Le groupe
Biographie :

U.D.O. est un groupe de de heavy metal traditionnel allemand fondé par le chanteur Udo Dirkschneider en 1987 suite à sa séparation avec le groupe Accept. Dirkschneider entendait poursuivre dans la continuité de l'esprit original d'Accept, la où le reste de ce groupe préférait emprunter des voies plus commerciales. Le chant de Dirkschneider est connu pour sa voix aiguë et éraillée, qui confère un caractère teigneux et incisif à la musique de Accept et d’U.D.O..

Discographie :

1987 : "Animal House"
1989 : "Mean Machine"
1990 : "Faceless World"
1991 : "Timebomb"
1997 : "Solid"
1998 : "No Limits"
1999 : "Holy"
2002 : "Man And Machine"
2004 : "Thunderball"
2005 : "Mission No. X"
2007 : "Mastercutor"
2009 : "Dominator"
2011 : "Rev-Raptor"
2013 : "Steelhammer"
2015 : "Decadent"
2018 : "Steelfactory"
2020 : "We Are 1"
2021 : "Game Over"
2023 : "Touchdown"


Les chroniques


"Touchdown"
Note : 14,5/20

Dans la foulée de l’excellent "Game Over" (2021), le projet solo d’Udo Dirkschneider opère un retour en force avec une nouvelle galette qui fleure bon le heavy metal mélodique à la mode teutonne et se rajoute à une discographie déjà bien fournie. En effet, "Touchdown" n’est ni plus ni moins que le dix-huitième album studio du groupe éponyme de l’ancien chanteur d’Accept.

Il faut dire que ce dernier - désormais septuagénaire et toujours aussi chauve - a fondé le groupe en 1987, ce qui ne date pas d’hier. Le line-up est sensiblement le même que celui du précédent album (avec Sven, le fils d’Udo, à la batterie), si ce n’est la présence d’un nouveau venu à la basse en la personne de Peter Baltes (lequel est loin d’être un inconnu puisqu’il n’est autre que le bassiste d’origine d’Accept). Le disque débute sur une touche classique rappelant les hymnes typiques des albums du groupe sortis dans les années 80 avec le morceau "Isolation Man". Côté production, l’ensemble sonne tout de même plus moderne et carré que ce qui se faisait à l’époque. La tension monte d’un cran avec l’agressif "The Flood". Après le très mélodique "The Double Dealer’s Club", on passe à la vitesse supérieure avec "Fight For The Right", véritable ode à la liberté avec à la clé les chœurs, les improvisations inspirées de la musique classique ainsi que les riffs virtuoses et les soli démonstratifs chers à nos amis teutons.

Toujours dans la veine d’Accept, le morceau "Forever Free" enfonce le clou avec son refrain à la gloire de la liberté. Nettement plus agressif, "Punchline" frôle le thrash tandis que "Sad Man’s Show" lorgne plutôt du côté du glam voire du hard rock. Enfin, le morceau "The Betrayer" sonne résolument power metal avec un soupçon de thrash. Par la suite, on revient à quelque chose de plus authentiquement heavy avec le vibrant "Heroes Of Freedom" puis "Better Start To Run". Après le mélodique "The Battle Understood", le groupe nous offre ce qui est sans doute le meilleur titre de l’album avec le magnifique "Living Hell". Pour finir, le titre éponyme de l’album ("Touchdown") - typiquement speed metal dans sa structure - représente un des moments les plus intenses ainsi que le point final de ce disque.

Assez semblable dans sa forme à son prédécesseur sorti il y a tout juste deux ans et bien que l’originalité ne soit pas forcément au rendez-vous, ce nouveau disque d’U.D.O. représente néanmoins ce qui se fait de mieux actuellement en matière de heavy germanique.


M.B.
Août 2023




"Game Over"
Note : 15/20

Tout juste un an après "We Are 1", le groupe solo du légendaire chanteur du défunt Accept est de retour avec un dix-huitième album, "Game Over", lequel est sorti sur AFM Records le 22 Octobre dernier. Formé en 1987 suite au départ du groupe d’Udo Dirkschneider (désormais âgé de 69 ans), le quintette dans lequel officie le propre fils d’Udo (le batteur Sven Dirkschneider) remet les bouchées doubles avec cette nouvelle galette qui dure pas moins d’une heure et huit minutes.

Malgré un son nettement plus moderne et soigné qu’Accept, on sent néanmoins le poids de l’héritage du groupe phare des années 80 dès les premières notes du morceau qui ouvre les hostilités ("Fear Detector"). Capable de moduler sa voix en passant du grave au très aigu, le chauve le plus connu de la scène heavy metal allemande place la barre très haut avec des compositions à faire pâlir ses anciens partenaires, comme le très Priestien "Holy Invaders" ou "Prophecy". Comme le laissait sous-entendre le magnifique artwork de la pochette (signé Bernd Moeller), U.D.O. signe là un coup de maître alternant des morceaux au son typiquement eighties comme "I See Red", "Kids And Guns" ou "Metal Never Dies" avec des titres à la production plus léchée et moderne tels que "Like A Beast" ou "Empty Eyes".

Malgré la fureur métallique qui anime le groupe, les Allemands sont aussi capables de ralentir le tempo comme en atteste la chanson "Don’t Wanna Say Goodbye", qui est la seule et unique ballade présente sur l’album. Alternant des hymnes comme le magnifique "Unbroken" avec des morceaux rappelant la grande époque d’Accept comme "Midnight Stranger", le groupe teuton parvient à faire du neuf avec du vieux et relève le défi de ne jamais nous ennuyer malgré des compos de heavy metal assez conventionnelles dans l’ensemble. Au fur et à mesure que l’on se rapproche de la conclusion, la tension monte de façon paroxystique avec des morceaux qui valent leur pesant de métal en fusion comme "Speed Seeker" et "Time Control".

Couronnant un album placé sous le signe du heavy metal traditionnel, le titre qui clôt l’album - "Metal Damnation" - est une véritable ode aux dieux du métal. Même s’il n’a rien de révolutionnaire, ce nouvel album séduira les fans d’Accept et, plus largement, de heavy metal allemand. Respectant à la lettre les codes du genre, le groupe d’Udo Dirkschneider fait encore une fois la preuve de son intégrité et livre un disque à la hauteur de sa légende.


M.B.
Novembre 2021




"Decadent"
Note : 18/20

Une bonne légende, ça ne peut pas faire de mal, surtout quand on est fan de metal depuis un bail. Pour ma part, je crois sincèrement que j'ai débuté mon éducation metal avec un album d'Accept, le magistral "Restless And Wild" en 1982... Mais aujourd'hui, ce n'est pas d'Accept que l'on va parler, les amis, Accept connaît certes actuellement une troisième ou une quatrième carrière mais je vous présente le nouvel album du projet d'Udo Dirkschneider, U.D.O., intitulé "Decadent" qui sort sous AFM Records très prochainement. J'observe encore une fois que ce nouvel album sort sous l'égide du même label, ce qui, pour le bien et l'équilibre du groupe, est très important.

Le précédent album "Steelhammer" avait été présenté dans nos colonnes, s'il est vrai qu'U.D.O. garde un rythme quasi infernal en termes de sorties d'albums, toutefois il ne faudrait pas que le monsieur si disperse en inondant régulièrement les bacs à disques et lasse les fans. Si vous le permettez, je vais prendre le problème dans l'autre sens, à l'envers comme on dit. J'ai découvert Accept mais surtout Udo déjà en 1982, assis sur un banc à écouter "Fast As A Shark" sur un vieux poste à cassettes. U.D.O a-t-il l'esprit créateur, le cerveau qui fume ? Il veut envahir nos colonnes de CDs ? Il veut nous en mettre plein les oreilles avec son groupe ? Eh bien moi je dis, oui ! Vas-y, garçon, fonce. Quel plaisir de voir des "vieux" toujours là, debout à nous balancer des riffs du tonnerre, à nous balancer des refrains à tout péter à l'image du titre "Pain". Bref, moi je prends mon pied et je dis tant mieux ! J'espère sincèrement que vous le prendrez, vous aussi. "Decadent", ce n'est pas moins de 12 titres pour près d'une heure de bon heavy metal teuton où l'on retrouve encore une fois tous les ingrédients qu'un fan du genre se doit d’attendre : des riffs tranchants, et... les petites ballades qui vont bien. Sur"Decadent", on a droit à "Secrets In Paradise" et à la plus électrique "Words In Flame". Vous l'avez très certainement compris, je suis fan, et un fan n'a qu'une envie, vous donner la pêche pour éviter de télécharger l'album mais plutôt de mettre l'équivalent de deux paquets de cigarettes dans un bel objet à collectionner qui s’appelle un CD ! Vous aimez la musique ? Vous aimez les légendes ? Alors soutenons-les. Sans être toutefois extraordinaire, U.D.O est toujours là, entouré de ses musiciens qui font, il faut le dire, le job comme il faut. Encore une fois, le petit chanteur à la croix de fer nous fait passer de sacrées émotions avec sa voix si particulière. Oui, "Decadent" est un bon album, peut-être toutefois ne plaira-t-il pas à certains mais moi je m'en fous, cet album je l'adore, et ce n'est très certainement pas un titre comme le très teutonique et power metal "Meaning Of Life" que me contredira.

Pour ce nouvel album, Udo s'est entouré de Jacob Hansen (qui est un vrai bourreau de travail décidément !) qui s'est occupé du mastering de l'album, de booster le son du disque, et "Decadent" vous fera l'effet d'un badaboum dans votre tête ! Que serait une chronique de votre humble serviteur sans un petit mot sur le visuel de "Decadent" qui est assez surprenant mais tout en symbolique... Allez, assez parlé, l'album sort bientôt, foncez l'acheter, vous ne le regretterez pas.


Vince
Janvier 2015




"Steelhammer"
Note : 13/20

Les années passent à la vitesse grand V et U.D.O garde toujours un rythme infernal en termes de sorties d’albums. En effet, depuis 1987 et la sortie du premier bébé "Animal House", le combo mené par l’ex-chanteur d’Accept s’apprête à sortir cette année son quatorzième album. Une régularité impressionnante avec une parution tous les 2 ans environ. Donc après les opus "Mastercutor", "Dominator" et "Rev-Raptor" voici le nouvel arrivé intitulé "Steelhamm…er", ah zut fini les rimes en –or ! Avec l’appui de deux nouveaux guitaristes Andrey Smirnov et l’ex de Gamma Ray, Kasperi Hekkinen, suite au départ de l’ex d’Accept, Stephan Kaufmann et de Igor Gianola, on va bien voir si la machine teutonne est toujours aussi bien huilée.

Pas de doute en écoutant les trois premiers titres, le combo sait ce qu’il sait faire de mieux avec un heavy dont il a les clés, des mélodies puissantes, lourdes, des refrains fédérateurs, virils, le porte parole Dirkschneider toujours en forme avec sa voix reconnaissable entre mille, un son toujours ancré 80’s, bref U.D.O déroule et reste toujours sur ses convictions. Des accélérations de tempo y sont présentes comme sur "Death Ride" ou "Stay True", deux titres de très bonne facture et bien speed comme à l’accoutumée, rendant une certaine homogénéité à l’ensemble. Les morceaux "Timekeeper" ou "Take My Medecine" valent aussi leur pesant de cacahuètes et semblent tout droit sortis de "Metal Heart" ou de "Russian Roulette" du groupe Accept ! Du bon heavy sauce teutonne certes qui s’écoute avec plaisir mais qui donne l’impression de déjà-vu… et revu ! Passons désormais aux inédits et depuis quelque temps on a souvent droit dans les fresques du groupe a une dose d’émotion : une ballade pour être plus précis ! Ici c’est "Heavy Rain", morceau assez poignant aux paroles assez personnelles, la voix de l’ex-vocaliste d’Accept touchante faisant le reste ! Un bon moment ! La belle surprise de cet opus est sans aucun doute "Basta Ya", chanté en espagnol avec la participation de Victor Garcia, vocaliste du groupe de power metal hispanique War Cry. Un bon tempo, un refrain accrocheur muni de paroles assez engagées nous bottant les fesses à chaque instant ! Un des meilleurs moments de cette galette donc avec "Never Cross My Way", très mid tempo et très différent de ce que nous propose habituellement le combo germanique, qui est vraiment taillé pour la scène ! Par contre, le titre "Devil’s Bite" pourrait vous rebuter, le combo teuton ayant incorporé des touches synthé tout le long, c’est tout en leur honneur certes mais on a l’impression, hormis l’aspect kitsch qui domine outrageusement la piste, à avoir affaire au générique du film Tango Et Cash ! Pas très cool donc ! Un beau flop en vérité !

Voilà donc pour ce quatorzième album studio,  U.D.O  est toujours aussi régulier que ce soit en termes de parutions comme en terme musical. Un CD un peu en dessous que son prédécesseur "Rev-Raptor" mais qui possède des pistes pouvant aisément figurer dans les playlists de concerts. Ni bon ni mauvais, ce "Steelhammer" ne perdurera pas avec le temps mais se révèle agréable l’instant présent ! Rendez-vous dans 2 ans donc !


Romain
Septembre 2013




"Rev-Raptor"
Note : 12/20

Qui veut sa dose de cholestérol pour la semaine ? Parce qu’un Allemand a décidé d’envoyer du lourd, du son bien gras comme on l’aime. Cet Allemand est bien connu… Eh oui, c’est Udo, ex-chanteur d’Accept qui sort cette année "Rev-Raptor". En effet, les bonnes critiques de "Dominator" en 2009 ont dû le motiver ! Mais dès les premières notes, on n’est en aucun cas en terre inconnue, le groupe nous délivre un son quelque peu crade et digne des plus mauvaises productions au monde, mais on s’en branle la nouille, c’est U.D.O., il est intouchable. "Renegade", "Dr. Death", "Terrorvision", "Pain Man" sont des chansons que vous pourrez écouter sur cet album, et autant vous dire que leurs titres sont bien révélateurs, on aura droit à un déferlement de décibels et une voix digne d’un gars qui vient de se faire couper les couilles deux secondes avant. Mais cette haine est aussi valable sur la plupart des titres de l’album, où l’on pourra d’ailleurs s’attarder sur divers styles en particulier. On le sait, U.D.O. est plus tourné vers le hard rock… mais quand il s’agit du heavy metal, on sent une inspiration pour Judas Priest, voire même Heaven And Hell sur la construction ou encore l’enchaînement des riffs. Le groupe a su créer ses propres sonorités, ce qui nous laissera une forte odeur de transpiration allemande, cette identité est digne d’une choucroute alsacienne. Mais on aura aussi droit à des morceaux plus dans la tranche du hard rock des années 80 avec "Rock And Roll Solidiers", "Fairy Tailes Of Victory" qui remplissent la part du contrat à ce niveau. On aura droit aussi à une "balade" avec "I Give As Good As I Get" qui permettra au groupe de se diversifier avec ces différents titres. D’autant plus que quand c’est bien fait et sincère, on ne peut rien ajouter. Mais quoi qu’il en soit, le son des guitares est grassouillet à souhait, très crade, d’où ma reflexion du dessus, mais au bout de quelques écoutes, cela ne nous surprend moins, mais on peut tout de même considérer ceci comme le plus gros point noir de l’album car dans l’ensemble le mixage est très bon. Un album sans complexe, 51 minutes de gros son et d’éclate totale, mais quoi qu’il en soit, c’est du matériel très classique qui fera son effet sur les plus nostalgiques d’entre nous ! Un CD à avoir dans sa voiture pour cet été !


Motörbunny
Avril 2011


Conclusion
L'interview : Udo Dirkschneider

Le site officiel : www.udo-online.de