Le groupe
Biographie :

Venom Prison est une jeune formation de death metal / hardcore formée en 2014 et originaire du Sud du Pays de Galles. Le groupe est composé de Larissa Stupar (chant, ex-Wolf Down), Ash Gray (guitare, ex-Brutallity Will Prevail), Ben Thomas (guitare), Mike Jefferies (basse) et Joe Bills (batterie / ex-Fallen Apollo, Human Error). Après avoir sorti une démo ("Defy The Tyrant") et un EP ("The Primal Chaos") en 2015, le groupe sort en 2016 son tout premier album "Animus" chez Prosthetic Records. Le deuxième album, "Samsara", sort en Mars 2019.

Discographie :

2015 : "The Primal Chaos" (EP)
2016 : "Animus"
2019 : "Samsara"


Les chroniques


"Samsara"
Note : 17,5/20

Il y a des sorties comme celle-ci qui sont impossible à rater. Combien de fois en traînant sur le net, ou en lisant des zines j’ai pu tomber sur ce disque longue durée ? Naturellement, si tout le monde en parle c’est que ce ne doit pas être mauvais. D’habitude, c’est plutôt l’inverse, les albums trop affichés ou exposés ne sont généralement pas les plus fiables, industrie marketing oblige, mais je fais confiance à mon réseau et mes lectures et là, encore une fois, je remercie mes sources, tant "Samsara" est une putain de tuerie !

Venom Prison mélange ici de multiples influences, à tel point qu’il devient peu évident de classer le groupe dans une catégorie. Principalement, ces musicos pratiquent une sorte de deathcore assez technique qui flirte sensiblement avec le brutal death. Quelques touches mélodiques paraissent çà et là, entre Anata et Gardenian, et on a même droit à des plans à la Dying Fetus parfois. L’ensemble est assez moderne, avec des leads de guitare dissonants, des breaks de batterie complètement sauvages, le tout agrémenté d’un chant vraiment badass, dans la veine d’un Whitechapel ou d’un Job For A Cowboy (il m’a fallu aller voir des photos pour comprendre que c’est une madame qui chante). On trouve dans ce disque des harmonies dramatiques très deathcore à l’Anglaise, vu que Venom Prison est un groupe british, ça tombe bien, et même des riffs lourds groovy.

Ce qui est remarquable avec "Samsara", c’est que, même si le côté deathcore est très présent, les musiciens s’écartent des clichés du genre pour créer quelque chose de résolument plus accrocheur. Pas de gros breakdowns toutes les 30 secondes, pas de climats dissonants pessimistes abusés, ici, on est plus dans une démarche brutale grâce à une densité sonore à te décoller les tympans. Techniquement, les mecs sont au point, quelques solos mélodiques, étrangement thrashy, voire bluesy, ponctuent l’album. Les guitaristes sont moins dans le délire sweep-tapping à 18 doigts et arpèges à 2000 à l’heure que la plupart de leurs congénères. La prod' est également particulière, plus death que deathcore, elle est claire mais préserve un côté crados, loin de ces sons actuels irréprochables.

Autre point important, les plages du skeud, qui sont finalement assez standards au niveau de la durée (entre 3 et 5 minutes en moyenne), sont construites selon un enchevêtrement de multiples riffs et structures qui rendent l’ensemble complexe. On identifie tellement d’éléments qu’on a le sentiment que les morceaux sont plus longs que ce qu’ils ne sont, cette manière de faire m’inspire Neuraxis ou Cryptopsy (un peu de sirop d’érable ?). Petit point négatif cependant, le son de caisse claire, qui sonne comme si on tapait dans un sax plastique en plein vol, ça pète sensiblement le délire.

Prosthetic Records est un label fidèle à son crédo "metal puissant, moderne et technique", ce deuxième album de Venom Prison est une petite tuerie. Frénétique, complexe, entrainant, mouvant, les amateurs de musique technique et brutale vont se régaler avec "Samsara", j’espère qu’ils vendront beaucoup d’albums pour pouvoir acheter une nouvelle caisse claire au batteur.


Trrha'l
Avril 2019




"Animus"
Note : 15/20

Ces dernières années, je trouve qu’il y a eu de plus en plus de jeunes formations qui combinaient hardcore pur et dur avec un son mtal très années 80 / 90 dans les pays anglophones, Venom Prison fait partie de cette caste et nous assène avec son premier album "Animus" un hardcore moderne combiné à du death metal old school jouant donc un peu sur certains codes modernes à base de gros breaks lourds ou de passages très slam death / beatdown.

Il y a du contenu assez varié dans cet album mine de rien, les titres ne se réduisent pas seulement à un son dense et pesant enchaîné avec quelques mosh parts et autres moments très punk hardcore. "Abysmal Agony", le morceau suivant celui d’introduction, pose de suite les bases d’un death metal agressif et dynamique, baignant dans une ambiance puant la crasse. Bien sûr, avec ce genre de groupe, il y a souvent certains titres qui sont plus axés metal que hardcore et on peut les différencier avec ceux à dominance hardcore moderne à l'image de "Desecration Of Human Privilege", "The Exquisite Taste Of Selfishness" et "Preparator Emasculation" de par leur durée mais aussi de par l’utilisation de mosh parts (breakdowns, 2-step, beatdown) venant foutre une branlée aux oreilles de l’auditeur. Les autres titres de l’album se concentrent plus sur un jeu de batterie très brut à base de double pédale, de gros blast beats et d’une guitare dissonante jouant des solos infernaux. Ils jouent aussi sur un aspect black metal comme "Immanetize Eschaton" et "Devoid". "Wombed Forced Animus" clôt l’écoute d’"Animus" avec brio en étant le morceau le plus sale jouant sur tous les codes du death old school et du hardcore moderne, le tout en proposant une gamme sonore plus variée que la majorité des autres titres.

Si cet album bénéficie d'une bonne production, je regrette quand même l’enregistrement de la voix de Larissa qui est doublée mais également sous-mixée à certains moments. La performance de la frontwoman est assez semblable à celle chez Wolf Down mais on sent son envie de pousser sa voix dans des contrées plus sombres et plus gutturales, et c’est appréciable. En bref, "Animus" a de bons atouts pour plaire à l’amateur de HxC voulant un son plus métallique, mais aussi aux fans de death metal gras, brut et crasseux.


Herizo
Décembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.venomprison.com