Le groupe
Biographie :

Vallenfyre est supergroupe de death / doom metal formé en 2010 en tant que projet parallèle par le guitariste de Paradise Lost, Gregor Mackintosh, suite à la mort de son père John Robert d'un cancer des poumons. Après un EP et un album en 2011, suivis d'un single en 2014, Vallenfyre sort son deuxième album, "Splinters", en Mai 2014 sur le label Century Media. L'album suivant, "Fear Those Who Fear Him", sort en Juin 2017.

Discographie :

2011 : "Desecration" (EP)
2011 : "A Fragile King"
2014 : "Splinters"
2017 : "Fear Those Who Fear Him"


Les chroniques


"Fear Those Who Fear Him"
Note : 17/20

Lorsque Gregor Mackintosh (chant / guitare, également guitariste de Paradise Lost) et Hamish Hamilton Glencross (guitare / basse, ex-My Dying Bride) se rencontrent, qu'est ce qui peut arriver ? La naissance de Vallenfyre à Halifax en Angleterre en 2010 leur est due. Si le combo était accompagné de Scoot à la basse depuis le début, celui-ci a quitté le navire en 2017 avant la composition de l'album, mais le départ d'Adrian Erlandsson (batterie de 2010 à 2015, également dans At The Gates et The Haunted, ex-Brujeria, ex-Cradle Of Filth, ex-Paradise Lost...) a été mieux géré puisque c'est Waltteri Väyrynen (Paradise Lost, Abhorrence, Moonsorrow, Tyr) qui le remplace. Le live est assuré par Sam Kelly-Wallace (guitare) et Chris Casket (basse). Le troisième album du groupe, "Fear Those Who Fear Him", est toujours dans la lignée des précédents : un doom / death massif et prenant. Des titres sombres et des riffs malsains pendant près de quarante minutes. Vous avez hâte ? Moi aussi.

Après un sample de larsens qui répètera le titre, "Born To Decay" nous proposera le premier riff de l'album. Il est gras, il est lourd, et il est surtout énervé. Enfin, toujours moins énervé que celui de "Messiah", qui fera flirter le death metal des Anglais avec le grindcore, surtout lorsque Gregor donnera enfin de la voix. "Degeneration" nous offre un riff qui fera flirter le stoner avec le son death metal du groupe alors que "An Apathetic Grave" ralentira le tempo pour nous laisser nous imprégner de toute la puissance que le groupe peut atteindre. Pourquoi ne pas reprendre de la vitesse avec "Nihilist" et son blast assassin ? Une rapidité d'exécution qui fera passer le morceau en-dessous de la barre des deux minutes. On repart sur une vitesse moins importante avec "Amongst The Filth", mais qui laissera plus de temps pour des riffs entêtants et des coups d'harmoniques bien sentis. Le seul et unique objectif de "Kill All Your Masters" est d'envoyer un maximum en un minimum de temps. Et le pari est réussi. Je prédis quelques mouvements de foule sur ce titre, alors que "The Merciless Tide" sera plus propice à une transe et à des vagues de headbang incontrôlables. Quarante secondes. C'est très exactement le temps que dure "Dead World Breathes", et il n'en faut pas plus aux Anglais pour envoyer la purée. Pas question de se reposer avec "Soldier Of Christ" et sa basse grondante. Le mixage permet de l'entendre très distinctement, ce qui est réellement un point positif pour l'album. Le titre le plus long, "Cursed From The Womb", nous assommera avec ses riffs gras au possible. La guitare lead ajoutera la touche angoissante qui manquait au titre, et c'est avec "Temple Of Rats" que le groupe choisira de terminer cet excellent album. Un solo en plein blast dès le début, puis la voix puissante de Gregor viendra prendre le relais. Ce titre s'écoute en boucle.

Créé à la base comme un side-project pour les fondateurs, Vallenfyre est doté d'une réelle force créatrice. En seulement quelques années, ils ont réussi à s'imposer dans un paysage déjà surpeuplé. Pour avoir déjà vu les Anglais sur scène, je sais que leurs shows sont réellement impressionnants, et c'est avec impatience que j'attends de les revoir cet été !


Matthieu
Juin 2017




"Splinters"
Note : 17/20

Après tant d'années passées dans Paradise Lost sans aucun side project, on ne s'attendait pas à voir débarquer Gregor Mackintosh avec le premier album de Vallenfyre il y a 3 ans, et pourtant "A Fragile King" était excellent et a fait de nombreux adeptes. "Splinters" vient prouver que ce projet n'était pas celui d'un album pour le fun, c'est un vrai groupe avec lequel il va falloir compter.

Pour ceux qui auraient loupé le premier album, on va situer à peu près la bête, vous vous rappelez des deux premiers Paradise lost ? Vous prenez les riffs gras et les mélodies typiques du groupe que l'on pouvait y trouver et vous y rajoutez une très grosses louche de death old school, ça donne une vague idée de Vallenfyre. La différence c'est bien entendu que la balance doom / death s'est inversée, c'est le death qui est majoritaire et qui se retrouve ponctué de mélodies ou de riffs écrasants qu'on retrouve en général dans le doom. Autant dire tout de suite que le groupe n'a pas du tout changé son fusil d'épaule avec ce nouvel album, on retrouve toujours la même patte avec ce son de guitares gras et baveux typique du studio Sunlight de l'époque (Dismember et Entombed y sont passés par exemple pour ceux qui ne connaîtraient pas). Et pourtant, on a quand même droit à quelques légères surprises, notamment ce démarrage en trombe avec "Scrabs" qui pue le punk à des kilomètres et qui nous attaque directement à grands coups de larsens ! Comme pour mieux prendre l'auditeur à contre-pied, le groupe ralentit méchamment le rythme avec un "Bereft" qui sent très fort le old Paradise Lost, 7 minutes écrasantes et étouffantes qui contrastent totalement avec la boucherie que l'album nous sert en amuse gueule. Boucherie avec laquelle on renoue très vite avec "Instinct Slaughter" qui dépasse à peine la minute et qui nous gratifie de quelques blasts, qu'on pouvait déjà trouver sur le premier album d'ailleurs. Quand le groupe s'emballe comme ça à coups de gros riffs death baveux et de rythmes élevés, on pense presque à du bon vieux Autopsy !

On peut noter une évolution globale vers un peu plus de sauvagerie que sur "A Fragile King", Vallenfyre a choisi pour ce deuxième album d'être un peu plus direct et violent, plus death metal quoi. Voire même grind par moments, parce que si vous n'entendez pas le vieux Napalm Death sur "Thirst For Extinction", je ne peux plus rien faire pour vous ! C'est tout simplement la scène anglaise death / grind /doom de la fin des années 80, début des années 90 qui nous vient fort logiquement en tête à l'écoute de Vallenfyre le tout mélangé à la patte mélodique directement importée de Paradise Lost bien entendu. Mais c'est bel et bien l'agression et le côté frontal du death qui se taillent la part du lion, le côté doom n'est là que pour alourdir encore un plus une musique qui pèse déjà des tonnes. Le son est d'ailleurs toujours aussi gros, puissant et gras, les guitares referont encore le bonheur des amateurs de scène death old school suédoise comme je le mentionnais plus haut et il faut dire que ce son colle parfaitement à ce death / doom dégueulasse et sauvage. Le mélange de violence crue et directe avec le côté funèbre et plus mélodique du doom fonctionne une fois de plus à merveille, on se fait écraser la tronche de toutes les façons possibles et imaginables et on en redemande. Quand le groupe ne nous éclate pas avec des blasts et des riffs de bûcheron, il nous enterre vivant à coups de mélodies totalement désespérées et de tempos lents, très lents.

Bref, encore un excellent album de death teinté de doom, le tout carrément old school comme sur le précédent. Même si le old school en question semble bénéficier d'une sorte de "hype" en ce moment, il faut dire que ça fait plaisir de voir des nouveaux reprendre le flambeau, ou des anciens comme Gregor Mackintosh rallumer leur flamme et revenir à leurs racines. Quand c'est fait avec les tripes comme c'est le cas ici et que c'est d'aussi bonne qualité, il serait tout de même malvenu de cracher dans la soupe, alors si vous vous languissez de la disparition de l'ancienne scène extrême anglaise, jetez-vous là-dessus !


Murderworks
Août 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/vallenfyre