Le groupe
Biographie :

Vintersorg est un groupe suédois de pagan / folk metal formé en 1994 sous le nom de Vargatron, avec l'intention de renouveler le genre du black metal en incluant du chant clair, des guitares accoustiques et des riffs heavy. Après des changements de line-up, Andreas Hedlund alias Vintersorg, noyau du projet, se sépare des autres membres en 1996. Il enregistre une démo et est repéré par le label Napalm Records. En 1998 sortent un EP et un premier album, "Till Fjälls", sur lequel la tendance folk de Vintersorg commence à se faire plus évidente. Après la sortie du troisième album, Mattias Marklund rejoint le projet en tant que second guitariste. Le duo fait aussi appel à des musiciens supplémentaires pour les enregistrements ou les concerts. Les thèmes abordés dans les textes sont le paganisme, la nature, la philosophie, les sciences. Depuis 2007, le groupe est revenu à sa langue maternelle, délaissant l'anglais. Le groupe est un duo à part entière mais c'est Vintersorg qui écrit les morceaux. En parallèle, il travaille dans des groupes comme Borknagar ou Otyg.

Discographie :

1998 : "Till Fjälls"
1999 : "Ödemarkens Son"
2001 : "Cosmic Genesis"
2002 : "Visions From The Spiral Generator"
2004 : "The Focusing Blur"
2007 : "Solens Rötter"
2011 : "Jordpuls"
2012 : "Orkan"
2014 : "Naturbål"
2017 : "Till Fjälls, Del II"


Les chroniques


"Till Fjälls, Del II"
Note : 17/20

Vintersorg c’est un groupe à "période" chez moi. Je m’explique : parfois, je pourrais écouter ça pendant des heures entières; mais il arrive que je sois totalement insensible à leur musique. C’est un phénomène que je ne m’explique pas, et qui n’arrive qu’avec quelques groupes. Les Suédois nous proposent ici une suite à un album sorti il y a presque 20 ans. Et après, on ose se plaindre du rythme d’écriture de George R.R.Martin. Comment ça, ça n’a rien à voir ?

L’album pourrait se résumer assez simplement : Vintersorg fait du Vintersorg. On y retrouve les thèmes chers au groupe, avec les sonorités qui lui sont propres. Et il faut reconnaître que les Suédois font sacrément bien leur travail. Dès le premier titre, "Jökelväktaren", j’étais déjà en train de taper en rythme sur ma table, un exploit pendant ces moments où je me lasse un peu du metal en règle générale. Et puis, il y a toujours cette envie de se mettre à chanter en choeur en suédois alors qu’on ne sait pas parler suédois, mais ça c’est un problème récurrent en écoutant du Vintersorg. Il faut reconnaître une grande efficacité aux compositions des Suédois. Il y a toujours cet aspect hymne très présent dans le genre, mais qui fonctionne vraiment bien ici. Et on ne peut que s’enthousiasmer devant la maîtrise vocale d’Andreas Helbund. Il y a des titres comme "Tillbaka till Källorna" ou encore "Vinterstorm" où le bonhomme nous propose un rendu à se rouler par terre tellement c’est bien pensé. Et pourtant, Vintersorg ne fait pas dans le compliqué. La recette reste toujours la même, même si on peut constater à un léger retour aux sources avec des thèmes moins perchés que sur les précédents albums. Ici, c’est une simple ôde à la nature, à la rigueur des hivers scandinaves, et à la beauté des forêts.

Et ceux qui me connaissent sauront que j’ai, une nouvelle fois, été victime de ma faiblesse habituelle : les choeurs épiques en fond (comme sur "Lavin"). On ne se refait pas. Quel est le problème de cet album alors ? Peut-être un peu long à mon sens. Même si ce petit voyage au pays des balades folkloriques suédoises est agréable, j’avais un peu un sentiment de lassitude qui s’est installé en fin d’écoute. Certains moments de l’album apparaissent comme un peu trop linéaires, même si on remarque des ruptures sonores des plus appréciables (on peut citer l’ambiance particulière de "Svart Måne" qui, avec des sonorités bien plus traditionnelles, se rapproche davantage de ce que je cherche à écouter en ce moment...).

Que retenir de ce nouvel opus de Vintersorg donc ? Qu’il plaira aux fans du groupe et aux amateurs du genre. La quantité de travail fournie est impressionnante, et le tout a été soigné. On sent que les Suédois croyaient en ce qu’ils composaient, et les hommages sympathiques au premier opus de "Till Fjälls" réjouiront les fans de longue date. Le retour à des compositions un peu plus simples, et à des thèmes moins perchés sont également appréciables. Personnellement, j’ai passé un bon moment et certains titres ont retenu mon attention. C’est une nouvelle réussite pour Vintersorg, mais honnêtement je ne peux pas citer d’albums où le groupe s’est viandré en beauté. L’ensemble de leur discographie est d’une rare cohérence, et c’est foutrement remarquable. Respect donc, même si j’attendrais probablement un petit moment avant de réécouter l’entiéreté de l’album.


Velgbortlivet
Décembre 2017




"Naturbål"
Note : 17/20

Vintersorg est un groupe suédois, connu essentiellement parce que ses compositions sont d’une beauté rarement égalées. Oui, je commence bien. C’est l’un des groupes que tu découvres en haussant un sourcil, et que tu te mets à adorer très rapidement. Enfin, ça a été mon cas. C’est le genre de groupe qui s’attarde longuement sur la majesté et la puissance de la nature. En gros, c’est le groupe que tu t’imagines écouter dans les bois alors qu’il neige, tout aussi cliché que ça puisse paraître. Parlons donc de ce "Naturbål".

L’album débute sur l’introduction "Ur Aska Och Sot". D’abord douce et presque folklorique, elle passe très vite à une approche plus agressive. L’orchestration en fond sonore ajoute une dimension assez épique au titre, que les vocaux clairs accentuent davantage. Oui, les vocaux clairs sont ma faiblesse, je n’aurai de cesse de le répéter dans mes chroniques. Il y a toujours cette chaleur qui ressort. Mais paradoxalement, je pense que ce genre de titres est à double tranchant : soit on accroche, soit on va le rejeter viscéralement. Certains trouveront le tout un peu grandiloquent, j’en suis certaine. Moi, j’ai décidé d’aimer. Continuons avec "Överallt Och Ingenstans". Personnellement, le titre m’inspire déjà. Je ne sais pas pourquoi l’idée d’un "Partout et nulle part" résonne en moi comme une valeur sûre, mais le fait est que c’est le cas. Nouveau mix entre les vocaux agressifs si caractéristiques de Vintersorg, et les voix claires. Ce titre m’a donné envie de me laisser tomber en arrière, de fermer les yeux et de me laisser porter ailleurs. A la fois partout et nulle part en même temps. Ah bah voilà, j’ai trouvé pourquoi ça m’inspirait. Genius. Le titre suivant est "En Blixt Från Klar Himmel", qui s’ouvre sur un orage. Et là, on m’a franchement perdue sur les vocaux qui sont d’une toute beauté. C’est basiquement du Vintersorg, mais ça me prend toujours aux tripes. Affligeant d’efficacité sur ma petite personne.

"Lågornas Rov" a un côté un peu plus brutal. Plus metal. Mais ce son qui se veut plus tranchant nous emporte. Et cette dimension épique et majestueuse avec toujours cette même orchestration en background n’en finit pas de coller la pétée. Ce titre est censé symboliser la progression inexorable du feu lors d’un incendie, par exemple. Et les flammes ne sont pas stoppables, devenant de plus en plus imposantes à chaque seconde, détruisant tout sur leur passage. Pour moi, le pari est réussi à ce niveau là, tant que le titre propose de la variété, oscillant entre la puissance brute et l’émotion plus dosée. Poursuivons avec "Rymdens Brinnande Öar". Ce titre mettra les voix claires, et la voix féminine invitée, encore plus en valeur. Et que dire de cette guitare accoustique qui surgit subitement ? Et là, en lisant la signification de la chanson, j’y retrouve mon paradoxe du début entre chaleur inexplicable et froideur qui demeure. Censée évoquer les étoiles, qui apportent un réconfort certain à celui qui les regarde, mais exprimant aussi toute la froideur de l’espace, elle exprime parfaitement cette séparation si marquée que Vintersorg maîtrise néanmoins avec talent.

Suit "Natten Visste Vad Skymningen Såg" qui est une nouvelle réussite. J’y ai ressenti un aspect plus sombre, peut-être liée à une appréhension de s’engouffrer dans une forêt trop sombre, ou on ignore quoi trouver ? Je parlais du cliché de la personne qui se promène dans la forêt, écouteurs vissés dans les oreilles... Eh bien, on tient la chanson idéale pour se faire. Vraiment. "Elddrakken" se veut résolument plus brutal. Après tout, on parle d’un putain de dragon... dragon qui est censé symboliser un volcan en éruption. A quoi bon s’attarder ? J’adore, merde. Ce genre de morceau me met toujours d’excellente humeur. Le paroxysme de la mélancolie est atteinte avec "Urdarmåne". Une nouvelle fois, je ne peux que m’incliner devant ce parfait mix entre black metal et aspects plus folkloriques. Chaque morceau réveille une certaine magie, une envie de s’extasier un peu plus intensément sur la nature... et c’est avec ça que j’en arrive au dernier titre "Själ I Flamma". Titre qui parle de nous autres, êtres humains, qui sommes au final capables de grandes choses pour le peu qu’on y mette notre flamme intérieure. Flamme intérieure, intraséquement liée à la nature nous entourant, car nous faisons partie de cette même nature. C’est un titre très positif, et cette chaleur dont je parlais encore plus tôt est vraiment présente dans ce morceau. C’est sans doute un morceau d’espoir.

Vintersorg, ça passe ou ça casse. Soit vous tombez en adoration devant ce groupe, soit vous n’accrochez pas et vous trouvez ça d’un ennui consommé. Pour ma part, on l’aura compris, j’adore ce groupe. J’adore leur capacité à t’emmener ailleurs, à te sortir un peu de toi-même. Je ne peux que saluer le travail qui a été fait sur cet opus, mélangeant avec talent tous les ingrédients qui font que je vais apprécier un album plus qu’un autre.


Velgbortlivet
Novembre 2014




"Orkan"
Note : 09/20

Et voilà le deuxième album "Orkan" de Vintersorg. Pour résumer en comparant avec l'album précédent "Jordpuls" que j'avais eu aussi à chroniquer, je dois dire qu'il n'y a rien à comparer tellement les deux albums se ressemblent. Nous restons dans le style black heavy folk avec quelques moments de prog metal. Et quand j'écoute ce nouvel album, je n'arrive pas à ressentir de réel plaisir à l'écouter. Tout s'enchaîne de manière peu accrocheuse sans vraiment avoir quelque chose qui claque. Les compositions et la qualité sonore restent tout de même bonnes mais parfois, j'ai l'impression que les morceaux ont été assemblés comme un puzzle mais en forçant sur certaines pièces qui ne veulent pas s'assembler. Et même après de nombreuses écoutes, je n'ai pas réussi à trouver un ensemble homogène. Eh oui, ça part dans tout les sens, on sait quand ça commence mais on ne sait pas quand la chanson doit se terminer, doit culminer ou bien rester dans une seule lignée. Bien dommage tout cela quand on écoute tous ces morceaux divers et variés sans réelle finalité. Ce qui peut être sûr, c'est qu'il plaira sûrement aux personnes qui n'aiment pas qu'une chanson possède deux couplets, deux refrains et un solo, le tout durant environ trois minutes. Fan de prog, cet album pourrait te convenir ! De mon point de vue, cet album est comme le visuel, il prend l'eau. Espérons qu'il survivra au naufrage afin de se retaper un embarquement plus fiable.


JU
Septembre 2012




"Jordpuls"
Note moyenne : 11,5/20

Sorti en Mars de cette année, "Jordpuls" est le dernier album des Suédois du "Chagrin d'hiver" (Vintersorg en Suédois). La pochette, presque sans couleur, est très froide, très belle, laissant présager un opus très folk nordique. Mais qu'en est-il de la musique ?

Pas d'intro, on entre directement dans le vif du sujet avec "Värdsalltets", un morceau qui commence violemment avec des hurlements gutturaux et une batterie énergique assortis de touches de clavier plutôt agréables. Mais avec le passage au chant clair, l'intensité diminue. Le groupe joue clairement sur les alternances entre passages agressifs typés black et passages mélodiques plus doux avec un chant clair surprenant, mais un peu lassant. Et c'est la formule utilisée systématiquement tout au long de l'album. On a donc des morceaux variés, mais tous empreints du style reconnaissable de Vintersorg. Tout ceci pourrait paraître positif, mais l'impression générale qui se dégage à l'écoute de ce "Jordpuls" est plutôt mitigée. D'abord, malgré les efforts du groupe visant à nous proposer des compositions variées et recherchées, on s'ennuie et on a hâte d'arriver au bout de ces 9 titres décidément bien longs. Ensuite, le chant clair est trop présent, et il est vite irritant. Heureusement, les passages plus extrêmes, avec hurlements gutturaux, guitares rapides et double pédale, viennent dynamiser périodiquement des morceaux certes mélodiques, marqués par le clavier, mais qui manquent de tonus, comme sur "Mörk Nebulosa" ou encore "Vindögat". Mais ces passages sont en général assez brefs, et la part belle est laissée aux envolée mélodiques un peu fades. Quelques chœurs discrets sont placés sur certains morceaux, pour le côté folk et épique, mais ils ne sont pas très efficaces, et l'esprit folk se ressent probablement plus dans les textes que dans la musique. Il y a bien quelques bons solos de guitare, notamment sur "Till Dånet Av Forsar Och Fall" ou "Stjärndyrkan", mais l'ensemble a du mal à décoller, ça reste plutôt plat...

En bref, l'opus a ses qualités, mais il a du mal à retenir l'attention de l'auditeur, et on finit par s'ennuyer un peu... Ce n'est clairement pas l'album de l'année.


Brünhild La Viking
Décembre 2011
Note : 10/20

Existant depuis 1998, le seul et unique compositeur de Vintersorg sort son nouvel album "Jordpuls". Au niveau historique, le projet de Vintersorg était de mélanger le black metal avec des chants clairs et des élements folkloriques. "Jordpuls" n’échappe pas à la règle avec un album composé de neuf chansons chantées en Suédois. Alors, quand on ne connaît pas cet album, il faut avouer que l’ambiance dans laquelle on rentre est assez étrange et inattendue.

La première piste "Världsalltets Fanfar" après quelques touches au clavier d’introduction part sur une attaque black metal avec un chant rauque. Jusque-là rien d’anormal me direz-vous. Et là où cela devient surprenant, c’est l’arrivée d’un chant clair qui s’impose. C’est assez déroutant au début surtout que c’était la première fois que j’écoutais du black heavy metal. L’alternation du chant rauque avec le chant clair est plutôt bonne mais on ne sait vraiment pas sur quel pied danser. La chanson au pont s’entame sur un chant rauque avec un piano suivi d’un chant clair sur une guitare acoustique avec claviers pour finir sur un solo guitare. Cette première piste n’est pas mauvaise et même si elle ne m’emballe pas des masses, elle me donne envie d’écouter la suite. Concernant la piste suivante "Klippor Och Skär", elle ressemble énormément à la première piste avec un chant clair plus présent et un passage de claviers et batterie bien mais trop long à mon goût. En effet, cette touche prog metal ne s’intègre pas vraiment dans la chanson. Dommage car le refrain est bien accrocheur et donne envie d’être repris. Et pour les autres pistes, je note malheureusement une grosse notion de répétitivité. En effet, il y a cette impression de déjà entendu sur des sons ressemblant pas mal à d’autres pistes sur cet album. Après plusieurs écoutes, je m’en suis malheureusement lassé assez vite. Il y a des bonnes idées, un bon concept black / heavy metal avec des pointes prog et folk mais pas assez de charisme et de passages vraiment marquants et variés. Même si je ne connais pas la discographie des autres albums de Vintersorg, le fait d’avoir écouté cet album m’a permis de découvrir un nouveau style qui mérite d’être exploité plus en profondeur.

J’ai beaucoup de respect pour l’artiste unique de Vintersorg travaillant seul et aussi pour toutes les connaissances musicales qu’il doit posséder. Mais concernant son album "Jordpuls", il faut être sûrement passionné depuis le début de leur carrière pour apprécier son évolution. Pour conclure, "Jordpuls" possède de bonnes idées et un bon concept mais manque de charisme pour pouvoir s’imposer parmi les albums metal les plus marquants de l’année 2011.


JU
Juin 2011
Note : 13/20


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/vintersorganic