"Tuomio"
Note : 17/20
Amusons-nous un peu. Si vous ne connaissez pas Verikalpa (j’en suis), ne lisez rien sur eux avant d’écouter ce quatrième album du groupe et essayez, juste avec les premières notes, de deviner leurs origines. Si vous dites Finlande, vous remporter le droit d’être connu ! Ce n’est pas rien.
Trêve de plaisanterie, dès les premières notes de "Arvon Tuomari", les riffs de guitare rappellent immédiatement les Children Of Bodom, Ensiferum et autres Finntroll de ce monde. Verikalpa roule sa bosse depuis maintenant plus de dix-huit ans et pourtant, c’est bien la première fois que j’entends ce groupe, qui évolue dans un style que j’affectionne particulièrement. Je suis donc bien heureux de faire sa découverte.
Ce que j’apprécie particulièrement avec ce genre de folk / death metal est justement le côté étrangement "happy" qui en ressort. Le mélange entre la voix growlée, les guitares acérées et les arrangements folk raisonne toujours positivement avec moi. Même si le tout est pas mal similaire aux groupes que j’ai nommés précédemment, lorsque c’est bien fait, j’en redemande.
Le tout pourrait paraître répétitif sans le talent de Verikalpa à varier un peu la sauce et à nous surprendre, comme sur "Laulava Vainaja" qui débute sous des airs d’Iron Maiden pour se poursuivre dans une frénésie death / black / folk déjantée. Même chose pour "Tuhkakruunu" qui pousse la vitesse encore plus loin. Dans l’ensemble, donc, l’album est surtout orienté autour des guitares et de la voix, mais la saveur folk vient particulièrement des arrangements de claviers ainsi que d’accordéon.
Les gens de mauvaise foi diront que peu importe la langue dans laquelle un chanteur growle, on ne comprend rien des paroles de toute manière. Verikalpa chante donc en finlandais tout comme Finntroll le fait en suédois, et je trouve que la sonorité de ces langues ajoute à la singularité de leur musique.
L’album est mixé et masterisé par Pasi Kauppinen, bassiste entre autres de Sonata Arctica et Winterborn. Il a su doter le groupe d’une production puissante et épique, qui rend bien la folie du groupe.
Si tout comme moi, vous adorez le death / folk épique, rapide et un peu déséquilibré, vous serez ravis avec ce nouvel album de Verikalpa, véritable hommage à ce que la Finlande offre de mieux dans ce style.
"Tunturihauta"
Note : 15/20
Verikalpa continue dans sa lancée avec un troisième album. Créé en 2006 en Finlande, le
groupe attend 2017 avant de sortir son premier single. Depuis, le groupe composé
aujourd’hui de Jani Ikonen (chant), Sami Knuutinen (basse), Jussi Heikkilä (guitare),
Jussi Sauvola (claviers), Jari Huttunen (batterie) et Sami Ikonen (guitare) sort
régulièrement des albums. 2022 marque la sortie de "Tunturihauta".
L’album débute dans la violence brute avec "Verikauhu", un titre agressif qui sera contrasté
par les éléments folk enjoués qui atterrissent sur ce black / pagan massif et accrocheur. On
retrouve des tonalités plus massives et majestueuses sur "Kalmoarmeija", une composition
pesante et guerrière qui sera parfois accompagnée de choeurs. Le son est entraînant, mais
le morceau est court, et il laisse rapidement place à "Ritti" et sa mélancolie évidente. Les
quelques leads entêtants se mêlent parfaitement à la base abrasive et au chant en finnois,
puis "Raivokansa" dévoile des influences sonores plus mystiques avant de lâcher la
puissance brute couplée à des influences black metal plus old school servies par ce mix
ravageur. Les claviers renforcent le contraste sur ce titre, ainsi que sur "Rautanen Herra", une
composition assez courte mais plus sombre et pesante.
Le groupe parvient à tirer le meilleur
des deux aspects de sa personnalité musicale pour alimenter l’énergie, alors que
"Tunturihauta" fera ralentir le tempo. La rythmique reste entraînante, créant un son accessible
mais qui reste fidèle aux racines de la formation, avant que "Jotunimmalja" n’accentue les
parties folk. Le groupe continue avec la motivante "Taisto" et ses parties dansantes, qui
donnent également à la rythmique une énergie joyeuse, tout comme sur "Hurmos" et ses riffs
saccadés. La rythmique effrénée permet au groupe de nous emporter dans sa folle course
en dévastant tout sur son passage, avant de ralentir à nouveau pour "Suohon Suotu", un titre
pesant et massif qui laisse la rythmique nous écraser avant que les éléments entêtants ne
fassent leur office. Le dernier titre à frapper est "Talven Varjot", un long morceau qui place
également une dissonance malsaine dans sa vague de noirceur avant de clore l’album.
Les racines de Verikalpa sont faciles à trouver, et le groupe sait parfaitement les exploiter.
Avec "Tunturihauta", le groupe continue à alimenter son mélange sombre mais enjoué, tout en
proposant des éléments connus et accrocheurs, ce qui en fait un choix sûr pour la saison
des festivals.
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