Jeune quintette francilien, Ways évolue dans un post-hardcore émotionnel voire emprunt d’une certaine énergie. Après avoir vu le jour en 2013 et sorti un premier EP en 2016, "Watching From Afar", Ways remet le couvert avec un nouvel EP : "Aftermath". Point commun entre ces deux EPs : les deux artworks sont vraiment travaillés et leur visuel est à saluer. Quoi qu’il en soit, c’est donc pas vraiment timidement mais par huit titres contenus dans ce second EP que Ways nous présente sa vision des choses.

C’est par quelques notes douces et bien posées par "Twilight Until Dawn" que débute cette vision musicale de presque vingt-sept minutes. Passé la piste instrumentale introductive, le reste n’a rien à voir : c’est un Ways bien plus brutal qui se révèle. Mais ce côté mélodique revient lors des refrains (point sur lequel nous allons revenir). La composition suit un chemin somme toute assez simple mais efficace, à savoir : couplet gueulé, refrain en clair, couplet et break gueulé, refrain en clair, pont en clair et ainsi de suite. Pour en revenir aux refrains, mais plus précisément au chant clean en général, disons que les parties claires déséquilibrent le tout. Notamment avec la surprise qu’ils peuvent causer lors de la première approche ("Death Row" m’a un peu pris de court, je dois l’avouer). Même si, personnellement (et ce n’est qu’un avis de moi-même hein) les parties claires semblent inférieures au chant agressif, elles ne sont pas forcément à jeter (celles de "With Love" tiennent pas mal la route). De son côté, la face agressive du groupe est plutôt bien foutue et aguicheuse. A ce titre, l’EP renferme de bonnes choses, je pense notamment à "And Nobody Cares" qui est franchement sympatoche par exemple ! L’instrumental n’est pas mauvais et recèle de bonnes idées, la jeune formation dose d’ailleurs parfaitement la lourdeur de certains riffs avec les quelques notes souples et mélodieuses de passages plus posés ("Thirteen", "With Love"). Alors que retenir de ce "Aftermath" ?

Il y a de l’effort et de l’idée, ça c’est clair. Mais il manque toutefois un petit quelque chose pour que le tout soit équilibré et totalement efficace. Pour la suite, nul doute que Ways est amené à acquérir musicalement de la maturité et nous proposera des choses bien plus solides pour le futur. D’ailleurs, à ce titre n’oublions pas qu’"Aftermath" n’est qu’un EP et qu’un EP n’est qu’un essai, une étape dans la construction sonore d’un groupe. Alors allouons un treize rempli d’encouragements et attendons de voir comment Ways évoluera et se révélera dans ses futures sorties. En attendant, rien n’interdit de découvrir cet EP et de s’en faire sa propre opinion. Bien au contraire !

Six morceaux pour un EP d'une vingtaine de minutes, donc des morceaux plutôt courts en perspective. Le premier titre, "My Blue Stain", est lancé, le mixage est plutôt propre, le chant clair remplace le scream durant les refrains, l'instru sonne très rock alternatif, tout est maitrisé mais malheureusement le tout a du mal à décoller. On a l'impression d'attendre quelque chose qui n'arrive pas. On en arrive à la même conclusion avec "As A Duty" même si là, le groupe joue plus sur la dualité instru calme et scream. On sent un réel potentiel, notamment dans la seconde partie de ce deuxième titre qui présente plus de rage et un pont intéressant.

"Misty Hope"" vient se placer au milieu de l'EP et ce n'est pas pour rien si Ways. a choisi ce morceau pour en faire un clip. Il représente ce qu'il y a de mieux dans ce groupe avec son riff d'intro simple et efficace sans saturation et son refrain accrocheur en chant clair. Vient ensuite le morceau instrumental "Watching From Afar". Commençons par une critique totalement subjective : la musique instrumentale a tendance à me faire profondément chier. Plus objectivement, la basse introduit plutôt bien l'ensemble et malgré l'absence de chant, on reconnaît totalement le style du groupe. Ce "passage" ne présente pas grand intérêt dans l'EP mais peut être considéré comme un interlude car il s'écoute en à peine plus de deux minutes. Les bonnes choses reviennent avec "Something To Say...", une ballade qui a tendance à rappeler "Don't Go" de Bring Me The Horizon avec ce chant screamé qui sonne comme un cri de désespoir. L'EP se termine avec "Twenty First Sectuary" qui démontre encore une fois que le groupe a ses propres sonorités.

En somme, Ways. est un groupe qui ne demande qu'à pouvoir faire exploser ses capacités. L'EP qu'ils nous proposent n'est qu'un tremplin pour leur carrière qui décollera sans doute avec le temps.