parmi les innombrables formations évoluant dans le même style. Quelques efforts seront donc demandés avant de penser à l’enregistrement d’un album.
|
|