Il y a des initiatives à saluer et celle de XenoKorp en fait partie puisque le label vient de créer une une sorte collection du nom de "Militia Series' qui verra sortir des albums proposés moins chers pour permettre à de nouveaux groupes de se lancer. Et après le "Gutter Perdition" de Defenestration, c'est Vriess qui sort son premier EP éponyme.

Groupe français formé par Greg et Chris de Project For Bastards qui se voient rejoints ici par deux membres de session et pas des moindres : Kévin Paradis à la batterie (Benighted et Mithridatic entre autres) et Linus Klausenitzer à la basse (Alkaloid et ex Obscura  ! Et tout ce beau monde s'est réuni pour balancer un death / thrash couillu de derrière les fagots histoire de déboîter quelques vertèbres. "Chapter I : The Fight" ouvre ce premier EP et porte bien son nom puisque après quelques arpèges assez froids teintés de black metal sur un mid-tempo assez posé, le groupe nous balance une bonne boucherie à coup de blasts ravageurs. Kévin Paradis est une fois de plus monstrueux mais on a l'habitude, quoique le reste du groupe n'est pas en reste. La basse est d'ailleurs assez audible, ce qui est assez rare chez les groupes de metal extrême, un petit détail qui fait plaisir et qui permet de profiter du jeu de Linus Klausenitzer. Greg et Chris ne sont pas en reste non plus et quand l'un balance des riffs joués à une vitesse dingue l'autre hurle à en cracher ses poumons. Vriess ne fait pas dans la dentelle et son death / thrash est très brutal et direct. Pas de place pour les fioritures par ici, ça tape dur et ces-dix sept minutes sont plutôt intenses. Et les rares fois où le groupe n'est pas en train de nous noyer sous les blasts, il balance des riffs écrasants sur un groove à peter des nuques !

On sent que les deux malades qui ont formé le groupe donnent dans le crust et le grind, on retrouve les mêmes breaks à casser des os, la même violence jusqu'au-boutiste et le même sentiment d'urgence. Les riffs de "Chapter III : The Reality" sont d'ailleurs à cheval entre le punk, le thrash et le death. Niveau production, ça sonne gros et puissant tout en gardant une couche de crasse sur les guitares qui colle plutôt bien à ce metal extrême brutal et groovy. Malgré la courte durée, Vriess arrive déjà à nous faire suer tant ces cinq morceaux sont intenses et violents. Le fait de passer de riffs très lourds à des passages frénétiques et ultra violents ne fait que renforcer l'impact de ces derniers et le tout fait son quota de dégâts. En dehors du démarrage de "Chapter I : The Fight", il n'y a bien que "Chapter IV : The Reborn" pour calmer un peu le jeu. Et encore, ça ne se fait pas par quelque chose de plus mélodique mais bien par des riffs plus lourds et un tempo qui fait bien mal une fois de plus. Disons que les tirs d'artillerie sont temporairement remplacés par une division de blindés qui s'est mis dans l'idée de vous proposer un massage à coup de chenilles et d'une petite cinquantaine de tonnes d'acier.

Vriess nous envoie un premier EP brutal impitoyable et écrasant qui donne envie d'entendre un album complet là maintenant tout de suite. Aux frontières du death, du thrash voire même du grind, voilà cinq morceaux prêts à défoncer tout ce qui bouge, voire même ce qui ne bouge pas dans le doute.