Décidément, quelle agréable surprise de découvrir que les États-Unis et les pays scandinaves sont loin d'être les seuls à produire du bon death metal, comme en témoigne Visionary666. Ce nom hollandais ne vous dit peut-être rien dans la mesure où il sort en 2015 son premier album, sur Vic Records, intitulé "Into Abeyance", mais il s'agit en réalité des ex-Visionary, dont le CV des membres a de quoi faire rougir un esquimau : Altar, Toxocara, Dictated, Korpse ou encore The Monolith Deathcult. Les bons ingrédients continuent puisque Jörg Uken (God Dethroned, Sinister, Dew Scented) a mixé et masterisé cet album, dont Alex Tartsus (Sinister, Mist Of Misery) a tartiné la charmante galette de son habile palette de couleurs, même si elle reflète un côté black putain que death, mais passons.

Avec tout ce beau monde, on était en droit de s'attendre à quelque chose de propre et délicat, et autant dire tout de suite que je n'ai pas été déçu. À la frontière avec Vader, Six Feet Under ou encore Deicide, nos amateurs de tulipes vertes viennent sans complexe poser leurs couilles sur la table à grands coups de riffs en acier trempé, de growls caverneux bien imposants et de coups de blast à vous en arracher les yeux. Derrière cette violence omniprésente, ils nous prouvent également qu'ils sont capable de ralentir la cadence en mode quasi heavy pour revenir ensuite nous allumer la tronche de tout leur talent (par exemple sur "God Of All Weeds", pourtant avant-dernière piste).

Alors oui, bien sûr, le death pas linéaire, c'est rarissime, et Visionary666 a du mal à offrir une prestation variée ou même éclectique, mais pour autant on ne se lasse pas d'écouter ce son imposant, parfaitement travaillé et dont les deux guitares atteignent l'objectif principal d'un tel album : nous scotcher au fond de notre divan. On retiendra donc l'essentiel, à savoir que ces messieurs utilisent à merveille leur(s) expérience(s) pour délivrer du bon gros death comme on aime s'en envoyer droit au cerveau, pour le plus bel orgasme de nos neurones.