Le groupe
Biographie :

Whoresnation est un groupe de grindcore de Besançon. En activité depuis 2009, le groupe affiche 300 dates au compteur (tournées en Europe, USA et Canada) et quelques disques (notamment des splits avec Satan, Doomsisters, Chappa'ai, Farsas, Chiens et Dead Instrument). Après un premier album en 2012 sorti chez I Feel Good Records, le second, "Mephitism" (enregistré au Disvlar Studio et mixé / masterisé par William Blackmon), sort en Avril 2018 sur Throatruiner Records. "Dearth" sort en Mai 2022 chez Bones Brigade Records.

Discographie :

2010 : "World Wide Whore" (EP)
2012 : "Whoresnation"
2014 : "Scum Will Reign" (EP)
2018 : "Mephitism"
2022 : "Dearth"


Les chroniques


"Dearth"
Note : 17/20

On est plutôt bien garnis en France en ce qui concerne le grindocre ou assimilés puisque pas mal de très bons représentants du genre sont de chez nous, que ce soit Blockheads, Inhumate, SCD, Putrid Offal, Massive Charge et toute une armada d'autres groupes tous aussi brutaux les uns que les autres, on a de quoi faire ! Et on a Whoresnation qui revient avec son troisième album, "Dearth", après nous avoir bien arraché la gueule avec son premier album éponyme et "Mephitism".

Pas de changement de programme évidemment, le groupe va nous l'arracher une troisième fois avec ces vingt et une petites minutes qui suffisent largement pour découper tout ce qui dépasse ! Pas de fioritures non plus, pas d'expérimentations bizarres ou de mélanges des genres, Whoresnation balance un grindcore pur et dur qui sent bon le punk et qui est une fois lancé très, très, très mais alors vraiment très énervé. Ces seize nouveaux morceaux sont de la même trempe que leurs grands frères, du genre à faire beaucoup de blessés dans une salle de concert chauffée à blanc. "Lucifugous" nous fait une petite feinte avec quelques secondes d'intro avant de nous rentrer dans le lard, le calme avant la tempête qui ne tarde d'ailleurs pas à arriver. On part très vite en tornade de blasts, rafale de phalanges, coups de boule rotatifs et autres matraquages en tous genres. Comme d'habitude, Whoresnation fonce dans le tas pied au plancher et nous laisse peu de temps pour respirer, ce qui confirme que ces vingt et une minutes sont une fois de plus très intenses. "Everyday Kriegspiel" nous ramène quelques senteurs Napalm Death dans les narines avant de nous remettre une couche de blasts dans la gueule. Le morceau le plus long de l'album dépasse à peine les deux minutes et c'est presque un morceau fleuve sur un album pareil, le reste tape dans la minute en gros. Du grindcore à l'ancienne je vous dis, pur et dur sans compromis et sans fioritures. Vous allez en prendre plein la tronche, vous allez aimer ça et vous allez relancer la bête parce que vingt minutes ça passe décidément trop vite !

La production est un peu grasse sur les guitares, un peu sèche sur la batterie avec une caisse claire qui claque bien comme il faut et le tout a un feeling live parfait pour ce genre de grindcore bourrin et sans pitié. On a quand même quelques cassures rythmiques comme sur "Tufa Downfall" qui rendent le tout un peu plus touffu et technique que la moyenne mais le propos de Whoresnation est bien de tout raser. Cela donne en tout cas un caractère et une personnalité sympa et permet de varier les plaisirs et de ne pas tomber dans le bourrinage binaire qui finirait fatalement par s'essouffler. Pas de ça ici et "Dearth" maintient une pression constante qui ne va pas en laisser beaucoup sur leurs jambes. "Death Annuity" nous balance même un court passage bien lourd histoire de nous broyer les vertèbres en plus de nous concasser la mâchoire, pareil pour "Sewage Breath". "Pajarito", quant à lui, nous ressort le fameux groove du grindcore avec en plus une basse bien présente, donc encore un coup à se péter la nuque tout seul. Du coup, si vous avez aimé les deux précédents albums vous vous doutez bien que "Dearth" ne risque pas de vous décevoir, vous vouliez du grind, Whoresnation vous en donne une ration bien chargée. Le timing est bon puisque avec un peu de chance le groupe va pouvoir atomiser quelques scènes avec ces nouveaux morceaux, ils sont taillés pour ça et de toute façon le grind c'est en live que ça fait le plus mal. Et en attendant, vous avez de quoi ruiner votre mobilier et les oreilles de vos voisins avec ce nouvel album tout aussi destructeur que ses prédécesseurs.

Whoresnation revient donc nous mettre une bonne grosse calotte avec "Dearth" et son grindcore bourrin, sans pitié et intense. On en prend plein la tronche et les quelques passages plus lourds ou plus techniques créent juste ce qu'il faut de contrastes pour que le retour des blasts soit encore plus destructeur. Bref, ne vous posez pas la moindre question et foncez, c'est du certifié label rouge sang !


Murderworks
Août 2022




"Mephitism"
Note : 16/20

Voilà une bonne dizaine d'années que Whoresnation traverse les rivières et les montagnes pour nous propulser dans le monde sauvage du grindcore made in France. On signalera un premier album, éponyme, sorti en 2012, ainsi que de nombreux splits, notamment avec Doomsisters, Satan, Dead Instrument ou encore les immanquables Chiens. En 2018, ils sortent un nouvel album, intitulé "Mephitism", et sorti sur Throatruiner Records (Sordide, Mourir, Vuyvr, Cowards...). Plus travaillé, plus propre, il s'impose vite comme une référence du grindcore à la française.

Du haut de ses vingt minutes et de ses vingt morceaux, c'est un passage à tabac dans les règles de l'art auquel nous avons droit. Après quelques secondes d'intro, "Mephitic" envoie tout ce qu'il y a de plus lourd façon grind, avec le côté groovy de la vieille démo d'Ultra Vomit ("Kebabized At Birth", leur meilleure production... !). L'instru' se veut ultra dominante, écrasante, sombre et violente, oppressante, de manière continue : batterie en mode marteau-piqueur, riffs qui abusent des grosses cordes ; c'est grave, gras, grossier, bref c'est du grindcore quoi. Les rares ralentissements demeurent toutefois assez appréciés, comme sur "Malfunction", et j'aurais d'ailleurs aimé en entendre un peu plus.

Sans surprise, on retrouve chez Whoresnation beaucoup d'influences death, mais aussi évidemment quelques classiques du grind, comme Wormrot, Rotten Sound, Pig Destroyer ou pourquoi pas Nasum. On terminera en saluant le bel artwork mélangeant apocalypse, ténèbres et chaos... En plein dans l'actualité quoi !


Grouge
Mars 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/vvhoresnation