"Atropos Doctrina"
Note : 16/20
Cela faisait un petit moment que l'on n'avait plus eu de nouvelles de Vanhelgd, depuis 2018 et la sortie de "Deimos Sanktuarium" pour être précis. Le silence est donc brisé avec la sortie de "Atropos Doctrina", le sixième album du groupe suédois. Malgré l'attente ne craignez aucun changement de direction, c'est toujours du death metal rampant, malsain et sale qui vous attend.
D'ailleurs, le groupe ne perd pas de temps à placer une introduction et démarre tout de suite avec "Saliga Äro De Dödfödda" qui fait toutefois entendre quelques sonorités plus froides plus black metal au milieu d'un death metal toujours aussi ancré dans la tradition old school. Tout ça ne respire toujours pas la joie de vivre et Vanhelgd fait partie de ces groupes avec lesquels on sait à quoi s'attendre, donc très peu de risques de déception à l'horizon. Le groupe fait toutefois entendre un peu plus de mélodies et un côté black metal un peu plus marqué sur ce nouvel album, ce qui donne quelques ambiances plus froides au milieu de la crasse d'un death metal toujours aussi écrasant et malsain. On ressent la bonne vieille ambiance de caveau humide, la mort qui rôde dans le moindre riff ou le moindre lead. Le death metal de Vanhelgd doit pas mal aux vieilles gloires suédoises du genre et le son des guitares et de la basse, sans aller jusqu'à la HM-2, garde un petit grain baveux pour rappeler la filiation. Quelques blasts s'infiltrent de temps en temps mais le tempo est majoritairement rampant. Les morceaux sont suffisamment dynamiques pour éviter de s'enliser dans un rythme monolithique mais on reste quand même globalement sur quelque chose d'assez lourd et plus morbide que violent. Les quelques sonorités plus black metal qui se font entendre cette fois n'arrangent pas les choses et plombent encore une ambiance déjà oppressante de base. Elles apportent aussi un peu plus de mélodies qui rendent "Atropos Doctrina" un peu simple à approcher que ses prédécesseurs. On y ressent un peu moins cette impression de gros bloc de charbon qui nous tombe sur le coin de la tronche.
Pour autant, Vanhelgd garde la même ligne de conduite et sa musique est toujours aussi glauque et sans compromis. Le côté mélodique est simplement là pour ajouter une couche de givre sur le sang séché et les cadavres en putréfaction, mais clairement pas pour adoucir l'ensemble. Donc en dehors de ce petit ajout qui permet en plus de ne pas se répéter d'album en album, il n'y a pas grand-chose qui risque de dépayser les habitués. Le groupe ne change pas son fusil d'épaule et ne fait qu'ajouter un peu de profondeur et de richesse à son death metal putride et écrasant. Vous aurez beau fouiller partout et retourner la moindre note vous ne trouverez aucune trace de compromission par ici, Vanhelgd reste droit dans ses bottes et suit sa route. C'est toujours aussi old school et toujours aussi gras, sauf que maintenant on a aussi droit à des ambiances plus froides et à quelques mélodies qui aident à poser les dites ambiances. Tout cela rend le death metal du groupe assez vivant, ce qui est assez paradoxal pour un metal qui sent la mort à ce point-là. Cela permet à Vanhelgd d'affiner encore sa personnalité et de se démarquer de la cohorte de groupes qui se contentent de ressortir les codes du death old school suédois à la lettre. "Gravjordsfrid" qui clôt l'album fait même entendre une certaine mélancolie au milieu de ses riffs de bûcheron et installe une ambiance assez surprenante pour du Vanhelgd. On y discerne quelque chose de plus humain et de moins froid, comme un aperçu de la seule forme de vie au milieu de cet amoncellement de cadavres en état de putréfaction plus ou moins avancé.
Vanhelgd revient donc avec un nouvel album un peu plus mélodique, froid et teinté de black metal que ses prédécesseurs mais continue à patauger majoritairement dans une mélasse death old school suédois. Donc même si c'est plus froid et plus noir ça reste tout de même bien gras, lourd et oppressant. Ce n'est pas un changement drastique donc les habitués n'ont pas à craindre d'être déçus, mais cela amène suffisamment de variations et de profondeur pour permettre au groupe d'évoluer dans la continuité comme on dit.
"Deimos Sanktuarium"
Note : 16/20
Retour de Vanhelgd dont je vous avais déjà parlé, avec un nouvel album nommé "Deimos Sanktuarium" et qui ne devrait pas dépayser ceux qui ont aimé les deux précédents méfaits putrides du groupe. L'artwork est dans la même veine et garde ce petit encadré blanc autour de la pochette qui est devenu la marque de fabrique visuelle de ces Suédois et qui symbolise par conséquent la continuité.
Pas d'erreurs dès "A Plea For Divine Necromancy", on sait que l'on est bien retombé chez le même groupe, les riffs sont tout aussi dégueulasses et gras qu'il y a deux ans ! On retrouve bien ce death old school lent et lourd aux relents de caveaux rempli de cadavres putréfiés et à moitié liquéfiés dans lesquels vous venez de planter joyeusement les deux pieds, maladroits que vous êtes ! Le chant est toujours hurlé dans la grande tradition d'un Martin Van Drunen avec cette voix d'écorché qui vous vomit ses tripes en pleine tronche. D'ailleurs, pour situer l'engin, vous prenez les moments les plus glauque et lourds d'Asphyx, vous y ajoutez une pincée de morbide et quelques cimetières décrépis en guise de décor et vous avez à peu près Vanhelgd. Des riffs en trémolos viennent varier un peu le temps, des blasts viennent de temps en temps apporter un coup de fouet, bref le groupe sait varier les ambiances et changer un peu de rythme pour ne pas nous endormir avec un death old school pataud et monolithique. C'est le point fort de Vanhelgd depuis ses débuts, cette faculté de trouver le bon équilibre entre violence et ambiances glauques et dégueulasses. On les sait amoureux du death metal, un death metal tel que les parrains du genre l'ont toujours voulu d'ailleurs à savoir plus malsain et morbide que véritablement brutal. Si vous recherchez de la technique ou du blast à outrance et un groupe qui bat des records de vitesse, vous vous êtes clairement trompés de client, Vanhelgd vous donnera plutôt l'impression de vous passer dessus avec une division de blindés.
Pas de gros changements à noter depuis "Temple Of Phobos", la patte du groupe est toujours là et comme je le disais en début de chronique, si vous avez aimé les deux précédents albums il n'y a aucune raison que "Deimos Sanktuarium" vous déçoive. Vanhelgd n'accuse aucune baisse d'inspiration et l'équilibre entre le côté lourd et les coups de sang reste bien pensé. On sent la différence entre un groupe qui a réellement saisi ce qui faisait le death metal des origines et tous ceux qui essaient vainement de surfer sur la vague d'un quelconque revival. Si les influences s'entendent juste assez pour qu'on sache d'où vient le groupe, on ne tombe jamais dans l'hommage voyant ou pire la repompe de classiques du genre, mais on retrouve bien l'esprit originel du death metal. C'est ce qu'on appelle faire du neuf avec du vieux, ça ne révolutionne rien mais au moins Vanhelgd propose sa tambouille personnelle, pleine de grumeaux et de morceaux dégueulasses d'origine absolument pas contrôlée qui flottent à la surface. "The Ashes Of Our Defeat" balance même des mélodies presque funèbres en guise de break et si on ne tombe pas dans le doom pour autant dans le genre "Je rajoute du poids sur un album qui pèse déjà dix tonnes", c'est plutôt pas mal ! Niveau production, on retrouve des guitares grasses et un son général assez puissant, là encore plutôt adapté au style pratiqué et permettant de profiter d'une basse bien audible.
Vanhelgd délivre donc un nouvel album dans la lignée des deux précédents, donc un death lent, lourd, putride et glauque avec quelques éclats de violence de temps en temps. Pas de révolution mais pas de baisse d'inspiration ou de qualité non plus donc aucune raison de bouder ce nouveau glaviot death metal.
"Temple Of Phobos"
Note : 16/20
"Temple Of Phobos" est le quatrième album des Suédois de Vanhelgd, toujours prompts à nous balancer du death lourd et poisseux à la tronche. C'est une fois encore le cas même si une fois n'est pas coutume, le groupe a quelque peu changé son angle de tir.
Le précédent album donnait déjà dans un death lourd, glauque et puissant digne d'un Asphyx, mais ce dernier balançait régulièrement de bonnes grosses accélérations des familles qui créaient un contraste intéressant et dynamisait le tout. Les guitares donnent toujours régulièrement dans le trémolo limite black metal, le death lourd et puissant et toujours là, l'arrière-goût d'Asphyx aussi et le chant est toujours aussi possédé et écorché. Le principal changement vient du fait que ce nouvel album est bien plus lourd que son grand frère et les accélérations se font un peu plus rares, le tout pour un résultat plus occulte et plus pesant mais du coup un peu moins varié. Globalement ça reste quand même très proche de "Relics Of Sulphur Salvation" et ceux qui l'ont aimé devraient retrouver leurs petits sur ce nouveau méfait. D'autant que même si les accélérations sont peut être moins systématiques, elles sont tout de même encore présentes et remettent un peu de patate dans ce death putride et rampant. Niveau prod', le son est encore une fois très puissant avec ces guitares à la suédoise bien baveuse et avec ce grain propre aux productions sorties des studios Sunlight à l'époque. En tout cas le côté glauque et occulte fait toujours son effet, notamment sur "Den Klentrognes Klagan" et ses chœurs fantomatiques qui plombent bien l'ambiance.
Peut-être que certains trouveront ce "Temple Of Phobos" moins efficace que son prédécesseur, notamment en termes d'agression encore une fois, mais honnêtement les ambiances sont tellement prenantes et poisseuses que j'adhère sans problème. Même si la musique du groupe se fait moins rentre-dedans, ce dernier a tout de même réussi à recréer son univers ici et à nous en faire visiter les recoins les plus sombres et les plus dégueulasses. Sans compter qu'il reste encore ce groove typique des groupes de death suédois de l'époque, de quoi headbanguer bien comme il faut même sans ces fameuses accélérations. Les morceaux sont assez vivants et variés pour qu'on ne ressente pas de passages à vide et encore une fois les ambiances vous prennent à la gorge sans discuter. Ambiances qui trouvent d'ailleurs leur point culminant au sein du morceau final de l'album, "Allt Hopp Är Förbi" qui affiche (faussement) plus de douze minutes au compteur. Une fin bien pesante et écrasante, peuplée là encore de chœurs féminins fantomatiques et éthérés qui contrastent avec le chant complètement arraché.
Nouvel album de Vanhelgd dans la lignée du précédent avec un peu moins d'accélérations et un peu plus de passages bien lourds. On reste quand même en terrain connu et logiquement ceux qui ont apprécié "Relics Of Sulphur Salvation" ne devraient pas être déçus avec cette nouvelle livraison.
"Relics Of Sulphur Salvation"
Note : 17/20
La Suède nous envoie (encore !) avec le retour des beaux jours un groupe de death metal, et quel groupe ! Vanhelgd.
Vanhelgd qui nous présente aujourd'hui son troisième album "Relics Of Sulphur Salvation" avec le concours et le partenariat du label Pulverised Records (Amon Amarth, Centinex, Master, ok j'arrête…).
Et quand on connaît la qualité de la scène suédoise en matière de metal, il est aisé de se dire que ce nouvel album de Vanhelgd nous réserve le meilleur.
Encore une fois, Vanhelgd nous propose un album qui va plaire aux puristes, aux amateurs et aux amoureux du metal de la mort. Vanhelgd, depuis la parution de son premier album en 2008, commence à connaître une jolie petite carrière, et a pris désormais la bonne habitude de nous proposer des albums marquants et "Relics Of Sulphur Salvation" ne déroge pas à la règle !
Il est à noter que ce nouvel album, et c'est un réel plaisir d'écrire de telles choses, sort sous plusieurs formats : CD bien sûr, vinyle (collectionneur ?) mais pas seulement, au format cassette également ! En aparté, Il semblerait que ce format connaisse un regain d’intérêt et un retour en grâce même si, soyons honnête, le format n'a pas été oublié, enterré par les vrais fans en faisant de la cassette un objet noble et collector (merci à Vanhelgd !). On est bien sur du back to classic...Top...
"Relics Of Sulphur Salvation" c'est 8 titres d'un death metal dans la pure tradition du son suédois, un pur moment de death metal malsain, tortueux et oppressant. Ces paramètres rendent la musique et le style de Vanhelgd intéressants et le côté très sombre de son death metal est sans cesse mis en avant durant les 8 titres de ce nouvel album.
Si vous aimez le death à l'ancienne, les guitares accordées très bas, les voix possédées, il est inutile de vous conseiller cet album ! Vanhelgd maîtrise son sujet à merveille et rend avec ce nouvel album un bel hommage au death des années 90. La démarche non commerciale du groupe, le côté underground, libre, sans compromis, est un vrai plaisir.
Les 8 titres de "Relics Of Sulphur Salvation" sont chacun des petits brûlots de mal être ; à l'image des titres "Where All Flesh Is Soil", "May The Worms Have Mercy On My Flesh" (gloups) ou "Sirens Of Lampendusa".
En conclusion, Vanhelgd nous gratifie d'un album lourd, oppressant, sombre. En somme, le groupe reste avec ce nouvel album fidèle à son style.
"Relics Of Sulphur Salvation" saura assouvir les fans de metal de la mort que vous êtes.
Notons enfin le superbe visuel de l'album, qui n'est autre qu'une œuvre de Mattias Frisk, le guitariste chanteur de Vanhelgd.
Aucune fausse note.