Le groupe
Biographie :

Vampire est un groupe de death / thrash metal suédois formé en 2011 et actuellement composé de : Command (basse / ex-Grindnecks, ex-Pen Expers), Hand of Doom (chant / ex-Scyther, ex-The Legion, ex-Pen Expers), Black String (guitare / Eidomantum, ex-Lukemborg, ex-Portrait), Sepulchral Condor (guitare / ex-Inverted Cross, ex-Mister Green, ex-The Shattering, ex-Dissectum, ex-Leprosy, ex-Schizophrenia, ex-New Keepers Of The Water Towers) et Abysmal Condor (batterie / ex-Inverted Cross, ex-Mister Green, ex-The Prometheus Syndrome, ex-Framtyr, ex-Schizophrenia, ex-Obliterated). Vampire sort son premier album éponyme au mois de Mars 2014 sur le label Century Media, suivi de "With Primeval Force" en Avril 2017, et de "Rex" en Juin 2020.

Discographie :

2014 : "Vampire"
2015 : "Cimmerian Shade" (EP)
2017 : "With Primeval Force"
2020 : "Rex"


Les chroniques


"Rex"
Note : 19/20

Si vous n’avez jamais eu vent de l’existence de Vampire, c’est soit que vous n’aimez pas le death metal, soit que vous dormez depuis 2011, date de formation du groupe en Suède. Le groupe s’articule autour de Hand of Doom (batteur de 2011 à 2013 puis chanteur, ex-The Legion), Command (basse, bassiste live pour Henrik Palm) et Black String (guitare, Eidomantum, ex-Portrait) qui sortent une démo en 2012 avant de recruter Ratwing (batterie) en 2013. Le groupe sort un album en 2014, puis recrute Abysmal Condor (batterie, The Prometheus Syndrome) pour remplacer Ratwing et Sepulchral Condor (guitare, Portrait). Depuis, le line-up n’a pas bougé, et c’est déjà l’heure de "Rex", le troisième album de la formation !

Sans surprise, le groupe reste ancré dans son death / thrash old school purulent et mélodique à souhait. Après "Prelusion", un court titre instrumental qui fait froid dans le dos, le groupe attaque avec "Rex". On retrouve ces harmoniques sanglantes, cette rythmique grasse et ce chant rauque qui fait la force des Suédois, avec un mix à la fois vieilli et pourtant très actuel, laissant chaque instrument à sa place. "Inspiritus" prend la suite, et le constat est le même : les riffs sont à la fois entraînants et très intéressants. Piochant dans le meilleur du death et du thrash metal, le groupe mélange les deux univers avec violence. "Wiru-Akka" tend plus du côté du thrash metal avec ce hurlement introductif, puis l’aspect death refait surface avec une rythmique inarrêtable qui ralentit à peine pour se parer d’harmoniques sombres et mélodieuses. A nouveau une ambiance horrifique s’empare de l’instrumentale pour "Pandemoni", un titre légèrement moins violent mais tout aussi intense.

Le groupe ne lésine pas sur les moyens pour développer son univers, et on le constate également sur "Moloch", un titre dissonant mais très intriguant qui aurait pu être écrit il y a vingt ans voire plus. L’essence-même du death metal revit à travers le groupe et ses riffs sans âge. Accélération pour "Reqviem", un morceau beaucoup plus agressif et qui ne laisse pas une seule seconde de répit, même lors des passages plus doux comme sur le refrain oppressant. Les harmoniques pleuvent, et la guitare lead s’en donne à coeur joie, tout comme sur "Serafim", le morceau suivant. Si l’agressivité reste le maître-mot, la mélodicité spécifique à la scène suédoise n’est absolument pas mise de côté, bien au contraire. "Anima", le titre le plus long, démarre par un battement de coeur. Et la rythmique qui suit est plus lente, mais également très lancinante. Le titre nous oppresse, nous lacère en permanence, et la progression que l’on ressent dans le morceau ne fait qu’accentuer cette sensation. Et sa durée lui permet de développer de manière presque religieuse chaque aspect de la personalité de la composition, qui est à mes yeux tout ce qu’incarne le groupe. Dernier morceau, "Melek-Taus" revient sur une rythmique rapide et solide pour convaincre les derniers protestataires. Blast, riffs malsains, leads perçants… tout y est.

Pour ceux qui ne sont pas attentifs, Vampire a frappé à nouveau très fort avec "Rex". L’album est d’une richesse incroyable et permet aux Suédois de tisser un univers à la fois sombre, énergique, malsain et exceptionnel. Si le groupe m’avait laissé une excellente impression à la première écoute, il ne cesse de s’améliorer avec le temps !


Matthieu
Juin 2020




"With Primeval Force"
Note : 17/20

Si vous n'avez jamais entendu parler de Vampire, c'est que vous n'en avez clairement rien à cirer du death metal. Ce groupe sorti de nulle part en 2011 a fait énormément parler de lui dès la sortie de son premier album en 2014, avec notamment une participation à la première édition du Fall Of Summer. Ce groupe Suédois est formé des énigmatiques Hand of Doom au chant (Lars Martinsson, ex-Scyther, ex-The Legion, ex-Pen Expers), Command à la basse (Joakim Proos, ex-Grindnecks, ex-Pen Expers), Black String à la guitare (Joel Pälvärinne, ex-Lukemborg, ex-Eidomantum, ex-Portrait) ainsi que les deux derniers arrivés : Niklas Holmberg (aka Abysmal Condor à la batterie) et son frère Robin Holmberg (aka Sepulchral Condor à la deuxième guitare). Leur toute première démo ne passe pas inaperçu car Vampire reprend tous les codes qui ont fait la gloire des premiers albums de death metal, mais c'est leur premier album, l'éponyme "Vampire", qui révèlera au monde le son si particulier de Vampire. Un split avec Miasmal, un EP, puis Vampire part dans le silence avant de nous offrir en fin d'année 2016 un titre qui apparaît sur "With Primeval Force", son dernier album qui sort le 21 Avril 2017. Le son est toujours le même, acéré et gras, mais la production est beaucoup plus soignée. A noter qu'Henrik Palm (aka Nuclear War, guitariste live de 2012 à 2014 et ex-In Solitude) enregistrera la guitare lead, accompagné de Centaur (guitariste live de 2013 à 2014). La nuit n'attend pas.

C'est "Knights Of The Burning Crypt" qui ouvrira les hostilités. Alternant entre un death metal old school comme on n'en avait pas entendu depuis un moment (le précédent album en réalité), et des parties mélodiques rappelant le Gothenburg Death Metal des années 90, Vampire frappe très fort dès le début. "He Who Speaks" (dont la vidéo tourne en ce moment sur le web) confirmera l'impression qui émanait du titre précédent : ils savent exactement ce qu'ils font, et ils manient leurs instruments à la perfection. Les parties lead sont d'une justesse effroyable et colleront à la rythmique torturée du groupe. On continue avec la dynamique "Metamorfosis", qui est un titre parfait pour épuiser une audience en plein milieu de set, avec non pas un, mais deux solos d'entrée de jeu. La voix d'Hand of Doom rappellera aux puristes l'âge d'or du death metal, tandis que la rythmique emprunte quelques sonorités au thrash metal, cousin un peu plus âgé du style que nous aimons tant. Mais le death metal, ce n'est pas seulement une histoire d'harmoniques bien placées, c'est aussi de la violence à l'état pur comme nous le montre "Skull Prayer" et sa vitesse hallucinante. En seulement deux minutes et vingt secondes, ce titre a le potentiel de ruiner deux heures de brushing ! "Midnight Trial" est le contraste parfait avec le titre précédent. Le tempo restera assez élevé, mais les guitares joueront beaucoup plus sur les harmoniques tandis qu'Hand of Doom ne cessera de hurler blasphèmes et paroles impies. Retour d'un duo bien connu du death old school : la double pédale et la basse de Revenants tiendront une rythmique impeccable pendant que les deux guitaristes nous prouveront une fois de plus leur talent grâce à un mix qui permet de distinguer clairement chaque note de chaque instrument, alors que les harmoniques de "Ghoul Wind" proposent des passages à la limite de l'atmosphérique. La violence redescendra d'un cran pour le sample d'introduction d'"Initiation Rites", proposant divers hurlements avant un riff inquiétant et une rythmique plus lente que d'habitude, mais qui se plaît à accélérer de temps à autres, pour tromper l'auditeur. Une fois ce rituel passé, c'est "Scylla" qui achèvera l'album avec un son hypnotisant qui en laissera pantois plus d'un, et une outro au sampler dérangeant comme le death metal sait si bien les exploiter.

Vampire est le groupe que les nostalgiques qui crachent sur le metal au son trop moderne attendaient depuis un moment. Même s'il nous semble avoir entendu chaque riff au moins une fois, c'est simplement parce que le groupe s'inspire des plus grands pour se forger un nom en taillant sa part du cadavre encore chaud : Death, Possessed, Obituary et Morbid Angel. La nouvelle vague du death metal old school est en marche, et elle n'est pas prête de s'arrêter !


Matthieu
Avril 2017




"Forensic Nightmares"
Note : 17/20

Le Suède encore, enfin la suède en 1980… Ah non en 2014. Mes oreilles, oui je parle souvent d’elles, qui ont commencé le rodage métallique début 80, viennent de se redresser d’un coup, tel un loup-garou qui vient d’humer l’odeur d’une petite gonzesse parfumée comme une pouliche de compétition. Ces oreilles ultra pointues sont devenues folles et pourtant je ne suis pas un nostalgique des 80’s, même si j’aime beaucoup ces années de grande création musicale.

Vampire me fait penser vocalement à du Angelcorpse, et musicalement à du vieux death / black / thrash et quand je dis "vieux", il faut remonter jusqu'au milieu des 80's pour voir de quoi je parle. Certain vont crier au génie, d’autres seront plus modérés et diront qu’ils ont déjà entendu ça il y a 30 ans. Mes oreilles crient au génie, mon cerveau presque. Comme je l’ai dit dans une précédente chronique, parfois il suffit d’un peu de talent et l’audace de vouloir faire revivre ces années-là pour que l’alchimie se fasse. Vampire balance donc avec audace et génie un mega-old-death-thrash-black, avec une production digne de ces défuntes années. De "Orexis", en passant par l’énorme "Howl From The Coffin", puis, enchaînant sur "At Midnight" et jusqu’à "Under The Grudge", Vampire balance les watts dans le mange-disque, ou sur la platine qui nous servait à écouter notre musique préférée. Tous les titres sont énormes, "Black Deserts" me plonge dans du Venom, Cronos serait fier de ce morceau !!

L’artwork ne nous fera pas ressortir de ces années où nos nuques étaient recouvertes de cheveux jaunis à l’eau oxygénée, cet artwork reste dans le style 80’s bien sûr, il est de mauvais goût, plutôt ringard (la mort qui tend la main vers nous). D’un loup-garou plein de vie en début de chronique, je redeviens un vieux sanglier haletant, lubrique, parfois priapique, qui vient de se prendre une bonne bouffée de poussière durant l’écoute de ce brûlot, tout simplement génialissime. Pas la peine d’en mettre une torchée de plus, il faut l’écouter ce 33 tours-là !!


Davidnonoise
Mars 2014


Conclusion
L'interview : Hand of Doom

Le site officiel : www.vampireofficial.com