Le groupe
Biographie :

Veld est un groupe de death metal biélorusse formé en 1995 sous le nom de V.E.L.D. (jusqu'en 2001) et actuellement composé de : Tomasz Wawrzak (basse), Wojtek Slavinsky (batterie) et Kirill Bobrik (guitare, chant / Killry). Veld sort son premier album, "Infested With Rats Life" en 2002 en autoproduction, suivi de "End of All" en Septembre 2005 chez Go Records, de "Love. Anguish. Hate" en 2008 en autoproduction, de "Daemonic: The Art Of Dantalian" en Avril 2015 chez Lacerated Enemy Records, et de "S.I.N." en Juin 2018 chez Listenable Records.

Discographie :

2002 : "Infested With Rats Life"
2005 : "End of All"
2008 : "Love. Anguish. Hate"
2015 : "Daemonic: The Art Of Dantalian"
2018 : "S.I.N."


Les chroniques


"S.I.N."
Note : 19,99/20

Pour continuer la série "des grands et gros méchants barbus ou chevelus (voire les deux) qui crient", ce nouvel album de Veld tombe à points (et à poings) nommés ! Du coup, la fin du monde est proche, j’en vois les signes mon potes. En plus, on fête la fin du calendrier maya avec une énorme prestation black / death saupoudrée aux sonorités d’une autre ère. Qui dit mieux ?

Veld est un paradoxe. Un paradoxe excellent mais un paradoxe quand même. Un paradoxe qui tend aussi bien du côté des sacrifices mayas que des joies de l’Egypte antique. Un paradoxe proche du black ("Grand Day Of Demise") et proche du death ("Everlasting Hate"). Donc un paradoxe donnant dans le black / death ("Perfecting Slavery", "We Will Forever Be"). Alors tout de suite, ce que nous arrêterons d’appeler "paradoxe" est mieux que le retour de la momie. En plus, ce serait un peu comme si une entité supérieure aurait viré Tom Cruise du casting pour y mettre de nouveau Brendan Fraser. Veld n’aime donc pas les remakes américains, tout comme moi. De là, Veld se veut franc dans sa démarche, vrai et authentique.

"S.I.N." ou "Spawned In Nothingness" de son nom entier élabore dix titres aux allures de leçons ancestrales de death metal. Les ambiances sont léchées, l’instrumental et ses enchaînements tellement léchés qu’ils en deviennent humides et le rendu rend n’importe quel caleçon humide ("Divine Singularity", "Hatred Forever Dispersed"). Face à autant de maîtrise, j’en ai encore la lance toute debout ! Veld frappe ici un gros coup et se propulse parmi les formations du genre qualifiées d’"excellentissimes".

Soyons brefs, soyons concis et évitons de se faire embaumer. En plus, je dois confesser que tout ce qui est videment d’entrailles, ça ne m’attire pas grandement. Quoi qu’il en soit, "S.I.N." est une branlée monumentale. Veld est au death metal ancestral ce que Karl Sanders de Nile est au Betcha Can’t Play This : un élément dévastateur. Alors vas-y, Spawned moi en Nothingness si tu veux, mais envoies-y moi avec cet album. Et j’ai mes raisons : "S.I.N." donne envie d’aller s’enfiler plusieurs momies dans une orgie millénaire où on serait plusieurs à sniffer des urnes dépoussiérées. En plus, "S.I.N." permettra de confesser nos pêchés (même si c’est des truites et pas des pommiers). Avé Osiris, par le nez de Cléopâtre, j’aime tes histoires de vengeance !


Rm.RCZ
Mars 2019




"Daemonic: The Art Of Dantalian"
Note : 13/20

J'ignore quel est le sport national de la Biélorussie, mais à ma connaissance, ce n'est pas un pays réputé pour ses groupes de death. Pourtant, il existe Veld. Veld, à l'origine, c'est l'histoire d'un groupe de thrash né en 1995, mais qui durant de nombreuses années a subi des changements de styles et surtout de line-up. Pourtant, ça ne les a pas empêchés de sillonner les pays de l'Est en faisant les premières parties de groupes tels que Vader, Behemoth, Hate, Sanatorium, Mayhem ou encore Napalm Death. Aujourd'hui, les voilà posés chez Lacerated Enemy Records avec un nouvel album 100% extreme death, masterisé par Sound Division studios (Behemoth, Decapitated…).

En fait, le côté extreme vient de son côté bizarre, presque religieux à certains moments. Côté originalité, on peut ouïr quelques chants féminins, comme sur "Annihilation Of Divinity / Trust Upon Ignoran", qui loin de plomber l'ambiance ajoutent un côté véritablement malsain à leur musique. Déjà dans l'intro, cette longue intro de cathédrale, on parvient à capter l'atmosphère vraiment étrange vers laquelle le groupe va nous attirer durant ce long album. Sans pour autant basculer vers le technical death, on dénombre pas mal de jolis solos, toujours sur fond de violence mais qui permettent d'apporter leur pierre à l'édifice, comme à la fin de "World In Obscure". À part ça, rien de très original pour du death : du gros riff en permanence, une voix rauque qui fait son taff, et du grand coup de blast à gogo.

Voilà donc le problème avec ce groupe. Certes, ils produisent du bon son, mais c'est le genre d'album auquel, après quelques écoutes en boucle, je ne fais plus trop attention tant il peine à se démarquer. Dans le même style, Veld me fait parfois penser à Nile, mais avec beaucoup moins de technique. De même, on peine à retrouver les origines thrash du groupe, tant les sonorités se répètent, se suivent et se ressemblent. On pourrait aussi comparer Veld à Decapitated, mais en bien moins brutal. En écoutant cet album, je comprends un peu mieux la carrière du groupe : il s'agit d'un excellent "groupe de première partie."

Le final est cool, mais il ne restera pas dans les annales. Un album qui s'écoute sans problème, pas très pointu mais qui saura plaire au plus grand nombre, sans pour autant prendre suffisamment de risques, ce qui aurait pourtant pu permettre d'ajouter ce petit truc en plus qui fait qu'on se l'écoute en boucle sans problème.


Grouge
Mars 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/veldmetal