Le groupe
Biographie :

Warbringer est un groupe de thrash metal américain formé au cours de l'année 2004. A l'origine, le groupe devait s'appeler Onslaught, mais ils ont dû le renommer car un groupe de thrash metal britannique portait déjà ce nom, ils ont donc choisi Warbringer. Depuis les débuts, le groupe est sous le label Century Media Records. Le genre musical du groupe se caractérise par un son puissant, principalement inspiré par Slayer et Sepultura et le thème omniprésent de la guerre (nom du groupe, titre d'un de leur albums: "War Without End"...). Le groupe sort quelques mois après sa formation une première démo, qui commencera à faire parler du groupe dans leur ville. L'année suivante, le groupe sort une deuxième démo, "Born Of The Ruins", qui connaîtra un succès plus important. L'année suivante encore, le groupe sort un EP, plus fourni, "One By One, The Wicked Fall", qui fera connaître le groupe dans tout le pays. C'est à ce moment là que le groupe commence à faire de véritables tournées. En 2008, Warbringer sort son premier véritable album studio, "War Without End", qui contient certains titres de leurs précédentes productions, et qui montre l'évolution du groupe. L'album les fera connaître au delà des États-Unis. En 2009, le groupe sort son deuxième album studio, "Waking Into Nightmares". En Août 2009, le bassiste Andy Laux réintègre le groupe. Celui-ci avait dû quitter Warbringer pour terminer ses études. Le groupe avait alors engagé Ben Bennett pour l'enregistrement de l'album "Waking Into Nightmares" et pour la tournée qui s'ensuivit. Cependant, les autres membres de Warbringer rencontrèrent des problèmes avec Ben Bennett et décident de réengager leur ancien bassiste, Andy Laux, frère cadet du guitariste John Laux. Le batteur Nic Ritter a été remplacé par Carlos Cruz, et "Worlds Torn Asunder" voit le jour en 2011. Après une tournée avec Symphony X et Iced Earth, Warbringer sort "IV: Empires Collapse" en Octobre 2013. En 2016, Jessie Sanchez arrive au poste de bassiste et Chase Becker à celui de guitariste. Le cinquième album du groupe, "Woe To The Vanquished", sort le 31 Mars 2017 chez Napalm Records. En 2018, Chase Bryant remplace Jessie Sanchez. Le sixième album, "Weapons Of Tomorrow", sort en Avril 2020.

Discographie :

2006 : "One By One, The Wicked Fall" (EP)
2008 : "War Without End"
2009 : "Waking Into Nightmares"
2011 : "Worlds Torn Asunder"
2013 : "IV: Empires Collapse"
2017 : "Woe To The Vanquished"
2020 : "Weapons Of Tomorrow"


Les chroniques


"Weapons Of Tomorrow"
Note : 18/20

C'est un plein confinement planétaire que Warbringer a sorti son nouvel album "Weapons Of Tomorrow". Circonstance involontaire bien sûr mais plutôt bien choisie vu son titre ! Leur opus précédent avait été une petite déception pour moi, mais la curiosité me pousse à écouter ce que le groupe nous offre pour cette année.

Nous commençons avec "Firepower Kills", un morceau qui ne se moque pas de nous comme on dit. La production lourde comme un tank nous embarque dans une atmosphère sombre et malsaine, où la voix et la rythmique fusent telles des boulets de canon. Un échauffement des plus appropriés pour annoncer une suite qui s'annonce prometteuse. En effet, l'enchaînement qui suit, "The Black Hand Reaches Out" et "Crushed Beneath The Tracks", fera des ravages dans le pit, sans aucun doute. Et vivement ! Bien que le premier soit davantage en mid-tempo avec des lignes de guitare techniques et mélodiques, la brutalité est palpable. Cependant le groupe lâchera complètement la bride à "Crushed Beneath The Tracks" qui détruit tout sur son passage. Ce morceau typé thrash old school va briser des côtes, c’est garanti. Bien que très traditionnel, son impact lui permet de se démarquer du reste de l’opus et me donne toujours autant de frissons à chaque écoute.

Nous méritons bien un peu de répit après tant de pression, et on ne saurait mieux décompresser qu'en écoutant "Defiance Of Fate", que l'on pourrait qualifier de ballade thrash. Sept minutes pendant lesquelles se mêleront guitares en clair, chant appuyé d'un fond de synthé aux notes célestes et solos mélodiques, le tout formant une harmonie et un équilibre sans faille. Nos Américains se sont bien rendu compte qu’ils tenaient là une composition au potentiel largement exploitable, ainsi nous découvrirons d’autres morceaux de ce genre tout au long de l’album, et l’effort en valait la peine. On pense notamment à la bouleversante "Heart Of Darkness", forte et majestueuse. Composer ce genre de musique est un pari risqué car le résultat peut être fabuleux comme catastrophique, et "Heart Of Darkness" s’en sort haut la main, forte de sa schizophrénie opposant violence et grâce, mélancolie et frénésie. Malgré les passages rapides et la brutalité qui s’en dégagent, selon moi c’est une composition pleine de ressentis et bien trop sombre pour être mise dans le panier du simple thrash, si j’ose dire. En moindre proportion mais toujours dans le même esprit, "Notre Dame (King Of Fools)" tire son épingle du jeu. Une nouvelle fois Warbringer tape dans le mille.

Pour ceux que ce genre de morceaux n’émeut pas particulièrement, vous trouverez en "Unraveling" de quoi vous satisfaire. Relativement courte pour du Warbringer (trois minutes et vingt secondes), elle sait précisément où frapper pour nous rendre complètement dingues. En allant plus loin encore on note une évolution dans le chant de John Kevill que je trouve bien plus percutant dans cet opus. Il a parfaitement su le modeler à sa façon et le rendre personnel et reconnaissable. Il a parfaitement su le modeler à sa façon pour le rendre très personnel et reconnaissable. C’est sur cette note positive que nous arrivons au terme de "Weapons Of Tomorrow", que "Glorious End" aura l’honneur de boucler. Un choix très réfléchi tant dans le titre que son contenu, pensé pour apporter la touche épique et grandiose encore manquante. La cerise sur le gâteau.

"Weapons Of Tomorrow" est un vrai remontant en cette année difficile qu’est 2020 ! Bien construit d’un bout à l’autre, éclectique et travaillé dans les moindres détails, cet album est une réussite. Warbringer a largement dépassé la barre placée par "Woe To The Vanquished" et a gagné en maturité. C’est un must-have.


Candice
Octobre 2020




"Woe To The Vanquished"
Note : 16/20

Warbringer est un groupe de thrash metal formé en 2004 aux Etats-Unis. Il est composé de John Kevill au chant, Adam Carroll et Chase Becker à la guitare, Jessie Sanchez à la basse et Carlos Cruz à la batterie. "Woe To The Vanquished", leur cinquième album, est sorti le 31 Mars chez Napalm Records.

Il faut le reconnaître, Warbringer fait partie des très bons groupes de thrash de la nouvelle génération. Dans la lignée de Testament, Kreator et j’en passe, ça tabasse sévère ! C’est comme si Warbringer m’avait entendu, le premier morceau, "Silhouettes", démarre sur les chapeaux de roue. Derrière la batterie forte et la guitare en aller-retours, se glisse telle une anguille un autre riff au son tronçonnant. On la sent, la montée en pression, celle-ci est presque palpable. On s’attend à du très, très lourd ! Et là, c’est la déception la plus totale. En effet, cela faisait longtemps que je n’étais pas tombée sur une production aussi… inconvenante. Nous nous attendons à une explosion nucléaire, et nous nous retrouvons face à un éclatement de pétard d’anniversaire. Tout est étouffé et assourdi, particulièrement la batterie, qui perd toute sa force de frappe. De plus, le mixage est plus que douteux… Sa qualité dépasse tout de même un peu ces faux pas, "Silhouettes" est satisfaisant, même s’il aurait pu être une tuerie. On poursuit avec "Woe To The Vanquished" au son toujours aussi inadapté, mais bon, nous finirons bien par nous y faire, du moins je l’espère ! Il n’en est pas moins efficace, les riffs sont simples mais incisifs, la batterie change constamment de rythme, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Certains passages sont à un pas du thrash/death, ça fonctionne vraiment très bien. La basse a une place très importante, et nous le constaterons tout au long de l’album. Sa force tranquille temporise le morceau, et accentue sa lourdeur malsaine. "Remain Violent" opère un autre virage stylistique, pour goûter au thrash / crossover. La rythmique ainsi que le phrasé, entraînants et percutants, nous convainc sans grande difficulté à nous déchaîner. Les solos de guitares, toujours aussi bavards, sont la cerise sur le gâteau de ce titre plutôt sympatoche.

Si l’on fait abstraction de cette maudite production – qui commence à se faire oublier -, Warbringer nous offre jusqu’ici un album bien fait et rentre-dedans. Pour notre plus grand plaisir, nous continuons sur cette lancée avec les deux morceaux suivants, "Shellfire" et "Descending Blade", qui selon moi se classent parmi les meilleurs de cet opus. Tous deux font dans le thrash pur, où les musiciens semblent avoir carte blanche. Comme je le disais plus haut, la basse est omniprésente, et je tiens à souligner que sans elle, ces morceaux seraient plats et sans goût. On enchaîne les riffs et les solos, les différentes rythmiques sont du tonnerre. Le timbre de John n’a rien à envier aux plus grands, et son phrasé est à couper le souffle. Contrairement à "Silhouettes", la montée en pression de ces deux morceaux est poussée à son paroxysme, pour se répandre en un torrent de folie et de frénésie. Là, nous pouvons enfin le dire, ça déchire ! Après le lent et très glauque "Spectral Asylum", nous arrivons bientôt à la fin de cet album. L’ultime titre, "When The Guns Fell Silent", qui par son titre et sa longueur – pas moins de onze minutes -, présage d’être une balade certainement à tendance progressive. En effet, ça ne loupe pas. Elle est construite comme une histoire, avec une introduction en guitare claire, qui enchaîne sur la première partie dans un thrash lent et mélodique, la montée en puissance instrumentale et enfin le bouquet final de solos harmonieux qui nous ramènent à une outro en guitare claire, la boucle est bouclée. Malgré la construction poussée et l’originalité du morceau, je ne parviens pas à me mettre totalement dans l’ambiance qui se voulait grandiose et chargée d’émotion. C’est un beau morceau, mais qui manque d’une once de caractère.

Warbringer nous offre cette année un très bon album de thrash sans prétention, qui accomplit bien son travail : celui de nous faire passer un bon moment et de nous défouler. La plupart des compositions sont très bien construites – je n’en remettrai pas une couche à propos de la production -, en somme, "Woe To The Vanquished" ravira les amateurs de thrash traditionnel, lourd et sans concession.


Candice
Avril 2017




"IV: Empires Collapse"
Note : 16/20

Depuis son premier album en 2008 "War Without End", Warbringer participe au revival thrash metal avec un aplomb et une hargne redoutable. Sur les bancs de l'école de la thrash metal academy, les p'tits gars avaient remarquablement appris la leçon des maîtres Slayer, Exodus, Death Angel, Forbidden avec une attention très soutenue. L'étude du riff dévastateur, le placement du break qui tue au bon moment, un côté punk / hardcore et le petit plus : la capacité de canaliser une énergie débordante. C'est donc avec confiance et détermination que les 5 californiens se font un nom sur la scène. Et c'est pas volé !

Précédemment old school sur leur trois premiers albums, ce "IV: Empires Collapse" s'avérait plus complexe à aborder... a priori. Tout d'abord le recrutement de deux nouveaux membres (le guitariste Jeff Potts et le bassiste Ben Mottsman), la production signée à nouveau par Steve Evetts (Dillinger Escape Plan, Symphony X, Sepultura) et enfin le très bel artwork typé "stoner" réalisé par l'artiste Adrienne Rozzi, laissaient présager un changement. Exit donc Dan Seagrave aux crayons, Warbringer est bien déterminé à sortir des clichés du thrash metal.

Dès le premier titre, "Horizon", on est bien obligé de se rendre compte que ce n'est pas un titre de thrash metal à proprement parler. Le premier riff évoque immédiatement les premiers Entombed, on se régale toujours autant des furies vocales de John Kevill soutenues ici par une rythmique typée thrash cette fois-ci. Un excellent riff black metal enrichit également la compo. Un souffle de liberté a bel et bien soufflé chez Warbringer qui s'autorise plus de choses : plus de mélodies dans l'ensemble, de voix saturée sur "The Turning Of The Gears" très Kreator, clin d'oeil punk aux Misfits sur le refrain de "One Dimension", rock'n'roll à la Motörhead sur "Iron City" au final génial très Thin Lizzy, Ambiance poids lourde de "Leviathan". On assiste même à la naissance de futur classique du groupe comme "Tower Of The Serpent". L'épine dorsale de cet album reste tout de même thrash avec ses enchaînements de riffs bien sentis et tout aussi agressifs, chaque titre a en effet son truc singulier et évite la répétition.

La production de Evetts donne évidemment plus de relief et de personnalité à la musique de Warbringer qui ne peut être que confiant quant à son avenir, surtout s'ils souhaitent élargir encore plus leur spectre d'influence.


Boris
Décembre 2013




"Worlds Torn Asunder"
Note : 16/20

Warbringer, ce nom vous dit quelque chose ? Si ce n’est pas le cas vous êtes un inculte de base. Ce groupe a créé une nouvelle veine du thrash metal en quelque sorte, et par leurs multiples influences (comme le Big 4, ou encore Exodus, et j’en passe) le groupe a su développer son propre style de thrash metal. Ce nouvel album de 10 titres "Worlds Torn Asunder" déjà sorti va faire grimper Mémé au septième ciel, je vous l’assure. Si vous n’êtes pas une mémé, un conseil, préparez la vaseline…

On commence violemment comme il se doit avec "Living Weapon", "Shattered Like Glass", "Wake Up… Destroy" qui nous donnent une claque dans la gueule comme il se doit. Leur style se rapproche de celui de Slayer en quelque sorte, mais les solos sont plus soignés et ressortent mieux, les refrains se retiennent vite et on se surprend à gueuler les refrains facilement. On ne sera pas insensible à la diversité de leur thrash metal si évocateur, ils ont réussi à faire revivre ce style qui s’était un peu perdu, car même si de bons groupes voient encore le jour, peu d’entre eux ont réussi à avoir la notoriété qu’acquiert Warbringer. On se retrouve vite au milieu de l’album avec un "Savagery" qui ne peut faire penser qu’à "South Of Heaven" de Slayer, le clin d’œil est monstrueux sur l’intro… bien entendu ça part en couille après, mais ça je n’avais pas besoin de le préciser. Quoi qu’il en soit les titres s’enchaînent à une vitesse folle et l’ordre des chansons a dû être sacrément bien pensé pour faire passer aussi bien une pilule de haine sans fin, sans décrocher.

Les fans du genre trouveront leur compte sans problème et prendront un pied monstre en les écoutant, surtout que le mixage est propre mais reste tout de même crade au niveau du son général des instruments, ce qui donne un petit côté modern old school bien sympathique à l’oreille. Warbringer signe ici un excellent album qui plaira aux initiés. Un groupe très prometteur et à suivre de très près donc !


Motörbunny
Novembre 2011


Conclusion
L'interview : John Kevill

Le site officiel : www.warbringermusic.com