Uburen est un groupe de norvégien de black viking metal. Cet album est leur deuxième production studio, et j’avoue n’avoir jamais entendu parler d’eux auparavant. Pour masquer mon ignorance, je vais donc faire un bref détour par l’artwork que je trouve superbe. Cet arbre aux racines noueuses apparentes perdu au beau milieu de nulle part... ça m’a convaincue. Et c’est tellement attendu de ma part, que je suis presque en colère contre moi-même. Passons donc sur ma faiblesse, et intéressons nous à la musique.

Mon premier contact avec Uburen se fera donc avec "Red Dawn". Des bruits de pas, et un vent violent se font d’abord entendre. Dès ce premier titre, on va comprende très vite qu’Uburen et le blast beast c’est une grande histoire d’amour. J’avoue que ce premier titre ne m’a pas spécialement convaincue : j’ai trouvé les vocaux assez spéciaux, et le titre assez répétitif... j’avais l’impression que c’était la même mélodie qui se répétait sans fin. Une impression assez déroutante au final. Avec "Martyrens Kammer", on entre apparemment dans le côté torturé du groupe. Le titre s’ouvre avec des cris de douleur. Mais là encore, je trouve le rendu final assez plat. Je n’ai pas trouvé d’expression cinglante de souffrance ou d’horreur, alors qu’en parlant de martyr... Peut-être que ma vision du martyr a été forgée par le film Martyrs où on assiste à une torture froide et méthodique, et qui n’a rien de plate, mais... j’ai trouvé qu’Uburen manquait sérieusement de conviction sur ce titre. Parlons ensuite de "I Become". C’est le moment de glisser un mot sur le côté production de l’album. Je n’ai pas trouvé la production spécialement bonne. Et je me demande si le groupe cherche ainsi à s’inscrire dans une démarche assez old school pour retrouver le son "trve" des années 90. Au final, ils ne seraient pas les premiers à faire ça. Mais si chez certains ça fonctionne, ici c’est un pétard mouillé. Le groupe n’arrive pas à faire ressortir ses intentions en musique. Et je trouve ça franchement regrettable. Le même rendu brouillon se retrouve sur "Draugen". J’ai apprécié "Som Var" mais je n’ai pas non plus trouvé le rendu transcendant.

Mais je reste somme toute assez rebutée par ce côté très brouillon qui va se répéter jusqu’à la fin de l’album. J’ai eu l’impression qu’Uburen cherchait parfois à décoller comme sur "Nøkken" où j’ai senti une puissance sous-jacente... mais n’y arrivait tout simplement pas. On peine à rentrer dans l’ambiance, on peine à suivre leurs idées, on peine. On note quelques rares moments de bravoure sur "Nidingstav" mais on ne trouve pas l’intensité qu’on est en droit d’attendre du groupe. Je donne néanmoins un bon point à "I Hail" qui a un côté assez cliché mais qui passe relativement bien. Peut-être l’un des titres à sauver pour cet album ? L’album se termine sur "Our Land On Fire" que j’ai plutôt apprécié. J’en termine donc sur une note assez positive.

Soyons clairs : cet album a des problèmes. Mais je me demande si ces problèmes ne sont pas des choix délibérés de la part d’Uburen. Leur démarche artistique est clairement portée très old school mais je ne m’explique tout de même pas ces défauts de production qui finissent par gangréner le plaisir de l’écoute. A cela, j’ajouterais un manque d’intensité assez flagrant et de rares moments d’inspiration. J’avoue que j’ai été un peu déçue, mais le groupe n’en est qu’à son deuxième album et a largement le temps de se construire un son plus solide. Au final, un album qui ne me restera pas en mémoire mais qui n’est pas non plus horrible à écouter, il ne faut pas abuser.