Le groupe
Biographie :

Varg est un groupe de viking metal formé en 2005 à Cobourg en Bavière en Allemagne. Le mot "varg" signifie "loup" en norvégien et en suédois. Les compositions du groupe traitent surtout de paganisme et de mythologie nordique. Varg est actuellement composé de : Freki (chant / guitare), Morkai (guitare / Victorius, ex-Deliver The Galaxy, ex-Lightningz Edge, ex-Thrudvangar), Garm (guitare / Deliver The Galaxy) et Fylgja (chant) et Rohgarr (batterie / Des Teufels Sturm, Die Apokalyptischen Reiter, ex-Blastard, ex-Common Grave, ex-Delta Cepheid, ex-Profaned, ex-Insanity Excursion, ex-The Last Hangmen, ex-Groovenom). Le groupe a depuis sorti sept albums et trois EPs, et est actuellement signé chez Napalm Records.

Discographie :

2007 : "Wolfszeit"
2010 : "Blutaar"
2011 : "Wolfskult"
2012 : "Legacy" (EP)
2012 : "Guten Tag"
2015 : "Rotkäppchen" (EP)
2016 : "Das Ende Aller Lügen / The End Of All Lies"
2017 : "Götterdämmerung" (EP)
2020 : "Zeichen"
2023 : "Ewige Wacht"


Les chroniques


"Ewige Wacht"
Note : 18/20

Varg montre à nouveau les crocs. Trois ans après sa dernière sortie, la meute menée par Freki (guitare / chant), Morkai (guitare), Garm (guitare), Fylgja (chant féminin) et récemment Rohgarr (batterie, Des Teufels Sturm, Die Apokalyptischen Reiter) annoncent la sortie de leur huitième album, "Ewige Wacht", toujours chez Napalm Records.

L’album débute avec les sonorités presque festives d’"Immer Treu", composition rapidement rattrapée par la touche brute et bestiale du groupe. Les différentes voix se relaient et se rejoignent pour rythmer la charge martiale tout en autorisant des passages plus doux comme sur les refrains et le final épique qui mène à "Schildmaid" et ses harmoniques plus sombres qui prennent vie sur une base toute aussi accrocheuse. Les riffs restent relativement simples, mettant l’accent sur les influences folk entêtantes ainsi que la partie où Fylgja chante seule, alors que "Weltenfeind" propose une approche plus dynamique tout en conservant quelques parties plus majestueuses que l’on s’imagine déjà fredonner. Des tonalités inquiétantes apparaissent sur "Fylgja" qui profite d’une rythmique lancinante pour donner aux vocalistes un terrain de jeu dévasté, d’où fleurira même un solo ainsi qu’une voix d’enfant juste avant que "Tyr" ne revienne galvaniser les musiciens pour créer un son intense propice au live.

Il sera extrêmement simple de remuer le crâne sous les riffs entraînants et les hurlements déchaînés avant de profiter de l’interlude offert par "Járnsíðasleið" et ses racines pagan, puis la fureur renaîtra immédiatement avec "Eisenseite" et ses riffs saccadés, où les voix se rejoignent à nouveau pour nous guider dans leur marche énergique. Le chant clair trouve aisément sa place pour adoucir certains passages, mais le son redevient martial avec la bien nommée "Hammer" qui adoptera des patterns plus lourds, à la limite des influences indus pour nous inciter à nous briser la nuque avant de refaire appel aux racines pagan sur "Morgenrot", couplées à des harmoniques aériennes. Le groupe conserve les sonorités les plus abrasives côté chant pour créer ce break contrasté avant de charger à nouveau avec le dernier refrain, puis avec "Siegreiches Heer" dont les harmoniques joyeuses se mêlent harmonieusement avec le reste du titre pour nous assurer un rythme enjoué à chaque instant. L’atmosphère devient soudainement plus froide avec "Ewige Wacht", le dernier morceau, dont la rythmique s’enflamme sans prévenir pour devenir imposante, et accueillir fièrement les différentes voix jusqu’au tout dernier moment.

La chasse de Varg reprend immédiatement avec "Ewige Wacht" qui va proposer tour à tour des titres énergiques, enjoués ou au contraire beaucoup plus sombres, créant une dynamique très appréciable avec laquelle le groupe est certain de plaire tout en restant fidèle à ses racines.


Matthieu
Novembre 2023




"Zeichen"
Note : 17/20

Varg, certainement prononcé “Vague” par notre seul et unique illustre spécialiste des musiques amplifiées Philippe Manoeuvre, n’a rien à voir avec Varg Vikernes (enfin “Vague Viquaire Nesse"). Pourtant, face au commun des mortels, ce Varg-là se classe aussi du côté de l’extrême. Et en allemand, s’il vous plaît !

Aujourd’hui, on cause donc pagan metal teuton. Bref, du pagan, du metal et du teuton qui n’a même pas froid aux tétons (effet peau de loup tmtc). Si Enter Shikari décrit leur musique comme du “wolf metal”, nous dirons de façon bien plus savante (quoi que…) que les Bavarois s’adonne certes au pagan vantant contes, mérites et merveilles des loups, mais surtout aux pointes de death mélodique et de Neue Deutsche Härte (la musique, pas les loups hein). Qu’est-ce que cela change ? Pas grand chose si ce n’est que "Zeichen" est donc exécuté d’une façon absolument martiale, forte en powerchords, en accordages bas et en riffs à headbanguer avec la daronne. À l’instar de "Shildwall", "Zeichen" oscille entre cavalcades épiques soutenues par la double-pédale et rythmes plus lents aussi vibrants que les choeurs de l’armée rouge lorsqu’ils marchent. La longueur des titres est largement raisonnable, d’une moyenne de quatre minutes, seul "Verräter" fait cavalier seul avec ses sept minutes. Ce qui, entre nous, facilité grandement l’appréciation de ce disque. Les pistes entrent ainsi facilement en tête et, malgré un côté assez répétitif (#neuedeutschehärte #pagangrandpublic), chaque composition tient en haleine sans lasser. L’album en lui-même est d’ailleurs pleins de surprises comme "Fara Til Ranâr" qui voit l'apparition soudaine d’un chant féminin.

Je dois toutefois confesser que jusqu’alors, peu de choses m’avaient fait me plonger dans Varg. En vrac : le maquillage rouge sur scène avait attiré mon oeil et "Achtung" traîne dans une de mes playlists depuis pas mal de temps, mais guère plus jusqu’alors. "Zeichen" m’a donc plongé bien davantage que je ne l’avais osé dans l’univers de Varg et je dois reconnaître que je lui en suis reconnaissant. Et si nous vulgarisions la chose encore plus pour que les fans de Vikings et de Barbares se ruent dessus ? Hum… Vous l’aurez voulu ! Disons qu’avec Varg, c’est comme si Amon Amarth copulait avec Ex Deo pendant que Raubtier les écrase.


Rm.RCZ
Février 2021




"Das Ende Aller Lügen / The End Of All Lies"
Note : 14/20

Quatre ans après son dernier album, "Guten Tag", paru en 2012, Varg nous offre "Das Ende Aller Lügen / The End Of All Lies", son nouvel album chanté en allemand ; rien de nouveau jusqu'ici ; mais comportant aussi une seconde version chantée en anglais. Les Bavarois ont habitué leurs auditeurs à un death mélo / folk metal assez basique mais très efficace et ce dernier album risque d'en surprendre plus d’un avec une nouvelle direction musicale qui pourrait perturber...

Si la touche death mélodique, parfois même épique pendant certains passages, est toujours présente, on a maintenant aussi affaire à des sonorités metalcore, ce qui contraste énormément avec les précédents albums mais aussi avec le visuel "viking" du groupe. Bien loin du Risecore, bien heureusement, ces sonorités metalcore se manifestent dans quasiment tous les morceaux de l’album mais surtout dans "Das Ende Aller Lügen / The End Of All Lies" et "Revolution". A part ça, Varg reste fidèle à lui-même avec l’utilisation de sonorités épiques, grâce aux chœurs et parties de chant clair, comme sur "Streyfzug" et "Einherjer".

Certains titres se démarquent clairement des autres comme le très dansant "Achtung" qui pourrait être assimilé à du hard rock, "Totentanz / Dance Of The Dead" avec son guest féminin, à savoir Anna Murphy d'Eluveitie, ce qui ajoute un petit côté metal symphonique à chanteuse, "Wintersturm / Winterstorm" ou le titre le plus violent du groupe à fond les pédales à la manière des groupes de tech death européens, mais aussi le dernier titre "Ascheregen / Rain Of Ash" qui laisse l’auditeur terminer l’album sur une touche mélancolique.

Cet album annonce clairement la volonté du groupe d’élargir son panel musical en passant par plusieurs styles de metal moderne. On pourrait dire que cette direction est maladroite mais force est de constater que le groupe se démène plutôt bien pour passer d’un style à un autre en quelques notes, il faudrait désormais que Varg confirme ce changement de direction avec une meilleure organisation que sur cet album, que ce soit au niveau de la tracklist de l’album et même au niveau des compositions en elles-mêmes, sans pour autant perdre ses qualités artistiques.


Herizo
Mars 2016




"Guten Tag"
Note : 12/20

Les Allemands de Varg prennent un nouveau virage musical avec leur quatrième album "Guten Tag". En effet, ils s'éloignent du pagan metal pour aller vers des sonorités plus indus donnant un côté moderne à leur musique. Le folk qui les représentait si bien est toujours là mais est effacé par rapport à leurs anciens opus. Le chant de "Freki" ne change pas et reste toujours aussi black guttural avec l'accent allemand qui le rend si spécial. L'album commence plutôt bien avec 6 titres intéressants et accrocheurs.

Après une courte intro, "Guten Tag" déferle avec ses guitares tranchantes et rapides lui donnant un côté thrash metal. Puis "Frei Wie Der Wind" nous embarque dans un univers pagan, avec des touches de modernité, emporté par des envolées de guitares épiques. Le tout est fluide et léger, et reste agréable. "Was Nicht Darf", traitant sur la religion et l'église, est sans nul doute le meilleur titre de l'album. Le chant clair et certains riffs peuvent faire penser à Rammstein sans trop copier, puis le morceau varie de façon exemplaire pour nous offrir une palette de bon moments de musique ! Il est tellement prenant que les 3.37 minutes passent trop vite ! Ensuite, incluant des éléments légèrement folk, "Blud Und Arf" se révèle plutôt rapide et mélodique. Le côté viking s'efface au milieu pour devenir plus sombre. Et enfin "Angriff" nous donne envie de danser avec un gros son de guitare pagan et entraînant. On peut même retrouver des influences old school à certains moments. Avec un chant plus death donnant un effet plus rentre-dedans, "Horizont" donne un peu de peps à l'album mais cela reste très plat.

Puis arrive les deux titres avec des guests, tout d'abord "A Thousand Eyes" avec le chanteur de Korpiklaani, Jonne. C'est entraînant et la voix de Freki sonne différemment en anglais. Hélas la magie ne prend pas, bien que le morceau ne soit pas mauvais. Le deuxième, "Wieder Mal Verloren", avec le flûtiste d'Eluveitie, donne un rendu plutôt gentil et joyeux. La suite de l'album est fade, les titres s’enchaînent sans grand intérêt et deviennent commerciaux... Ainsi "Gedanke Und Erinnerung" et "Anti" s'écoutent sans vraiment attirer l'attention, et "Ceben" qui est pourtant courte s’avère longue, il n'est pas facile de l'écouter en entier. "Apokalypse" est plus sombre mais ne relève pas le niveau...

Un sérieux manque de créativité de d'inspiration sont à déplorer sur cet album où la lassitude s’installe au fil des titres... Certes certains sont accrocheurs et sortent du lot mais cela ne suffit pas pour avoir une opinion positive. On regrette les anciens opus tels que "Blutaar" ou "Wolfszeit" qui avaient énormément de personnalité...


Nymphadora
Octobre 2012




"Wolfskult"
Note : 15/20

Ayant découvert ce groupe sur le Pagan Fest 2010 en compagnie de Finntroll, Eulveitie, Dornenreich et Arkona, j'avais bien hâte d'entendre ce que le groupe avait à offrir sur album tellement la surprise avait été bonne sur scène !!! Ce "Wolfskult" est d'ailleurs en quelque sorte un témoignage de cette tournée puisque l'on retrouve entre autres guests sur le CD bonus Anna Murphy d'Eluveitie et Masha d'Arkona... Après avoir gagné la bataille scénique, nos guerriers Allemands sont-ils prêt à renouveler l'exploit avec ce troisième album ?

"Wolfskult" commence avec une intro épique des plus classiques pour ce style de metal mais qui, avec ces quelques hurlements de loups, nous mets bien dans le ton et le concept du groupe. Mais qu'importe ces courtes minutes finalement assez dispensables, on entre rapidement dans le vif du sujet et on retrouve très vite l'énergie si caractéristique du groupe sur scène. La production d'Andy Classen y est d'ailleurs pour beaucoup et offre à Varg ce qu'il manque à beaucoup de groupe du même style, c'est-à-dire un son digne de ce nom, clair et puissant et finalement éloigné des clichés inhérents au genre.

En effet, on se retrouve plutôt face à un mur de son thrash / death où la section rythmique batterie, basse et guitare a une place prépondérante afin d'insuffler dynamisme et lourdeur à l'ensemble. Quelques vocaux death-metal sont d'ailleurs là pour renforcer ce sentiment... Le côté viking quant à lui est principalement apporté par les leads mélodiques de guitare. Ici, point d'instruments anciens, à part bien sûr la vielle d'Anna Murphy et quelques guitares sèches ici et là. C'est donc vraiment vers le côté guerrier du monde viking que Varg se tourne, ce qui ravira plus les amateurs de metal extrême que ceux de folklore.

Le chant Allemand black-metal est d'ailleurs parfaitement utilisé pour créer des morceaux massifs et dévastateurs. On a même souvent l'impression d'écouter un groupe de black-metal mélodique plutôt que pagan, même si les deux sont intimement liés. "Wolfskult" est en fait un album composé de manière très intelligente, guerrier dans l'âme, mais avec cette pointe de mélancolie qui nous ramène à des temps anciens où les conflits se réglaient à coup de hâche dans la tête !!! Au fil des écoutes, il devient clair qu'il faut chercher les influences du groupe du côté de la Suède, comme si Lord Belial et Amon Amarth avaient fusionné le temps d'un album...

Rentre-dedans, cet album sait aussi faire ressortir d'impeccables riffs heavy-metal, et à part quelques blasts, "Wolfskult" reste un album groovy, offrant ainsi huit hymnes qui vous feront headbanguer avec grand plaisir, malheureusement sur une trop courte durée, l'album n'offrant que 35 minutes de plaisir... Je vous recommande donc chaudement l'édition comportant le CD bonus qui rallonge le plaisir de plus de 40 minutes, ce qui n'est pas négligeable et qui permet de découvrir un autre visage du groupe avec quelques morceaux acoustiques fort sympathiques. Bref, "Wolfskult" n'est pas une révolution dans le monde du viking-metal, mais cet album énergique, joué avec les tripes et faisant montre d'une grande maturité musicale ravira les plus exigeants d'entre vous !!! Un album très agréable à l'approche des premiers festivals de l'été...


Carcharoth
Mai 2011


Conclusion
Le site officiel : www.varg.de