Le groupe
Biographie :

Vildhjarta est un groupe de metal progressif suédois formé en 2005 et actuellement composé de : Daniel "Seyd" Bergström (guitare) Calle Thomér (guitare / Humanity's Last Breath), Johan Nyberg (basse), Vilhelm Bladin (chant / Iscaroth), Buster Odeholm (batterie / Echopraxia, Humanity's Last Breath). Vildhjarta sort son premier album, "Måsstaden", en Novembre 2011 chez Century Media, suivi de "Måsstaden Under Vatten" en Août 2021.

Discographie :

2011 : "Måsstaden"
2013 : "Thousands Of Evils" (EP)
2021 : "Måsstaden Under Vatten"


La chronique


Vildhjarta est un groupe qui aime se faire désirer puisque ce nouvel album nommé "Måsstaden Under Vatten" est le premier signe de vie en studio depuis 2013 ! Comme son nom l'indique, il est une sorte de suite conceptuelle à "Måsstaden" sorti en 2011 et le groupe rattrappe sa longue absence en nous livrant un bon petit pavé de quatre-vingt minutes.

Pour les étourdis du fond, Vildhjarta est un groupe de djent qui s'était fait remarquer pour la qualité de sa musique certes, mais aussi pour le fait qu'il présentait un visage plus dur et plus sombre que ses collègues de scène. Le chant était majoritairement growlé, les ambiances assez sinistres et les riffs faisaient entendre une agressivité quasi permanente au milieu des traditionnelles polyrythmies. L'EP "Thousands Of Evil" sorti en 2013 réussissait quant à lui à introduire plus d'ambiances, de mélodies et de chant clair dans la musique du groupe sans qu'il ne perde son agressivité pour autant. Et tout ceci nous amène donc à ce fameux "Måsstaden Under Vatten" et ses dix-sept nouveaux morceaux, un plat roboratof qui devrait combler tout ceux qui attendent impatiemment depuis huit ans. "Lavender Haze" attaque d'entrée de jeu sans la moindre intro et si on reconnaît très vite la patte du groupe, celui-ci amène très vite une ambiance à la fois sinistre, mélancolique et surtout bien plus puissante que précédemment. Vildhjarta n'a rien perdu de sa capacité à balancer des riffs de bûcheron bien méchants et syncopés mais a clairement développé sa puissance évocatrice et les ambiances qu'il développe sont clairement devenues plus fortes et plus immersives. Ce qui est une très bonne chose puisque non seulement cela donne un nouvel album riche, varié et profond mais cela permet en plus de casser un certain monolithisme que l'on pouvait ressentir sur "Måsstaden". Cette fois, on a vraiment l'impression d'écouter la bande-son d'une histoire et ces quatre-vingt minutes créent tout un paysage sonore qui nous emmène avec lui et ne nous lâche jusqu'à la dernière note. Si le talent de Vildhjarta pouvait se deviner sur son premier album, il éclate ici en plein jour et le groupe déploie vraiment ses ailes. La patte du groupe est particulière et il se détache clairement du reste de la scène par sa singularité, on peut tout au plus sentir une très légère influence Gojira sur certaines des lignes de chant un peu plus claires.

Le chant clair qui refait son apparition sur "Kaos 2" amène une ambiance à la fois mélancolique et onirique qui tranche superbement avec les énormes guitares qui balancent leurs riffs totalement syncopés et découpent dans le gras. Concept oblige, tous les morceaux se suivent et il va évidemment falloir appréhender "Måsstaden Under Vatten" comme un seul gros bloc d'une heure vingt, ce qui ne va pas forcément être facile pour tout le monde. Vildhjarta balance pas mal d'informations et nous livre un nouvel album très dense, il va donc falloir lui accorder toute votre attention si vous voulez saisir son propos. C'est un gros morceau mais ça vaut le coup d'y plonger tant les ambiances que le groupe développe sont prenantes, certains passages étant d'ailleurs d'une beauté surprenante. Vildhjarta nous dessine avec ce nouvel album un monde étrange, parfois onirique, parfois cauchemardesque mais toujours fascinant. On se perd avec plaisir dans ces ambiances qui savent se faire aussi brutales et sinistres que cotonneuses et mélancoliques. Sur "Måsstaden Under Vatten", le groupe jongle habilement avec la beauté et la noirceur en les intégrant au milieu de sa sécheresse et sa brutalité habituelles. Il est difficile de ressortir un ou des morceaux de tout ça tant l'ensemble est cohérent, on a vraiment l'impression d'écouter un seul gros bloc d'une heure vingt et il vaut mieux se laisser porter par l'album complet. On retrouve en tout cas le Vildhjarta que l'on connaît bien mais tout a été poussé plusieurs crans plus haut et s'il a fallu du temps pour que ce nouvel album arrive, on sent que c'est en partie parce qu'il a dû demander une sacrée masse de travail. La production est monstrueuse, le travail sur le son et les arrangements est impressionnant et l'album regorge de petits détails que l'on redécouvre après de multiples écoutes. Notons aussi la superbe pochette réalisée par Rikard Westman qui contribue encore à renforcer l'univers étrange que Vildhjarta a développé autour de cet album.

Cela aurait pris du temps mais Vildhjarta revient avec un album gargantuesque tant par sa durée que par sa profondeur ! On reconnaît bien la patte du groupe mais il en a développé tous les constituants et pousse sa musique bien plus loin avec des ambiances sacrément évocatrices et immersives.


Murderworks
Janvier 2022


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.facebook.com/vildhjartaofficial