Le groupe
Biographie :

Vanden Plas est un groupe de metal progressif originaire de Kaiserslautern en Allemagne et actif depuis le milieu des années 1980. Le groupe tire son nom d'un designer automobile néerlandais. Andy Kuntz, Stephan Lill et Andreas Lill forment le groupe en 1986 et sortent un premier single intitulé "Raining In My Heart". Ils sont ensuite rejoints par Günter Werno et Torsten Reichert. Andy qui, parallèlement au groupe, a déjà joué au théâtre en 1990, persévère dans cette voie, ce qui aura une incidence sur le groupe dans son intégralité puisque celui-ci sera aux côtés de l'orchestre, participant à de multiples représentations théâtrales. Cette expérience enrichissante artistiquement donnera aussi les moyens d'autoproduire en 1994 leur premier album, "Colour Temple", qui sort en France en Mai 1995. En Avril 1996, Vanden Plas surprend en sortant le mini LP "Accult", principalement composé de reprises acoustiques du groupe et de standards (Marillion, Ray Charles, Stephan Eicher). Le second album, "The God Thing", paraît en Septembre 1997. En 1999, l'album "Far Off Grace" poursuit dans la même veine. Vanden Plas accentue son côté heavy et s'endurcit, tout en gardant sa face progressive. Le groupe part alors pour une longue tournée et enregistre un album live à l'Élysée Montmartre à Paris, le 13 février 2000, intitulé "Spirit Of Live". En Janvier 2002 paraît "Beyond Daylight". Publié en 2006, "Christ Φ", le quatrième album du groupe, est un album-concept inspiré du Comte de Monte-Cristo. En 2010, Vanden Plas sort "The Seraphic Clockwork". En Février 2014, sort "Chronicles Of The Immortals: Netherworld (Path I)", suvi de "Chronicles Of The Immortals: Netherworld II en Novembre 2015. "The Ghost Xperiment - Awakening" sort en Octobre 2019, suivi de "The Ghost Xperiment - Illumination" en Décembre 2020.

Discographie :

1995 : "Colour Temple"
1996 : "Accult" (EP)
1997 : "The God Thing"
1999 : "Far Off Grace"
2000 : "Spirit Of Live" (Live)
2002 : "Beyond Daylight"
2006 : "Christ Φ"
2010 : "Seraphic Clockwork"
2014 : "Chronicles Of The Immortals: Netherworld (Path I)"
2015 : "Chronicles Of The Immortals: Netherworld II"
2019 : "The Ghost Xperiment - Awakening"
2020 : "The Ghost Xperiment - Illumination"


Les chroniques


"The Ghost Xperiment - Awakening"
Note : 16/20

Le titre de "The Ghost Xperiment - Awakening" laissant clairement entendre que cet album connaîtrait une suite et à peine plus d'un an plus tard, Vanden Plas nous l'amène avec "The Ghost Xperiment - Illumination". Mon petit doigt me dit que puisque le premier volet se montrait un peu plus dur et plus sombre, celui-ci devrait se montrer plus mélodique et plus posé.

Sauf que mon petit doigt m'a raconté n'importe quoi et je me rends compte qu'il s'est bien trompé dès l'arrivée de "When The World Is Falling Down" qui balance de bons gros riffs après quelques secondes d'orchestrations épiques en guise d'introduction ! Vanden Plas nous envoie un metal progressif plutôt couillu et nerveux comme le faisait le précédent album et sa science de la mélodie qui tue et des ambiances prenantes refait mouche instantanément. Comme je le disais pour "The Ghost Xperiment - Awakening", ce groupe est un vétéran de la scène prog et si on en entend moins parler en France depuis quelques années, cela ne l'empêche pas de sortir de très bons albums et d'avoir toujours la patate. Si les morceaux sont cette fois plus longs et tapent régulièrement dans les huit minutes, le groupe n'en profite pas pour adoucir le propos comme je le pensais et préfère nous envoyer du bon vieux metal progressif puissant et mélodique comme il sait le faire depuis toujours. Ce premier morceau nous balance d'ailleurs le quota de soli de guitare et de claviers sans jamais tomber dans la démonstration gratuite et en gardant toujours la mélodie et l'accroche au premier plan. Sept minutes qui passent comme une lettre à la poste et qui envoient ce qu'il faut en matière de puissance, de mélodies et de lignes de chant qui restent dans le crâne. "Under The Horizon" continue sur la même lignée avec un refrain qui nous rappelle même les bonnes heures du vieux heavy voire même carrément hard rock, donc très accrocheur et mélodique une fois de plus tout en restant percutant et puissant. Vanden Plas fait ce qu'il a toujours fait et son savoir-faire nous fait succomber très rapidement et même si vous ne trouverez pas beaucoup de surprises sur "The Ghost Xperiment - Illumination", vous allez y trouver le groupe très en forme et c'est déjà pas mal.

Vanden Plas a tout de même sorti son premier album il y a près de ving-sept ans et montre toujours une forme insolente et une inspiration qui ne se tarit pas. Malgré la longueur de la plupart des morceaux de ce nouvel album, il n'y a pas la moindre place pour que l'ennui s'installe et l'efficacité de l'ensemble ne faiblit jamais. Même "Black Waltz Death" qui laisse penser que le morceau fait office de ballade n'en oublie pas pour autant la puissance et garde un équilibre entre mélodie et puissance, tout comme "The Lonely Psychogon" qui le suit d'ailleurs. On entend même des growls vite fait sur "Fatal Arcadia" qui prouve que Vanden Plas est en forme en ce moment et que le groupe avait envie de faire remonter à la surface sa facette la plus agressive après les deux volets de "Chronicles Of The Immortals" qui s'étaient montrés plus doux et plus atmosphériques. Cette fois, le groupe ressort les gros riffs et montre les crocs comme il avait pu le faire sur "The Seraphic Clockwork" par exemple. On retrouve à peu près le même équilibre entre puissance et mélodie sur "The Ghost Xperiment - Illumination" et malgré une durée d'une bonne heure, l'album passe sans problème tant l'ensemble est direct et efficace. En parlant de longueur, on trouve d'ailleurs un bon gros pavé de treize minutes en fin d'album, à savoir "The Ouroboros" qui permet évidemment au groupe de se faire plaisir en termes d'ambiances et de faire ressortir son côté le plus progressif après des morceaux assez metal. A noter que l'on retrouve en bonus une reprise du "Krieg Kennt Keine Sieger" de leurs compatriotes de Saltatio Mortis, une reprise assez fidèle même si Vanden Plas en profite pour sortir les grosses guitares.

Au final, un nouvel album dans la lignée du précédent volet et qui montre un Vanden Plas puissant, mélodique et accrocheur avec en plus de belles ambiances. Pas de grosses surprises au programme mais un groupe en forme qui nous livre un nouvel album tout à fait digne de ses prédécesseurs et qui confirme que Vanden Plas n'a rien perdu de sa superbe après pas loin de trente ans de carrière (si on ne compte que depuis la sortie de "Colour Temple", le groupe étant formé depuis plus longtemps que ça).


Murderworks
Avril 2021




"The Ghost Xperiment - Awakening"
Note : 16/20

Après avoir sorti un album en deux parties en un an, Vanden plas a pris le temps de se ressourcer pour nous concocter son nouvel album, "The Ghost Xperiment - Awakening", dont le titre nous laisse à penser qu'une suite pourrait arriver dans quelques temps. Mais ne sautons pas les étapes et voyons déjà ce que contient ce neuvième album.

La deuxième partie de "Chronicles Of The Immortals" montrait un groupe un peu plus heavy que sur la première partie et comme je le pensais, c'était dû tout simplement au concept, l'histoire exigeait que la musique suive cette évolution. Mais cette fois c'est un album tout neuf et on retrouve un Vanden Plas peut-être libéré des contraintes de l'album en plusieurs parties, sous cette forme en tout cas, car comme je le disais, le titre laisse penser que le concept ne se terminera pas ici. Mais entre étaler un concept sur plusieurs albums et faire un seul album en plusieurs chapitres comme c'était le cas avec "Chronicles Of The Immortals : Netherworld", il y a tout de même une différence. "Cold December Night" démarre l'album et on retrouve bel et bien un Vanden Plas bien plus dur et heavy que sur les deux précédentes sorties avec des riffs de bûcheron et une ambiance générale assez sombre. La patte du groupe est toujours bien marquée et le chant d'Andy Kuntz est toujours reconnaissable entre mille, et le refrain accrocheur fait son office et nous rentre dans le crâne dès la première écoute. Mais je dois avouer que ça fait plaisir d'entendre certains riffs limite Judas Priest sur ce titre d'ouverture qui lance l'album sur les chapeaux de roues. "The Phantoms Of Prends-Toi-Garde" est moins agressif et plus posé mais les mélodies restent sombres et l'ambiance générale assez dure là aussi. On a connu Vanden Plas plus léger et c'est agréable d'entendre le groupe sortir de ses habitudes pour proposer un album plus sombre et plus méchant par moments. On reste évidemment dans metal progressif accrocheur et aux relents heavy mais avec un peu plus de patate que d'habitude.

Les morceaux sont d'ailleurs tous assez longs et tournent fréquemment entre sept et dix minutes donc ne vous inquiétez pas, malgré le côté plus dur les racines progressives sont bien là. Pourtant, malgré cette longueur, l'ennui ne pointe jamais le bout de son nez et le groupe trouve le moyen de ne pas trop se répéter. Certes ce sont maintenant des vétérans du metal progressif et les longs morceaux sont typiques du genre mais cela n'empêche pas certains groupes de tomber dans le piège de la redite ou du passage étiré bien trop longtemps. Pas de ça sur "The Ghost Xperiment - Awakening" les ambiances et les rythmiques changent suffisamment souvent pour garder l'album vivant et maintenir l'intérêt, les mélodies accrocheuses aidant beaucoup aussi pour ça. Et ce nouvel album en renferme une bonne dose avec des refrains qui sont systématiquement très mélodiques et faciles à mémoriser en plus d'être garnis de lignes de chant inspirées. On sent le spectre de Dream Theater première période sur certains morceaux mais la référence a tellement marqué le progressif que si on la cherchait, on la trouverait sûrement un peu partout. En tout cas, ce nouvel album remet les pendules à l'heure en termes d'efficacité et montre un visage bien plus direct que ses deux prédécesseurs. Vanden Plas en a encore sous le pied et c'est bien dommage que l'on entende moins parler du groupe en France depuis la fin de l'époque NTS (comme pour Angra d'ailleurs) parce que le niveau est élevé depuis les débuts et le groupe n'a jamais sorti d'album faible.

Nouvel album un peu plus heavy et dur pour Vanden Plas tout en gardant ce côté très mélodique et accrocheur qui fait de "The Ghost Xperiment - Awakening" une très bonne sortie de plus à l'actif de ces vétérans du metal progressif.


Murderworks
Décembre 2019




"Chronicles Of The Immortals: Netherworld II"
Note : 16/20

Ce groupe allemand roule sa bosse depuis 1986 ! Année de sortie de leur tout premier démo. Depuis "Color Temple" en 1994 jusqu’à ce "Netherworld II", Vanden Plas a plus de 9 albums studio, sans compter les EPs, les singles et les albums live.

Continuant l’histoire débutée sur "Netherworld (Path I)" (inspirée de livres de l’auteur allemand Wolfgang Hohlbein), ce Part II affiche tout de suite ses couleurs dès l’ouverture de "In My Universe", qui d’ailleurs propose un Vanden Plas résolument plus "heavy" ; des guitares tranchantes et pesantes, une approche plus "thrash" que "prog". D’ailleurs l’excellente pièce "Stone Roses Edge" (le solo la concluant est d’une beauté épique !) abonde dans le même style, offrant une approche rapide, combinée à des sections plus calmes, un mixte de rythme fort intéressant. Cependant, ce côté plus "méchant" du groupe n’est pas la norme et les influences progressives pointent rapidement le bout du nez. À tort ou à raison, souvent déclaré comme étant un "Dream Theater clone", cela m’apparaît plutôt évident sur des morceaux comme "Godmaker’s Temptation". La production est grandiose. Tout est à sa place, le son est riche, dynamique, la tonalité des guitares est inspirante, les orchestrations sont immenses, parfaites pour le genre théâtral que le groupe voulait insuffler à son concept.

Les albums-concept peuvent cependant être casse-gueule. L’étirer sur deux disques l’est encore plus. Pardonnez-moi le lien douteux, mais n’est pas Ayreon qui veut. Là où la première partie de "Netherworld II" nous accroche rapidement par sa puissance, son rythme effréné et son côté grandiose, un sentiment d’ennui s’empare de nous vers la deuxième moitié de l’album. Approchant les 1 heure 7 minutes, j’ai malheureusement perdu mon intérêt des débuts et me suis retrouvé à " trouver le temps long" comme nous disons ici au Québec.

Un des problèmes du groupe demeure à mon opinion le chanteur. Non pas qu’il soit résolument mauvais. J’ai beaucoup de mal à préciser le pourquoi de ma difficulté à apprécier sa voix. Il faut l’écouter pour réellement comprendre. En anglais, nous dirions qu’il est dans la catégorie du "aquired taste". Un genre qui gagne à être connu, mais qui demande de l’ouverture d’esprit.

Vanden Plas, à part être connu des puristes du style, est encore somme toute un groupe loin des projecteurs contrairement aux gros noms du genre. Pourtant, il offre bon an mal an des albums de qualité et ces deux albums-concept sont fort intéressants et sauront plaire aux amateurs de metal progressif intelligent et bien construit.


Mathieu
Décembre 2015




"Chronicles Of The Immortals: Netherworld (Path I)"
Note : 16/20

Vanden Plas revient avec un nouvel album 4 ans après "The Seraphic Clockwork", cette fois encore un concept d'ailleurs, adapté des livres de Wolfgang Hohlbein qui a aussi collaboré à l'écriture de l'album et qui porte le nom de "Chronicles Of The Immortals: Netherworld (Path I)". Malgré des albums de qualité, le groupe passe un peu inaperçu en dehors des acharnés de prog, malgré pourtant une certaine visibilité à ses débuts en France par le biais de NTS, en gros l'époque des 3 premiers albums. Mais depuis, le groupe est retombé dans une certaine discrétion, peut-être due au fait que les membres s'éparpillent dans plusieurs projets dont des comédies musicales.

En tout cas, le délai entre chaque album est presque toujours le même malgré tout, 4 années entre chaque livraison et par conséquent assez de temps pour cerner le dernier né à chaque fois. Parce que malgré sa relative facilité d'accès, la musique de Vanden Plas a toujours été très riche et a tendance à l'être de plus en plus. Le gros changement depuis 2 ou 3 albums étant le côté symphonique, ou plutôt cinématographique qui se marie de plus en plus avec le heavy à tendance prog de Vanden Plas. Parce que oui, Vanden Plas donne dans la branche la moins démonstrative du metal prog, en dehors de quelques envolées techniques, on ne note pas de débordements à la Dream Theater. Ces Allemands privilégient l'efficacité, l'accroche, la mélodie et par conséquent les émotions, le tout étant superbement appuyé par la voix chaleureuse de Andy Kuntz qui continue encore à s'améliorer ! L'expérience accumulée lors des différentes comédies musicales auxquelles il a participé doit y être pour quelque chose. Ce nouvel album n'en est finalement pas loin, tous les morceaux s'enchaînent, puisque comme je le précisais plus haut c'est une fois de plus un album concept, et pas mal de choristes interviennent régulièrement, renforçant encore plus l'aspect épique de la chose. Et contrairement à la plupart des groupes de metal extrême qui s'y mettent, Vanden Plas ne laisse pas les orchestrations prendre toute la place. Elles ne sont là que pour accompagner la musique et y rajouter un peu d'épaisseur, donc pas de panique, les guitares et les riffs sont encore rois.

Je parlais du côté cinématographique de plus en plus présent dans la musique de Vanden Plas, et d'entrée de jeu "Vision one" ne me fait pas mentir, débutant dans une veine très orchestrale et surmontée d'une narration qui finit par laisser la place au chant d'Andy Kuntz en fin de morceau, de quoi commencer l'album sur les chapeaux de roues ! Pourtant, par la suite, et malgré le côté toujours très direct et accrocheur de se musique, je trouve que la musique du groupe se fait un peu moins accessible que sur le précédent album. Je ne sais si cela est dû à des structures parfois plus complexes, ou des mélodies peut-être moins immédiates mais toujours est-il que "Chronicles Of The Immortals" ne recèle pas autant de passages qui vous restent dans le crêne, il faudra ici plus d'écoutes que pour "The Seraphic Clockwork" pour cerner la bête. Vu que le nom de l'album est complété par un "(Path I)", je suppose que la suite arrivera plus tard, et que comme pour un livre, il faut le temps que l'intrigue s'installe avant de s'emballer, ce qui pourrait éventuellement donner lieu à un prochain album présentant faut, cela devrait au contraire lui assurer une bonne durée de vie. Et puis ne nous mentons pas, les morceaux de bravoure sont bien présents, "The King And Children Of The Lost World" par exemple présente son lot de mélodies accrocheuses et de soli ravageurs.

Disons que l'on sent le groupe plus intimiste par moments, et c'est sûrement l'intrigue qui le demande. Toujours est-il qu'on retrouve bel et bien la patte Vanden Plas et que les qualités habituelles du groupe sont toujours présentes elles aussi. C'est l'approche qui diffère, et pour peu qu'on lui donne du temps ce septième album sait nous embarquer dans son monde et nous prouver que ce groupe a décidément beaucoup de talent !


Murderworks
Mai 2014


Conclusion
Le site officiel : www.vandenplas.de